What yourte ?

Kashgar. On est toujours en Chine, mais on a l’impression d’avoir changé de pays. La plupart des gens sont des Ouïgours, plus proches des Ouzbeks ou des Kirghizes, ils parlent une langue proche du turc. Du coup, les deux trois mots de Chinois qu’on a fini par intégrer ne nous servent plus à rien ! Les enseignes des commerces sont écrites en Arabe et traduites en Chinois, ce qui ne nous aide pas des masses. Les Ouïgours sont musulmans, pas mal de femmes portent le foulard, quelques unes ont un tissu intégral sur la tête et voient (?) à travers. On a déjà traversé des bleds chinois avec d’importantes communautés musulmanes (comme les Huis vers Dali…), mais ici c’est différent, c’est carrément l’Asie centrale. Les frontières avec le Pakistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Kirghizstan ne sont qu’à quelques centaines de bornes et ça se sent. Les charrettes à cheval/ânes ont même leur panneaux et circulent entre des taxis couleur Bob.

La ville de Kashgar est assez sympa, même si les chinois ont pratiquement complètement détruit la vieille ville. Avant c’était des maisons basses en torchis, maintenant tout est remplacé par du neuf en briques. Le film « les cerfs-volant de Kaboul » a même été tourné ici, c’est dire si l’ambiance Asie centrale est là. Mais aujourd’hui la vieille ville n’est plus qu’un gros chantier qui remplit l’air de poussière fine. Et en plus, les Chinois ont le culot de faire payer l’entrée du quartier où quelques maisons anciennes tiennent encore debout ! On croit rêver. Inutile de dire qu’on contourne le guichet !

Le dimanche on part visiter le très réputé marché aux bestiaux de la ville. Y’a plein de moutons, de chèvres à poils longs, de vaches, d’ânes, et tout ce petit monde forme un joyeux bordel ! Certains sont dans de gros enclos, d’autres sont regroupés en petit tas autour de leur propriétaire, qui attend de les vendre. D’autres, dont un gros taureau la bave aux lèvres, se sont débrouillés pour détacher leur corde et foncent dans la foule. Y’a quelques touristes qui prennent des photos, mais pas autant que ce à quoi on s’attendait, c’était peut-être mieux aux temps des caravanes mais franchement l’ambiance est là et c’est super sympa. Les gens ont des sacrés gueules, ça dépayse pas mal. Après ça on fait un tour au grand bazar, bien mais pas top.

A Kashgar on en profite aussi pour goûter à la cuisine ouïgour, ça nous change un peu du chinois. Principalement à base de mouton, mais on trouve aussi du boeuf. La viande est pas chère du tout, de toute façon y’a un peu que ça, et du pain. Les spécialités : samsas, petit pains grillés farcis de mouton, avec en général plus de graisse que de viande, un peu écoeurant à la longue mais pas mal quand il y a de la viande. Les brochettes de moutons grillé, kebab 🙂 Les nouilles, laghmans, qui ont plus le goût de pâtes que de noodles, servies avec des morceaux de boeuf et quelques poivrons et tomates, très bon, on ne s’en lasse pas (encore). Et aussi une sorte de ragoût de boeuf cuit genre bourguignon, en sauce avec des nouilles transparentes et quelques patates (ils comptent le nombre de morceaux de patate qu’ils mettent dans chaque bol, et rajoutent une bonne dose de viande). Pas mal de fruits aussi au marché : abricots, nectarines, cerises…

La grande excursion autour de Kashgar, c’est le lac Karakul, à 200 km au sud sur la route qui va au Pakistan, la fameuse Karakorum Highway. Sur les conseils d’Abdullah, le gérant du Jamaica Café qui parle super bien français (et qui est très sympa), on s’y rend en voiture depuis une station de transport. C’est pas évident, en nous voyant arriver les mecs gonflent les prix pour nous, et certains ne veulent de toute façon pas de nous car il peut y avoir des problèmes au check point. Pourtant, on change pas de pays, mais apparemment c’est plus sûr d’y aller avec une agence de voyage qui a un permis spécial pour les touristes. Abdullah vient nous aider, on finit par trouver une voiture qui nous prend pour pas beaucoup plus cher que le prix normal. Par contre, si on passe pas le check point, il nous prévient qu’il nous laisse là-bas et garde notre argent. Ok.
Finalement ça se passe très bien, comme sur des roulettes le contrôle. Avant d’arriver au lac, on longe la chaîne de montagnes de Karakorum, et là ça donne déjà le ton. A un endroit, il y a des grandes montagnes recouvertes de sable, qui chatoient comme de la soie, avec en arrière plan des pics enneigés… Irréel.
On arrive au lac et on retrouve Sadik, un pote kirghize d’Abdullah censé nous emmener en trek. L’organisation est pas vraiment là, déjà ça commence bien : « vous avez que ça comme affaires ? Pas de tente, de sacs de couchage ? » Heu…
On achète nos permis de trek, on fait un tour au poste de police pour s’enregistrer, où on se fait engueuler parce qu’on prend le lac en photo, on prend le thé chez Sadik, et c’est parti. On part avec un pote de Sadik… à l’opposé du lac, en marchant au bord de la route… Pas ce qui était prévu ! Le mec parle pas anglais mais il finit par comprendre que c’est pas vraiment ce qu’on veut, on revient en arrière et on retrouve Sadik pour lui expliquer qu’on veut faire le tour du lac pour commencer. Il nous dit qu’on a pas le temps parce qu’on est arrivés trop tard, sympa de prévenir mec, je t’ai justement posé la question quand on est arrivés… Bref, finalement ça s’arrange, on part comme prévu autour du lac, et on rejoindra plus tard Sadik qui nous emmènera au village où on dort ce soir en moto. On a bien fait d’insister, le lac est superbe, les paysages magiques, on vous laisse voir ça sur les photos.
Petit tour en moto, à trois en plus des sacs de couchage, tente, sacs, etc… Clément s’assoie derrière Sadik, je reste à moitié debout sur les marche-pieds, derrière Clément. Ca fait les cuisses !

Avant d’arriver, Sadik nous demande si on préfère aller dans un village désert à cette époque de l’année, ou dans un autre où quelques familles se sont déjà réinstallées en ce début d’été. On opte pour celui où y’a des gens… Arrivés au village, il nous demande si on préfère dormir dehors sous la tente où avec une famille, bien au chaud dans une maison chauffée au caca de yack. On approche des 4000 m d’altitude, et vu le froid qu’il fait, bah le choix est vite fait et on se demande un peu pourquoi il a trimballé la tente ! Bref.
La famille est pas super accueillante, à part le papi qui a trop une bonne gueule et qui essaye de nous poser quelques questions… Y’en a une notamment dont on se souviendra : son fils qui parle deux mots d’anglais (Sadik est rentré chez lui…) nous traduit « What yourte ? ». On croit comprendre, mais on a comme un doute… A un moment je me demande même si il nous propose pas du yaourt ? Le papi essaye de nous faire comprendre en énumérant des mots, dont « anglia ». Ah, ok ! What yourte ! Où c’est ta maison, ton pays ! Enorme 🙂
Par contre la maîtresse de maison est tout juste correcte avec nous, elle ne renvoie aucun de nos nombreux sourires. Le lendemain matin, on lui donne la somme convenue -tout à fait raisonnable, voire pas mal du tout-, et pas un merci, rien, et elle demande plus. Pas un au revoir non plus. Bref, rapport de merde avec l’argent, comme souvent quand on se fait accueillir chez l’habitant chez des « minorités » qui ont compris que les touristes ça rapporte, mais qui continuent à les mépriser (?).

Le lendemain, on part pour la suite du trek jusqu’au camp de base du Mustagh Ata, un sommet de 7546 m. Ptite bite pour la région, mais quand même ça impose ! Au début j’en chie pas mal, et au rythme ou je vais (altitude + bronchite + aptitudes personnelles pas géniales en montée) Clément se dit qu’on va y passer la journée… Sadik nous a annoncé 4h de marche jusqu’au camp. A 4500 m d’altitude, on est très étonnés de voir plein de bestioles, marmottes dorées, lapins, oiseaux, lézards (un peu plus bas), et même un truc qui ressemble à un chacal. On arrive au camp, il n’y a pas grand chose, les ascensions se font plutôt en été. On a trop de chance pour la météo, grand ciel bleu, pas un pet de nuage, alors qu’il y a seulement deux jours il paraît qu’il pleuvait tous les jours. Il fait bien froid à 4500, on redescend au village après un petit pique nique pain/raisins secs. Finalement, on a torché l’aller retour en moins de 3h au lieu des 6 annoncées. Pas si nulle que ça la Céline :p
On repart à 3 sur la moto pour rejoindre la Karakorum. On passe prendre le thé chez Sadik, et on lui file un peu de fric. On lui avait demandé combien il voulait, il nous avait répondu que c’était pas nécessaire, que c’était son job et qu’on pouvait lui donner un peu si on était content, mais vraiment, hein, pas obligés. Bref, on lui file un truc correct, et comme au village, monsieur nous fait le coup de c’est pas assez. Merde, j’ai demandé 3 fois combien il voulait, faudrait savoir ! Clément lui dit bah oué désolé c’est tout on a plus d’argent. Ca fait un peu chier quand c’est pas clair les histoires d’argent, ça marche pas comme ça…
Les rapports humains auront donc été assez mitigés si ce n’est complètement biaisés, mais les paysages étaient grandioses, voire carrément…wahouuu ! On s’en est pris plein la gueule. Les couleurs sont superbes, entre les dunes de sables, les montagnes ocres, le Mustagh Ata blanc qui brille au soleil, le lac bleu bordée de mousses vertes… On regrette pas d’avoir fait tout le (long) chemin jusque dans cette région reculée du monde, ça valait largement le coup (et le coût!).

On rentre en stop rémunéré à Kashgar avec deux Chinois dans une voiture, des vrais moulins à parole, ils arrêtent pas ! Au check point, on descend pour aller montrer nos passeports au poste, en pendant ce temps là notre chauffeur passe le contrôle/fouille de la voiture. Quand on remonte de l’autre côté, on comprend que les bidasses lui on demandé ce qu’il y a dans cette longue pochette… Des flingues ? Non non, ça c’est aux touristes là-bas… En fait, c’est juste nos didges 🙂
Contents de rentrer à Kashgar, on en a déjà un peu marre du régime peu varié des montagnards kirghizes : pain, thé au lait, pain, yaourt acide, et pain.

C’est bientôt fini la Chine, demain on reprend le train direction Urumqi, capitale de la province… pour prendre l’avion, vers une destination surprise !

Les photos de Kashgar, celles du lac Karakul et du Mustagh Ata.

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Neige et vapeurs

Après Yuanyang on rejoint les rails du tourisme à Kunming, qu’on suit sur l’itinéraire classique Dali-Lijiang-Shangri La. Certes il y a un peu plus de monde, surtout dans les petites ruelles de Lijiang, mais ça a aussi des bons côtés, le tourisme : tout est beaucoup plus facile, pas mal de gens parlent anglais, et la nourriture est super bonne.
 
On teste nos premier vapeurs à Dali, dans une petite échoppe où les plats de cuisson fument dans l’air frais. C’est méga bon ! La pâte n’est pas à base de farine de riz mais plutôt de blé, et la farce est parfaite. A Dali aussi, on teste des nems locaux, et aussi étonnant que cela puisse paraître ils détrônent immédiatement tous ceux qu’on a goûté au Vietnam et arrivent enfin au niveau de ceux du Paris-Hanoi de Bastille ! Accompagnés d’un bon steak de yack et de champignons revenus à la poêle, on se régale. Il y a aussi souvent des vendeurs de brochettes dans la rue, viande de yack, patates ou légumes, qui coûtent que dalle et qui sont délicieuses. Le yaourt de yack est aussi très bon. Bref, question bouffe, la Chine répond à nos attentes.
 
Question paysages, elle les dépasse carrément. Plus on monte vers le nord du Yunnan plus les chaînes de montagnes enneigées sont impressionnantes. Faut dire qu’avec des sommets de plus de 5000 m, ça change de l’Australie et de l’Asie du SE. On retrouve enfin la neige, des ciels clairs et dégagés, et aussi le froid, mais heureusement comme vous le savez nos doudounes ne nous quittent plus, y compris dans les bus où elles font de super oreillers rembourreurs. Autre conséquence du froid : plus on monte vers le nord, plus les animaux sont poilus. Les vaches sont remplacées par des yacks à la moumoute de plus en plus épaisse, les chèvres ont le poil long et même les cochons ont de la fourrure ! A Shangri La on est à 3200m d’altitude, il fait bon au soleil la journée mais on se pèle les miches le soir. On fait de la vapeur en respirant dans notre chambre, mais la couette est super douillette et y’a même un drap chauffant électrique et de quoi se faire du thé !
 
A Dali et à Lijiang c’est vrai qu’il y a foule, mais il y a beaucoup plus de touristes chinois que d’étrangers, du coup ça fait moins… touristique quoi. Les ruelles pavées sont super mignonnes, et l’éclairage des toits le soir est vraiment bien foutu. Des villes pleines de charme donc, malgré l’affluence. La vieille ville de Lijiang a été en partie reconstruite après un tremblement de terre et elle est classée au patrimoine mondial. Les maisons détruites ont été recontruites par le gouvernement qui a vraiment bien fait les choses en respectant l’architecture traditionnelle. Les boutiques sont souvent très jolies, pleines de couleurs, et c’est agréable de se balader en regardant les trucs à vendre. Beaucoup sont en même temps des ateliers, et on peut voir les artisans fabriquer, poncer, tailler, sculpter sur le seuil de leur boutique. Les tisseuses, en habits traditionnels, sont bien sûr surtout là pour les photos mais on oublie vite le côté faux et forcé du truc tellement elles sont belles. A Lijiang, on a vu plein de très jolies filles, vendeuses ou touristes.
 
Les gens qu’on rencontre sont en général très gentils et serviables malgré la barrière de la langue. Le plus compliqué reste le moment où on descend du bus et qu’on essaye de regagner le centre ville… Il y a plein de stations de bus et on sait jamais dans laquelle on arrive. Et les gens sont moins enclins à aider puisqu’en général autour des stations de bus il y a surtout des chauffeurs de taxis et minivan qui du coup veulent pas nous montrer quel bus de ville prendre. Le pire c’était en arrivant à Kunming, la capitale de la province du Yunnan, la grosse ville quoi. On sait pas où on est, personne de nous comprend, mais on fini par repérer « south bus station » sur le badge d’une employée de la gare routière. Ca ne nous avance pas à grand chose d’ailleurs, elle parle pas anglais et évite notre regard pour ne pas avoir à nous aider. Désemparés, on monte finalement dans un taxi sans négocier le prix, le mec a un compteur qu’il tapote ostensiblement pour nous faire comprendre que le prix n’est pas fixe. Pour repartir de la ville on prendra aussi un taxi, et là miracle, la conductrice comprend tout de suite quand on bredouille le « changdu chiche » (bus) de notre petit guide linguistique LP. Un peu plus de mal pour lui faire comprendre le noms des villes que la station où on veut aller est censée desservir, mais au bout de trois quatre essais ça passe 🙂
A Lijiang le mec qui tient notre guesthouse est un vrai petit foufou, super marrant et toujours surexcité. Au petit déj il nous montre une bouteille d’oxygène et nous dit qu’il voudrait bien voir « quel goût ça a », mais il lui manque un embout apparemment… « Tant pis, poubelle ». Et il la balance dans la poêle central ! Autour duquel se rassemble toute la petite famille le soir… On lui fait remarquer que ça risque de faire boum quand il allumera le poêle, ça le fait bien rigoler ! BOUM, HA HA !! Mais il l’enlève quand même 🙂
 
Les grandes villes sont super propres, très modernes, bien plus semblables à celles de chez nous que ce que l’on s’imaginait. Les filles ont l’air d’avoir une place bien plus importante dans la société qu’en Asie du SE, elles s’habillent apparemment comme elles veulent, conduisent des taxis, se montrent en couple, boivent de la bière dans les bars, ça fait plaisir !
Sur les places, les gens se réunissent souvent pour faire du sport ou danser en rythme. A Kunming, en plein centre ville un samedi à 7h du matin, les places et grands trottoirs étaient remplis de groupes de gens qui faisaient du badminton, du tai chi, des pompes, de la danse, des chorégraphies avec des raquettes ou des épées… Plutôt folklorique, mais assez sympa.
 
L’apogée de notre voyage dans le Yunnan c’est probablement la Gorge du Saut du Tigre, le long de laquelle on a fait un trek de deux jours. Paysages splendides, vue sur des chaînes de montagnes enneigées de ouf, et temps de curé. Le premier jour on commence assez tard, vers 14h. On a loupé de peu le bus de 9h à Lijiang et on a donc du attendre celui de 10h. Au bout d’une heure de route on tombe en panne, le bus ne veut plus redémarrer. Presque deux heures de perdues, un autre bus vient nous chercher. Du coup on arrive au départ du trek pas mal plus tard que ce que l’on pensait, mais il y a plusieurs guesthouses sur le chemin et on décide de partir quand même. Finalement, on met un peut moins de temps qu’indiqué et au bout de 4h de marche, dont une montée d’une heure et demie assez corsée où je m’époumone (l’altitude aide pas!), on arrive au Tea Horse Guesthouse juste avant une averse. L’emplacement de l’hôtel est idéal, et après la pluie le ciel se dégage et on a le droit à un coucher de soleil absolument magnifique sur les pics enneigées. Le ciel est bleu intense, les sommets rosés, trop beau 🙂 Du coup, on est bien contents d’être partis en retard et d’avoir été obligés de s’arrêter là, on verra le lendemain que la vue depuis les guesthouses plus loin sur le chemin est beaucoup moins belle. Pas de douche pour nous, elle est à l’extérieur et on a franchement pas le courage de se déshabiller par le froid qu’il fait ! Les toilettes sont à la chinoises, non pas à la turque mais bien… à la chinoise ! Rigole à partager, petit muret vraiment pas haut, on peut faire coucou au voisin et aux nouveaux arrivants, très convivial quoi. Mais bon, au moins, on profite de la vue !
Le lendemain on repart pour 3h de marche par un temps magnifique. On arrive à Tina’s GH où un groupe de jeunes attendent 2 autres personnes pour remplir un minibus et rentrer par la route. On les fait patienter le temps de manger un bon sandwich au pain pita, et on monte avec eux. La route, qui passe au fond de la gorge alors que le trek est beaucoup plus haut, est en travaux et ça badaboume pas mal dans le van. A un moment on doit traverser une zone de chantier à pied et reprendre un minibus de l’autre côté, des cailloux dégringolent de la pente au-dessus de la route et c’est un peu dangereux, une avalanche de rochers pourrait très bien se déclencher pendant qu’on passe… Surtout qu’ils font péter de la dynamite un peu partout le long de la route pour les travaux, et que c’est pas super stable tout ça.
De retour au départ du trek on récupère nos sacs-à-dos laissés dans une guesthouse, et à peine arrivés à la route principale une touriste croisée plus tôt nous fait signe depuis un bus qui va à Shangri La et lui demande de s’arrêter pour nous. Bref, timing parfait tout du long ! Sur la route, on verra nos premiers yacks : la plupart ressemblent juste à des vaches, mais certains sont vraiment gros et très très poilus 😉
 
Demain on passe dans le Sichuan et on va rejoindre des coins où l’influence tibétaine est encore plus présente.

Les photos : Kunming et Dali, Lijiang, la gorge du Saut du Tigre, et Shangri La.

Bon allez, c’est pas tout ça, mais c’est déjà notre 100e post 🙂 du coup bha nous on va aller fêter ça avec du petit vin chinois apporté par les missionnaires français !

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Good morning Vietnam !

A Ho Chi Minh Ville, on ne fait pas grand chose, on se balade et on regarde les marées de scoots et mobs. C’est assez impressionnant, surtout quand ils s’arrêtent tous au feu rouge, quand ça redémarre ça fait une énorme vague qui déferle ! On se réconcilie avec la bouffe asiat, on s’en faisait une joie en quittant l’Australie et la Nouvelle-Zélande et pour tout dire pour le moment on était plutôt déçus. On a mangé de très bonnes choses ponctuellement, et dans les grandes villes c’était souvent pas trop mal, mais en général c’était loin d’être top. La Birmanie c’était vraiment pas ça, au bout de deux currys pas terribles on s’en s’est vite lassés, et à la fin on en avait carrément marre du fried rice, qui est pourtant une valeur sûre dans la mesure où c’est toujours simple et correct et qu’on ne risque pas de se retrouver avec une assiette de colon de cochon ou de foie de poulet. Bref, à Ho Chi Minh, tout ce qu’on a mangé était très bon, avec une mention spéciale pour mes crabes farcis ! Hummm 🙂
A Saigon, comme beaucoup l’appellent encore ici, on profite aussi des bons côtés de la colonisation. Croissants et pains au chocolat, et consultation d’un médecin français pour moi car je traîne une petite infection généralisée depuis presque deux mois. Attaque de staphylocoques, le toubib me file des antibios. La consultation est pas donnée mais en même temps les profits sont utilisés pour guérir les petits nenfants vietnamiens malades du cœur.

On se repose un peu dans notre super guétouze avec mini bureau et internet (on en profite pour mater toutes les conneries que les gens qui bossent n’ont que ça à faire de s’envoyer, genre ça) avant de prendre un bus pour Dalat. C’est dans les hauts plateaux du centre, et on retrouve des paysages tout vert et du ciel tout bleu, sans poussière dedans ! Enfin, bleu quand on le voit, car on retrouve aussi la pluie et des températures qui ont nettement chuté par rapport a Saigon. On perd un peu plus de 20°C.

Le lendemain de notre arrivée on part avec Rot, un guide local, explorer la région en mob. Il nous a vendu son tour comme un vrai commercial, en nous promettant une expérience authentique sans boutiques a touristes, et on se laisse tenter. On ne le regrettera pas, on a passée une super journée avec lui et les quelques autres touristes et les paysages étaient très chouettes. On commence par visiter une ferme d’élevage de criquets, avec dégustation à la sortie bien évidemment. N’ayant encore jamais pris les devants pour tenter l’expérience, on se dit que c’est l’occaz et hop crunch crunch, c’est comme une chips, d’autant plus qu’ils les ont préparés fris enrobés d’un peu de pâte de riz pour moins dégoûter les touristes. N’empêche, Rot fait son malin en faisant semblant d’en manger un cru, mais au final il n’en prend pas un seul.
Visite ensuite d’une fabrique de soie traditionnelle, ils font tout, de l’élevage des vers à soie jusqu’au tissage et confection de vêtements. Ils mettent les cocons dans de l’eau chaude, et au dessus y’a des machines dans lesquelles ils coincent des fils venant du cocon qui tirent sur le fil et l’enroulent. 500 m de fil dans un seul cocon, mais les machines en enroulent direct une dizaine ensemble, sinon c’est trop fin. Des filles séparent les cocons normaux de ceux, plus gros, qui contiennent des jumeaux. Ceux-la, elles s’en occupent à la main, et ça donne une soie beaucoup plus brute, très jolie. Les machines à tisser fonctionnent encore aux cartes perforées pour le design des motifs, Clément est content de voir un peu de développement à l’ancienne 😉
Petit arrêt à une très jolie chute d’eau, y’a encore pas mal de débit malgré la saison.
On va ensuite dans la famille de Rot, sa vraie famille car il a aussi une famille d’adoption, plus riche, qui l’a élevé depuis qu’il a une dizaine d’années et lui a payé ses études. Sa famille à lui était beaucoup plus pauvre, et comme il était le neuvième gosse (sur 12) il n’aurait peut être pas eu la même facilité dans la vie. Depuis sa famille s’est lancée dans l’exploitation de café et ça a l’air de marcher pas trop mal du tout. Grande maison en dur et bagnole neuve. Rot nous emmène chez les voisins, des Montagnards (ethnie du coin appelée ainsi pas les Français), qui eux vivent dans des paillotes super rustiques. Comme il a vécu là étant gosse, il est resté pote avec eux et parle leur dialecte. Du coup l’ambiance est beaucoup plus décontract que dans les tours du genre « visite des ethnies traditionnelles qui vivent comme au Moyen Age » et on rigole bien. Rot est un marrant et essaye de nous faire dire des conneries à nos hôtes, du genre i love you ou i want to marry you, mais ça fait marrer tout le monde et c’est plutôt sympa. Il nous raconte l’histoire de la femme qui nous reçoit, c’est super triste… En fait dans cette ethnie le mariage est très codé : la femme doit acheter son mari à sa famille, à coup de grosses jarres, de buffles, de colliers en pierre semi-précieuses et parfois d’argent. Évidemment si elle n’a pas beaucoup de biens, elle ne peut pas se payer un super mari et doit se rabattre sur un pauvre ou une épave (par exemple, s’il fume et picole, il est pas cher !). C’est rare que des couples amoureux arrivent à se marier, en général ils ne se connaissent même pas à l’avance. Cette femme là était justement amoureuse d’un mec, mais il venait d’une famille beaucoup trop riche et elle ne pouvait donc pas se le payer. Mais il était amoureux aussi, et ils se sont enfuis dans la jungle pour vivre ensemble… Ils ont fait deux gamins puis sont revenus vivre au village, mais la famille du gars était pas d’accord du tout avec l’entourloupe et venait régulièrement les menacer et les frapper. Il y a quelques années, alors que le couple avait déjà cinq gamins, les parents sont venus rechercher leur fils par la peau du coup et l’ont marié à une femme qui avait les moyens. Notre hôte nous dit qu’elle ne l’a pas revu depuis quatre ans. Elle a seulement 35 ans, et ne veut pas se remarier. Dur dur.
La maman de la dame nous fait une petite démonstration de filage à l’ancienne, elles ne sont plus que deux femmes au villages à faire des vêtements de manière complètement traditionnelle, y compris la teinture à base de colorants naturels extraits de plantes (feuilles spéciales pour le bleu, feuilles de manguier pour le vert, tamarin pour le jaune et graines de curry pour le rouge).
On va ensuite manger chez Rot un repas préparé par sa sœur qui est nonne bouddhiste. Café maison en fin de repas, super bon. Puis vient la dégustation de fruits exotiques, au bout de plusieurs mois en Asie on continue d’en découvrir de nouveaux. Rot sort ensuite d’une feuille un dessert noirâtre dans lequel il croque un généreux morceaux avant de le faire tourner. Gluant, un peu bizarre, avec un petit goût de noix de coco, pas mauvais. Rot nous observe tous et insiste pour que chacun goûte avant de nous dire ce que c’est : à l’intérieur, c’est bien de la noix de coco, mais l’enveloppe noire c’est tout simplement du caca de veau. Et ça le fait marrer 😀 Ils ont une autre spécialité dans le coin, le café-fouine, un café préparé à partir de grains mangés par des fouines et récupérés dans leurs déjections. Mais ça, on y a pas le droit, dommage…
En sortant on se fait alpaguer par le père de Rot et ses potes, qui prennent l’apéro depuis un petit moment. Ils sont déjà bien joyeux et insistent pour que l’on trinque avec eux. Je goûte un fond de shot d’alcool de riz, mais ils ont l’air de trouver que c’est de la triche et du coup je dois m’en retaper plusieurs cul sec pour faire bonne impression… Y’en a un qui est d’humeur sociale et qui me met le bras autour des épaules et insiste pour avoir une photo souvenir… Clément s’empresse de dire oui quand on lui demande si on est mariés. On remonte sur nos motos après ce petit remontant, et on retourne a Dalat via une petite ferme de champignons.
Le soir, Rot nous emmène au resto avec quelques autres touristes. Clément prend une fondue au bœuf avec des galettes de riz à tremper dans l’eau avant de les farcir de crudités, de nouilles et de viande, puis de les enrouler comme un rouleau de printemps maison. En plus d’être ludique, c’est très bon. On va ensuite dans un bar chicos local, où Rot a travaillé quelques années comme artiste chanteur. Eh oui, c’est un bar karaoke de luxe. Une des chanteuses interprète même une chanson en français rien que pour nous. La musique est super forte et pas forcement à notre goût, et comme j’ai un peu chopé froid on rentre pas trop tard. On laisse Rot avec ses potes et on rentre à l’hôtel. Le lendemain, bus pour Nha Trang, sur la côte. Les bus ici sont super confort, en tout cas ceux qu’on prend. Clim, sièges inclinables, petites bouteilles d’eau, lingettes rafraîchissantes et surtout des durées beaucoup plus raisonnables qu’en Birmanie, un vrai plaisir.
A Nha Trang, il pleut, et l’eau censée être turquoise est toute boueuse. On va se réconforter dans un petit resto franco-vietnamien où on se paye un menu viet pas mauvais accompagné d’un très bon petit vin rouge de Dalat, et en dessert bleu français.

Les photos de Ho Chi Minh Ville sont ici, celles de Dalat .

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Des cols et des moutons

Après les glaciers, on est repartis en direction de Christchurch via le col Arthur’s Pass. On passe quelques jours dans la petite Banks Peninsula, les points de vue sont très jolis mais les routes font souffrir Wop, ça monte, ça descend, ça tourne… Un cauchemar de van. Ensuite on retourne à la grande ville, du courrier nous y attend (attestation que Wopwop est bien à nous) et on a rendez-vous pour finir nos vaccinations. Encore pas mal de dollars, les vaccins ici c’est super cher.

On en profite pour refaire un tour à la boutique de CDs. Faut dire qu’on peut pas brancher l’iPod sur le poste radio et que depuis le début on tournait sur 4 CDs : un album des Beasties Boys de 10 pistes dont 3 versions du même morceaux, un best of de rock’n’roll par terrible, Evil Empire de Rage Against The Machine et des vieux enregistrements d’Elvis. L’album des Rage s’est avéré être le meilleur choix car c’est celui qui tourne le plus longtemps en boucle avant qu’on en ait complètement marre. C’est tout ce qu’on avait trouvé dans les CDs à 4$. Du coup on fait péter le budget et on étoffe un peu notre super collection.

Avec tout ça on se fait quand même des petits plaisirs : cinoch (pour la première fois depuis plus d’un an ! ok film pourri mais c’était cool :p et puis les films d’action c’est encore ce qu’il y a de plus facile à comprendre sans sous-titres), piscine thermale, bars et burgers.

Retour sur la côte ouest après ce petit détour, via la Lewis Pass, pas très haute, de la petite bière pour Wopwop. On va explorer le coin nord ouest de l’Ile du Sud pendant quelques jours, avant de prendre le ferry lundi pour l’île du Nord.

Les photos sont ici et .

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