Entre deux continents

C’est l’heure des récapitulatifs sur le blog, on croirait presque que c’est fini… L’Asie oui, c’est fini. Mais il nous reste encore un petit bout de chemin avant de rentrer à la maison.

On vous avait quittés à Kashgar. Entre-temps, on a repris notre train-train de 23 h direction Turpan. Cette fois encore le train était nickel, à part notre voisin qui laissait exprimer son corps très librement. Pets, rots, ronflements, et surtout, le pire, bruits de mangeaille insupportables. On se fait réveiller au milieu d’une sieste par des gros sluuuurps et autre bruits de succion, pour s’apercevoir au bout de 20 min qu’il n’a même pas encore entamé sa soupe de nouilles. Décision stratégique : évacuation temporaire immédiate.
A Turpan, on ne fait pas grand chose à part profiter des super stands de bouffe ouïgoure du marché, juste en face de notre hôtel. Soupe de raviolis, kefte, nouilles ouïghoures, et bien sûr shish kebab ! On se gave aussi de fruits secs, abricots, raisins, dattes, pistaches, amandes… et de pâtisseries orientales. Un lien parfait avec notre prochaine destination : Istanbul, à cheval entre l’Asie et l’Europe.
On prend l’avion depuis Urumqi, via Bakou au bord de la Caspienne qu’on aperçoit du hublot. Pour l’anecdote, notre dernière expérience en Chine aura été une conductrice de taxi pas super aimable, même carrément salope. Elle coupe le compteur au milieu du trajet et décide pour nous d’un prix bien sûr plus élevé que la normale. Arrivés à destination, elle sent venir le fait qu’on ne lui filera pas les 50 qu’elle réclame abusivement, et refuse d’ouvrir le coffre tant qu’on ne paye pas…. Grrrrr. En fait, si on veut être précis c’est notre avant dernière expérience. La dernière, c’est le mec de l’immigration : « You don’t have visa for Turkey » – « No, we don’t need » – « Why ? » – « Heu, because it’s like that ! ».

On arrive à Istanbul un peu crevés après nos deux vols et notre escale un peu longuette à Bakou. Le choc des prix à l’européenne nous tombe dessus, même si on s’y était préparé psychologiquement, ça fait drôle au début. Un dortoir à 12€ le pieu et même pas de draps ! La dernière fois qu’on a payé ce prix là, c’était au Vietnam, un petit coup de folie pour avoir une piscine 🙂 Et encore, c’était moins cher.
Après quelques petits problèmes cartebleutesques, on s’imbibe un peu de la culture de la ville : mosquée Bleue, basilique Sainte Sophie, palais de Topkapi et son harem, Grand Bazar, marché aux épices… On retrouve le rythme de vie méditerranéen qui nous plaît tant dans ses pays là, et tous les petits plaisirs qui vont avec. Les petites bouffes en terrasse, le jus de cerise, les nougats turcs et les baklavas, le café…

Prochaine étape : demain, la Bulgarie !

Les photos d’Istanbul sont ici.

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La Chine à pattes !

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Transport, mister ?


Transport, transport ?
Voici un petit récapitulatif de nos nombreuses heures de transport en Asie.
La Chine gagne haut la main, suivie par la Birmanie qui l’emporte question inconfort. Le pire voyage reste bien entendu le fameux « Voyage de l’Enfer ». Le Cambodge est le grand gagnant des transports boîtes de sardines, avec notre reccord perso de 28 passagers dans un minibus 15 places. Le Laos, c’est le pays des pannes et des imprévus ! Le Vietnam et la Thaïlande sont les bons élèves, lingettes et bouteilles d’eau dans les bus, routes correctes, même pas drôle. Niveau moyens de transports, notre chouchou c’est le tchoutchou ! L’Asie, à elle de nous faire préférer le train 🙂

Bref, les transport en Asie, sur 6 mois, c’est presque 3 semaines de bonheur en cumulé dont au moins une entière avec karaoké à fond les ballons et sûrement une bonne journée de klaxon en continu.

Ha oui ! Et pas un seul accident ! Ce qui relève un tantinet de l’exploit compte tenu de l’état des routes, des véhicules et des chauffeurs. Merci Bouddha 🙂

Cambodge – 48h

Phnom-Penh -> Sihanoukville……………………4h – bus
Sihanoukville -> Kampot……………………………3h – minibus
Kampot -> Kep…………………………………………..1h – minibus
Kep -> Phnom-Penh…………………………………..4h  – bus
Phnom-Penh -> Battambang………………………5h – bus
Battambang -> Siem-Reap………………………….8h30 – bateau
Siem-Reap -> Kom Pong Cham…………………..8h – bus
Kom Pong Cham -> Sen Monorom………………7h – minibus
Sen Monorom -> Kratie………………………………4h – minibus
Kratie -> Stung Treng…………………………………3h30 – minibus

Laos – 47h

4000 îles -> Pakse………………………………………3h – minibus
Pakse -> Tha Khek………………………………………11h30 – bus
Tha Khek -> Vientiane…………………………………8h – bus
Vientiane -> Veng Vieng………………………………4h – bus
Veng Vieng -> Luang Prabang………………………8h – minibus
Luang Prabang -> Luang Nam Tha……………….9h – bus
Luang Nam Tha -> Huay Xai………………………..3h30 – minibus

Thaïlande – 37h

Border -> Chang Rai……………………………………3h – bus
Chang Rai -> Chang Mai……………………………..4h – bus
Chang Mai -> Pai………………………………………..4h – bus
Pai -> Mae Hong Song…………………………………4h – bus
Mae Hong Song -> Chang Mai………………………8h – bus
Chang Mai -> Bangkok………………………………..14h – train

Myanmar – 84h

Yangon -> Kalaw………………………………………..14h – bus
Inlay Lake -> Mandalay………………………………10h – bus
Mandalay -> Bagan…………………………………….8h – bus
Bagan -> Magwe…………………………………………6h – bus
Magwe -> Pyay…………………………………………..6h – bus
Pyay -> Taungup………………………………………..11h – minibus
Taungup -> Ngapali……………………………………5h30 – pick-up
Ngapali -> Yangon……………………………………..14h – bus
Yangon -> Bago………………………………………….2h – pick-up
Bago -> Kyaiktiyo……………………………………….2h30 – pick-up
Kyaiktiyo -> Yangon……………………………………5h – bus

Vietnam – 62h

Ho Chi Minh -> Dalat…………………………………6h – bus
Dalat -> Nha Trang…………………………………….7h – minibus
Nha Trang -> Quy Nhon……………………………..5h – bus
Quy Nhon -> Hoi An…………………………………..6h – bus
Hoi An -> Hue……………………………………………4h – bus
Hue -> Ninh Binh………………………………………12h – train
Ninh Binh -> Hanoi……………………………………2h – bus
Hanoi -> Along -> Hanoi…………………………….7h – minibus
Hanoi -> Lao Cai……………………………………….10h – train
Lao Cai -> Sapa…………………………………………1h30 – minibus
Sapa -> Lao Cai…………………………………………1h30 – minibus

Total Asie SE :…………………………………278h


Chine – 174h

Hekou -> Yuanyuang…………………………………5h – bus
Yuanyang -> Kunming……………………………….6h – bus
Kunming -> Dali……………………………………….5h – bus
Dali -> Lijang……………………………………………3h – bus
Lijang -> Qiaotou………………………………………4h – bus
Qiaotou -> Shangri La………………………………..2h – bus
Shangri La -> Xiangcheng………………………….8h – bus
Xiangcheng -> Litang………………………………..5h – minibus
Litang -> Kangding……………………………………8h – bus
Kangding -> Chengdu………………………………..8h – bus
Chengdu->Leshan -> Chengdu……………………5h – minibus
Chengdu -> Songpan…………………………………14h – bus
Songpan -> Jiuzhaigou………………………………2h30 – bus
Jiuzhaigou -> Songpan………………………………2h30 – bus
Songpan -> Zoige……………………………………..4h – bus
Zoige -> Langmusi……………………………………2h – bus
Langmusi -> Xiahe……………………………………5h – bus
Xiahe -> Lanzhou……………………………………..5h – bus
Lanzhou -> Jaiyuguan………………………………10h – train
Jaiyuguan -> Dunhuang……………………………7h – bus
Dunhuang -> Luiyuan………………………………2h – minibus
Luiyan -> Tulufan……………………………………8h – train
Tulufan -> Kashgar………………………………….23h – train
Kashgar -> Karakul…………………………………4h30 – voiture
Karakul -> Kashgar…………………………………4h – voiture
Kashgar -> Tulufan…………………………………23h – train
Tulufan -> Turpan (City)…………………………1h – bus
Turpan -> Urumqi………………………………….2h30 – bus

TOTAL ASIE :……………..452h

Ça fait rêver, hein ?

What yourte ?

Kashgar. On est toujours en Chine, mais on a l’impression d’avoir changé de pays. La plupart des gens sont des Ouïgours, plus proches des Ouzbeks ou des Kirghizes, ils parlent une langue proche du turc. Du coup, les deux trois mots de Chinois qu’on a fini par intégrer ne nous servent plus à rien ! Les enseignes des commerces sont écrites en Arabe et traduites en Chinois, ce qui ne nous aide pas des masses. Les Ouïgours sont musulmans, pas mal de femmes portent le foulard, quelques unes ont un tissu intégral sur la tête et voient (?) à travers. On a déjà traversé des bleds chinois avec d’importantes communautés musulmanes (comme les Huis vers Dali…), mais ici c’est différent, c’est carrément l’Asie centrale. Les frontières avec le Pakistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan et le Kirghizstan ne sont qu’à quelques centaines de bornes et ça se sent. Les charrettes à cheval/ânes ont même leur panneaux et circulent entre des taxis couleur Bob.

La ville de Kashgar est assez sympa, même si les chinois ont pratiquement complètement détruit la vieille ville. Avant c’était des maisons basses en torchis, maintenant tout est remplacé par du neuf en briques. Le film « les cerfs-volant de Kaboul » a même été tourné ici, c’est dire si l’ambiance Asie centrale est là. Mais aujourd’hui la vieille ville n’est plus qu’un gros chantier qui remplit l’air de poussière fine. Et en plus, les Chinois ont le culot de faire payer l’entrée du quartier où quelques maisons anciennes tiennent encore debout ! On croit rêver. Inutile de dire qu’on contourne le guichet !

Le dimanche on part visiter le très réputé marché aux bestiaux de la ville. Y’a plein de moutons, de chèvres à poils longs, de vaches, d’ânes, et tout ce petit monde forme un joyeux bordel ! Certains sont dans de gros enclos, d’autres sont regroupés en petit tas autour de leur propriétaire, qui attend de les vendre. D’autres, dont un gros taureau la bave aux lèvres, se sont débrouillés pour détacher leur corde et foncent dans la foule. Y’a quelques touristes qui prennent des photos, mais pas autant que ce à quoi on s’attendait, c’était peut-être mieux aux temps des caravanes mais franchement l’ambiance est là et c’est super sympa. Les gens ont des sacrés gueules, ça dépayse pas mal. Après ça on fait un tour au grand bazar, bien mais pas top.

A Kashgar on en profite aussi pour goûter à la cuisine ouïgour, ça nous change un peu du chinois. Principalement à base de mouton, mais on trouve aussi du boeuf. La viande est pas chère du tout, de toute façon y’a un peu que ça, et du pain. Les spécialités : samsas, petit pains grillés farcis de mouton, avec en général plus de graisse que de viande, un peu écoeurant à la longue mais pas mal quand il y a de la viande. Les brochettes de moutons grillé, kebab 🙂 Les nouilles, laghmans, qui ont plus le goût de pâtes que de noodles, servies avec des morceaux de boeuf et quelques poivrons et tomates, très bon, on ne s’en lasse pas (encore). Et aussi une sorte de ragoût de boeuf cuit genre bourguignon, en sauce avec des nouilles transparentes et quelques patates (ils comptent le nombre de morceaux de patate qu’ils mettent dans chaque bol, et rajoutent une bonne dose de viande). Pas mal de fruits aussi au marché : abricots, nectarines, cerises…

La grande excursion autour de Kashgar, c’est le lac Karakul, à 200 km au sud sur la route qui va au Pakistan, la fameuse Karakorum Highway. Sur les conseils d’Abdullah, le gérant du Jamaica Café qui parle super bien français (et qui est très sympa), on s’y rend en voiture depuis une station de transport. C’est pas évident, en nous voyant arriver les mecs gonflent les prix pour nous, et certains ne veulent de toute façon pas de nous car il peut y avoir des problèmes au check point. Pourtant, on change pas de pays, mais apparemment c’est plus sûr d’y aller avec une agence de voyage qui a un permis spécial pour les touristes. Abdullah vient nous aider, on finit par trouver une voiture qui nous prend pour pas beaucoup plus cher que le prix normal. Par contre, si on passe pas le check point, il nous prévient qu’il nous laisse là-bas et garde notre argent. Ok.
Finalement ça se passe très bien, comme sur des roulettes le contrôle. Avant d’arriver au lac, on longe la chaîne de montagnes de Karakorum, et là ça donne déjà le ton. A un endroit, il y a des grandes montagnes recouvertes de sable, qui chatoient comme de la soie, avec en arrière plan des pics enneigés… Irréel.
On arrive au lac et on retrouve Sadik, un pote kirghize d’Abdullah censé nous emmener en trek. L’organisation est pas vraiment là, déjà ça commence bien : « vous avez que ça comme affaires ? Pas de tente, de sacs de couchage ? » Heu…
On achète nos permis de trek, on fait un tour au poste de police pour s’enregistrer, où on se fait engueuler parce qu’on prend le lac en photo, on prend le thé chez Sadik, et c’est parti. On part avec un pote de Sadik… à l’opposé du lac, en marchant au bord de la route… Pas ce qui était prévu ! Le mec parle pas anglais mais il finit par comprendre que c’est pas vraiment ce qu’on veut, on revient en arrière et on retrouve Sadik pour lui expliquer qu’on veut faire le tour du lac pour commencer. Il nous dit qu’on a pas le temps parce qu’on est arrivés trop tard, sympa de prévenir mec, je t’ai justement posé la question quand on est arrivés… Bref, finalement ça s’arrange, on part comme prévu autour du lac, et on rejoindra plus tard Sadik qui nous emmènera au village où on dort ce soir en moto. On a bien fait d’insister, le lac est superbe, les paysages magiques, on vous laisse voir ça sur les photos.
Petit tour en moto, à trois en plus des sacs de couchage, tente, sacs, etc… Clément s’assoie derrière Sadik, je reste à moitié debout sur les marche-pieds, derrière Clément. Ca fait les cuisses !

Avant d’arriver, Sadik nous demande si on préfère aller dans un village désert à cette époque de l’année, ou dans un autre où quelques familles se sont déjà réinstallées en ce début d’été. On opte pour celui où y’a des gens… Arrivés au village, il nous demande si on préfère dormir dehors sous la tente où avec une famille, bien au chaud dans une maison chauffée au caca de yack. On approche des 4000 m d’altitude, et vu le froid qu’il fait, bah le choix est vite fait et on se demande un peu pourquoi il a trimballé la tente ! Bref.
La famille est pas super accueillante, à part le papi qui a trop une bonne gueule et qui essaye de nous poser quelques questions… Y’en a une notamment dont on se souviendra : son fils qui parle deux mots d’anglais (Sadik est rentré chez lui…) nous traduit « What yourte ? ». On croit comprendre, mais on a comme un doute… A un moment je me demande même si il nous propose pas du yaourt ? Le papi essaye de nous faire comprendre en énumérant des mots, dont « anglia ». Ah, ok ! What yourte ! Où c’est ta maison, ton pays ! Enorme 🙂
Par contre la maîtresse de maison est tout juste correcte avec nous, elle ne renvoie aucun de nos nombreux sourires. Le lendemain matin, on lui donne la somme convenue -tout à fait raisonnable, voire pas mal du tout-, et pas un merci, rien, et elle demande plus. Pas un au revoir non plus. Bref, rapport de merde avec l’argent, comme souvent quand on se fait accueillir chez l’habitant chez des « minorités » qui ont compris que les touristes ça rapporte, mais qui continuent à les mépriser (?).

Le lendemain, on part pour la suite du trek jusqu’au camp de base du Mustagh Ata, un sommet de 7546 m. Ptite bite pour la région, mais quand même ça impose ! Au début j’en chie pas mal, et au rythme ou je vais (altitude + bronchite + aptitudes personnelles pas géniales en montée) Clément se dit qu’on va y passer la journée… Sadik nous a annoncé 4h de marche jusqu’au camp. A 4500 m d’altitude, on est très étonnés de voir plein de bestioles, marmottes dorées, lapins, oiseaux, lézards (un peu plus bas), et même un truc qui ressemble à un chacal. On arrive au camp, il n’y a pas grand chose, les ascensions se font plutôt en été. On a trop de chance pour la météo, grand ciel bleu, pas un pet de nuage, alors qu’il y a seulement deux jours il paraît qu’il pleuvait tous les jours. Il fait bien froid à 4500, on redescend au village après un petit pique nique pain/raisins secs. Finalement, on a torché l’aller retour en moins de 3h au lieu des 6 annoncées. Pas si nulle que ça la Céline :p
On repart à 3 sur la moto pour rejoindre la Karakorum. On passe prendre le thé chez Sadik, et on lui file un peu de fric. On lui avait demandé combien il voulait, il nous avait répondu que c’était pas nécessaire, que c’était son job et qu’on pouvait lui donner un peu si on était content, mais vraiment, hein, pas obligés. Bref, on lui file un truc correct, et comme au village, monsieur nous fait le coup de c’est pas assez. Merde, j’ai demandé 3 fois combien il voulait, faudrait savoir ! Clément lui dit bah oué désolé c’est tout on a plus d’argent. Ca fait un peu chier quand c’est pas clair les histoires d’argent, ça marche pas comme ça…
Les rapports humains auront donc été assez mitigés si ce n’est complètement biaisés, mais les paysages étaient grandioses, voire carrément…wahouuu ! On s’en est pris plein la gueule. Les couleurs sont superbes, entre les dunes de sables, les montagnes ocres, le Mustagh Ata blanc qui brille au soleil, le lac bleu bordée de mousses vertes… On regrette pas d’avoir fait tout le (long) chemin jusque dans cette région reculée du monde, ça valait largement le coup (et le coût!).

On rentre en stop rémunéré à Kashgar avec deux Chinois dans une voiture, des vrais moulins à parole, ils arrêtent pas ! Au check point, on descend pour aller montrer nos passeports au poste, en pendant ce temps là notre chauffeur passe le contrôle/fouille de la voiture. Quand on remonte de l’autre côté, on comprend que les bidasses lui on demandé ce qu’il y a dans cette longue pochette… Des flingues ? Non non, ça c’est aux touristes là-bas… En fait, c’est juste nos didges 🙂
Contents de rentrer à Kashgar, on en a déjà un peu marre du régime peu varié des montagnards kirghizes : pain, thé au lait, pain, yaourt acide, et pain.

C’est bientôt fini la Chine, demain on reprend le train direction Urumqi, capitale de la province… pour prendre l’avion, vers une destination surprise !

Les photos de Kashgar, celles du lac Karakul et du Mustagh Ata.

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Opération Trompettes du Désert

En plein désert de Gobi, la ville de Dunhuang offre une vue splendide sur de magnifiques dunes. Le ciel est toujours très poussiéreux et il fait pas mal chaud. Pour notre première journée, on se paye l’excursion des grottes de Mogao, un des plus vieux sites bouddhique connus. Une fois encore le prix de l’entrée à doublé. Cette fois on fait comme prévu et on paye. Bon en fait on arrive à obtenir le prix chinois après pas mal d’insistance… Ce qui ne nous donne normalement pas droit à une visite guidée dans une autre langue qu’en chinois. Mais au moment de passer le tourniquet, ça va pas. Forcément, on a des billets chinois, et manifestement, on est pas Chinois. Mais un groupe de Français passe juste avant nous, et finalement les contrôleurs lâchent l’affaire et nous disent de les rejoindre, c’est plus simple. La guide parle très bien français et la visite guidée est intéressante, finalement on est contents d’avoir les commentaires. On commence par les deux grottes les plus impressionnantes, qui contiennent chacune un immense Bouddha évidé dans la cavité. Tout a été creusé à la main, un travail de fou. Depuis que les grands Bouddhas d’Afghanistan on été dynamités, c’est un des sites les plus importants dans le genre. Les Bouddhas sont très beaux, les peintures murales très bien conservées grâce au climat sec. L’extérieur fait un peu tout neuf avec une restauration à la chinoise par forcément très subtile, mais en même temps paraît que ça s’écroulerait s’ils n’avaient pas consolidé. A l’intérieur, tout est d’époque (autour des 4e-8e siècles après JC), sauf quelques rares restaurations un peu barbares effectués par les premiers à découvrir les grottes. Les peintures racontent plein de légendes indiennes mêlées d’influences chinoises que nous expliquent la guide. Pas de photos, c’est interdit.

L’aprem on se loue des vélos pour aller voir les dunes. Arrivés à l’entrée payante de l’espèce de parc d’attraction qu’ils ont construits autour d’un mini lac dans les dunes, on fait demi tour, merde on va pas payer pour se foutre du sable dans les godasses quand même ! C’est quoi cette manie de tout faire payer, même le paysage… Et les prix, comme aux grottes, sont complètement… grotesques. On fait donc le tour par un petit chemin sur le côté et on se retrouve vite au milieu des dunes, tout seuls. On abandonne les vélos et on continue à pied jusqu’au sommet d’une petite dune. Le point de vue est magique, les dunes sont superbes ! Ca c’est vraiment un truc qui me fait rêver depuis longtemps, voir des grandes dunes de sable Sahara style 🙂 Plus loin, on aperçoit le « parc », avec sa corde (payante) pour monter en haut de la grande dune, ses chameaux à touristes, ses ulms (bon ok ça doit être chanmé ça) et ses différentes installations pour s’amuser sur les dunes. Nous, on sort les didges et ça résonne vachement sur le sable. On reste là pas mal de temps à contempler, avant de récupérer nos vélos pour rentrer. En redescendant on passe devant l’enclos des chameaux, ils ont trop une dégaine marrante !

Le lendemain on part pour une excursion à la journée vers le parc national de Yadan, des formations rocheuses formées par un ancien lac. Ca tentait pas trop Clément, mais j’avais pas mal insisté. Au final, ça fera effectivement beaucoup de route pour pas grand chose, le parc est pas terrible terrible. Par contre on passe voir une autre petit bout de la Grande Muraille, cette fois pas du tout restauré, et c’est assez impressionnant de voir de vrais vestiges. Moins classe qu’à Pékin évidemment, mais ça fait sont petit effet. On passe aussi par la Porte de Jade, un ancien poste de douane de la route de la soie, où ils ont conservé le bon vieux principe de taxe de passage, y’a pas de petits profits !

De retour à Dunhuang après une longue journée, on prend direct le bus pendant 2h pour rejoindre la station de train. Là, on veut acheter des billets pour Tulufan, près de Turpan, mais c’est pas facile. On arrive à se faire comprendre un peu, mais le problème c’est qu’il n’y a plus de places, ou pas celles que l’on veut, ou pas aux bonnes heures, et là ça devient plus dur de communiquer. La fille nous dit qu’ils restent des couchettes première classe à 1h du mat, mais c’est très cher. Sinon, c’est les places « assises dures », la classe la moins cher et la moins confortable, à 22h. Pfiouuu… On sort réfléchir, on décide de passer une nuit ici et de partir le lendemain. On revient quelques temps plus tard avec notre iPod en mode dico et le mot « demain » affiché en gros. La fille nous dit qu’il y a des places à 9h. Ok, on prend. Une fois les billets en main, on s’aperçoit qu’en fait c’est 21h, ça nous fait un peu chier d’attendre toute la journée de demain à rien faire. On fait la queue pour la troisième fois, et on demande à la fille des billets pour demain MATIN. Non, non, dit-elle. Bon, on garde nos billets. Et c’est en sortant que Clément se rend compte qu’en fait c’est pas pour demain mais pour ce soir ! Exactement les places qu’on veut, bref, on voit pas où était le problème. De quoi devenir chèvre ! On attend quelques heures et c’est parti pour une nouvelle nuit de train. On est pas à côté par contre, mais à 5 voitures d’écart. La contrôleuse nous demande toutes les 5 min de nous rendre dans la bonne voiture, on est restés ensemble pour le moment. Finalement, elle laisse tomber et nous file deux places à côté, sympa 🙂

On arrive vers 6h à Tulufan, et on va acheter nos billets pour Kashgar. Cette fois, pas de problème. Notre nouveau train part à midi, on va passer le temps dans un cybercafé. Ca tombe bien, ils ont rétabli le net dans la région autonome du Xinjiang où nous sommes maintenant il y a seulement quelques jours (tensions avec les « minorités », censure…). 23 h de train plus tard, on arrive enfin à Kashgar, tout au bout de l’Empire du Milieu, en plein pays Ouïgour.

Les photos de Dunhuang.

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Lama si j’y suis…

Avant de partir pour le Gansu, on fait une extension de nos visas à Songpan. Passons les détails administratifs et venons-en à l’anecdote rigolote. Il faut faire la queue à la banque pour payer les frais de dossiers, et la fille devant moi semble être venue ici pour déposer les benefs annuels de son resto, près d’un millions de yuans. Ca fait un tas de biftons d’environ 50cm…  Le gars derrière le guichet a une machine qui compte les billets mais ne peut les mettre que par petits tas dedans. Et là, chose impensable et insolite pour nous petits occidentaux, pour faire le total des tas comptés, il utilise son… boulier ! En y regardant de plus près tous les guichetiers ont bien le petit boulier sur leur bureau. Surprenant !
Bref.
Quelques heures de bus et une nouvelle province nous ouvre ses portes. Encore une fois, on se retrouve à la frontière tibétaine. Notre première étape sera Xiahe (ça se prononce Chiarho) où il y a la plus grosse lamaserie après celle de Lhassa. Ici les cow-boys on laissé leur place à d’autres bikers portant de longs manteaux avec des manches qui tombent jusqu’aux chevilles. Quand ils ne les laissent pas traîner, ça leur fait une quadri épaisseur sur les bras.
Arrivés en fin d’aprem, on reste relax le soir dans un resto surplombant la lamaserie. On observe des fidèles qui se prêtent à un rituel de prière assez bizarre en mangeant un « kebab » qui est en fait une omelette au mouton et aux tomates. Ou alors c’était le plat d’en dessous dans le menu ! Pas mauvais en tout cas. Le rituel des fidèles consiste en quatre mouvements simples : ils sont debout les mains jointes, puis se mettent à genoux, s’allongent sur le sol avec les bras tendus en avant, et se relèvent. Ils recommencent ça en boucle, et continuent bien après le coucher du soleil. Ils ont des sortes de tongs pour mains et quelquefois des protège-genoux. Ici le bouddhisme est encore un peu différent apparemment.
Le lendemain on fait la visite de la lamaserie à la façon des pèlerins, en faisant le tour de la structure dans le sens des aiguilles d’une montre. Sauf que nous on ne touche pas aux centaines de moulins à prières. Tout le long du chemin on voit des gens qui pratiquent le même rituel que la veille : il font leur truc où il s’allongent, avancent de deux pas et recommencent. Il ont des accoutrements de ouf, souvent fait-maison, à base de bouts de ficelle, sac plastique, bouts de moumoute, pour pas trop se salir et se protéger les genoux. Vu que le tour de la lamaserie fait 3km, on peut dire sans exagérer qu’ils y passent leur journée. De vielles femmes et quelques moines leur donnent de temps à autre des canettes de soda ou des bonbons. On monte sur une des collines vers le milieu du chemin pour avoir un point de vue d’ensemble et jouer un peu de didge. Un touriste cantonais viendra nous voir intrigué. Il parle bien anglais et espagnol et connais quelques mots de français. Il nous demandera un peu d’aide pour confectionner des sms à son ex, une française… C’était assez marrant.
On ne payera pas l’entrée de la lamaserie, l’extérieur nous suffisant largement pour parfaire notre spiritualité. Et de toute façon le plus gros de l’activité se passe autour. Ce qu’on peut voir de l’intérieur c’est surtout des moines priant et faisant des ohms.
Après tout ça il se fait faim et on se trouve un petit boui-boui où manger des nouilles Tibétaine super bonnes. Le patron viendra nous demander ce qu’on trimballe dans ce grand truc en jean. Au lieu de se lancer dans des explications compliquées et vaseuses, je sors un didge et lui fait écouter le son. Ca fera sortir le cuisto et la serveuse de la cuisine, et nous offrira des sourires accompagnés de plusieurs pouces levés 🙂

On part ensuite pour Lanzhou, la capitale de la province. Durant presque tout le trajet on verra des marmottes gambader sur les collines. Après 5 heures de bus et une demie heure de taxi, 2 refus dans des hôtels (bha, oui, normal, on est blancs…), et une proposition d’hébergement au 7eme étage d’un hôtel délabré où la chambre possède des chiottes qui semblent ne plus fonctionner depuis belle lurette (en fait on n’en sait rien, mais l’odeur de merde ambiante nous le suggère fortement), on commence à ne pas du tout aimer ce bled. Déjà qu’il est toujours difficile de passer d’un endroit paisible et zen rempli de moines, à une grosse ville blindée de KFC & co., mais là on commence vraiment à être blasés. Et puis vient une idée à Céline : « et si on prenait le train dès ce soir ? ». Ce qu’on avait prévu à la base c’était de rester une nuit sur place et de prendre le train le lendemain soir. Ni une ni deux, on fonce à la gare, à 100m de là. Il y a bien un train. Il part dans 3 quarts d’heure. Il reste des places. Trop cool ! Et hop nous voilà partis illico presto de cette ville qui pue. Ha oui, parce qu’en plus elle pue l’égout. C’est pas une blague.

Le train en Chine, quand on connaît pas on s’attend au pire. Et bien… pas du  tout ! C’est même hachement bien ! Propre et confortable. Les wagons et les chiottes sont balayés et passés à la serpillière toute les demie-heures, il y a de l’eau chaude à disposition pour se faire thé, café ou nouilles instantanées, des petits lavabos pour se laver les dents. Les couchettes « dures » ne le sont pas tant que ça. C’est presque du grand luxe !
On arrive au petit matin à Jaiyuguan.

La ville en elle même et inintéressante. Mais on fera trois trucs assez sympa. Apres avoir trouvé et négocié un de ces hôtel chinois super luxe, on fait un peu de marchandage avec un chauffeur de taxi pour se rendre à.. la grande muraille ! Et oué, on a beau être à plusieurs milliers de kilomètres de Beijing, il y a quelques bouts restaurés dans le coin. Bon, en fait, c’est un peu pour ça qu’on a fait halte ici. Donc petite balade sur une très petite portion de ce grand truc qu’on est sensé voir depuis l’espace. L’avantage par rapport aux bouts de Beijing, c’est qu’il y a 2 pelés et 3 tondus – chinois – qui en profitent, comble du comble, pour se faire prendre en photo avec nous. Promis, une fois rentrés, on va au pied de la tour Eiffel et on demande à des Chinois si ils peuvent poser avec nous ! Le hic, c’est la météo : une vraie purée de pois, dans le genre tempête de sable. Mais c’est pas grave, c’est super sympa. Du haut de notre tourelle, à la frontière du désert de Gobi, on s’imagine les hordes de cavaliers mongols venant ébrécher le mûr. « Putain de mongols ! Pourquoi eux toujours casser grande muraille que font chinois ??!? ». Bien sûr c’est restauré à la chinoise et donc ça paraît neuf, mais ça reste impressionnant. Il y a encore les vestiges d’un simple mur qui s’étend plus loin que ce que le ciel poussiéreux nous permet d’apercevoir, authentique lui.
Le deuxième truc cool, c’est un château fort datant de 1372. Bon en fait le truc moins cool c’est que le prix a été multiplié par 5 par rapport au prix annoncé dans le lonely planet. Donc ce truc cool là, on s’en passera.
Le troisième truc cool, c’est le petit restaurant qui fait des momos (petits pains vapeur) super bons pas trop loin de notre hôtel. En fait depuis quelques temps notre niveau de communication s’est incroyablement amélioré grâce à un petit bijou du monde moderne. On s’est téléchargé un petit dictionnaire franco-chinois sur l’ipod avec une recherche tip top (Huaying pour les amateurs…). Et c’est génial ! Du coup on passera beaucoup de temps avec la fille qui tient le resto a discuter (ok, en différé^^). Ca la fera bien marrer et nous aussi. Ouais, dis comme ça c’est un peu nul, mais ces petits moments simples et vrais et bien nous ça nous remet la patate ! Grâce à la super formule « plats à emporter », on pourra même profiter des quelques momos durant notre trajet de bus pour se rendre à Dunhuang le jour suivant 🙂

Encore des photos de route, celles de Xiahe et de Jiayuguan.

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Trippant !

Jiuzhaigou, c’est une vallée classée parc national Unesco, constellée de lacs d’eau translucide d’un bleu étonnant. Le site est assez magique, très nature, on se croirait au Canada ou en Nouvelle-Zélande. Très nature, si ce n’est les groupes de touristes chinois… La plupart du temps on marche tranquille le long de sentiers en planches de bois, il n’y a pas grand monde et on profite bien de l’ambiance du lieu. Mais dès qu’on rejoint un des sites « majeurs », reliés entre eux par une navette, qui soit dit en passant coûte la peau du cul ce qui est abusé vu le prix d’entrée du parc déjà fort élevé, bref, dès qu’on rejoint un site majeur, on est happé par un tourbillon chinois. On pense aux cauchemars de Cartman dans South Park « non… non… ils sont trop nombreux… nooon ! » 😉 Si on a le malheur d’approcher une rambarde de belvédère, on nous demande illico de nous pousser, ou on nous pousse sans nous demander, parce qu’apparemment la rambarde est réservée aux super photos typiques de ce coin du monde où l’on pose devant le paysage. On doit avoir joué les « on y était » sur un bon millier de photos des touristes du jour. A l’heure du déjeuner, on rejoint le centre du parc où l’on peut acheter un ticket pour manger dans une sorte de cantine buffet-self, et là c’est carrément la guerre. Si t’as le malheur de laisser 10 cm entre toi et la personne devant dans la file, y’en a au moins trois qui arrivent à se faufiler. Le mec derrière moi suit ma main quand je me sers d’un plat, pour pouvoir chopper la louche à la seconde où je la repose. Ils sont au taquet, et ça contraste avec l’esprit du site ! Bref, c’est l’effet groupe.

Le soir, on va à la recherche d’un petit resto dans la ville composée d’hôtels de Jiuzhaigou. Celui là à l’air pas mal, pas de menu en anglais mais il y a des photos au mur. Mais plus on les observe, plus on leur trouve un je-ne-sais-quoi de louche à chacune… On se décide pour la sécurité, un plat de morceaux de poulet avec des légumes et de la coriandre. Au pire, il y aura des os, mais ça devrait pas être mauvais. Quand ils nous apportent le plat, déjà ça ressemble pas du tout à la photo, et y’a même pas de coriandre. On se rend vite compte qu’on a décroché le gros lot : ô diantre, c’est des tripes. Il y a quelques mois la maman de Clément nous demandait « mais vous savez toujours ce que vous mangez ? » – « Bien sûr », avions-nous répondu, très confiants. Bon, ok, en Chine, on sait pas du tout. Mais c’est souvent très bon ! Sauf ce soir là. Heureusement, on a notre option de back-up : le supermarché. On se rendra compte quelques jours plus tard après un petit épisode caca mou que même ce plan de secours n’est pas super secure, la plupart des aliments des supérettes étant périmés.

Il y a un autre parc national, Huanglong, qui a l’air très chouette, mais la route pour y aller est vraiment pourrie et il faudrait s’y rendre en taxi, très cher si tant est qu’on en trouve un qui veuille bien nous y emmener. Et l’entrée est aussi méga cheros.

On rejoint donc la province du Gansu, que l’on traversera rapidement, jusqu’à Xiahe pour commencer. On passe par des paysages de montagnes arides et de steppes où broutent yacks et moutons. La suite au livre III !

Les photos de Jiuzhaigou sont ici.

Et ! Demain, ça fait un an et demi pile poil qu’on est partis 🙂 On pourrait dire que le temps passe vite, mais en fait on a l’impression que ça fait une éternité. Ce qui est sûr, c’est que le temps s’écoule plus doucement que quand on va au boulot tous les jours, ce qui est plutôt rassurant.

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Cadenas, Pandas, Bouddha

Ni Hao !

Pour ce post, on va commencer par vous narrer nos problèmes de portes.
On repart un peu dans le passé, à Litang au pays des cowboys (cf. post précédent). La veille de notre départ on explique tant bien que mal aux tenancières qu’on a un bus à 6h30 au petit matin, tickets de bus à l’appui, et yuans à la main. Elles comprennent pas vraiment, mais empochent les thunes 🙂
Le lendemain matin, réveil à 6h, paquetages faits, on se dirige vers la station de bus. On se retrouve bloqués devant le portail de « l’hôtel » (cf. post précédent), qui s’avère être cadenassé. Il est 6h10. On va frapper à la porte où sont censées pioncer les gérantes… avant de s’apercevoir au bout d’une minute ou deux d’acharnement, que cette porte est verrouillée depuis l’extérieur… Après une minute de réflexion, on bourrine sur la porte fermée afin de faire un max de bruit, ce qui, on l’espère, va attirer l’attention. Il est 6h15. Une voix sort de la porte de la cuisine (?) avec une intonation qui laisse penser que l’intention de se lever ne fait pas partie du planning. Il est 6h20. Malgré cela, on continue de tambouriner sur la porte de la cuisine (ou autre), et finalement, sortie d’un autre bâtiment, une gérante vient nous ouvrir le fameux portail. Les échanges de regards sont on ne peux plus clairs (connasse… connards !)… On arrive à la station de bus à 6h30. Le bus partira à 7h15. Normal. 🙂
Quelques longues heures de bus sur une route extrêmement « beautiful » et on arrive à Kangding. Décidément les routes chinoises sont vraiment superbes. Si les bus chinois étaient un peu plus confort (ou du moins l’état des routes), et que les passagers ne mettaient pas un point d’honneur à rendre le bus aussi sale que leurs toilettes, en crachant partout, en faisant pisser (true story) ou déféquer (au dessus de la poubelle, qui au passage ne semble servir qu’à cela…) leurs jeunes enfants dans le couloir central, et en éparpillant leur boustifaille à qui mieux-mieux, on pourrait ne pas s’en lasser !
Bref. Revenons à nos portes.
On se trouve donc une guétouze classique, ni bien, ni bien, assez loin de la station de bus. Après négociation du prix, on récupère la clef et on part faire un petit tour en ville histoire de se restaurer (resto cher et pas bon au passage, mais bon c’est une autre histoire…). Au retour, la porte de l’hôtel est fermée, et évidemment la fille n’est pas là. On explique ça, encore une fois tant bien que mal, au resto accolé à l’hôtel. Ils ont l’air de comprendre, et sont même de bonne volonté, puisqu’ils tentent de lui téléphoner, sans réussir, sinon c’est pas drôle. Céline à un mal de crâne depuis ce matin (sûrement dû à l’altitude) et commence à s’énerver. La fille arrive au bout d’une heure, et tire la langue pour toute excuse. On en rigole, pas trop le choix 🙂
Pendant la nuit, on sait pas trop, mais probablement vers 4h du matin, notre gentille hôte ouvre la porte fermée à clef de notre piaule sans frapper (on pense qu’ici, frapper avant d’entrer n’est pas un concept existant, ou alors un concept très… conceptuel). Elle allume le plafonnier, nous jette un sourire, et referme la porte. On reste perplexe. Je vais éteindre et on se rendort.
Bon dit comme ça, c’est rigolo et pas dramatique. Mais vu que ce genre d’événement à tendance à se répéter, ça finit par être lourd.

La météo est grisonnante, et on décide de zapper l’ascension de la petite colline de Kangding pour chopper le premier bus pour Chengdu, capitale de la province du Sichuan.
Une heure d’attente à la station de bus, puis huit heures de trajet-pipi, et nous voilà dans un autre monde : buildings, starbucks, mc-do, pizza huts… Le tout scintillant de mille néons. C’est assez bizarre.
Petit remerciement spécial au neuneus du Lonely Planet qui nous permettent de découvrir les petites ruelles de Chengdu de nuit et sous la pluie. Une bonne heure et demie à chercher un hôtel qui n’est visiblement pas à l’adresse indiquée. On finira par prendre un taxi, après avoir traversé la ville en bus et à pied, pour aller dans une autre auberge… qui n’est plus à l’adresse indiquée 🙂 Mais là ils ont prévu le coup et il y a des petits papiers en chinois pour les chauffeurs de taxi avec la nouvelle adresse. Malins 🙂
Arrivés en ville à 8h, on se retrouve dans une sorte de complexe à backpackers digne d’une auberge de jeunesse australienne vers 22h30. La piaule est méga chère, mais bon tout le monde parle anglais et nos excursions des prochains jours en seront grandement facilitées. Ils ont même une carte de la ville trop bien foutue avec tous les bus et machins à voir !

Jour 1 : mission disque dur.
Pour ceux qui suivent un peu, comme vous le savez on a quelques problèmes de clefs USB contrefaites et notre graveur DVD est mort depuis un bail. Du coup, on tremble à chaque tressautement de bus pour les photos non sauvegardées. Et des tressautements, c’est peu dire qu’il y en a !
On se dirige, grâce à notre super carte, dans ce qu’on appellera la rue de l’informatique. Si on était à Paris on dirait la rue des chinois, mais bon là… ça colle moyen 🙂
Si la rue Montgallet était un Formule1, cette rue-ci serait un Sheraton. Magasins d’info de grandes marques au coude-à-coude et centre commerciaux de 4-5 étages remplis de boutiques. On trouve ici tout ce qu’il est possible de trouver dans le domaine du high-tech. On se dégote un Philips (?) de 320gb à 35 euros et la pochette c’est cadeau. Et comble du comble : il marche !!!

Jour 2 : mission pandas.
Grâce à notre super carte, on choppe les bons bus pour aller au centre de conservation et de reproduction des pandas. On a eu droit à une petite bagarre entre 3 pandas bien réveillés pour la meilleure place pour roupiller dans un arbre, pendant qu’un quatrième mangeait tout le bambou du petit dej’ 🙂 Pas de batterie dans la caméra, dommage. Sinon que dire… allez voir les photos, c’est plus parlant 🙂

Jour 3 : mission big bouddha.
Leshan, à 175km de Chengdu, c’est là où se trouve le plus grand bouddha assis du monde. 71m de haut, imaginez s’il se met debout un jour 🙂
Le site est classé à l’Unesco, et on comprend pourquoi. Ok, c’est blindés de groupes de chinois avec des casquettes de toutes les couleurs (enfin, une seule couleur par groupe), et les guides ont des micros et hauts parleur, ça fait un peu foire à première vue. On arrive par la tête du bonhomme, et pour aller voir ses orteils c’est toute un aventure. Comme dit Céline, c’est comme à la cantine. En plus lent et sans repas au bout. Mais la vue vaut vraiment le coup et le bouddha couvert de mousse est superbe. Enfin, la tête à été rénovée en 2006 avant la venue des gars de l’Unesco (et heureusement pas le reste); la « restauration » à été un peu faite à la truelle, mais même si on voit la différence, ça parait pas trop neuf contrairement à ce qu’on avait pu lire sur des blogs.
Le site ne se limite pas au bouddha, et le parc s’étend sur plusieurs km avec au programme des tombeaux troglodytes, des temples, des pagodes, et un superbe pont tout droit sorti d’un film de Miyazaki.
Pour info, même si bien sur vous n’en avez probablement pas grand chose à faire, on s’y est rendu à 7 en mini-bus organisé par la guesthouse, ce qui nous est revenu moins cher que le bus, et qui nous a permis de rencontrer Bram, un néerlandais bien sympa amoureux des trains.

Jour 4 : mission départ.
L’achat des tickets de bus pour Songpan à été toute histoire. Pour faire bref, la route est en travaux et les bus empruntent soit l’ancienne route qui est plus longue et plus chère, soit la « nouvelle » qui est un gros chantier de boue et sur laquelle on peut être bloqués pendant des heures par les camions de construction, mais qui est moins chère. Devinez laquelle on a prise ?
14 heures de bus sur une piste de boue avec des ornières énormes et des gros trous pleins de flotte et pas mal de temps bloqués par des grues, camions, ou autre bus qui arrive en sens inverse. Et couronne de la cerise sur le gâteau, notre chauffeur, qui est un gros con gueulard (il nous cassera les oreilles tout du long) nous fera chier parce qu’on a enlevé nos godasses… (pour comprendre le côté « comique » du truc, relisez le paragraphe du haut sur la description de la vie à l’intérieur des bus…). Bien sur, il profite d’un moment où on est arrêté, le bus est bien silencieux depuis quelques minutes. Tout le monde entend les seuls blancs du bus se faire réprimander, et c’est le fou rire général pendant qu’on remet nos chaussures. 🙂
14 heures bien crevantes et on arrive finalement à Songpan tout fourbus, affamés et heureux d’être là.

On part dès le lendemain pour un parc national à 100km au nord de la ville en laissant nos sacs chez Emma, la très sympathique tenancière d’un resto pleins de bons conseils et qui sert de la bonne soupe bien chaude et très réconfortante après 14 heures de bus.

Des photos de route, pandas, et bouddha.

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Eastern Cowboys

A Shangri-La on prend nos tickets sans problème pour Xiangcheng, et on apprend le soir même que la route n’est ouverte que depuis 5 jours. Lucky ! Apparemment la route aurait été fermée car la région est proche du Tibet et qu’il y aurait eu des tensions à l’occasion du 50e anniversaire de l’exil du Dalaï Lama.

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Petite info utile pour les voyageurs qui tombent ici par hasard : si vous souhaitez visiter le monastère de Shangri-La gratos, allez manger au Sean’s café number 2 et demandez le guestbook de Daisy. Il y a un italien qui a dessiné une carte et donne l’astuce ! et Daisy est très gentille 🙂
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La route entre Shangri-La et Xiangcheng est superbe, pâturages couverts de givre, yacks qui broutent, et bien sûr des montagnes en veux-tu en voilà. Arrivés à Xiangcheng après 8h de bus assez confort, on nous propose direct un minibus pour Litang, pour moins cher que le bus normal… On hésite un peu, on aurait bien jeté un oeil à la lamaserie du coin, mais en même temps ça nous tente bien et on accepte. On monte avec 2 autres touristes et 3 tibétaines dont une qui doit bien faire 1m90, une vraie armoire à glace. Qui a dit que les chinois étaient tout petits ? Le chauffeur roule comme un fou, il nous a dit qu’on arriverait en 3h et on veut bien le croire ! Mais au bout de 20 min une voiture de police nous arrête, prend quelques photos de nous et embarque notre chauffeur dans leur voiture. Un policier prend la place de notre chauffeur, fait demi-tour et nous ramène à la ville précédente. En chemin, la voiture des flics s’arrête, notre van aussi. Les flics et notre ex-chauffeur descendent, les tibétaines les rejoignent, et là ça commence à partir en cacahuètes… Les tibétaines gueulent sur les flics, et en viennent aux mains. Deux d’entre elles sont super excitées et tabassent un peu les flics, qui restent sereins. La troisième tibétaine fera tourner son moulin à prière tout du long, ce qu’elle avait déjà fait pendant les 8h de bus précédentes. Comme quoi ça marche pas trop son truc ! Finalement tout le monde remonte dans les véhicules et le flic nous ramène à Xiangcheng. Pendant tout le trajet c’est grosse engueulade entre notre nouveau chauffeur et les filles. On est frustrés de pas comprendre, a priori ça n’a rien à voir avec nous, on dirait que les tibétains (les filles et le chauffeur) n’ont pas le droit de rentrer chez eux à Litang…

De retour en ville on se trouve une guétouze, et on retrouve 3 français/tchèque rencontrés dans le bus d’avant. On va avec eux à la station de bus, mais ils ne veulent/peuvent pas nous vendre de tickets pour Litang. Evidemment, on comprend pas pourquoi (c’est du chinois !). Plus tard, on retrouve notre chauffeur et les filles tibétaines, qui nous proposent par signes, mimiques, et quelques mots, de les retrouver à 5h du mat le lendemain, pour filer à la tibétaine. Rendez-vous pris ! Le lendemain, réveil difficile à 4h, on va retrouver nos amis devant la station de bus, mais ils nous posent un… yack. On attend quand même pas mal, mais ils ne se pointent toujours pas. Par contre la station ouvre, et on réessaye d’acheter des tickets. Toujours pas possible, pourtant il y a un bus devant qui semble y aller. Un mec nous propose de nous conduire à Litang en taxi-van, mais c’est plus cher. On retourne à l’hôtel, la sieste porte conseil. Finalement on finira par partir avec nos 3 franco-tchèques et les 2 touristes de la veille, avec le mec au taxi, qui ne veut pas descendre son prix car d’après ses gestes il peut se faire taper par les flics…

La route est absolument sublime ! Champs verts, maisons tibétaines blanches aux fenêtres colorées, lacs semi gelés, cols à plus de 4500m, neige, puis chaînes de montagnes à n’en plus finir, paysage rocheux un peu désolé… Pfiouu, on s’en prend plein les yeux. On fait pas mal de pauses une fois qu’on a appris à dire le mot en chinois car notre chauffeur s’endort au volant. On surveille ses yeux dans le retro, et dès qu’il pique du nez on le secoue ! A la fin, c’est carrément flippant, et quand on voit les ravins que l’on longe, ben ça fait très peur. Chacun s’imagine dans sa tête, bon si on tombe là, ça va, au pire on fait 2 ou 3 tonneaux… ouh là par contre c’est chaud !! On l’aurait bien relayé, mais c’est strictement interdit, même s’il l’a plus ou moins proposé à Clément à un moment… Pareil, quand on lui fait faire des pauses forcées, il ne veut pas dormir et veut repartir tout de suite, alors que nous on est pas tellement pressés et on préférerait arriver vivants.

Ce qui fut le cas. En route, il y aura 2 check-points, un pour nous et un pour le chauffeur. Les flics regardent nos passeports avec plus de curiosité qu’autre chose, plutôt bonne ambiance, ça passe nickel. Bref, on a fini par arriver à Litang ! C’était pas gagné d’avance. La ville est à 4000m d’altitude, et on le sent bien quand il s’agit de monter 3 marches 🙂

Les gens ici ont un style de taré : chapeaux de cowboys hommes comme femmes, blousons en cuir, coiffes traditionnelles tressées compliquées, lunettes noires, limite parfois y’en a qui ressemblent à Albator. Ils ont trop la classe, des gueules basanées par le soleil, les joues rouges. Sur leur motos décorées/tapissées, avec option gros gants doublés moumoute intégrés au guidon, ils ont vraiment trop le style. De vrais cowboys tibétains ! Au petit resto à côté de notre « hôtel », un groupe de bikers est assis en face de notre table. Les regards se croisent, aussi curieux d’un côté que de l’autre. Avec pas mal d’admiration de notre côté pour leur dégaine.

Notre « hôtel »… pas vraiment la grande classe, chambre-dortoir où traînent mégots, canettes, pansement usagés et petits os de poulet, tout ça dans une odeur persistante de chien mouillé. Avec Clément on prend la chambre complète (2 lits) mais ça n’empêche pas les proprios ou à peu près n’importe qui ayant envie de jeter un oeil/discuter/faire une sieste/autre, de venir ouvrir la porte sans frapper ou de mater par la fenêtre. Même repérés, ils restent là, souriants, ou entrent sans essayer d’expliquer ce qu’ils veulent. Au début ça surprend, finalement ça devient marrant. Le mieux dans cet hôtel, c’est pas les douches pour la simple raison qu’il n’y en a pas, c’est les toilettes, dignes d’un 5 étoiles. Déjà elles sont cadenassées la moitié du temps, ce qu’on a du mal a comprendre vu leur état. Planches en bois plus ou moins branlantes, pas de porte, trou dans le béton sans trop d’évacuation, pas d’écuelle pour « tirer la chasse », odeur bien évidemment au rendez-vous qui remonte le coeur, et chien enragé, heureusement attaché, qui donne l’impression qu’il va se jeter sur nous et nous bouffer le cul au moment où on ne s’y attend plus. Le tout dans une espèce de porcherie (au sens propre, si propre peut s’appliquer dans ce cas). Que du bonheur ! Quand on pense que pas si loin de là, au Japon, ils ont des chiottes de luxe avec petite musique classique et jet d’eau pour nettoyer la zézette, ça laisse rêveur… Mais bon, on y passe pas la journée non plus, rassurez vous !

On fini le premier jour en jouant au tarots avec notre trio franco-tchèque, à base de cartes achetées dans l’épicerie du coin et customisées par nos soins, en mangeant de succulents raviolis-zamouzas grillés accompagnés de thé au beurre de yack salé. Grande première pour nous, nos trois acolytes disent beaucoup aimer « vous aimez le fromage ? vous allez aimer ! ». Faut savoir qu’en général, personne n’aime. Moi je trouve pas ça dégueu, pas mauvais du tout en fait même si j’en boirais pas des litres. Clément : « ça a plus le goût de vielle croûte pourrie que de fromage ! j’aime pas, moi ». Pas fan, mais pas au point de trouver ça vraiment dégueulasse et à devoir se forcer devant ses hôtes comme 90% (99 ?) des gens. Le lendemain, après une petite grasse mat pour rattraper nos 2 derniers réveils aux aurores, on va se balader, à la stupa du coin puis à la lamaserie. Les gens sont charmants, on rigole bien, la lamaserie est très belle et la vue y est magnifique. Un moine nous fait visiter, très chouette.

La suite au prochain numéro !

Les photos : Xiangcheng, la route superbe mais vue depuis derrière la vitre teintée, et Litang et ses cowboys sortis d’une autre dimension.

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Neige et vapeurs

Après Yuanyang on rejoint les rails du tourisme à Kunming, qu’on suit sur l’itinéraire classique Dali-Lijiang-Shangri La. Certes il y a un peu plus de monde, surtout dans les petites ruelles de Lijiang, mais ça a aussi des bons côtés, le tourisme : tout est beaucoup plus facile, pas mal de gens parlent anglais, et la nourriture est super bonne.
 
On teste nos premier vapeurs à Dali, dans une petite échoppe où les plats de cuisson fument dans l’air frais. C’est méga bon ! La pâte n’est pas à base de farine de riz mais plutôt de blé, et la farce est parfaite. A Dali aussi, on teste des nems locaux, et aussi étonnant que cela puisse paraître ils détrônent immédiatement tous ceux qu’on a goûté au Vietnam et arrivent enfin au niveau de ceux du Paris-Hanoi de Bastille ! Accompagnés d’un bon steak de yack et de champignons revenus à la poêle, on se régale. Il y a aussi souvent des vendeurs de brochettes dans la rue, viande de yack, patates ou légumes, qui coûtent que dalle et qui sont délicieuses. Le yaourt de yack est aussi très bon. Bref, question bouffe, la Chine répond à nos attentes.
 
Question paysages, elle les dépasse carrément. Plus on monte vers le nord du Yunnan plus les chaînes de montagnes enneigées sont impressionnantes. Faut dire qu’avec des sommets de plus de 5000 m, ça change de l’Australie et de l’Asie du SE. On retrouve enfin la neige, des ciels clairs et dégagés, et aussi le froid, mais heureusement comme vous le savez nos doudounes ne nous quittent plus, y compris dans les bus où elles font de super oreillers rembourreurs. Autre conséquence du froid : plus on monte vers le nord, plus les animaux sont poilus. Les vaches sont remplacées par des yacks à la moumoute de plus en plus épaisse, les chèvres ont le poil long et même les cochons ont de la fourrure ! A Shangri La on est à 3200m d’altitude, il fait bon au soleil la journée mais on se pèle les miches le soir. On fait de la vapeur en respirant dans notre chambre, mais la couette est super douillette et y’a même un drap chauffant électrique et de quoi se faire du thé !
 
A Dali et à Lijiang c’est vrai qu’il y a foule, mais il y a beaucoup plus de touristes chinois que d’étrangers, du coup ça fait moins… touristique quoi. Les ruelles pavées sont super mignonnes, et l’éclairage des toits le soir est vraiment bien foutu. Des villes pleines de charme donc, malgré l’affluence. La vieille ville de Lijiang a été en partie reconstruite après un tremblement de terre et elle est classée au patrimoine mondial. Les maisons détruites ont été recontruites par le gouvernement qui a vraiment bien fait les choses en respectant l’architecture traditionnelle. Les boutiques sont souvent très jolies, pleines de couleurs, et c’est agréable de se balader en regardant les trucs à vendre. Beaucoup sont en même temps des ateliers, et on peut voir les artisans fabriquer, poncer, tailler, sculpter sur le seuil de leur boutique. Les tisseuses, en habits traditionnels, sont bien sûr surtout là pour les photos mais on oublie vite le côté faux et forcé du truc tellement elles sont belles. A Lijiang, on a vu plein de très jolies filles, vendeuses ou touristes.
 
Les gens qu’on rencontre sont en général très gentils et serviables malgré la barrière de la langue. Le plus compliqué reste le moment où on descend du bus et qu’on essaye de regagner le centre ville… Il y a plein de stations de bus et on sait jamais dans laquelle on arrive. Et les gens sont moins enclins à aider puisqu’en général autour des stations de bus il y a surtout des chauffeurs de taxis et minivan qui du coup veulent pas nous montrer quel bus de ville prendre. Le pire c’était en arrivant à Kunming, la capitale de la province du Yunnan, la grosse ville quoi. On sait pas où on est, personne de nous comprend, mais on fini par repérer « south bus station » sur le badge d’une employée de la gare routière. Ca ne nous avance pas à grand chose d’ailleurs, elle parle pas anglais et évite notre regard pour ne pas avoir à nous aider. Désemparés, on monte finalement dans un taxi sans négocier le prix, le mec a un compteur qu’il tapote ostensiblement pour nous faire comprendre que le prix n’est pas fixe. Pour repartir de la ville on prendra aussi un taxi, et là miracle, la conductrice comprend tout de suite quand on bredouille le « changdu chiche » (bus) de notre petit guide linguistique LP. Un peu plus de mal pour lui faire comprendre le noms des villes que la station où on veut aller est censée desservir, mais au bout de trois quatre essais ça passe 🙂
A Lijiang le mec qui tient notre guesthouse est un vrai petit foufou, super marrant et toujours surexcité. Au petit déj il nous montre une bouteille d’oxygène et nous dit qu’il voudrait bien voir « quel goût ça a », mais il lui manque un embout apparemment… « Tant pis, poubelle ». Et il la balance dans la poêle central ! Autour duquel se rassemble toute la petite famille le soir… On lui fait remarquer que ça risque de faire boum quand il allumera le poêle, ça le fait bien rigoler ! BOUM, HA HA !! Mais il l’enlève quand même 🙂
 
Les grandes villes sont super propres, très modernes, bien plus semblables à celles de chez nous que ce que l’on s’imaginait. Les filles ont l’air d’avoir une place bien plus importante dans la société qu’en Asie du SE, elles s’habillent apparemment comme elles veulent, conduisent des taxis, se montrent en couple, boivent de la bière dans les bars, ça fait plaisir !
Sur les places, les gens se réunissent souvent pour faire du sport ou danser en rythme. A Kunming, en plein centre ville un samedi à 7h du matin, les places et grands trottoirs étaient remplis de groupes de gens qui faisaient du badminton, du tai chi, des pompes, de la danse, des chorégraphies avec des raquettes ou des épées… Plutôt folklorique, mais assez sympa.
 
L’apogée de notre voyage dans le Yunnan c’est probablement la Gorge du Saut du Tigre, le long de laquelle on a fait un trek de deux jours. Paysages splendides, vue sur des chaînes de montagnes enneigées de ouf, et temps de curé. Le premier jour on commence assez tard, vers 14h. On a loupé de peu le bus de 9h à Lijiang et on a donc du attendre celui de 10h. Au bout d’une heure de route on tombe en panne, le bus ne veut plus redémarrer. Presque deux heures de perdues, un autre bus vient nous chercher. Du coup on arrive au départ du trek pas mal plus tard que ce que l’on pensait, mais il y a plusieurs guesthouses sur le chemin et on décide de partir quand même. Finalement, on met un peut moins de temps qu’indiqué et au bout de 4h de marche, dont une montée d’une heure et demie assez corsée où je m’époumone (l’altitude aide pas!), on arrive au Tea Horse Guesthouse juste avant une averse. L’emplacement de l’hôtel est idéal, et après la pluie le ciel se dégage et on a le droit à un coucher de soleil absolument magnifique sur les pics enneigées. Le ciel est bleu intense, les sommets rosés, trop beau 🙂 Du coup, on est bien contents d’être partis en retard et d’avoir été obligés de s’arrêter là, on verra le lendemain que la vue depuis les guesthouses plus loin sur le chemin est beaucoup moins belle. Pas de douche pour nous, elle est à l’extérieur et on a franchement pas le courage de se déshabiller par le froid qu’il fait ! Les toilettes sont à la chinoises, non pas à la turque mais bien… à la chinoise ! Rigole à partager, petit muret vraiment pas haut, on peut faire coucou au voisin et aux nouveaux arrivants, très convivial quoi. Mais bon, au moins, on profite de la vue !
Le lendemain on repart pour 3h de marche par un temps magnifique. On arrive à Tina’s GH où un groupe de jeunes attendent 2 autres personnes pour remplir un minibus et rentrer par la route. On les fait patienter le temps de manger un bon sandwich au pain pita, et on monte avec eux. La route, qui passe au fond de la gorge alors que le trek est beaucoup plus haut, est en travaux et ça badaboume pas mal dans le van. A un moment on doit traverser une zone de chantier à pied et reprendre un minibus de l’autre côté, des cailloux dégringolent de la pente au-dessus de la route et c’est un peu dangereux, une avalanche de rochers pourrait très bien se déclencher pendant qu’on passe… Surtout qu’ils font péter de la dynamite un peu partout le long de la route pour les travaux, et que c’est pas super stable tout ça.
De retour au départ du trek on récupère nos sacs-à-dos laissés dans une guesthouse, et à peine arrivés à la route principale une touriste croisée plus tôt nous fait signe depuis un bus qui va à Shangri La et lui demande de s’arrêter pour nous. Bref, timing parfait tout du long ! Sur la route, on verra nos premiers yacks : la plupart ressemblent juste à des vaches, mais certains sont vraiment gros et très très poilus 😉
 
Demain on passe dans le Sichuan et on va rejoindre des coins où l’influence tibétaine est encore plus présente.

Les photos : Kunming et Dali, Lijiang, la gorge du Saut du Tigre, et Shangri La.

Bon allez, c’est pas tout ça, mais c’est déjà notre 100e post 🙂 du coup bha nous on va aller fêter ça avec du petit vin chinois apporté par les missionnaires français !

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