1 338 613 000 de petits chinois

Alors, déjà la communication nous offre un changement radical par rapport à l’Asie du SE. Ici impossible de parler anglais à tout bout de champ que ça soit aux chauffeurs de taxi, aux gérants de guesthouses ou aux restos où le menu n’est pas traduit dans une langue compréhensible. Il faut se débrouiller avec les 2-3 mots fourni par le lonely planet pour dire « poulet », « riz », « je voudrais une table non-fumeur » et « acceptez-vous les travellers chèques ? »… merci LP ! et puis surtout essayer de tirer un maximum d’infos des 2-3 chinois qui parlent anglais et leur demander de nous écrire le nom de la station de bus, ou autre, dans sa langue natale. En général, quand les chinois parlent anglais, il parlent très très bien.
Pour le reste, c’est dépaysant, mais pas dans le sens occidental du terme : toutes les rues sont propres, les gens sont habillés… bha euh, comme chez nous, jeans, sweats de marques. Sauf que la plupart sont vraiment petits 🙂 Et puis, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils sont sympas ces chinois ! Très souriants et rieurs et prêts à aider même s’ils calent rien à notre langue (enfin pas tous quand même, des fois ils font mine de faire autre chose et attendent que tu partes tout simplement…).
Il y a beaucoup moins de scooters dans les villes (scooters, qui par ailleurs ici sont presque tous électriques – donc silencieux !). Pour la bouffe, il y a de tout, du très bon au degueu, mais dans tous les cas c’est vraiment pas cher du tout. On s’est fait un resto à 7 un soir, avec 5 plats différents, du riz, et 4-5 bières pour 90 yuans au total, soit un peu moins de 10 euros ! Les paysages sont superbes et la sécheresse qui s’est abattue sur les provinces du Yunnan et du Sichuan semble n’avoir pas eu d’effets trop dévastateurs sur la beauté de la région.
La Chine c’est aussi la construction à très grande échelle, sur les routes on voit des grues à tire larigot et il y a des travaux routiers en tout genre. D’ailleurs c’est marrant quand un morceau de route est en travaux, il n’y rien de mis en place pour gérer la circulation, et du coup, ça devient très vite un bordel boueux sans nom (enfin ça ne doit pas être comme ça dans toute la Chine, hein ?).
Ha et puis aussi, tout est écrit en chinois. On l’a déjà dit dans le dernier post ça, mais bon, c’est tellement vrai.
Voilà pour les premières impressions ! Un peu de blabla sur nos aventures maintenant :
Pour notre premier repas en chine on arrive dans un resto où on nous amène un menu chinois traduit en vietnamien (cf. précédemment…), et on va donc en cuisine choisir nos plats. On choisi un des seuls trucs qu’on reconnaît parmi une dizaine de plats de viande, du poulet. Quand on nous amène le plat, on découvre notre poulet découpé littéralement à la faucille et au marteau, les petits bouts de poulets comportent un tiers de chair et deux tiers d’os. Sinon c’est pas mauvais.
Après une nuit de demi-repos dans notre super guesthouse où les mûrs sont le domaine des rats et d’où l’on peut zieuter l’animation de la rue depuis les trous dans le mur (rats dans la chambre du coup ? possible…), on prend un bus pour nous enfoncer dans la campagne chinoise en direction de Yuanyang et ses rizières en terrasses.
Je passe le clavier à Céline qui se prépare toujours ses posts à elle dans sa petite tête pendant les longs trajets de bus…

…pendant qu’il monopolise l’iPod !
Depuis notre départ de Hekou à la frontière, les paysages sont assez secs et le fleuve Rouge que l’on longe est presque asséché par endroits. Plus on monte vers Yuanyang, plus on se dit que c’était peut-être un peu débile d’aller là-bas en cette saison, que ça sera décevant et tout sécos. On se fait déposer par le bus devant la rue des hôtels, et on tente le premier. Le réceptionniste ne parle pas anglais, mais il nous montre les prix affichés au mur, avec photo de chaque type de chambre à l’appui. Il nous emmène voir les piaules, la notre est assez spéciale, c’est une double chambre double en quelques sorte. Chambre, cloison, nouvelle chambre, chacune équipée de grandes télés + lecteurs dvd, puis salle de bain au bout. On se demande un peu si d’autres personnes nous rejoindront plus tard ? Finalement non, on a bien tout pour nous. Après l’hôtel où personne ne parle anglais on va faire un tour au resto où personne ne parle anglais. Mais bonne surprise, il y a un menu en langue et caractères connus, ouf. On remarquera plus tard que tous les restos de la ville on le même. La bière est légère, mais les plats sont très bons et pas cher pas cher. Par contre on se demande comment on va visiter les alentours si personne, personne ne nous comprend ? Pas possible de conduire une mob ici, et de toute façon, pas de magasin de loc. Sur la petite place, il y a tout un tas de taxis et minivans, mais aucun driver ne vient nous harceler. On se plaignait, mais finalement ça avait du bon, les rabatteurs ! En rentrant, la situation se débloque, une organisatrice de tours qui parle super bien anglais passe voir s’il elle peut chopper des clients. On réserve pour le lendemain. Le soir, petit resto à la bougie car pas d’électricité ce soir, avec un couple de français et leur fils qui étudie le mandarin, et un couple franco-belge dont l’entité féminine a pédalé seule pendant 7 mois en Chine avant que son ami ne la rejoigne, pour continuer à vélo mais à deux. Mais pas en tandem, non, elle va plus vite et paraît habituée à son indépendance ! Tous les occidentaux de la ville sont probablement regroupés autour de la table, et ils sont tous francophones.
Bon gros orage le soir et dans la nuit, a priori c’est bon, la « sécheresse » ne nous gâchera pas les rizières.
Le lendemain matin, 5h30, notre taxi driver vient nous chercher. Le driver est une driveuse, et le taxi est une espèce de tuk-tuk-oeuf-de-téléphérique. On est super étonnés que notre conducteur soit une femme, jamais on aurait pu voir ça en Asie du SE ! Elle ne parle pas un mot d’anglais mais nous semble tout à fait charmante et commence direct à nous gaver de bonbons 🙂 C’est bon pour la gorge, nous fait elle comprendre entre deux gros raclements suivis de crachats. Humm.
On arrive au spot de lever de soleil au bout d’une bonne demi-heure. Déjà, dans l’obscurité de la route et dans les phares de notre petit oeuf de l’espace, on aperçoit des miroitements, scintillements, oh, ça a l’air trop joli hein ? Arrivé au spot on tombe sur le cul. Dans la lueur de l’aube des milliers de petits lacs aux formes étranges reflètent le ciel pâle et dessinent les contours de la vallée. La demie pénombre joue d’illusions sur notre perception, on dirait de la neige. C’est irréel. Le soleil se lève doucement et les tons deviennent un peu plus dorés. Les rizières en terrasses se colorent doucement et on ne regrette pas l’option osée du réveil aux aurores qui ne fait d’habitude pas partie de nos coutumes. Et les rizières de Yuanyang débarquent sans débat dans notre top 5 des sites de notre voyage qui trouent le cul et émotionnent les mirettes.
On remonte dans le ptit oeuf et la visite continue avec d’autres points de vue magnifiques sur des vallées complètement façonnées par les terrasses. C’est impressionnant, toutes les montagnes sont transformées, sculptées, un travail de ouf ! Il n’y a pas beaucoup de riz à proprement parler, mais les terrasses sont toutes remplies d’eau et c’est superbe. De retour en ville on se pose quelques heures pour faire une sieste, aller au internet bar, essayer de taper tien an men dans la recherche google comme tant d’autres étrangers avant nous*, manger, boire une bière, avant de repartir avec notre conductrice vers d’autres sites. Elle nous a acheté des gâteaux ! Très bons :p
Le dernier point de vue est encore à couper le souffle, à perte de vue le paysage est découpé en petites parcelles étagées délimitées par des courbes de niveau en rang serré.
On s’endormira ce soir là terrassés (hé hé) de sommeil et de beauté.

Picasa n’est pas bloqué pour l’instant alors on en a profité, les photos sont .

* 3 880 000 résultats, mais google à décidé il y a peu de rediriger google Chine vers la version de Hong Kong. Il y a donc des résultats, mais quand on clique dessus ça amène sur une page blanche pour les sujets trop sensibles. Petit article intéressant ici.

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La Chine à pied…

Salut à vous camarades,

On avait plein de photos à vous montrer des plus belles rizières en terrasse du monde (enfin de ce qu’on en connait)… Mais les chinois n’aiment ni picasa ni youtube ni facebook ni tout ce qui représente le partage en ligne… ce qui n’est pas très sympa pour des cocos.

Une petite pour vous donner l’eau à la bouche 🙂

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Sapa pas mal du tout !

On récupère nos passeports après une semaine passée à Hanoi, avec nos jolis visas chinois tout neufs. Journée de train jusqu’à Lao Cai, puis minibus jusqu’à Sapa, petite ville là-haut dans la montagne. La route est magnifique, on monte, on monte, de chaque côté des rizières s’étagent en terrasses sur des pentes abruptes. On gagne les nuages, et on arrive à Sapa, 1600 m d’altitude, empêtrée dans le brouillard. Après un an et demi de voyage sous le soleil (oué bon on compte pas la NZ !), ça fait un peu bizarre mais ça a son charme. Il fait frisquet, on se croirait vraiment à la montagne, et nos rêves de raclettes et fondues refont surface. L’atmosphère est renforcée par les fréquentes coupures de courant qui rendent les bougies indispensables. On espère quand même que la purée de pois se dégagera !
Effectivement le lendemain il fait beau, le haut des montagnes accroche encore des nuages mais on a une jolie vue sur la vallée depuis le balcon de notre guesthouse. On s’est levés tard, habitués à glander qu’on était après une semaine à Hanoi, du coup on reste en ville et on fait un peu de shopping. Nos toutes nouvelles acquisitions : des vestes top cool « north face » avec doublures polaires détachables. On a pas de manteau depuis le début du voyage, et ça risque de devenir fort utile pour la suite des événements. La qualité a vraiment l’air pas mal du tout, on espère que les ptits chinois qui les ont fabriquées se sont bien appliqués. On fait un tour au marché, il y a plein de stands d’artisanat traditionnel des tribus Hmongs et Dao (principalement). Beaucoup de femmes hmongs harcèlent les touristes dans la rue pour vendre leur tissus et bijoux, par ailleurs très beaux, mais elles sont très souriantes et marrantes, et ça reste pas trop pénible malgré la fréquence du harcèlement. En fait, presque tous les touristes se déplacent en permanence avec une grappe de femmes ou de gamines hmongs derrière eux ! Leurs habits traditionnels sont vraiment chouettes, elles ressemblent un peu à des tibétaines, les trais fins, pommettes hautes et peau basanée, elles sont vraiment superbes et les gamines sont craquantes. Clément sait que les Hmongs sont réputés pour leurs guimbardes et il comptait vraiment sur Sapa pour en trouver, depuis le temps qu’il en cherche en Asie du Sud-Est. En plus une de celles en bois qu’il a achetées au Cambodge s’est pétée dans le sac… Bref, y’a plein de petites merdes en tout genre à vendre, mais on ne voit aucune guimbarde dans tout se fatras. Le deuxième jour, je demande à une femme ce qu’il y a dans ce petit tube décoré qu’on arrête pas de nous proposer depuis qu’on est arrivés. Et évidemment, elle en sort… une guimbarde, vous l’aurez deviné 🙂 Le son est super, on en essaye plusieurs et on est vite entourés d’une dizaines de femmes et gamines qui veulent nous en vendre. On repartira de Sapa avec pas moins de 9 guimbardes !
Le deuxième jour on se loue une petite moto pour aller explorer la vallée. On grimpe jusqu’au col de Tram Ton, le vent est glacial et on est tout content de nos nouvelles vestes ! On repasse par le village de Sapa pour descendre plus bas dans la vallée, et là les pentes sont complètement façonnées en terrasses, c’est splendide. Petite balade dans les rizières, séance(s) photos, je n’arrive pas à m’arrêter de mitrailler, c’est tellement beau de tous les côtés !
On passe aussi quelques soirées sympas au bar du coin avec des compagnons de passage, dont un polonais très sympa, grand vadrouilleur à moto ou à vélo (Kashgar-Islamabad en 13 jours via des cols à plus de 5000 m d’altitude, ce gars est fou).

Il est temps pour nous de quitter le Vietnam, qui nous a beaucoup plu malgré tout ce que d’autres voyageurs ont pu nous raconter. Niveau arnaques on a l’impression de s’en être bien tirés avec « seulement » deux épisodes dans ce thème : un billet de 100 000 qui perd subitement un zéro dans les mains de la tenancière d’une guesthouse au moment de payer la chambre, et un nouvel achat de clés usb foireuses malgré une première expérience similaire à Bangkok. Cette fois on fait quand même plus fort, après en avoir acheté 2 qui semblent fonctionner correctement et sur lesquelles on copie plus de 10 gigas de photos, on retourne au marché et on en prend 2 autres (elles sont pas très chères…). Il s’avérera par la suite qu’aucune ne marche, même pas les premières qui n’affichent plus aucun fichier une fois réinsérées dans l’ordi. Damned.

Direction la Chine donc ! Tout se passe bien jusqu’à la sortie du territoire vietnamien, ensuite, ça se complique. Après le check policier des passeports/visas, on doit passer nos bagages dans des tapis roulants à rayon X, et là c’est le drame. Le mec repère immédiatement le gros pavé de notre guide Lonely Planet sur la Chine à l’intérieur de mon gros sac et nous le confisque. Tout ça parce que sur la carte principale, au début du guide, l’île de Taiwan ne fait pas partie du territoire chinois. On croit rêver… On dit au mec de déchirer la page, mais non, rien à faire. Ca nous étonnerait pas tellement qu’ils les revendent plus loin… On était au courant que ça pouvait arriver, mais à cette frontière là ça a l’air systématique. Pour une fois qu’on avait un vrai guide pas photocopié et en français… Fait chier. Mourrez, pourritures communistes !
Une fois entrés officiellement on tombe sur tout un tas de sorte de tuk-tuks qui ressemblent plus à des minis trains style parc d’attraction et qui veulent nous emmener à la station de bus pour 4$. Evidemment on a plus le guide, pas de carte ni rien, pas facile de se repérer, et bien sûr tout est écrit en chinois ><. On décide d’aller d’abord retirer de l’argent, mais plusieurs distributeurs affichant pourtant l’autocollant visa refusent nos cartes. Grrrr. On fini par réussir à récupérer des yuans à la Bank of China. Là, on retrouve un visage pâle qui était avec nous dans le minibus, il retourne justement à la station de bus et nous y accompagne. En gros, ça devait être à bien 200 m de là où les taxis voulaient nous prendre… Bonne nouvelle, y’a plus de bus pour Yuangyang aujourd’hui, et on peut même pas acheter de tickets pour demain, non, il faut revenir à 5h. Ca à l’air très pratique l’organisation des transports chinois… Un mec qui bosse à la gare routière et parle un anglais impeccable nous indique une guesthouse pour la nuit, cheap cheap (pas tant que ça) mais bien miteuse, douche au dessus des chiottes à la turque, odeur de chien (très) mouillé et une (seule) serviette de la taille d’un (tout petit) torchon. Ca change du confort vietnamien et on sent que c’est fini les vacances, le voyage reprend !

Les photos de Sapa sont ici.

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