Entre deux continents

C’est l’heure des récapitulatifs sur le blog, on croirait presque que c’est fini… L’Asie oui, c’est fini. Mais il nous reste encore un petit bout de chemin avant de rentrer à la maison.

On vous avait quittés à Kashgar. Entre-temps, on a repris notre train-train de 23 h direction Turpan. Cette fois encore le train était nickel, à part notre voisin qui laissait exprimer son corps très librement. Pets, rots, ronflements, et surtout, le pire, bruits de mangeaille insupportables. On se fait réveiller au milieu d’une sieste par des gros sluuuurps et autre bruits de succion, pour s’apercevoir au bout de 20 min qu’il n’a même pas encore entamé sa soupe de nouilles. Décision stratégique : évacuation temporaire immédiate.
A Turpan, on ne fait pas grand chose à part profiter des super stands de bouffe ouïgoure du marché, juste en face de notre hôtel. Soupe de raviolis, kefte, nouilles ouïghoures, et bien sûr shish kebab ! On se gave aussi de fruits secs, abricots, raisins, dattes, pistaches, amandes… et de pâtisseries orientales. Un lien parfait avec notre prochaine destination : Istanbul, à cheval entre l’Asie et l’Europe.
On prend l’avion depuis Urumqi, via Bakou au bord de la Caspienne qu’on aperçoit du hublot. Pour l’anecdote, notre dernière expérience en Chine aura été une conductrice de taxi pas super aimable, même carrément salope. Elle coupe le compteur au milieu du trajet et décide pour nous d’un prix bien sûr plus élevé que la normale. Arrivés à destination, elle sent venir le fait qu’on ne lui filera pas les 50 qu’elle réclame abusivement, et refuse d’ouvrir le coffre tant qu’on ne paye pas…. Grrrrr. En fait, si on veut être précis c’est notre avant dernière expérience. La dernière, c’est le mec de l’immigration : « You don’t have visa for Turkey » – « No, we don’t need » – « Why ? » – « Heu, because it’s like that ! ».

On arrive à Istanbul un peu crevés après nos deux vols et notre escale un peu longuette à Bakou. Le choc des prix à l’européenne nous tombe dessus, même si on s’y était préparé psychologiquement, ça fait drôle au début. Un dortoir à 12€ le pieu et même pas de draps ! La dernière fois qu’on a payé ce prix là, c’était au Vietnam, un petit coup de folie pour avoir une piscine 🙂 Et encore, c’était moins cher.
Après quelques petits problèmes cartebleutesques, on s’imbibe un peu de la culture de la ville : mosquée Bleue, basilique Sainte Sophie, palais de Topkapi et son harem, Grand Bazar, marché aux épices… On retrouve le rythme de vie méditerranéen qui nous plaît tant dans ses pays là, et tous les petits plaisirs qui vont avec. Les petites bouffes en terrasse, le jus de cerise, les nougats turcs et les baklavas, le café…

Prochaine étape : demain, la Bulgarie !

Les photos d’Istanbul sont ici.

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Opération Trompettes du Désert

En plein désert de Gobi, la ville de Dunhuang offre une vue splendide sur de magnifiques dunes. Le ciel est toujours très poussiéreux et il fait pas mal chaud. Pour notre première journée, on se paye l’excursion des grottes de Mogao, un des plus vieux sites bouddhique connus. Une fois encore le prix de l’entrée à doublé. Cette fois on fait comme prévu et on paye. Bon en fait on arrive à obtenir le prix chinois après pas mal d’insistance… Ce qui ne nous donne normalement pas droit à une visite guidée dans une autre langue qu’en chinois. Mais au moment de passer le tourniquet, ça va pas. Forcément, on a des billets chinois, et manifestement, on est pas Chinois. Mais un groupe de Français passe juste avant nous, et finalement les contrôleurs lâchent l’affaire et nous disent de les rejoindre, c’est plus simple. La guide parle très bien français et la visite guidée est intéressante, finalement on est contents d’avoir les commentaires. On commence par les deux grottes les plus impressionnantes, qui contiennent chacune un immense Bouddha évidé dans la cavité. Tout a été creusé à la main, un travail de fou. Depuis que les grands Bouddhas d’Afghanistan on été dynamités, c’est un des sites les plus importants dans le genre. Les Bouddhas sont très beaux, les peintures murales très bien conservées grâce au climat sec. L’extérieur fait un peu tout neuf avec une restauration à la chinoise par forcément très subtile, mais en même temps paraît que ça s’écroulerait s’ils n’avaient pas consolidé. A l’intérieur, tout est d’époque (autour des 4e-8e siècles après JC), sauf quelques rares restaurations un peu barbares effectués par les premiers à découvrir les grottes. Les peintures racontent plein de légendes indiennes mêlées d’influences chinoises que nous expliquent la guide. Pas de photos, c’est interdit.

L’aprem on se loue des vélos pour aller voir les dunes. Arrivés à l’entrée payante de l’espèce de parc d’attraction qu’ils ont construits autour d’un mini lac dans les dunes, on fait demi tour, merde on va pas payer pour se foutre du sable dans les godasses quand même ! C’est quoi cette manie de tout faire payer, même le paysage… Et les prix, comme aux grottes, sont complètement… grotesques. On fait donc le tour par un petit chemin sur le côté et on se retrouve vite au milieu des dunes, tout seuls. On abandonne les vélos et on continue à pied jusqu’au sommet d’une petite dune. Le point de vue est magique, les dunes sont superbes ! Ca c’est vraiment un truc qui me fait rêver depuis longtemps, voir des grandes dunes de sable Sahara style 🙂 Plus loin, on aperçoit le « parc », avec sa corde (payante) pour monter en haut de la grande dune, ses chameaux à touristes, ses ulms (bon ok ça doit être chanmé ça) et ses différentes installations pour s’amuser sur les dunes. Nous, on sort les didges et ça résonne vachement sur le sable. On reste là pas mal de temps à contempler, avant de récupérer nos vélos pour rentrer. En redescendant on passe devant l’enclos des chameaux, ils ont trop une dégaine marrante !

Le lendemain on part pour une excursion à la journée vers le parc national de Yadan, des formations rocheuses formées par un ancien lac. Ca tentait pas trop Clément, mais j’avais pas mal insisté. Au final, ça fera effectivement beaucoup de route pour pas grand chose, le parc est pas terrible terrible. Par contre on passe voir une autre petit bout de la Grande Muraille, cette fois pas du tout restauré, et c’est assez impressionnant de voir de vrais vestiges. Moins classe qu’à Pékin évidemment, mais ça fait sont petit effet. On passe aussi par la Porte de Jade, un ancien poste de douane de la route de la soie, où ils ont conservé le bon vieux principe de taxe de passage, y’a pas de petits profits !

De retour à Dunhuang après une longue journée, on prend direct le bus pendant 2h pour rejoindre la station de train. Là, on veut acheter des billets pour Tulufan, près de Turpan, mais c’est pas facile. On arrive à se faire comprendre un peu, mais le problème c’est qu’il n’y a plus de places, ou pas celles que l’on veut, ou pas aux bonnes heures, et là ça devient plus dur de communiquer. La fille nous dit qu’ils restent des couchettes première classe à 1h du mat, mais c’est très cher. Sinon, c’est les places « assises dures », la classe la moins cher et la moins confortable, à 22h. Pfiouuu… On sort réfléchir, on décide de passer une nuit ici et de partir le lendemain. On revient quelques temps plus tard avec notre iPod en mode dico et le mot « demain » affiché en gros. La fille nous dit qu’il y a des places à 9h. Ok, on prend. Une fois les billets en main, on s’aperçoit qu’en fait c’est 21h, ça nous fait un peu chier d’attendre toute la journée de demain à rien faire. On fait la queue pour la troisième fois, et on demande à la fille des billets pour demain MATIN. Non, non, dit-elle. Bon, on garde nos billets. Et c’est en sortant que Clément se rend compte qu’en fait c’est pas pour demain mais pour ce soir ! Exactement les places qu’on veut, bref, on voit pas où était le problème. De quoi devenir chèvre ! On attend quelques heures et c’est parti pour une nouvelle nuit de train. On est pas à côté par contre, mais à 5 voitures d’écart. La contrôleuse nous demande toutes les 5 min de nous rendre dans la bonne voiture, on est restés ensemble pour le moment. Finalement, elle laisse tomber et nous file deux places à côté, sympa 🙂

On arrive vers 6h à Tulufan, et on va acheter nos billets pour Kashgar. Cette fois, pas de problème. Notre nouveau train part à midi, on va passer le temps dans un cybercafé. Ca tombe bien, ils ont rétabli le net dans la région autonome du Xinjiang où nous sommes maintenant il y a seulement quelques jours (tensions avec les « minorités », censure…). 23 h de train plus tard, on arrive enfin à Kashgar, tout au bout de l’Empire du Milieu, en plein pays Ouïgour.

Les photos de Dunhuang.

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Trippant !

Jiuzhaigou, c’est une vallée classée parc national Unesco, constellée de lacs d’eau translucide d’un bleu étonnant. Le site est assez magique, très nature, on se croirait au Canada ou en Nouvelle-Zélande. Très nature, si ce n’est les groupes de touristes chinois… La plupart du temps on marche tranquille le long de sentiers en planches de bois, il n’y a pas grand monde et on profite bien de l’ambiance du lieu. Mais dès qu’on rejoint un des sites « majeurs », reliés entre eux par une navette, qui soit dit en passant coûte la peau du cul ce qui est abusé vu le prix d’entrée du parc déjà fort élevé, bref, dès qu’on rejoint un site majeur, on est happé par un tourbillon chinois. On pense aux cauchemars de Cartman dans South Park « non… non… ils sont trop nombreux… nooon ! » 😉 Si on a le malheur d’approcher une rambarde de belvédère, on nous demande illico de nous pousser, ou on nous pousse sans nous demander, parce qu’apparemment la rambarde est réservée aux super photos typiques de ce coin du monde où l’on pose devant le paysage. On doit avoir joué les « on y était » sur un bon millier de photos des touristes du jour. A l’heure du déjeuner, on rejoint le centre du parc où l’on peut acheter un ticket pour manger dans une sorte de cantine buffet-self, et là c’est carrément la guerre. Si t’as le malheur de laisser 10 cm entre toi et la personne devant dans la file, y’en a au moins trois qui arrivent à se faufiler. Le mec derrière moi suit ma main quand je me sers d’un plat, pour pouvoir chopper la louche à la seconde où je la repose. Ils sont au taquet, et ça contraste avec l’esprit du site ! Bref, c’est l’effet groupe.

Le soir, on va à la recherche d’un petit resto dans la ville composée d’hôtels de Jiuzhaigou. Celui là à l’air pas mal, pas de menu en anglais mais il y a des photos au mur. Mais plus on les observe, plus on leur trouve un je-ne-sais-quoi de louche à chacune… On se décide pour la sécurité, un plat de morceaux de poulet avec des légumes et de la coriandre. Au pire, il y aura des os, mais ça devrait pas être mauvais. Quand ils nous apportent le plat, déjà ça ressemble pas du tout à la photo, et y’a même pas de coriandre. On se rend vite compte qu’on a décroché le gros lot : ô diantre, c’est des tripes. Il y a quelques mois la maman de Clément nous demandait « mais vous savez toujours ce que vous mangez ? » – « Bien sûr », avions-nous répondu, très confiants. Bon, ok, en Chine, on sait pas du tout. Mais c’est souvent très bon ! Sauf ce soir là. Heureusement, on a notre option de back-up : le supermarché. On se rendra compte quelques jours plus tard après un petit épisode caca mou que même ce plan de secours n’est pas super secure, la plupart des aliments des supérettes étant périmés.

Il y a un autre parc national, Huanglong, qui a l’air très chouette, mais la route pour y aller est vraiment pourrie et il faudrait s’y rendre en taxi, très cher si tant est qu’on en trouve un qui veuille bien nous y emmener. Et l’entrée est aussi méga cheros.

On rejoint donc la province du Gansu, que l’on traversera rapidement, jusqu’à Xiahe pour commencer. On passe par des paysages de montagnes arides et de steppes où broutent yacks et moutons. La suite au livre III !

Les photos de Jiuzhaigou sont ici.

Et ! Demain, ça fait un an et demi pile poil qu’on est partis 🙂 On pourrait dire que le temps passe vite, mais en fait on a l’impression que ça fait une éternité. Ce qui est sûr, c’est que le temps s’écoule plus doucement que quand on va au boulot tous les jours, ce qui est plutôt rassurant.

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Cadenas, Pandas, Bouddha

Ni Hao !

Pour ce post, on va commencer par vous narrer nos problèmes de portes.
On repart un peu dans le passé, à Litang au pays des cowboys (cf. post précédent). La veille de notre départ on explique tant bien que mal aux tenancières qu’on a un bus à 6h30 au petit matin, tickets de bus à l’appui, et yuans à la main. Elles comprennent pas vraiment, mais empochent les thunes 🙂
Le lendemain matin, réveil à 6h, paquetages faits, on se dirige vers la station de bus. On se retrouve bloqués devant le portail de « l’hôtel » (cf. post précédent), qui s’avère être cadenassé. Il est 6h10. On va frapper à la porte où sont censées pioncer les gérantes… avant de s’apercevoir au bout d’une minute ou deux d’acharnement, que cette porte est verrouillée depuis l’extérieur… Après une minute de réflexion, on bourrine sur la porte fermée afin de faire un max de bruit, ce qui, on l’espère, va attirer l’attention. Il est 6h15. Une voix sort de la porte de la cuisine (?) avec une intonation qui laisse penser que l’intention de se lever ne fait pas partie du planning. Il est 6h20. Malgré cela, on continue de tambouriner sur la porte de la cuisine (ou autre), et finalement, sortie d’un autre bâtiment, une gérante vient nous ouvrir le fameux portail. Les échanges de regards sont on ne peux plus clairs (connasse… connards !)… On arrive à la station de bus à 6h30. Le bus partira à 7h15. Normal. 🙂
Quelques longues heures de bus sur une route extrêmement « beautiful » et on arrive à Kangding. Décidément les routes chinoises sont vraiment superbes. Si les bus chinois étaient un peu plus confort (ou du moins l’état des routes), et que les passagers ne mettaient pas un point d’honneur à rendre le bus aussi sale que leurs toilettes, en crachant partout, en faisant pisser (true story) ou déféquer (au dessus de la poubelle, qui au passage ne semble servir qu’à cela…) leurs jeunes enfants dans le couloir central, et en éparpillant leur boustifaille à qui mieux-mieux, on pourrait ne pas s’en lasser !
Bref. Revenons à nos portes.
On se trouve donc une guétouze classique, ni bien, ni bien, assez loin de la station de bus. Après négociation du prix, on récupère la clef et on part faire un petit tour en ville histoire de se restaurer (resto cher et pas bon au passage, mais bon c’est une autre histoire…). Au retour, la porte de l’hôtel est fermée, et évidemment la fille n’est pas là. On explique ça, encore une fois tant bien que mal, au resto accolé à l’hôtel. Ils ont l’air de comprendre, et sont même de bonne volonté, puisqu’ils tentent de lui téléphoner, sans réussir, sinon c’est pas drôle. Céline à un mal de crâne depuis ce matin (sûrement dû à l’altitude) et commence à s’énerver. La fille arrive au bout d’une heure, et tire la langue pour toute excuse. On en rigole, pas trop le choix 🙂
Pendant la nuit, on sait pas trop, mais probablement vers 4h du matin, notre gentille hôte ouvre la porte fermée à clef de notre piaule sans frapper (on pense qu’ici, frapper avant d’entrer n’est pas un concept existant, ou alors un concept très… conceptuel). Elle allume le plafonnier, nous jette un sourire, et referme la porte. On reste perplexe. Je vais éteindre et on se rendort.
Bon dit comme ça, c’est rigolo et pas dramatique. Mais vu que ce genre d’événement à tendance à se répéter, ça finit par être lourd.

La météo est grisonnante, et on décide de zapper l’ascension de la petite colline de Kangding pour chopper le premier bus pour Chengdu, capitale de la province du Sichuan.
Une heure d’attente à la station de bus, puis huit heures de trajet-pipi, et nous voilà dans un autre monde : buildings, starbucks, mc-do, pizza huts… Le tout scintillant de mille néons. C’est assez bizarre.
Petit remerciement spécial au neuneus du Lonely Planet qui nous permettent de découvrir les petites ruelles de Chengdu de nuit et sous la pluie. Une bonne heure et demie à chercher un hôtel qui n’est visiblement pas à l’adresse indiquée. On finira par prendre un taxi, après avoir traversé la ville en bus et à pied, pour aller dans une autre auberge… qui n’est plus à l’adresse indiquée 🙂 Mais là ils ont prévu le coup et il y a des petits papiers en chinois pour les chauffeurs de taxi avec la nouvelle adresse. Malins 🙂
Arrivés en ville à 8h, on se retrouve dans une sorte de complexe à backpackers digne d’une auberge de jeunesse australienne vers 22h30. La piaule est méga chère, mais bon tout le monde parle anglais et nos excursions des prochains jours en seront grandement facilitées. Ils ont même une carte de la ville trop bien foutue avec tous les bus et machins à voir !

Jour 1 : mission disque dur.
Pour ceux qui suivent un peu, comme vous le savez on a quelques problèmes de clefs USB contrefaites et notre graveur DVD est mort depuis un bail. Du coup, on tremble à chaque tressautement de bus pour les photos non sauvegardées. Et des tressautements, c’est peu dire qu’il y en a !
On se dirige, grâce à notre super carte, dans ce qu’on appellera la rue de l’informatique. Si on était à Paris on dirait la rue des chinois, mais bon là… ça colle moyen 🙂
Si la rue Montgallet était un Formule1, cette rue-ci serait un Sheraton. Magasins d’info de grandes marques au coude-à-coude et centre commerciaux de 4-5 étages remplis de boutiques. On trouve ici tout ce qu’il est possible de trouver dans le domaine du high-tech. On se dégote un Philips (?) de 320gb à 35 euros et la pochette c’est cadeau. Et comble du comble : il marche !!!

Jour 2 : mission pandas.
Grâce à notre super carte, on choppe les bons bus pour aller au centre de conservation et de reproduction des pandas. On a eu droit à une petite bagarre entre 3 pandas bien réveillés pour la meilleure place pour roupiller dans un arbre, pendant qu’un quatrième mangeait tout le bambou du petit dej’ 🙂 Pas de batterie dans la caméra, dommage. Sinon que dire… allez voir les photos, c’est plus parlant 🙂

Jour 3 : mission big bouddha.
Leshan, à 175km de Chengdu, c’est là où se trouve le plus grand bouddha assis du monde. 71m de haut, imaginez s’il se met debout un jour 🙂
Le site est classé à l’Unesco, et on comprend pourquoi. Ok, c’est blindés de groupes de chinois avec des casquettes de toutes les couleurs (enfin, une seule couleur par groupe), et les guides ont des micros et hauts parleur, ça fait un peu foire à première vue. On arrive par la tête du bonhomme, et pour aller voir ses orteils c’est toute un aventure. Comme dit Céline, c’est comme à la cantine. En plus lent et sans repas au bout. Mais la vue vaut vraiment le coup et le bouddha couvert de mousse est superbe. Enfin, la tête à été rénovée en 2006 avant la venue des gars de l’Unesco (et heureusement pas le reste); la « restauration » à été un peu faite à la truelle, mais même si on voit la différence, ça parait pas trop neuf contrairement à ce qu’on avait pu lire sur des blogs.
Le site ne se limite pas au bouddha, et le parc s’étend sur plusieurs km avec au programme des tombeaux troglodytes, des temples, des pagodes, et un superbe pont tout droit sorti d’un film de Miyazaki.
Pour info, même si bien sur vous n’en avez probablement pas grand chose à faire, on s’y est rendu à 7 en mini-bus organisé par la guesthouse, ce qui nous est revenu moins cher que le bus, et qui nous a permis de rencontrer Bram, un néerlandais bien sympa amoureux des trains.

Jour 4 : mission départ.
L’achat des tickets de bus pour Songpan à été toute histoire. Pour faire bref, la route est en travaux et les bus empruntent soit l’ancienne route qui est plus longue et plus chère, soit la « nouvelle » qui est un gros chantier de boue et sur laquelle on peut être bloqués pendant des heures par les camions de construction, mais qui est moins chère. Devinez laquelle on a prise ?
14 heures de bus sur une piste de boue avec des ornières énormes et des gros trous pleins de flotte et pas mal de temps bloqués par des grues, camions, ou autre bus qui arrive en sens inverse. Et couronne de la cerise sur le gâteau, notre chauffeur, qui est un gros con gueulard (il nous cassera les oreilles tout du long) nous fera chier parce qu’on a enlevé nos godasses… (pour comprendre le côté « comique » du truc, relisez le paragraphe du haut sur la description de la vie à l’intérieur des bus…). Bien sur, il profite d’un moment où on est arrêté, le bus est bien silencieux depuis quelques minutes. Tout le monde entend les seuls blancs du bus se faire réprimander, et c’est le fou rire général pendant qu’on remet nos chaussures. 🙂
14 heures bien crevantes et on arrive finalement à Songpan tout fourbus, affamés et heureux d’être là.

On part dès le lendemain pour un parc national à 100km au nord de la ville en laissant nos sacs chez Emma, la très sympathique tenancière d’un resto pleins de bons conseils et qui sert de la bonne soupe bien chaude et très réconfortante après 14 heures de bus.

Des photos de route, pandas, et bouddha.

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Eastern Cowboys

A Shangri-La on prend nos tickets sans problème pour Xiangcheng, et on apprend le soir même que la route n’est ouverte que depuis 5 jours. Lucky ! Apparemment la route aurait été fermée car la région est proche du Tibet et qu’il y aurait eu des tensions à l’occasion du 50e anniversaire de l’exil du Dalaï Lama.

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Petite info utile pour les voyageurs qui tombent ici par hasard : si vous souhaitez visiter le monastère de Shangri-La gratos, allez manger au Sean’s café number 2 et demandez le guestbook de Daisy. Il y a un italien qui a dessiné une carte et donne l’astuce ! et Daisy est très gentille 🙂
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La route entre Shangri-La et Xiangcheng est superbe, pâturages couverts de givre, yacks qui broutent, et bien sûr des montagnes en veux-tu en voilà. Arrivés à Xiangcheng après 8h de bus assez confort, on nous propose direct un minibus pour Litang, pour moins cher que le bus normal… On hésite un peu, on aurait bien jeté un oeil à la lamaserie du coin, mais en même temps ça nous tente bien et on accepte. On monte avec 2 autres touristes et 3 tibétaines dont une qui doit bien faire 1m90, une vraie armoire à glace. Qui a dit que les chinois étaient tout petits ? Le chauffeur roule comme un fou, il nous a dit qu’on arriverait en 3h et on veut bien le croire ! Mais au bout de 20 min une voiture de police nous arrête, prend quelques photos de nous et embarque notre chauffeur dans leur voiture. Un policier prend la place de notre chauffeur, fait demi-tour et nous ramène à la ville précédente. En chemin, la voiture des flics s’arrête, notre van aussi. Les flics et notre ex-chauffeur descendent, les tibétaines les rejoignent, et là ça commence à partir en cacahuètes… Les tibétaines gueulent sur les flics, et en viennent aux mains. Deux d’entre elles sont super excitées et tabassent un peu les flics, qui restent sereins. La troisième tibétaine fera tourner son moulin à prière tout du long, ce qu’elle avait déjà fait pendant les 8h de bus précédentes. Comme quoi ça marche pas trop son truc ! Finalement tout le monde remonte dans les véhicules et le flic nous ramène à Xiangcheng. Pendant tout le trajet c’est grosse engueulade entre notre nouveau chauffeur et les filles. On est frustrés de pas comprendre, a priori ça n’a rien à voir avec nous, on dirait que les tibétains (les filles et le chauffeur) n’ont pas le droit de rentrer chez eux à Litang…

De retour en ville on se trouve une guétouze, et on retrouve 3 français/tchèque rencontrés dans le bus d’avant. On va avec eux à la station de bus, mais ils ne veulent/peuvent pas nous vendre de tickets pour Litang. Evidemment, on comprend pas pourquoi (c’est du chinois !). Plus tard, on retrouve notre chauffeur et les filles tibétaines, qui nous proposent par signes, mimiques, et quelques mots, de les retrouver à 5h du mat le lendemain, pour filer à la tibétaine. Rendez-vous pris ! Le lendemain, réveil difficile à 4h, on va retrouver nos amis devant la station de bus, mais ils nous posent un… yack. On attend quand même pas mal, mais ils ne se pointent toujours pas. Par contre la station ouvre, et on réessaye d’acheter des tickets. Toujours pas possible, pourtant il y a un bus devant qui semble y aller. Un mec nous propose de nous conduire à Litang en taxi-van, mais c’est plus cher. On retourne à l’hôtel, la sieste porte conseil. Finalement on finira par partir avec nos 3 franco-tchèques et les 2 touristes de la veille, avec le mec au taxi, qui ne veut pas descendre son prix car d’après ses gestes il peut se faire taper par les flics…

La route est absolument sublime ! Champs verts, maisons tibétaines blanches aux fenêtres colorées, lacs semi gelés, cols à plus de 4500m, neige, puis chaînes de montagnes à n’en plus finir, paysage rocheux un peu désolé… Pfiouu, on s’en prend plein les yeux. On fait pas mal de pauses une fois qu’on a appris à dire le mot en chinois car notre chauffeur s’endort au volant. On surveille ses yeux dans le retro, et dès qu’il pique du nez on le secoue ! A la fin, c’est carrément flippant, et quand on voit les ravins que l’on longe, ben ça fait très peur. Chacun s’imagine dans sa tête, bon si on tombe là, ça va, au pire on fait 2 ou 3 tonneaux… ouh là par contre c’est chaud !! On l’aurait bien relayé, mais c’est strictement interdit, même s’il l’a plus ou moins proposé à Clément à un moment… Pareil, quand on lui fait faire des pauses forcées, il ne veut pas dormir et veut repartir tout de suite, alors que nous on est pas tellement pressés et on préférerait arriver vivants.

Ce qui fut le cas. En route, il y aura 2 check-points, un pour nous et un pour le chauffeur. Les flics regardent nos passeports avec plus de curiosité qu’autre chose, plutôt bonne ambiance, ça passe nickel. Bref, on a fini par arriver à Litang ! C’était pas gagné d’avance. La ville est à 4000m d’altitude, et on le sent bien quand il s’agit de monter 3 marches 🙂

Les gens ici ont un style de taré : chapeaux de cowboys hommes comme femmes, blousons en cuir, coiffes traditionnelles tressées compliquées, lunettes noires, limite parfois y’en a qui ressemblent à Albator. Ils ont trop la classe, des gueules basanées par le soleil, les joues rouges. Sur leur motos décorées/tapissées, avec option gros gants doublés moumoute intégrés au guidon, ils ont vraiment trop le style. De vrais cowboys tibétains ! Au petit resto à côté de notre « hôtel », un groupe de bikers est assis en face de notre table. Les regards se croisent, aussi curieux d’un côté que de l’autre. Avec pas mal d’admiration de notre côté pour leur dégaine.

Notre « hôtel »… pas vraiment la grande classe, chambre-dortoir où traînent mégots, canettes, pansement usagés et petits os de poulet, tout ça dans une odeur persistante de chien mouillé. Avec Clément on prend la chambre complète (2 lits) mais ça n’empêche pas les proprios ou à peu près n’importe qui ayant envie de jeter un oeil/discuter/faire une sieste/autre, de venir ouvrir la porte sans frapper ou de mater par la fenêtre. Même repérés, ils restent là, souriants, ou entrent sans essayer d’expliquer ce qu’ils veulent. Au début ça surprend, finalement ça devient marrant. Le mieux dans cet hôtel, c’est pas les douches pour la simple raison qu’il n’y en a pas, c’est les toilettes, dignes d’un 5 étoiles. Déjà elles sont cadenassées la moitié du temps, ce qu’on a du mal a comprendre vu leur état. Planches en bois plus ou moins branlantes, pas de porte, trou dans le béton sans trop d’évacuation, pas d’écuelle pour « tirer la chasse », odeur bien évidemment au rendez-vous qui remonte le coeur, et chien enragé, heureusement attaché, qui donne l’impression qu’il va se jeter sur nous et nous bouffer le cul au moment où on ne s’y attend plus. Le tout dans une espèce de porcherie (au sens propre, si propre peut s’appliquer dans ce cas). Que du bonheur ! Quand on pense que pas si loin de là, au Japon, ils ont des chiottes de luxe avec petite musique classique et jet d’eau pour nettoyer la zézette, ça laisse rêveur… Mais bon, on y passe pas la journée non plus, rassurez vous !

On fini le premier jour en jouant au tarots avec notre trio franco-tchèque, à base de cartes achetées dans l’épicerie du coin et customisées par nos soins, en mangeant de succulents raviolis-zamouzas grillés accompagnés de thé au beurre de yack salé. Grande première pour nous, nos trois acolytes disent beaucoup aimer « vous aimez le fromage ? vous allez aimer ! ». Faut savoir qu’en général, personne n’aime. Moi je trouve pas ça dégueu, pas mauvais du tout en fait même si j’en boirais pas des litres. Clément : « ça a plus le goût de vielle croûte pourrie que de fromage ! j’aime pas, moi ». Pas fan, mais pas au point de trouver ça vraiment dégueulasse et à devoir se forcer devant ses hôtes comme 90% (99 ?) des gens. Le lendemain, après une petite grasse mat pour rattraper nos 2 derniers réveils aux aurores, on va se balader, à la stupa du coin puis à la lamaserie. Les gens sont charmants, on rigole bien, la lamaserie est très belle et la vue y est magnifique. Un moine nous fait visiter, très chouette.

La suite au prochain numéro !

Les photos : Xiangcheng, la route superbe mais vue depuis derrière la vitre teintée, et Litang et ses cowboys sortis d’une autre dimension.

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La Chine à pied…

Salut à vous camarades,

On avait plein de photos à vous montrer des plus belles rizières en terrasse du monde (enfin de ce qu’on en connait)… Mais les chinois n’aiment ni picasa ni youtube ni facebook ni tout ce qui représente le partage en ligne… ce qui n’est pas très sympa pour des cocos.

Une petite pour vous donner l’eau à la bouche 🙂

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