Opération Trompettes du Désert

En plein désert de Gobi, la ville de Dunhuang offre une vue splendide sur de magnifiques dunes. Le ciel est toujours très poussiéreux et il fait pas mal chaud. Pour notre première journée, on se paye l’excursion des grottes de Mogao, un des plus vieux sites bouddhique connus. Une fois encore le prix de l’entrée à doublé. Cette fois on fait comme prévu et on paye. Bon en fait on arrive à obtenir le prix chinois après pas mal d’insistance… Ce qui ne nous donne normalement pas droit à une visite guidée dans une autre langue qu’en chinois. Mais au moment de passer le tourniquet, ça va pas. Forcément, on a des billets chinois, et manifestement, on est pas Chinois. Mais un groupe de Français passe juste avant nous, et finalement les contrôleurs lâchent l’affaire et nous disent de les rejoindre, c’est plus simple. La guide parle très bien français et la visite guidée est intéressante, finalement on est contents d’avoir les commentaires. On commence par les deux grottes les plus impressionnantes, qui contiennent chacune un immense Bouddha évidé dans la cavité. Tout a été creusé à la main, un travail de fou. Depuis que les grands Bouddhas d’Afghanistan on été dynamités, c’est un des sites les plus importants dans le genre. Les Bouddhas sont très beaux, les peintures murales très bien conservées grâce au climat sec. L’extérieur fait un peu tout neuf avec une restauration à la chinoise par forcément très subtile, mais en même temps paraît que ça s’écroulerait s’ils n’avaient pas consolidé. A l’intérieur, tout est d’époque (autour des 4e-8e siècles après JC), sauf quelques rares restaurations un peu barbares effectués par les premiers à découvrir les grottes. Les peintures racontent plein de légendes indiennes mêlées d’influences chinoises que nous expliquent la guide. Pas de photos, c’est interdit.

L’aprem on se loue des vélos pour aller voir les dunes. Arrivés à l’entrée payante de l’espèce de parc d’attraction qu’ils ont construits autour d’un mini lac dans les dunes, on fait demi tour, merde on va pas payer pour se foutre du sable dans les godasses quand même ! C’est quoi cette manie de tout faire payer, même le paysage… Et les prix, comme aux grottes, sont complètement… grotesques. On fait donc le tour par un petit chemin sur le côté et on se retrouve vite au milieu des dunes, tout seuls. On abandonne les vélos et on continue à pied jusqu’au sommet d’une petite dune. Le point de vue est magique, les dunes sont superbes ! Ca c’est vraiment un truc qui me fait rêver depuis longtemps, voir des grandes dunes de sable Sahara style 🙂 Plus loin, on aperçoit le « parc », avec sa corde (payante) pour monter en haut de la grande dune, ses chameaux à touristes, ses ulms (bon ok ça doit être chanmé ça) et ses différentes installations pour s’amuser sur les dunes. Nous, on sort les didges et ça résonne vachement sur le sable. On reste là pas mal de temps à contempler, avant de récupérer nos vélos pour rentrer. En redescendant on passe devant l’enclos des chameaux, ils ont trop une dégaine marrante !

Le lendemain on part pour une excursion à la journée vers le parc national de Yadan, des formations rocheuses formées par un ancien lac. Ca tentait pas trop Clément, mais j’avais pas mal insisté. Au final, ça fera effectivement beaucoup de route pour pas grand chose, le parc est pas terrible terrible. Par contre on passe voir une autre petit bout de la Grande Muraille, cette fois pas du tout restauré, et c’est assez impressionnant de voir de vrais vestiges. Moins classe qu’à Pékin évidemment, mais ça fait sont petit effet. On passe aussi par la Porte de Jade, un ancien poste de douane de la route de la soie, où ils ont conservé le bon vieux principe de taxe de passage, y’a pas de petits profits !

De retour à Dunhuang après une longue journée, on prend direct le bus pendant 2h pour rejoindre la station de train. Là, on veut acheter des billets pour Tulufan, près de Turpan, mais c’est pas facile. On arrive à se faire comprendre un peu, mais le problème c’est qu’il n’y a plus de places, ou pas celles que l’on veut, ou pas aux bonnes heures, et là ça devient plus dur de communiquer. La fille nous dit qu’ils restent des couchettes première classe à 1h du mat, mais c’est très cher. Sinon, c’est les places « assises dures », la classe la moins cher et la moins confortable, à 22h. Pfiouuu… On sort réfléchir, on décide de passer une nuit ici et de partir le lendemain. On revient quelques temps plus tard avec notre iPod en mode dico et le mot « demain » affiché en gros. La fille nous dit qu’il y a des places à 9h. Ok, on prend. Une fois les billets en main, on s’aperçoit qu’en fait c’est 21h, ça nous fait un peu chier d’attendre toute la journée de demain à rien faire. On fait la queue pour la troisième fois, et on demande à la fille des billets pour demain MATIN. Non, non, dit-elle. Bon, on garde nos billets. Et c’est en sortant que Clément se rend compte qu’en fait c’est pas pour demain mais pour ce soir ! Exactement les places qu’on veut, bref, on voit pas où était le problème. De quoi devenir chèvre ! On attend quelques heures et c’est parti pour une nouvelle nuit de train. On est pas à côté par contre, mais à 5 voitures d’écart. La contrôleuse nous demande toutes les 5 min de nous rendre dans la bonne voiture, on est restés ensemble pour le moment. Finalement, elle laisse tomber et nous file deux places à côté, sympa 🙂

On arrive vers 6h à Tulufan, et on va acheter nos billets pour Kashgar. Cette fois, pas de problème. Notre nouveau train part à midi, on va passer le temps dans un cybercafé. Ca tombe bien, ils ont rétabli le net dans la région autonome du Xinjiang où nous sommes maintenant il y a seulement quelques jours (tensions avec les « minorités », censure…). 23 h de train plus tard, on arrive enfin à Kashgar, tout au bout de l’Empire du Milieu, en plein pays Ouïgour.

Les photos de Dunhuang.

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Lama si j’y suis…

Avant de partir pour le Gansu, on fait une extension de nos visas à Songpan. Passons les détails administratifs et venons-en à l’anecdote rigolote. Il faut faire la queue à la banque pour payer les frais de dossiers, et la fille devant moi semble être venue ici pour déposer les benefs annuels de son resto, près d’un millions de yuans. Ca fait un tas de biftons d’environ 50cm…  Le gars derrière le guichet a une machine qui compte les billets mais ne peut les mettre que par petits tas dedans. Et là, chose impensable et insolite pour nous petits occidentaux, pour faire le total des tas comptés, il utilise son… boulier ! En y regardant de plus près tous les guichetiers ont bien le petit boulier sur leur bureau. Surprenant !
Bref.
Quelques heures de bus et une nouvelle province nous ouvre ses portes. Encore une fois, on se retrouve à la frontière tibétaine. Notre première étape sera Xiahe (ça se prononce Chiarho) où il y a la plus grosse lamaserie après celle de Lhassa. Ici les cow-boys on laissé leur place à d’autres bikers portant de longs manteaux avec des manches qui tombent jusqu’aux chevilles. Quand ils ne les laissent pas traîner, ça leur fait une quadri épaisseur sur les bras.
Arrivés en fin d’aprem, on reste relax le soir dans un resto surplombant la lamaserie. On observe des fidèles qui se prêtent à un rituel de prière assez bizarre en mangeant un « kebab » qui est en fait une omelette au mouton et aux tomates. Ou alors c’était le plat d’en dessous dans le menu ! Pas mauvais en tout cas. Le rituel des fidèles consiste en quatre mouvements simples : ils sont debout les mains jointes, puis se mettent à genoux, s’allongent sur le sol avec les bras tendus en avant, et se relèvent. Ils recommencent ça en boucle, et continuent bien après le coucher du soleil. Ils ont des sortes de tongs pour mains et quelquefois des protège-genoux. Ici le bouddhisme est encore un peu différent apparemment.
Le lendemain on fait la visite de la lamaserie à la façon des pèlerins, en faisant le tour de la structure dans le sens des aiguilles d’une montre. Sauf que nous on ne touche pas aux centaines de moulins à prières. Tout le long du chemin on voit des gens qui pratiquent le même rituel que la veille : il font leur truc où il s’allongent, avancent de deux pas et recommencent. Il ont des accoutrements de ouf, souvent fait-maison, à base de bouts de ficelle, sac plastique, bouts de moumoute, pour pas trop se salir et se protéger les genoux. Vu que le tour de la lamaserie fait 3km, on peut dire sans exagérer qu’ils y passent leur journée. De vielles femmes et quelques moines leur donnent de temps à autre des canettes de soda ou des bonbons. On monte sur une des collines vers le milieu du chemin pour avoir un point de vue d’ensemble et jouer un peu de didge. Un touriste cantonais viendra nous voir intrigué. Il parle bien anglais et espagnol et connais quelques mots de français. Il nous demandera un peu d’aide pour confectionner des sms à son ex, une française… C’était assez marrant.
On ne payera pas l’entrée de la lamaserie, l’extérieur nous suffisant largement pour parfaire notre spiritualité. Et de toute façon le plus gros de l’activité se passe autour. Ce qu’on peut voir de l’intérieur c’est surtout des moines priant et faisant des ohms.
Après tout ça il se fait faim et on se trouve un petit boui-boui où manger des nouilles Tibétaine super bonnes. Le patron viendra nous demander ce qu’on trimballe dans ce grand truc en jean. Au lieu de se lancer dans des explications compliquées et vaseuses, je sors un didge et lui fait écouter le son. Ca fera sortir le cuisto et la serveuse de la cuisine, et nous offrira des sourires accompagnés de plusieurs pouces levés 🙂

On part ensuite pour Lanzhou, la capitale de la province. Durant presque tout le trajet on verra des marmottes gambader sur les collines. Après 5 heures de bus et une demie heure de taxi, 2 refus dans des hôtels (bha, oui, normal, on est blancs…), et une proposition d’hébergement au 7eme étage d’un hôtel délabré où la chambre possède des chiottes qui semblent ne plus fonctionner depuis belle lurette (en fait on n’en sait rien, mais l’odeur de merde ambiante nous le suggère fortement), on commence à ne pas du tout aimer ce bled. Déjà qu’il est toujours difficile de passer d’un endroit paisible et zen rempli de moines, à une grosse ville blindée de KFC & co., mais là on commence vraiment à être blasés. Et puis vient une idée à Céline : « et si on prenait le train dès ce soir ? ». Ce qu’on avait prévu à la base c’était de rester une nuit sur place et de prendre le train le lendemain soir. Ni une ni deux, on fonce à la gare, à 100m de là. Il y a bien un train. Il part dans 3 quarts d’heure. Il reste des places. Trop cool ! Et hop nous voilà partis illico presto de cette ville qui pue. Ha oui, parce qu’en plus elle pue l’égout. C’est pas une blague.

Le train en Chine, quand on connaît pas on s’attend au pire. Et bien… pas du  tout ! C’est même hachement bien ! Propre et confortable. Les wagons et les chiottes sont balayés et passés à la serpillière toute les demie-heures, il y a de l’eau chaude à disposition pour se faire thé, café ou nouilles instantanées, des petits lavabos pour se laver les dents. Les couchettes « dures » ne le sont pas tant que ça. C’est presque du grand luxe !
On arrive au petit matin à Jaiyuguan.

La ville en elle même et inintéressante. Mais on fera trois trucs assez sympa. Apres avoir trouvé et négocié un de ces hôtel chinois super luxe, on fait un peu de marchandage avec un chauffeur de taxi pour se rendre à.. la grande muraille ! Et oué, on a beau être à plusieurs milliers de kilomètres de Beijing, il y a quelques bouts restaurés dans le coin. Bon, en fait, c’est un peu pour ça qu’on a fait halte ici. Donc petite balade sur une très petite portion de ce grand truc qu’on est sensé voir depuis l’espace. L’avantage par rapport aux bouts de Beijing, c’est qu’il y a 2 pelés et 3 tondus – chinois – qui en profitent, comble du comble, pour se faire prendre en photo avec nous. Promis, une fois rentrés, on va au pied de la tour Eiffel et on demande à des Chinois si ils peuvent poser avec nous ! Le hic, c’est la météo : une vraie purée de pois, dans le genre tempête de sable. Mais c’est pas grave, c’est super sympa. Du haut de notre tourelle, à la frontière du désert de Gobi, on s’imagine les hordes de cavaliers mongols venant ébrécher le mûr. « Putain de mongols ! Pourquoi eux toujours casser grande muraille que font chinois ??!? ». Bien sûr c’est restauré à la chinoise et donc ça paraît neuf, mais ça reste impressionnant. Il y a encore les vestiges d’un simple mur qui s’étend plus loin que ce que le ciel poussiéreux nous permet d’apercevoir, authentique lui.
Le deuxième truc cool, c’est un château fort datant de 1372. Bon en fait le truc moins cool c’est que le prix a été multiplié par 5 par rapport au prix annoncé dans le lonely planet. Donc ce truc cool là, on s’en passera.
Le troisième truc cool, c’est le petit restaurant qui fait des momos (petits pains vapeur) super bons pas trop loin de notre hôtel. En fait depuis quelques temps notre niveau de communication s’est incroyablement amélioré grâce à un petit bijou du monde moderne. On s’est téléchargé un petit dictionnaire franco-chinois sur l’ipod avec une recherche tip top (Huaying pour les amateurs…). Et c’est génial ! Du coup on passera beaucoup de temps avec la fille qui tient le resto a discuter (ok, en différé^^). Ca la fera bien marrer et nous aussi. Ouais, dis comme ça c’est un peu nul, mais ces petits moments simples et vrais et bien nous ça nous remet la patate ! Grâce à la super formule « plats à emporter », on pourra même profiter des quelques momos durant notre trajet de bus pour se rendre à Dunhuang le jour suivant 🙂

Encore des photos de route, celles de Xiahe et de Jiayuguan.

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Cadenas, Pandas, Bouddha

Ni Hao !

Pour ce post, on va commencer par vous narrer nos problèmes de portes.
On repart un peu dans le passé, à Litang au pays des cowboys (cf. post précédent). La veille de notre départ on explique tant bien que mal aux tenancières qu’on a un bus à 6h30 au petit matin, tickets de bus à l’appui, et yuans à la main. Elles comprennent pas vraiment, mais empochent les thunes 🙂
Le lendemain matin, réveil à 6h, paquetages faits, on se dirige vers la station de bus. On se retrouve bloqués devant le portail de « l’hôtel » (cf. post précédent), qui s’avère être cadenassé. Il est 6h10. On va frapper à la porte où sont censées pioncer les gérantes… avant de s’apercevoir au bout d’une minute ou deux d’acharnement, que cette porte est verrouillée depuis l’extérieur… Après une minute de réflexion, on bourrine sur la porte fermée afin de faire un max de bruit, ce qui, on l’espère, va attirer l’attention. Il est 6h15. Une voix sort de la porte de la cuisine (?) avec une intonation qui laisse penser que l’intention de se lever ne fait pas partie du planning. Il est 6h20. Malgré cela, on continue de tambouriner sur la porte de la cuisine (ou autre), et finalement, sortie d’un autre bâtiment, une gérante vient nous ouvrir le fameux portail. Les échanges de regards sont on ne peux plus clairs (connasse… connards !)… On arrive à la station de bus à 6h30. Le bus partira à 7h15. Normal. 🙂
Quelques longues heures de bus sur une route extrêmement « beautiful » et on arrive à Kangding. Décidément les routes chinoises sont vraiment superbes. Si les bus chinois étaient un peu plus confort (ou du moins l’état des routes), et que les passagers ne mettaient pas un point d’honneur à rendre le bus aussi sale que leurs toilettes, en crachant partout, en faisant pisser (true story) ou déféquer (au dessus de la poubelle, qui au passage ne semble servir qu’à cela…) leurs jeunes enfants dans le couloir central, et en éparpillant leur boustifaille à qui mieux-mieux, on pourrait ne pas s’en lasser !
Bref. Revenons à nos portes.
On se trouve donc une guétouze classique, ni bien, ni bien, assez loin de la station de bus. Après négociation du prix, on récupère la clef et on part faire un petit tour en ville histoire de se restaurer (resto cher et pas bon au passage, mais bon c’est une autre histoire…). Au retour, la porte de l’hôtel est fermée, et évidemment la fille n’est pas là. On explique ça, encore une fois tant bien que mal, au resto accolé à l’hôtel. Ils ont l’air de comprendre, et sont même de bonne volonté, puisqu’ils tentent de lui téléphoner, sans réussir, sinon c’est pas drôle. Céline à un mal de crâne depuis ce matin (sûrement dû à l’altitude) et commence à s’énerver. La fille arrive au bout d’une heure, et tire la langue pour toute excuse. On en rigole, pas trop le choix 🙂
Pendant la nuit, on sait pas trop, mais probablement vers 4h du matin, notre gentille hôte ouvre la porte fermée à clef de notre piaule sans frapper (on pense qu’ici, frapper avant d’entrer n’est pas un concept existant, ou alors un concept très… conceptuel). Elle allume le plafonnier, nous jette un sourire, et referme la porte. On reste perplexe. Je vais éteindre et on se rendort.
Bon dit comme ça, c’est rigolo et pas dramatique. Mais vu que ce genre d’événement à tendance à se répéter, ça finit par être lourd.

La météo est grisonnante, et on décide de zapper l’ascension de la petite colline de Kangding pour chopper le premier bus pour Chengdu, capitale de la province du Sichuan.
Une heure d’attente à la station de bus, puis huit heures de trajet-pipi, et nous voilà dans un autre monde : buildings, starbucks, mc-do, pizza huts… Le tout scintillant de mille néons. C’est assez bizarre.
Petit remerciement spécial au neuneus du Lonely Planet qui nous permettent de découvrir les petites ruelles de Chengdu de nuit et sous la pluie. Une bonne heure et demie à chercher un hôtel qui n’est visiblement pas à l’adresse indiquée. On finira par prendre un taxi, après avoir traversé la ville en bus et à pied, pour aller dans une autre auberge… qui n’est plus à l’adresse indiquée 🙂 Mais là ils ont prévu le coup et il y a des petits papiers en chinois pour les chauffeurs de taxi avec la nouvelle adresse. Malins 🙂
Arrivés en ville à 8h, on se retrouve dans une sorte de complexe à backpackers digne d’une auberge de jeunesse australienne vers 22h30. La piaule est méga chère, mais bon tout le monde parle anglais et nos excursions des prochains jours en seront grandement facilitées. Ils ont même une carte de la ville trop bien foutue avec tous les bus et machins à voir !

Jour 1 : mission disque dur.
Pour ceux qui suivent un peu, comme vous le savez on a quelques problèmes de clefs USB contrefaites et notre graveur DVD est mort depuis un bail. Du coup, on tremble à chaque tressautement de bus pour les photos non sauvegardées. Et des tressautements, c’est peu dire qu’il y en a !
On se dirige, grâce à notre super carte, dans ce qu’on appellera la rue de l’informatique. Si on était à Paris on dirait la rue des chinois, mais bon là… ça colle moyen 🙂
Si la rue Montgallet était un Formule1, cette rue-ci serait un Sheraton. Magasins d’info de grandes marques au coude-à-coude et centre commerciaux de 4-5 étages remplis de boutiques. On trouve ici tout ce qu’il est possible de trouver dans le domaine du high-tech. On se dégote un Philips (?) de 320gb à 35 euros et la pochette c’est cadeau. Et comble du comble : il marche !!!

Jour 2 : mission pandas.
Grâce à notre super carte, on choppe les bons bus pour aller au centre de conservation et de reproduction des pandas. On a eu droit à une petite bagarre entre 3 pandas bien réveillés pour la meilleure place pour roupiller dans un arbre, pendant qu’un quatrième mangeait tout le bambou du petit dej’ 🙂 Pas de batterie dans la caméra, dommage. Sinon que dire… allez voir les photos, c’est plus parlant 🙂

Jour 3 : mission big bouddha.
Leshan, à 175km de Chengdu, c’est là où se trouve le plus grand bouddha assis du monde. 71m de haut, imaginez s’il se met debout un jour 🙂
Le site est classé à l’Unesco, et on comprend pourquoi. Ok, c’est blindés de groupes de chinois avec des casquettes de toutes les couleurs (enfin, une seule couleur par groupe), et les guides ont des micros et hauts parleur, ça fait un peu foire à première vue. On arrive par la tête du bonhomme, et pour aller voir ses orteils c’est toute un aventure. Comme dit Céline, c’est comme à la cantine. En plus lent et sans repas au bout. Mais la vue vaut vraiment le coup et le bouddha couvert de mousse est superbe. Enfin, la tête à été rénovée en 2006 avant la venue des gars de l’Unesco (et heureusement pas le reste); la « restauration » à été un peu faite à la truelle, mais même si on voit la différence, ça parait pas trop neuf contrairement à ce qu’on avait pu lire sur des blogs.
Le site ne se limite pas au bouddha, et le parc s’étend sur plusieurs km avec au programme des tombeaux troglodytes, des temples, des pagodes, et un superbe pont tout droit sorti d’un film de Miyazaki.
Pour info, même si bien sur vous n’en avez probablement pas grand chose à faire, on s’y est rendu à 7 en mini-bus organisé par la guesthouse, ce qui nous est revenu moins cher que le bus, et qui nous a permis de rencontrer Bram, un néerlandais bien sympa amoureux des trains.

Jour 4 : mission départ.
L’achat des tickets de bus pour Songpan à été toute histoire. Pour faire bref, la route est en travaux et les bus empruntent soit l’ancienne route qui est plus longue et plus chère, soit la « nouvelle » qui est un gros chantier de boue et sur laquelle on peut être bloqués pendant des heures par les camions de construction, mais qui est moins chère. Devinez laquelle on a prise ?
14 heures de bus sur une piste de boue avec des ornières énormes et des gros trous pleins de flotte et pas mal de temps bloqués par des grues, camions, ou autre bus qui arrive en sens inverse. Et couronne de la cerise sur le gâteau, notre chauffeur, qui est un gros con gueulard (il nous cassera les oreilles tout du long) nous fera chier parce qu’on a enlevé nos godasses… (pour comprendre le côté « comique » du truc, relisez le paragraphe du haut sur la description de la vie à l’intérieur des bus…). Bien sur, il profite d’un moment où on est arrêté, le bus est bien silencieux depuis quelques minutes. Tout le monde entend les seuls blancs du bus se faire réprimander, et c’est le fou rire général pendant qu’on remet nos chaussures. 🙂
14 heures bien crevantes et on arrive finalement à Songpan tout fourbus, affamés et heureux d’être là.

On part dès le lendemain pour un parc national à 100km au nord de la ville en laissant nos sacs chez Emma, la très sympathique tenancière d’un resto pleins de bons conseils et qui sert de la bonne soupe bien chaude et très réconfortante après 14 heures de bus.

Des photos de route, pandas, et bouddha.

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Eastern Cowboys

A Shangri-La on prend nos tickets sans problème pour Xiangcheng, et on apprend le soir même que la route n’est ouverte que depuis 5 jours. Lucky ! Apparemment la route aurait été fermée car la région est proche du Tibet et qu’il y aurait eu des tensions à l’occasion du 50e anniversaire de l’exil du Dalaï Lama.

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Petite info utile pour les voyageurs qui tombent ici par hasard : si vous souhaitez visiter le monastère de Shangri-La gratos, allez manger au Sean’s café number 2 et demandez le guestbook de Daisy. Il y a un italien qui a dessiné une carte et donne l’astuce ! et Daisy est très gentille 🙂
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La route entre Shangri-La et Xiangcheng est superbe, pâturages couverts de givre, yacks qui broutent, et bien sûr des montagnes en veux-tu en voilà. Arrivés à Xiangcheng après 8h de bus assez confort, on nous propose direct un minibus pour Litang, pour moins cher que le bus normal… On hésite un peu, on aurait bien jeté un oeil à la lamaserie du coin, mais en même temps ça nous tente bien et on accepte. On monte avec 2 autres touristes et 3 tibétaines dont une qui doit bien faire 1m90, une vraie armoire à glace. Qui a dit que les chinois étaient tout petits ? Le chauffeur roule comme un fou, il nous a dit qu’on arriverait en 3h et on veut bien le croire ! Mais au bout de 20 min une voiture de police nous arrête, prend quelques photos de nous et embarque notre chauffeur dans leur voiture. Un policier prend la place de notre chauffeur, fait demi-tour et nous ramène à la ville précédente. En chemin, la voiture des flics s’arrête, notre van aussi. Les flics et notre ex-chauffeur descendent, les tibétaines les rejoignent, et là ça commence à partir en cacahuètes… Les tibétaines gueulent sur les flics, et en viennent aux mains. Deux d’entre elles sont super excitées et tabassent un peu les flics, qui restent sereins. La troisième tibétaine fera tourner son moulin à prière tout du long, ce qu’elle avait déjà fait pendant les 8h de bus précédentes. Comme quoi ça marche pas trop son truc ! Finalement tout le monde remonte dans les véhicules et le flic nous ramène à Xiangcheng. Pendant tout le trajet c’est grosse engueulade entre notre nouveau chauffeur et les filles. On est frustrés de pas comprendre, a priori ça n’a rien à voir avec nous, on dirait que les tibétains (les filles et le chauffeur) n’ont pas le droit de rentrer chez eux à Litang…

De retour en ville on se trouve une guétouze, et on retrouve 3 français/tchèque rencontrés dans le bus d’avant. On va avec eux à la station de bus, mais ils ne veulent/peuvent pas nous vendre de tickets pour Litang. Evidemment, on comprend pas pourquoi (c’est du chinois !). Plus tard, on retrouve notre chauffeur et les filles tibétaines, qui nous proposent par signes, mimiques, et quelques mots, de les retrouver à 5h du mat le lendemain, pour filer à la tibétaine. Rendez-vous pris ! Le lendemain, réveil difficile à 4h, on va retrouver nos amis devant la station de bus, mais ils nous posent un… yack. On attend quand même pas mal, mais ils ne se pointent toujours pas. Par contre la station ouvre, et on réessaye d’acheter des tickets. Toujours pas possible, pourtant il y a un bus devant qui semble y aller. Un mec nous propose de nous conduire à Litang en taxi-van, mais c’est plus cher. On retourne à l’hôtel, la sieste porte conseil. Finalement on finira par partir avec nos 3 franco-tchèques et les 2 touristes de la veille, avec le mec au taxi, qui ne veut pas descendre son prix car d’après ses gestes il peut se faire taper par les flics…

La route est absolument sublime ! Champs verts, maisons tibétaines blanches aux fenêtres colorées, lacs semi gelés, cols à plus de 4500m, neige, puis chaînes de montagnes à n’en plus finir, paysage rocheux un peu désolé… Pfiouu, on s’en prend plein les yeux. On fait pas mal de pauses une fois qu’on a appris à dire le mot en chinois car notre chauffeur s’endort au volant. On surveille ses yeux dans le retro, et dès qu’il pique du nez on le secoue ! A la fin, c’est carrément flippant, et quand on voit les ravins que l’on longe, ben ça fait très peur. Chacun s’imagine dans sa tête, bon si on tombe là, ça va, au pire on fait 2 ou 3 tonneaux… ouh là par contre c’est chaud !! On l’aurait bien relayé, mais c’est strictement interdit, même s’il l’a plus ou moins proposé à Clément à un moment… Pareil, quand on lui fait faire des pauses forcées, il ne veut pas dormir et veut repartir tout de suite, alors que nous on est pas tellement pressés et on préférerait arriver vivants.

Ce qui fut le cas. En route, il y aura 2 check-points, un pour nous et un pour le chauffeur. Les flics regardent nos passeports avec plus de curiosité qu’autre chose, plutôt bonne ambiance, ça passe nickel. Bref, on a fini par arriver à Litang ! C’était pas gagné d’avance. La ville est à 4000m d’altitude, et on le sent bien quand il s’agit de monter 3 marches 🙂

Les gens ici ont un style de taré : chapeaux de cowboys hommes comme femmes, blousons en cuir, coiffes traditionnelles tressées compliquées, lunettes noires, limite parfois y’en a qui ressemblent à Albator. Ils ont trop la classe, des gueules basanées par le soleil, les joues rouges. Sur leur motos décorées/tapissées, avec option gros gants doublés moumoute intégrés au guidon, ils ont vraiment trop le style. De vrais cowboys tibétains ! Au petit resto à côté de notre « hôtel », un groupe de bikers est assis en face de notre table. Les regards se croisent, aussi curieux d’un côté que de l’autre. Avec pas mal d’admiration de notre côté pour leur dégaine.

Notre « hôtel »… pas vraiment la grande classe, chambre-dortoir où traînent mégots, canettes, pansement usagés et petits os de poulet, tout ça dans une odeur persistante de chien mouillé. Avec Clément on prend la chambre complète (2 lits) mais ça n’empêche pas les proprios ou à peu près n’importe qui ayant envie de jeter un oeil/discuter/faire une sieste/autre, de venir ouvrir la porte sans frapper ou de mater par la fenêtre. Même repérés, ils restent là, souriants, ou entrent sans essayer d’expliquer ce qu’ils veulent. Au début ça surprend, finalement ça devient marrant. Le mieux dans cet hôtel, c’est pas les douches pour la simple raison qu’il n’y en a pas, c’est les toilettes, dignes d’un 5 étoiles. Déjà elles sont cadenassées la moitié du temps, ce qu’on a du mal a comprendre vu leur état. Planches en bois plus ou moins branlantes, pas de porte, trou dans le béton sans trop d’évacuation, pas d’écuelle pour « tirer la chasse », odeur bien évidemment au rendez-vous qui remonte le coeur, et chien enragé, heureusement attaché, qui donne l’impression qu’il va se jeter sur nous et nous bouffer le cul au moment où on ne s’y attend plus. Le tout dans une espèce de porcherie (au sens propre, si propre peut s’appliquer dans ce cas). Que du bonheur ! Quand on pense que pas si loin de là, au Japon, ils ont des chiottes de luxe avec petite musique classique et jet d’eau pour nettoyer la zézette, ça laisse rêveur… Mais bon, on y passe pas la journée non plus, rassurez vous !

On fini le premier jour en jouant au tarots avec notre trio franco-tchèque, à base de cartes achetées dans l’épicerie du coin et customisées par nos soins, en mangeant de succulents raviolis-zamouzas grillés accompagnés de thé au beurre de yack salé. Grande première pour nous, nos trois acolytes disent beaucoup aimer « vous aimez le fromage ? vous allez aimer ! ». Faut savoir qu’en général, personne n’aime. Moi je trouve pas ça dégueu, pas mauvais du tout en fait même si j’en boirais pas des litres. Clément : « ça a plus le goût de vielle croûte pourrie que de fromage ! j’aime pas, moi ». Pas fan, mais pas au point de trouver ça vraiment dégueulasse et à devoir se forcer devant ses hôtes comme 90% (99 ?) des gens. Le lendemain, après une petite grasse mat pour rattraper nos 2 derniers réveils aux aurores, on va se balader, à la stupa du coin puis à la lamaserie. Les gens sont charmants, on rigole bien, la lamaserie est très belle et la vue y est magnifique. Un moine nous fait visiter, très chouette.

La suite au prochain numéro !

Les photos : Xiangcheng, la route superbe mais vue depuis derrière la vitre teintée, et Litang et ses cowboys sortis d’une autre dimension.

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Les gastronomes en culotte sur mesure

Après Nha Trang on monte un peu plus loin sur la côte jusqu’à Quy Nhon. La route depuis le bus est très jolie, entre rizières éclatantes et route côtière le long de falaises. Y’a des moments où on aimerait bien descendre du bus et se poser là, au bord de la mer dans ce charmant petit village de pêche et sa jolie plage par exemple… Surtout qu’une fois arrivés à Quy Nhon, c’est nettement moins bien. C’est très construit et c’est pas très beau. En plus, chose rare au Vietnam, y’a pas vraiment de choix niveau restos et on galère pas mal le premier soir. On fini par aller manger une soupe de nouilles vraiment dégueue dans un boui-boui, plus pour se caler l’estomac que par envie. Le lendemain on se balade le long de la grande plage, parsemée de petites embarcations en forme de bol, que les pêcheurs utilisent comme annexes pour rejoindre leur bateau mouillé dans la baie. C’est marrant et assez photogénique, et les bateaux sont très colorés. On tente ensuite un resto de fruits de mer conseillé par le Lonely Planet, pas mal mais pas top, et la serveuse nous ramène une addition à rallonge en vietnamien. On demande des explications, même le plat principal est plus cher que ce qui est annoncé… Tout le reste, c’est plein de petits trucs genre les serviettes, les cacahuètes… Comme on a pas la monnaie exacte de ce qu’on considère devoir, on paye le prix fort. La serveuse se marre. « Meurs, pourriture communiste ! » ><
Bref entre Quy Nhon et nous c’est pas le coup de coeur, même si j’ai bien aimé les bateaux-bols.
On prend un autre bus pour rejoindre Hoi An, encore une fois la route est superbe. Hoi An est une charmante ville pleine d’histoire, grand port de commerce à une époque, elle a accueilli des Chinois, des Japonais, puis des colons Français. Et à chaque fois, probablement pas les plus pauvres. Les rues sont très jolies, avec leurs lampions de toutes les couleurs et leurs vieilles maisons ocres à moitié décrépies sur lesquelles grimpent des bougainvillées. Y’a un gros côté petit village à touristes, mais ça reste très agréable. Et surtout, grand intérêt de la ville : sa cuisine, très réputée. Effectivement, on goûte plein de trucs, et tout est trop bon ! On se découvre des petites spécialités et on décèle vite nos préférés : ban xeo pour moi (sorte de crêpes à la viande ou aux fruits de mer à rouler dans une feuille de riz humidifiée avec salade, coriandre et compagnie), et wontons et « white roses » pour Clément (beignets de pâtes de riz frits au porc et crevette pour les premiers, beignets vapeur à la crevette pour les seconds).
Hoi An, c’est aussi une ville de tailleurs. Environ trois quarts des boutiques, c’est des magasins de fringues, et quand tu aimes quelque chose tu ne l’achètes pas tout de suite : tu l’essayes, puis on te prend tes mesures exactes et tu repasses chercher ton vêtement fabriqué dans la nuit le lendemain. On craque tous les deux pour des chaussures, baskets pour Clément et bottes pour moi, et je me fais aussi faire un manteau… On en a pas vraiment besoin ici mais en même temps c’est vraiment l’occasion. Je repense à tous mes chers habits préférés déchirés qui sont passés à la poubelle alors qu’ici ils auraient pu les reproduire pour quelques dollars en quelques heures… sniff… En tout cas, ce qui est sûr c’est que quand on voit ça on comprend pourquoi y’a autant de délocalisation… Ils sont effectivement très efficaces…
Le second jour on se loue une moto pour rejoindre le site archéologique de My Son. C’est un site Cham, même genre d’époque et d’architecture qu’à Angkor. Le site en lui-même est pas époustouflant, les temples sont pas mal en ruines et ont souffert des bombardements, mais le lieu est vraiment sympa, entouré de petites montagnes à la végétation luxuriante, on continue notre cure de vert et ça nous fait vraiment du bien !
Petit détour par la plage de Cua Dai, assez jolie mais bien plus peuplée que notre Ngapali birmane… On peut pas tout avoir ! On rentre en ville et on retourne dans notre resto préféré 🙂

Au prochain numéro, Hue, ancienne ville impériale.

Les photos de Quy Nhon sont ici, celles de Hoi An et My Son .

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Merci Géo !

Mingalaba !

Finalement notre bus pour Yangon n’aura mis que 14h au lieu des 20 escomptées. La route, beaucoup moins casse-casse, était même assez cool vu qu’on longeait pas mal la côte et que de belles plages dessinaient le paysage.
L’inconvénient c’est qu’on arrive à 4h du mat à Yangon et qu’il faut attendre 6h pour que les compagnies de bus ouvrent leur porte. Du coup on squatte de nouveau un tea-shop où on s’enchaîne quelques cafés et pâtisseries. Un peu avant 6h, on apprend que les bus pour Bago ne partent pas d’ici mais d’une autre station… Encore une fois, la gentillesse des gens nous fait avancer dans notre périple jusqu’à un bus de ville où l’on paie 5 centimes pour aller.. bha on sait pas trop où 🙂 Un vingtaine de minutes plus tard on se fait déposer à une station de petits pick-up. Il est 6h30, on a commencé notre périple en bus vers 13h, et là on doit faire encore 2 bonnes heures le cul sur des planches en bois avec une barre de métal en plein milieu du dos… on est joâsse !
On arrive finalement à Bago vers 11h en plein cagnard. On se met nos sacs sur le dos et on part à la recherche d’une guesthouse : une activité presque quotidienne un tantinet épuisante. Après en avoir fait trois, on revient à la première. On arrive même à négocier un petit rabais ! Ha les frenchies 🙂
Après une bonne douche, autant bienvenue que nécessaire, on se motive pour aller prendre un petit dej dans le « meilleur tea-shop de la ville » (cf. Lonely Planet) où on se goinfre de pâtisseries. On va ensuite se faire une sieste dans notre chambre, où les deux ventilateurs n’ont aucune utilité vu qu’il n’y a pas d’électricité pour le moment.

C’est peut être un peu trop descriptif, mais comment vous faire partager nos meilleurs moments sans parler des bus, des recherche de guétouzes, et des attentes interminables dans les tea-shops ? 🙂

Normalement il faut payer une taxe de 10$ par personne pour pouvoir rentrer dans la plupart des temples et pagodes de la ville. Cet argent filant droit dans les poches du gouvernement, on avait prévu d’y aller en fin d’aprem, après la journée des gardes. On se réveille vers 16h, et malgré un fort désir de rester là, dormir encore quelques heures, on se motive pour aller visiter la partie ouest de la ville.
Notre jeu de comptage de farangs n’avance toujours pas des masses 🙂
On commence avec une bonne surprise : un gros bouddha couché en extérieur qui n’était pas encore construit à l’époque de notre guide. Il a un nom à coucher dehors (Naung Daw Gyi Mya Tha Lyaung), mais bon en même temps il est couché et il est dehors donc ça se comprend. La construction en soi n’est pas très belle, mais la taille démesurée (70m de long !) nous offre un joli spectacle au coucher du soleil. Ca tombe bien d’ailleurs car une surprise en amenant une autre, le fameux Shwe Tha Lyaung Bouddha, un autre bouddha couché de 55m de long, très vieux celui-ci, dort sous une paillasse de restauration… Ca n’empêchera d’ailleurs pas un gars de nous faire payer la taxe « appareil photo », hum… Pour finir on ira se promener dans Shwegugale Paya, laquelle contient un tunnel circulaire avec 64 Bouddha. Si on ne sait pas trop par où on est entré on peut facilement en faire plusieurs fois le tour. L’endroit est assez étonnant.

Le lendemain matin, réveil pour aller assister au petit dej des moines dans un énorme monastère. Là, le farang-o-mètre remonte un peu, mais il y a surtout des touristes chinois. Ces derniers ne se privent d’ailleurs pas de mitrailler les moines à bout portant. Nous restons un peu plus discret et respectueux. Un couple de chinois s’octroie d’ailleurs la permission de remplacer le moine du service des plâtrées de riz…
Les moines sont plus d’un millier dans leurs robes rouge sombre, et franchement c’est plus impressionnant que la procession des moines à Luang Prabang au Laos, et surtout, pas besoin de se lever aux aurores, c’est tout benef 🙂
On va prendre une ou deux photos rapidement quand ils sont dans le réfectoire, et puis on les laisse manger tranquille sous les flash des chinois.

Après une petite sieste, on s’extirpe à nouveau de la guesthouse vers 16h pour aller visiter l’est cette fois-ci. Peu d’intérêt en fait, il y a juste une grosse pagode, plus grande que celle de Yangon mais beaucoup moins animée, et pour tout dire, on commence à en avoir notre claque des pagodes. On file dîner au « three five » où ils ont une bière pression (!) très correcte. Comme c’est souvent le cas ici, Céline est la seule fille du resto 🙂 On regrette un peu notre deuxième journée à Bago alors qu’on aurait pu rester un peu plus à la plage à déguster des cocktails trop alcoolisée et des plats de fruits de mer (trop bons !) à 2$.

Le lendemain matin, commence notre « pèlerinage » (ou plutôt chemin de croix…), vers Kyayktiyo ou Golden Rock. Vous savez, ce fameux rocher doré en équilibre improbable, qui avait fait la couverture de Géo au début des années 90. J’en gardait un souvenir un peu flou, mais je ne voulait absolument pas manquer ce… « machin » quand on a apprit que c’était en Birmanie. En plus dans le Lonely Planet ils disent que c’est en dehors des sentiers battus (rappelez-vous, off the beaten track…), donc a priori peu touristique.
On commence par prendre un pick-up pendant un peu plus de deux heures parce que les prix pour touristes des bus commencent à nous casser les noix. En même temps on se tape quand même le prix touriste du pick-up, mais ça reste moins cher. Pas grand chose à raconter durant ce trajet, mis-à-part un gosse qui vomit et sa mère qui le suit de près… trop cool ! C’est tellement local !
Ce con de pick-up nous dépose n’importe où, est on se retrouve placés « manu-militari » dans un bus… Bref, on finit par arriver au bled en question, qui est en fait une sorte de camp de base artificiel composé de boutiques à touristes, de guétouzes pas luxe et de restos myanmar et chinois, hors de prix (à échelle locale évidemment).
Bon alors déjà, rien à vois avec Géo. Pour commencer, ils ont rajouté une mini-pagode sur le caillou… (bon, ça on le savait déjà parce qu’il est en photo sur les pare-brise de tous les bus et taxis). Il y a énormément de monde. Peu de farangs, mais beaucoup de pèlerins locaux et de touristes chinois. Pour s’y rendre il faut s’entasser à 60 dans un gros pick-up aménagé avec des planches en bois de 10cm de large, espacées de 30cm chacune. Comme c’est de la route de montagne, et que les chauffeurs freinent et accélèrent comme des brutos, c’est pas ce qu’on peut appeler inconfortable, c’est pire. Au bout de 3/4 d’heure, on se déplie et on sort du truc. S’enchaîne alors une escalade plutôt sévère d’environ une heure jusqu’au dit rocher. Les vieux, mais surtout les riches, ne se font pas suer, il se font trimballer sur des chaises à porteur… La classe internationale… Wahoo le pèlerinage !
On finit par arriver près du caillou (après avoir payé la taxe spéciale « visage pâle » + appareil photo…) qui n’est plus vraiment dans un site naturel mais plutôt encastré dans un ensemble de plates-formes, terrasses et restos tout en béton. Ca n’a rien à voir avec la couverture de mes souvenirs d’enfance… pfff, merci Géo !
On fait quelques photos pour rentabiliser la taxe, et on se barre de ce piège à cons doré en espérant qu’il se casse la gueule au prochain tremblement de terre. C’est pas très sympa, mais bon ici les gens ont tous les yeux qui sentent les « chiattes » (kyats)… On se retape le chemin dans l’autre sens, bordés de boutiques à ptites merdes pour les touristes (oh comme il est joli ce rocher doré miniature…), puis re-pick-up. Aie, aie, aie, les genoux dans la descente. Douches, sacs, et cassos. On retourne à la capitale qui n’est même plus capitale…

On est un peu déçus d’avoir fini notre baroudage birman par ce calvaire inutile. S’il y a bien un endroit sur la planète où on est sûrs de ne pas retourner, c’est là. Le reste du pays nous a en revanche beaucoup plu. Par contre si on doit y revenir un jour, on prévoira un budget moins serré, et on prendra l’avion 🙂 Parce que la Birmanie pour nous, c’est 970$ et 83 heures de bus en 26 jours… qui dit mieux ?

Les photos vont suivre très prochainement, car dans quelques jours nous seront au Vietnam.

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Off the beaten tracks

Coucou, tu veux voir ma pagode ?

A Bagan, il fait très chaud. On a beau y arriver en fin d’aprem, il fait encore très très lourd et on appréhende un peu la journée de vélo du lendemain. Pour un peu, on se laisserait presque tenter par la journée en calèche pour richoux. Mais non, le lendemain matin, motivée par Clément qui déborde d’énergie pour nous deux, j’accepte la solution bicyclette. En fait c’est très bien, ça nous permet de ne pas être trimballés de gros temple en gros temple, qui ressemblent plus à des centres commerciaux (« souvenir mister ? souvenir ? »). Demie journée tranquille à se balader dans la plaine de Bagan au milieu des milliers de pagodes, c’est assez impressionnant. De temps en temps un gamin ou un mec nous indique une pagode que l’on peu escalader et d’où on a une belle vue. Quand ils sont tout seul ils sont super cool, mais quand y’en a trop on est un peu harcelé et on commence à en avoir par dessus la tête des « where do you come from ? ». A partir de maintenant, ils devront deviner ! Pas trop difficile, 80 % des touristes sont français 🙂 On arrive quand même à se laisser attendrir par une gamine trop choute de 5-6 ans qui vient s’asseoir à côté de nous « hellooo ! where do you come from ? France ? Bonjourcommentallezvous ? Regarde mes cartes postales, c’est moi qui les fait ! – Ho, c’est toi qui les fait ?? – Euh… Non c’est pas moi qui les fait ! ». 😀

Les chemins sableux sont pas évidents, mais on survit grâce aux bouteilles d’eau congelées fournies par notre guesthouse. Les points de vue en hauteur sont vraiment magnifiques, le ciel à beau être poussiéreux ça reste quand même assez canon. On se demande ce qu’il leur a pris de construire autant de temples et de pagodes à l’époque (y’a environ 1000 ans pour info).
Repos-avocado pour le déjeuner. On se nourrit plus que de ça le midi, quand on peut, et nos estomacs nous en sont très reconnaissants. On enfourche à nouveau nos bécanes en fin d’aprem pour aller mater le coucher de soleil. Plutôt que d’aller sur LA pagode où 90 % des touristes s’entassent le soir venu, on suit un mec qui nous emmène au sommet d’un petit temple, on est tout seuls avec lui et la vue est jolie. Ils veut nous montrer ses peintures bien sûr, mais il est super gentil et on passe un bon moment avec lui. Le coucher de soleil est pas top, en fait le soleil disparaît dans la poussière bien avant de toucher l’horizon, et la lumière est très voilée, mais l’atmosphère est là.

Repos bien mérité avant la loooooongue journée de bus qui nous attend. Car dans notre folie, nous avons décidé d’aller au bord de la mer plutôt que de retourner à Yangon via Mandalay, le trajet « normal ». En général les gens vont sur la côte en avion, et c’est pas vraiment « prévu » pour les touristes de s’y rendre en bus d’ici. De plus la plage où on veut aller est assez luxe, et on arrive pas trop à avoir d’infos récentes sur les possibilités d’hébergement là-bas… On a prévu un budget un peu just, mais après une série de comptes d’apothicaires, on décide qu’on peut se le permettre ! Reste à s’y rendre. La veille, on a réservé un bus à la station, et c’était déjà pas facile facile. Un seul mec veut bien nous en vendre, mais il a la bouche pleine de bétel et on comprend que dalle. Il est vraiment trop dégueu, des bouts tombent de tous les côtés et il fait aucun effort pour améliorer son élocution… On dirait presque qu’il le fait exprès tellement c’est répugnant ! On a du mal à le regarder sans être pris de fou rire ou de hauts le coeur. En plus il a une magnifique barbe poivre-et-sel (ou plutôt poil-et-sel…) : un grand poil poivre, un grand poil sel. De manière générale les asiats sont pas très poilus du visage, et quand ils ont un poil ils le laissent soigneusement pousser, ça donne des longs poils solitaires qui pendent jusqu’à la poitrine, d’un esthétisme à toute épreuve. Signe de virilité probablement ?

Bref on arrive quand même à acheter des billets jusqu’à Magwe. Le lendemain matin, l’aventure commence à 6h45 devant notre guesthouse. Le bus arrive une demi heure plus tard, puis on s’arrête 200m plus loin pour changer une roue. Manifestement, on a pas de roue de secours, et le temps qu’ils en trouvent une on poireaute une bonne heure. Le bus est pas super confort, mais on nous avait prévenus et ça ne dure que 6h… Arrivée vers 13h à Magwe, où l’on réserve un bus pour Pyay, qui ne part qu’à 5h. Encore une fois on ne sait pas trop s’il y en a d’autres, mais de toute façon c’est le seul qui accepte les touristes. Longue attente dans le seul petit resto où l’on arrive à se faire un tant soit peu comprendre, les tenancières ont un menu en anglais et surtout elles font l’effort d’essayer de deviner, ce qui n’est pas le cas de tous les gens du coin. Les filles du boui-boui matent Titanic à la télé entre deux coupures de courant et ça nous donne un bon prétexte pour rester longtemps. Etant donné la fréquence des coupures et la longueur du film, elles doivent y être depuis ce matin ! Leonardo finit par couler et on retourne à la station.

Départ pour notre seconde session de bus de la journée. Et cette fois on a même pas le droit à des sièges, on est dans le couloir central sur des strapontins, pour à nouveau 6h de trajet.

Les strapontins en quelques mots : forte inclinaison latérale de l’assise, dossier en deux parties avec barre de métal au milieu, et suspension extra souple permettant d’apprécier la moindre aspérité de la route avec une ampleur bien meilleure que sur un siège normal. Bien sûr, convivialité hautement accrue grâce à notre position privilégiée au sein de nos camarades de voyage, qui mastiquent, mâchouillent, suçotent et dépiautent allègrement, à grands renforts de bruits de salive et de rots à faire frémir d’admiration un Australien. les bus, propres quand on y monte, se remplissent rapidement de déchets de toute sorte, et surtout de coquilles de graines de tournesol dont nos amis birmans sont très friands. Ils les jettent évidemment par terre, pourquoi prendre la peine de déplier le sac plastique fourni à tous par la compagnie de bus ? En me grattant la tête, je déloge un petit rampant qui pourrait fort bien être un cafard. Ah oui, autre caractéristique des strapontins : on est plus proche du sol. Nos rêveries sont bercées par les doux dialogues des séries télévisées comiques, ponctués par les grands éclats de rire de nos joyeux voisins qui réagissent de bon coeur à chaque fois qu’un personnage se prend une claque sur la tête (ça fait Boiiiing ! à la télé, HAHAHA dans le bus). Comme dirait une française qu’on a rencontré : « troooop cool ! c’est tellement local !! ». Petit extrait de sa bonne humeur à toute épreuve : « Alors tu vois j’ai pris un bus de Yangon à Kalaw, et vers 5h du mat on arrive dans un coin mais trop pauuumé… je demande au chauffeur Kalaw? Kalaw? et il me dit ah Kalaw mais c’était y’a deux heures… Alors je descends, et je commence à me balader avec mon sac à dos, tranquille tu vois, c’est le petit matin et y’a personne, mais trop authentique tu vois quoi, je prend le petit dej avec des locaux, trop sympas les gars… Après je prends un pick-up pour retourner à Kalaw, on est entassés comme des sardines, carrément trop à la locale tu vois ! Trooop top! ».
On doit être blasés, je vois que ça.

Arrivée à minuit à Pyay. Deux trois trishaw-men nous proposent de nous emmener en ville, mais devant notre radinerie ils nous dirigent vers un taxi tuk-tuk qui nous accepte pour 2000 kyats (prononcer « chiattes »). Il nous dépose devant une guesthouse assez insalubre, et le patron ne veut pas entendre parler de négociation. On va voir ailleurs, mais finalement après un « full, full », un « no foreigners here » et une quatrième gueshouse plus chère et moins bien, on revient la queue entre les pattes à la première. Le mec est sympa et ne nous rigole pas au nez. La chambre est vraiment pas top et les chiottes puent la pisse mais ça devrait le faire pour une nuit. Le lendemain matin, le petit dej ne nous met pas en joie : café instantané, oeufs sur le plat froids probablement préparés il y a très longtemp, beurre rance, et petits pains sous plastique moisis. On fait nos relous, mais en fait le mec est désolé et nous apporte du pain frais. Pendant qu’on se plaignait, il nous a sorti une carte de la ville et nous a fait un dessin du trajet qui nous reste jusqu’à la fameuse plage, avec les prix et les distances entre chaque étape. Il est vraiment trop sympa, et on se sent quand même un peu couillon pour notre côté français jamais contents. Il nous explique qu’il a téléphoné à une compagnie de bus ce matin qui est d’accord pour prendre des touristes. En fait beaucoup ne veulent pas, pour deux raisons principales : d’une, en bus très très local, les pannes sont fréquentes et parfois on peut attendre une bonne journée que ça soit réparé. De deux, les touristes sont souvent trop gros et prennent plus d’une place normale !! Il nous dit qu’il faut aller réserver le prochain bus à la station, nous accompagne sur la place principale et nous met dans un pick-up à 150 K/personne, soit quand même 10 fois moins que ce qu’on a payé la veille dans l’autre sens. En plus il parle au chauffeur, qui nous dépose devant le comptoir de la bonne compagnie, attend qu’on achète nos tickets, et nous ramène en ville. L’achat des tickets est encore un peu problématique : le minibus est plein pour aujourd’hui, damned it ! Le mec nous dit d’essayer à côté, mais manifestement ils ne veulent pas de gros blancs ;). On prend donc pour le lendemain…

Prochaine étape, faire des photocopies de nos passeports et visas en 7 exemplaires en prévision des check-points. Notre hôte est encore de bon conseil et nous propose d’attendre que l’électricité revienne pour ne pas avoir à payer le générateur et obtenir du coup nos photocopies moins cheres. En attendant, on se promene dans Pyay en s’amusant a compter les farangs : comme on a decide qu’on avait le droit de se compter, on en est a 2.
PS: on a même pas été malade depuis le dernier post !!! Wahoo !

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Trishaw, vélo, dodo

Suite de nos chroniques birmanes :

Nous quittons Inlay en direction de Mandalay. On poireaute une bonne heure et demie au tea-shop de la jonction, où notre bus se fait désirer. Une bonne trentaine de bus passent avant le notre et à chaque fois, on se lève pour essayer de repérer si le nom de la compagnie correspond. Sauf que sur les bus c’est en birman, et sur nos tickets en anglais… Mais la gentillesse des birmans ne fait pas défaut, et à chaque bus qui s’arrête, le patron du tea-shop nous dit « no, not this one » en rigolant. On s’installe, et c’est parti pour une nouvelle nuit de bonheur. Encore une fois, ça parait tout petit sur la carte, mais ça fera quand même 10 heures. Après tous ces bus interminables (et inconfortables !), et c’est pas fini, qu’on vienne pas nous dire qu’un transatlantique en avion, c’est long.
On arrive à Mandalay vers 5h30. Malgré notre tête fourrée dans l’arrière train, on négocie âprement le transport jusqu’au centre ville. On partage le tuk-tuk avec un birman richou bling-bling habillé, ou plutôt déguisé, avec le plus possible de vêtement de marque. Il engage la conversation et nous dit qu’on devrait aller au Swan Lake Hôtel, pas cher, 4 étoiles… Quand il nous apprend que sa maman adore Paris et l’Italie, où elle se rend souvent, nos doutes quand à son origine sociale, et surtout son orientation politique, se confirment. Il n’en est pas moins très aimable pendant ces 20 mn de trajet…
On se trouve une guesthouse où il reste de la place après en avoir testé plusieurs. La patronne nous libère une chambre tout de suite, et ne nous fait pas payer la nuit presque finie. Cool. On pionce jusqu’à midi et on part en mission internet-café (cf. post précédent). Ca sera la première fois qu’on arrivera à se connecter depuis notre arrivée au Myanmar. On arrive finalement à accéder à nos mails, mais certains sites sont bloqués, dont blogspot entre autres. Sur la page d’accueil de Chrome, le tiers des sites favoris sont « access denied ».
Le soir même on part avec un guide en trishaw, une sorte de vélo side-car, pour s’offrir le coucher de soleil depuis le temple de la colline de Mandalay. On échangera quelques mots sur sa vision de la politique ici, et notamment sur les prochaines élections : « nothing will be change ». A priori ils ont des isoloirs, mais ils n’y vont pas seuls…
On visite en chemin deux grands temples, entourés chacun de milliers de mini-pagodes en alignement concentrique (pour les puristes, 1724 pour le premier, et 729 pour le second). C’est superbe. Chacune des mini pagodes contient une dalle recouverte d’écriture sacrées.
On grimpe une lonnnnngue série de marches pour accéder au point de vue sur la colline. La vue n’est pas exceptionnelle vu le nombre d’arbre masquant les mini-pagodes… par contre on voit très bien le terrain de golf de Mandalay. Et comme d’hab’, le ciel est poussiéreux et la visibilité dégueu. Mais comme on a esquivé la taxe gouvernementale de 10$, ça reste sympa 🙂

Le lendemain, on se loue des vélos pour aller visiter un peu les environs. Il fait très très chaud, et on circule dans un enfer de klaxons, gaz d’échappement, et odeur de vase (Céline dit « non, de caca, ça sentait le caca ! »…). En se dirigeant vers le plus grand pont en tek du monde, on longe un petit lac manifestement transformé en décharge. Des gens vivent dedans, y font sécher leur linge, et on verra même un gamin se torcher le cul avec des détritus (« d’où l’odeur ! Ca confirme ma théorie » dit Céline). C’est vraiment sale et ça fait mal au coeur. Deux petits gosses viennent nous demander l’argent, et quand ils voient l’appareil photo, ils prennent la pose, tout sourire.
Le pont en lui même est pas mal du tout, au-dessus des champs de maïs et de cacahuètes. Céline trouve que c’est un peu de la triche leur record du monde, car un petit bout est en béton 🙂 On va remplir nos batteries avec des jus de citron, avant de repartir sur nos vélos brûlants.
Sur le chemin du retour on passe par Mahamuni Paya, qui abrite un bouddha dont la forme est toute déformée par l’ajout de milliers, voir milliards, de feuilles d’or par les fidèles (seulement les hommes…). On n’arrive pas très bien à voir le bouddha, car on n’a pas trop envie de gêner les gens qui prient, et qu’on ne veut pas payer la taxe « appareil photo ». Les plafonds rouge et or sont de toute beauté !
On s’aventure ensuite dans des quartiers aux rues non numérotées, à la recherche d’un monastère en tek, indiqué par le lonely planet. On l’aperçoit, mais c’est fermé.
Dernière mission avant le repos du cycliste, aller chercher des avocats au marché. Ils n’ont pas l’air bien mûrs, mais on les prend quand même. Les avocats en Birmanie, c’est de loin les meilleurs qu’on ait jamais mangé !
Au final on se sera quand même fait pas loin de 20 bornes dans la châleur, le bruit et la pollution. On est content de ce qu’on a vu, mais la balade en vélo c’était vraiment pas de la tarte.

Le lendemain matin on prend un bus (encore…) pour aller sur Bagan, la ville aux 4400 pagodes. Cette fois le trajet se fait de jour, et ne dure que 8 heures. Et là, on se dit que les trajets de nuit c’est finalement pas si mal, parce qu’on crève de chaud. Nos avocats ne sont effectivement pas mûrs, mais on les mange quand même, et ils sont malgré tout très bons.
A un arrêt sur le trajet, un camarade de bus nous aborde, et après l’habituel « Hello ! How are you ? Where do you come from ? » (auquel on le droit à peu près 2000 fois par jour…), il ajoute « now in Myanmar, it’s the beginning of hot season »… merci coco, on avait pas remarqué 🙂

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Betel-juice

Oyé oyé,
Nous quittons la Thaïlande et la folie de Bangkok pour filer en Birmanie. Heureusement, nos problèmes de banques sont réglés !
Un saut en avion plus tard, et nous voilà donc à Rangoon, « capitale » de ce merveilleux pays à forte tendance dictatoriale – en fait la vraie capitale c’est un bled paumé, le gouvernement a déplacé ses quartiers sur les conseils d’une voyante…
Ici il y a déjà beaucoup moins de touristes. Pleins de gens nous regardent comme des bêtes curieuses, étonnés de voir des farangs en ville. Les birmans nous semblent accueillants et souriants. Par terre, c’est crachats de bétel et mégots de cigares.
Notre première journée dans ce nouveau pays consistera surtout en une mission périlleuse : changer des dollars en kyats, la monnaie locale. Ici, pas de distributeurs, et les seules banques sont celles du gouvernement qui ont un taux de change affreusement bas. Le taux officiel sur internet est de 6 kyats pour un dollar, alors que dans la rue on peut en obtenir plus de 1000 ! C’est juste ridicule. Il faut donc passer par le marché noir si on ne veut pas se faire enfler. Contre toutes les indications des panneaux d’affichage de notre guesthouse, nous changeons 100 dollars dans la rue aux abords de Sule Paya. Il y a pleins de gars qui repèrent les quelques rares touristes et leur scandent des « change money » avec des taux super intéressants. Finalement on se laisse tenter. Pleins de gars se ramènent et pendant qu’on compte nos 110.000 kyats (en billets de 1.000 bien sûr), on se retrouve avec une dizaine de mecs autour de nous à vouloir regarder ce qu’il y a dans notre sac, comptant les billets avec nous, tous voulant être les prochains à nous faire du « change money ». C’est un peu angoissant, mais bon, au final pas d’embrouille et un taux de change super haut. Fiers de notre esquive de l’arnaque, on se fait un petit resto couleur locale : pas de menu en anglais, pas de touristes, pas de frites ou de burgers dans le menu… enfin l’Asie telle qu’on se l’imagine quoi 🙂 Et pour demander l’addition, rien de plus simple : c’est « chimey » et Mshh Mshhh, ce petit bruit-bisou qu’on fait pour appeler les chiens ou les chats… Pas évident de pas rigoler 🙂 La bouffe ici est un mix entre Inde et Asie. Souvent pas exceptionnelle, mais généralement pas mauvaise.

Le lendemain, on fait la visite de la ville. Les spots touristiques étants bien éloignés par rapport au centre on se paye le luxe d’un taxi pour s’en rapprocher. Attention le taxi : pas de suspensions, pas de fenêtres, les sièges tout destroy, pas de ceintures évidemment, tous les vaigrages intérieurs ne sont plus que de l’histoire ancienne… le plus drôle c’est que 95% des bagnoles ici sont dans le même état. Le volant est indifféremment à droite ou à gauche, avec quand même un plus gros pourcentage à droite, et ils roulent… à droite ! On commence nos visites par un très grand bouddha couché de 55 mètre de long. Magnifique ! On se balade ensuite sous un soleil de plomb en passant par un petit parc agrémenté d’un lac sur lequel est amarré une énorme jonque-catamaran « karaweik », impressionnante et très jolie. On finira par l’immanquable Shwedagon Pagoda, point centrale de la ville, qui est une gigantesque pagode dorée, lieu de prière, de pique-nique, de dodo pour les bouddhistes du coin. Il doit y avoir une centaine de temples agglomérés autour de la pagode, chacun abritant des dizaines de représentations de Bouddha de toute formes et de toute tailles. Le lieu est assez magique, tout en nuances de blanc et de doré.
On retourne dans le centre et on se renseigne pour les bus en direction de Kalaw, petit village au nord, point de départ des treks pour se rendre au lac Inlay. Là, on apprend qu’ici les bus roulent principalement la nuit et que la durée des trajets est rarement inférieure à 10h. Un peu relou, mais bon pas le choix si on ne veut pas se ruiner avec des vols intérieurs. Du coup le lendemain, départ à 14h pour 14h de bus. On bouquine un peu, on se fait quelques jeux sur l’ipod… Mais ça reste long. On dort 1h ou 2 chacun et à 4h du mat on arrive enfin. Un gars vient nous accueillir pour nous envoyer dans sa guesthouse. On s’attendait à s’écrouler comme des larves sur la terre battue de la station de bus et du coup passer une nuit des plus sympa… La petite guesthouse est vraiment la bienvenue ! Le gars, re-nommé Jimmy pour des raisons de business, nous explique qu’il est guide de treks mais que demain c’est dimanche et qu’il ne part pas le dimanche. Ça tombe bien, on comptait pas y aller direct après la nuit de bus.
Le lendemain, après un gros petit dej’ dont les guesthouses birmanes tiennent le secret, on discute avec Jimmy de l’organisation des treks. Il nous « vend » la formule 3 jours, 51km, repas et nuits comprises, 5 ou 6 personnes maximum. On passera par plusieurs villages aux ethnies différentes, et donc aux styles vestimentaires et couleurs différentes, par une station de train où transitent fruits et légumes à destination de tout le pays. Tout cela à l’air très bien et on réserve donc pour le matin suivant.
On fait le tour du village en quelques minutes avant de se diriger de nouveau vers la guesthouse vu qu’il n’y a absolument rien à faire. Ha si, il y a un café internet… mais « not working, sorry ». On regarde un film des dvd pirates achetés à Rangoon pour quelques centimes. Une fois sur deux le dvd est reconnu comme vierge, et quand il marche la qualité est… disons vraiment très mauvaise, et les sous-titres anglais un peu foireux. Le soir on part dîner dans un petit resto népalais repéré le matin. Très bon !

Et puis c’est le drame. Le népalais très bon sur le moment me donne des crampes d’estomac quelques heures plus tard. Ce sera ensuite une nuit sans dormir à courir entre les chiottes et le lit – diarrhée, vomi, fièvre. Mmmmh, que du bonheur !
Au matin, je suis crevé et ça ne va pas beaucoup mieux, on annule donc le trek pour aujourd’hui. On en a un peu ras le bol d’être tout le temps patraque depuis presque un mois. L’Asie nous réussi pas trop au niveau santé. Le neveu de Jimmy, Naing Naing (prononcez NaïNaï, re-nommé ainsi par Jimmy pour des raisons de business…) vient nous voir à 17h; après une journée passée au lit, mon ventre me signale qu’il est à peu près ok pour le trek, et on informe donc Naing Naing qu’on sera opérationnels le lendemain matin. Nous partons avec Naing Naing, un de ses potes, et un jeune couple de norvégiens super sympa.
La marche est assez facile, il n’y a pas trop de relief. Les chemins sont hyper poussiéreux et quelquefois on a l’impression de marcher sur de la farine teintée en rouge. Il fait très chaud, mais ça reste supportable. Par contre les paysages sont un peu décevant, tout est archi sec et l’air poussiéreux laisse comme un voile brouillasseux sur l’horizon. Les villages « aux milles couleurs » que nous devions voir sont plutôt désertiques. La station de train n’a strictement rien d’intéressant et seul un étal d’oranges semble mettre de la couleur au tableau… Bref, c’est un peu différent de ce qu’on nous a vendu.

La première nuit sera assez simpliste, dans une baraque en bois d’un village minuscule, quelques couvertures en guise de matelas et un oreiller dur comme de la pierre nous servent de coin dodo. Au petit matin, les norvégiens sont comme nous : crevés. On avait évidemment perçu comme une injustice globale des « chances » à la naissance, mais là on touche la réalité du doigt : pour nous, c’est une nuit un peu dure, pour les fermiers d’ici, c’est toute la vie.
Le deuxième jour Céline tombe malade pour changer… un coup c’est elle, un coup c’est moi… Un petite angine lui fait mal à la gorge et la poussière ambiante n’arrange rien. De plus elle a pas mal d’ampoules aux pieds (dont celles sous les ongles qui ne sont toujours pas guéries depuis un mois) et marcher lui fait mal. La journée de huit heures de marche lui demandera beaucoup d’énergie, même si objectivement les chemins sont très faciles. On fait une halte dans une petite maison où ils distillent artisanalement de l’alcool de riz. On a demandé avant à Naing Naing si il aimait : « oh pas tellement, pas plus d’une demi bouteille en tout cas » ! Faut dire qu’il a une sacrée descente. Finalement, il se tape 3-4 verres cul sec et prend une bouteille à emporter, pour un pote à lui qui lui répète sans arrêt « I want a girlfriend ! I want a girlfriend ! ».
Pour la deuxième nuit, on va dans un monastère bouddhiste. C’est marrant ça fait un peu auberge de jeunesse avec des dizaines de dortoirs installés dans la salle commune et séparés par quelques panneaux de bambou. A notre grande surprise, il y a une douche ! Très sommaire bien évidemment, mais ça fait vraiment du bien de se décrasser un peu. On achète quelques bières et on va se poser un petit peu à l’écart du monastère pour admirer le coucher de soleil. Naing Naing nous accompagne. Il nous racontera un peu l’histoire de sa famille. Sa soeur fait des études en microbiologie, son frère s’est exilé illégalement en Thaïlande, et son père s’est pris 12 ans de prison pour consommation d’opium. C’est un peu dégueulasse quand on sait que le gouvernement fait tout son blé sur l’opium… Du coup lui a dû arrêter ses études d’économie pour aider sa mère. On apprendra, entre autres, que les birmans n’ont pas le droit de quitter le pays, ce qu’on savait déjà, mais qu’en plus ils n’ont pas le droit de prendre de vol intérieur non plus. Que les futures élections de cette année ne seront de toute façon qu’une triste blague. Qu’en 2005 les moines bouddhistes, sous l’ordre du gouvernement (?) ou en tout cas avec sa bénédiction, ont détruit toutes les mosquées de Mandalay. Puis en 2007, le gouvernement tire sur les moines qui manifestent contre le gouvernement. Enfin, les dictatures ce n’est jamais drôle, et le Myanmar ne déroge pas à la règle. Le plus étonnant dans tout cela c’est que les birmans sont sûrement les gens les plus gentils que nous ayons rencontrés jusqu’à présent. Ces quelques moments passés avec Naing Naing seront sûrement les meilleurs sur l’ensemble du trek.
Le lendemain matin, réveil à 5h30 pour les chants bouddhistes. Pas désagréables en fait. Un peu trop matinaux à notre goût mais ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’avoir cette expérience.
Après le petit dej’, Naing Naing nous explique qu’on doit aller voir le chef moine pour qu’il nous fasse cadeau d’un bracelet. En contrepartie il faudra que l’on fasse une petite offrande. C’est un moment de grande spiritualité et de zen. Le chef moine fera quelques prières tout en nous attachant les bracelets. A un moment il pose une question à Céline, que notre guide traduit : « tu fais quoi comme sport ? » Il trouve qu’elle a des gros muscles 🙂

La dernière journée de marche ne dure que 4h, heureusement pour Céline qui a encore un peu de fièvre et dont le moral n’est pas au plus haut.
Arrivés à la rivière, on prend un bateau qui nous fera traverser le lac Inlay. Mais avant, deux « attractions » : la boutiques des femmes-girafes, et le monastère des chats sauteurs. Ca à l’air bien dit comme ça ? Parce que bon c’est un peu pourri en fait. Les femmes au long cou offrent de jolies photos, mais même ici je trouve que ce genre de folklore se rapproche du voyeurisme. On s’attendait à une sorte de marché dans un village de « long neck people », mais il s’agit juste d’une boutique où 3 femmes tissent des sarongs. Au bout de 5 min, on remonte dans le bateau, un peu perplexes. Les chats sauteurs… alors ça c’est vraiment ridicule. Des moines demandent un petite offrande pour faire sauter des chats à moitié endormis dans des cerceaux avant de leur donner un peu de poisson sec… génial !
Le lac Inlay ne nous inspire pas non plus des masses. On passe beaucoup trop loin de la rive pour voir des choses intéressantes. Je fini même par m’endormir (faut dire que les sièges sur le bateau sont assez confort !). On arrive à la guesthouse réservée par Jimmy. On l’avait choisie sur les recommandations de Célia et Alex recentrés au Laos. C’est propre, il y a de l’eau chaude et les lits sont confortables. Et surtout, il y a un petit dej’ de ouf malade ! Par contre l’électricité ne marche pas tout le temps, mais c’est comme ça un peu partout ici. Même à Rangoon il y a plein de générateurs dans les rues.
On va rester ici une nuit de plus histoire que Céline récupère un peu. Même si elle va mieux maintenant, on ne se sent pas encore prêts à affronter les 10h de bus pour aller sur Mandalay. Voilà pour les news. Les photos devront sûrement attendre le VietNam vu la qualité de la connexion.

Ha oui aussi, impossible d’accéder à gmail ou hotmail considérés comme trop « subversifs » par le gouvernement en ce moment… donc si vous voulez nous contacter, postez du comment.

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Cacapitale

Savadee kaaaaaaaaaaaa

Le dernier soir à Chiang Mai, on découvre le marché des jours de semaine, beaucoup plus sympa que le marché de nuit, avec plein de petits stands de bouffe super appétissants. Clément n’est pas encore vraiment dans son assiette donc on n’en profite pas trop, mais ça rattrape un peu notre impression négative sur la ville. Le lendemain on reprend la route pour Pai, encore une ville de hippies, on se dit que ça devrait être joli parce que en général on trouve qu’ils se choisissent des coins pas dégueulasses ces cons de hippies. Jolie petite ville légèrement gentrifiée en effet, bien plus agréable que le béton de Chiang Mai en tout cas. Jolie guétouze aussi, ça nous changera du matelas de la dernière et de ses ressorts qui… ressortent carrément, pour le coup. On passe quelques temps à se balader dans la petite ville et à slalomer entre les petites arnaques à chaque fois qu’on se paye à boire ou à manger, puis on reprend le bus pour s’enfoncer encore un peu plus dans le nord-ouest profond, vers Mae Hong Son. Le paysage est censé être « magnifique, splendide et spectaculaire » selon le lonely planet… Bon c’est vrai qu’il y a du relief, mais en cette saison tout est sec et le ciel est tout sale, à cause de la poussière et surtout des feux de débroussaillage et de culture sur brulis. C’est souvent comme ça depuis qu’on est en Asie du Sud-Est et on regrette un peu que le ciel ne soit pas bleu et les rizières vertes, mais en même temps pendant la mousson c’est pluie toute la journée et cargaison de moustiques qui va avec, et on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, malheureusement. Bref, tout ça pour dire que la visibilité est pourrie et que c’est pas vraiment luxuriant. En arrivant à Mae Hong Son, on se tape peut-être 5 km avec les gros sacs sur le dos, à tourner en rond dans la ville à la recherche d’une guétouze, mais on trouve rien de rien. Finalement un mec super gentil nous dessine un plan et nous indique le quartier à touristes, au bord d’un petit lac. Le lendemain on se loue une mob et on va visiter les environs. On va jusqu’à un petit village chinois à la frontière avec la Birmanie, et on visite en chemin une cascade et « fish cave », une petite rivière avec une grotte blindées de grosses carpes bleues sacrées. Rien de très exceptionnel mais journée sympa, qui nous fait du bien après notre relative inactivité de ces derniers temps. Viva la moto !
Retour en bus pour Chiang Mai direct, dur dur, 9h de bus. On a pas emporté de victuailles et rapidement nos estomacs crient famine de leur petite voix aiguë. Quand on fini par faire un arrêt ravitaillement, je n’arrive pas à manger et j’ai des grosses crampes à l’estomac. Ca durera plusieurs jours, dont le lendemain où on enchaîne avec 15h de train pour aller à la grande ville. C’est cool, on se fait nos petits régimes minceur à tour de rôle, Clément et moi :/
Entre la journée bus et la journée train, dodo dans une guétouze merdique près de la gare, lit genre planche de bois dur comme du béton et salle de bain commune dégueu, traces de pipi et mégots de clope. Le prix des chambres est de plus en plus cher et on se voit obligés de laisser tomber certains de nos standards, dont la salle de bain privée et la douche chaude.

On arrive tard à Bangkok et on prend un hôtel près de la gare. Le lendemain, on survit à l’épreuve du bus pour se rapprocher du centre. Il fait à nouveau super chaud, y’a plein de monde et le bus a du mal à se faufiler dans les embouteillages… On cherche à payer mais ça à pas l’air évident. Un mec qui repère nos têtes de farangs paumés nous demande où on va pour nous aider, et nous explique que le bus est gratuit, « no need to pay ». Cool.

On a pas mal de choses à faire à Bangkok, comme changer de l’argent en dollars pour la Birmanie car là-bas on ne peux pas retirer et il faut apporter des jolis billets tout neuf et pas froissés. Ça paraît simple comme ça et ça ne devrait pas nous prendre trop de temps… Première étape, aller au distributeur chercher des sioux. Ça ne marche pas… Au bout de 15 essais dans des banques différentes, on fini par se rendre à l’évidence : aucune de nos cartes de marche. On file sur internet se renseigner, mais le site de la bnp n’affiche rien de particulier. 2 h, l’intervention de mes parents et celle de la bnp banque privée plus tard, ma carte est débloquée mais je ne peux pas retirer assez pour la Birmanie. Celle de Clem est toujours bloquée, son agence étant fermée le lundi, et de toute façon on apprendra le lendemain que même le directeur de l’agence ne sait pas débloquer une carte… Ils ont reçu un mail de la part de la bnp banque privée qui s’était gentiment occupée de mon déblocage, ils ont ouvert le mail, et comme ils ont pas trop compris et qu’ils ne savaient pas quoi faire, et bien ils n’ont rien fait du tout, et surtout pas répondu. Il a fallu que mes parents rappellent et que ma banque rappelle celle de Clem, pour qu’au final ils expliquent la procédure au directeur… Pitain ><
Pourquoi sont-elle bloquées, au fait? Parce qu’il y a trop de fraudes ces derniers temps et que notre banque a donc décidé de bloquer les cartes sur toute la Thaïlande ! Sans prévenir, sans même mettre une note sur leur site internet… Bref, si on avait du prendre l’avion le soir même, on aurait été dans un gros caca. (et c’est pas fini).
Ça plus le fait qu’on s’est fait avoir à acheter des clés usb chinoises merdiques le même jour, et qu’évidemment le mec s’en fout royalement malgré le « if don’t work come back », ça nous met pas dans une humeur toute rose. En plus le mec des clés a le culot de me dire « where you come from? ah France, ok, I understand why your english not good ». Il sait pas aligner trois mots, le salaud grrr ><

Petit interlude culturel : hier on a été visiter Wat Pho, un joli temple qui abrite un magnifique Bouddha couché doré de 46m de long et 15 de haut, des orteils immenses et des plantes de pied finement décorées d’incrustations de nacre. Superbe.
Ha oui, à la sortie du temple on passe par une sorte de marché et un mec pose un gros python sur les épaules de Clément. Pas de photos, on garde nos baths !

Pas terribles, mais quelques photos par ici.

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