Neige et vapeurs
30 avril 2010 — larimaAprès Yuanyang on rejoint les rails du tourisme à Kunming, qu’on suit sur l’itinéraire classique Dali-Lijiang-Shangri La. Certes il y a un peu plus de monde, surtout dans les petites ruelles de Lijiang, mais ça a aussi des bons côtés, le tourisme : tout est beaucoup plus facile, pas mal de gens parlent anglais, et la nourriture est super bonne.
On teste nos premier vapeurs à Dali, dans une petite échoppe où les plats de cuisson fument dans l’air frais. C’est méga bon ! La pâte n’est pas à base de farine de riz mais plutôt de blé, et la farce est parfaite. A Dali aussi, on teste des nems locaux, et aussi étonnant que cela puisse paraître ils détrônent immédiatement tous ceux qu’on a goûté au Vietnam et arrivent enfin au niveau de ceux du Paris-Hanoi de Bastille ! Accompagnés d’un bon steak de yack et de champignons revenus à la poêle, on se régale. Il y a aussi souvent des vendeurs de brochettes dans la rue, viande de yack, patates ou légumes, qui coûtent que dalle et qui sont délicieuses. Le yaourt de yack est aussi très bon. Bref, question bouffe, la Chine répond à nos attentes.
Question paysages, elle les dépasse carrément. Plus on monte vers le nord du Yunnan plus les chaînes de montagnes enneigées sont impressionnantes. Faut dire qu’avec des sommets de plus de 5000 m, ça change de l’Australie et de l’Asie du SE. On retrouve enfin la neige, des ciels clairs et dégagés, et aussi le froid, mais heureusement comme vous le savez nos doudounes ne nous quittent plus, y compris dans les bus où elles font de super oreillers rembourreurs. Autre conséquence du froid : plus on monte vers le nord, plus les animaux sont poilus. Les vaches sont remplacées par des yacks à la moumoute de plus en plus épaisse, les chèvres ont le poil long et même les cochons ont de la fourrure ! A Shangri La on est à 3200m d’altitude, il fait bon au soleil la journée mais on se pèle les miches le soir. On fait de la vapeur en respirant dans notre chambre, mais la couette est super douillette et y’a même un drap chauffant électrique et de quoi se faire du thé !
A Dali et à Lijiang c’est vrai qu’il y a foule, mais il y a beaucoup plus de touristes chinois que d’étrangers, du coup ça fait moins… touristique quoi. Les ruelles pavées sont super mignonnes, et l’éclairage des toits le soir est vraiment bien foutu. Des villes pleines de charme donc, malgré l’affluence. La vieille ville de Lijiang a été en partie reconstruite après un tremblement de terre et elle est classée au patrimoine mondial. Les maisons détruites ont été recontruites par le gouvernement qui a vraiment bien fait les choses en respectant l’architecture traditionnelle. Les boutiques sont souvent très jolies, pleines de couleurs, et c’est agréable de se balader en regardant les trucs à vendre. Beaucoup sont en même temps des ateliers, et on peut voir les artisans fabriquer, poncer, tailler, sculpter sur le seuil de leur boutique. Les tisseuses, en habits traditionnels, sont bien sûr surtout là pour les photos mais on oublie vite le côté faux et forcé du truc tellement elles sont belles. A Lijiang, on a vu plein de très jolies filles, vendeuses ou touristes.
Les gens qu’on rencontre sont en général très gentils et serviables malgré la barrière de la langue. Le plus compliqué reste le moment où on descend du bus et qu’on essaye de regagner le centre ville… Il y a plein de stations de bus et on sait jamais dans laquelle on arrive. Et les gens sont moins enclins à aider puisqu’en général autour des stations de bus il y a surtout des chauffeurs de taxis et minivan qui du coup veulent pas nous montrer quel bus de ville prendre. Le pire c’était en arrivant à Kunming, la capitale de la province du Yunnan, la grosse ville quoi. On sait pas où on est, personne de nous comprend, mais on fini par repérer « south bus station » sur le badge d’une employée de la gare routière. Ca ne nous avance pas à grand chose d’ailleurs, elle parle pas anglais et évite notre regard pour ne pas avoir à nous aider. Désemparés, on monte finalement dans un taxi sans négocier le prix, le mec a un compteur qu’il tapote ostensiblement pour nous faire comprendre que le prix n’est pas fixe. Pour repartir de la ville on prendra aussi un taxi, et là miracle, la conductrice comprend tout de suite quand on bredouille le « changdu chiche » (bus) de notre petit guide linguistique LP. Un peu plus de mal pour lui faire comprendre le noms des villes que la station où on veut aller est censée desservir, mais au bout de trois quatre essais ça passe 🙂
A Lijiang le mec qui tient notre guesthouse est un vrai petit foufou, super marrant et toujours surexcité. Au petit déj il nous montre une bouteille d’oxygène et nous dit qu’il voudrait bien voir « quel goût ça a », mais il lui manque un embout apparemment… « Tant pis, poubelle ». Et il la balance dans la poêle central ! Autour duquel se rassemble toute la petite famille le soir… On lui fait remarquer que ça risque de faire boum quand il allumera le poêle, ça le fait bien rigoler ! BOUM, HA HA !! Mais il l’enlève quand même 🙂
Les grandes villes sont super propres, très modernes, bien plus semblables à celles de chez nous que ce que l’on s’imaginait. Les filles ont l’air d’avoir une place bien plus importante dans la société qu’en Asie du SE, elles s’habillent apparemment comme elles veulent, conduisent des taxis, se montrent en couple, boivent de la bière dans les bars, ça fait plaisir !
Sur les places, les gens se réunissent souvent pour faire du sport ou danser en rythme. A Kunming, en plein centre ville un samedi à 7h du matin, les places et grands trottoirs étaient remplis de groupes de gens qui faisaient du badminton, du tai chi, des pompes, de la danse, des chorégraphies avec des raquettes ou des épées… Plutôt folklorique, mais assez sympa.
L’apogée de notre voyage dans le Yunnan c’est probablement la Gorge du Saut du Tigre, le long de laquelle on a fait un trek de deux jours. Paysages splendides, vue sur des chaînes de montagnes enneigées de ouf, et temps de curé. Le premier jour on commence assez tard, vers 14h. On a loupé de peu le bus de 9h à Lijiang et on a donc du attendre celui de 10h. Au bout d’une heure de route on tombe en panne, le bus ne veut plus redémarrer. Presque deux heures de perdues, un autre bus vient nous chercher. Du coup on arrive au départ du trek pas mal plus tard que ce que l’on pensait, mais il y a plusieurs guesthouses sur le chemin et on décide de partir quand même. Finalement, on met un peut moins de temps qu’indiqué et au bout de 4h de marche, dont une montée d’une heure et demie assez corsée où je m’époumone (l’altitude aide pas!), on arrive au Tea Horse Guesthouse juste avant une averse. L’emplacement de l’hôtel est idéal, et après la pluie le ciel se dégage et on a le droit à un coucher de soleil absolument magnifique sur les pics enneigées. Le ciel est bleu intense, les sommets rosés, trop beau 🙂 Du coup, on est bien contents d’être partis en retard et d’avoir été obligés de s’arrêter là, on verra le lendemain que la vue depuis les guesthouses plus loin sur le chemin est beaucoup moins belle. Pas de douche pour nous, elle est à l’extérieur et on a franchement pas le courage de se déshabiller par le froid qu’il fait ! Les toilettes sont à la chinoises, non pas à la turque mais bien… à la chinoise ! Rigole à partager, petit muret vraiment pas haut, on peut faire coucou au voisin et aux nouveaux arrivants, très convivial quoi. Mais bon, au moins, on profite de la vue !
Le lendemain on repart pour 3h de marche par un temps magnifique. On arrive à Tina’s GH où un groupe de jeunes attendent 2 autres personnes pour remplir un minibus et rentrer par la route. On les fait patienter le temps de manger un bon sandwich au pain pita, et on monte avec eux. La route, qui passe au fond de la gorge alors que le trek est beaucoup plus haut, est en travaux et ça badaboume pas mal dans le van. A un moment on doit traverser une zone de chantier à pied et reprendre un minibus de l’autre côté, des cailloux dégringolent de la pente au-dessus de la route et c’est un peu dangereux, une avalanche de rochers pourrait très bien se déclencher pendant qu’on passe… Surtout qu’ils font péter de la dynamite un peu partout le long de la route pour les travaux, et que c’est pas super stable tout ça.
De retour au départ du trek on récupère nos sacs-à-dos laissés dans une guesthouse, et à peine arrivés à la route principale une touriste croisée plus tôt nous fait signe depuis un bus qui va à Shangri La et lui demande de s’arrêter pour nous. Bref, timing parfait tout du long ! Sur la route, on verra nos premiers yacks : la plupart ressemblent juste à des vaches, mais certains sont vraiment gros et très très poilus 😉
Demain on passe dans le Sichuan et on va rejoindre des coins où l’influence tibétaine est encore plus présente.
Les photos : Kunming et Dali, Lijiang, la gorge du Saut du Tigre, et Shangri La.
Bon allez, c’est pas tout ça, mais c’est déjà notre 100e post 🙂 du coup bha nous on va aller fêter ça avec du petit vin chinois apporté par les missionnaires français !
30 avril 2010 at 17:04
Ça a l’air bon tout ce que vous mangez… ça donne envie ! Et les paysages effectivement sont magnifiques. Je suppose qu’il y en a une grande variété étant donné la superficie du pays… En tout cas, on sent bien la différence entre chaque pays que vous visitez. C’est vraiment pas pareil en Asie, même si de loin, comme ici, on a tendance à tout confondre…
Le petit chevreau, vous en avez fait quoi ? j’aurais bien voulu voir des photos de bestioles poilues (les yacks, le dahus et tutti quanti !).
Vous allez prolonger votre séjour, du coup, non ?
2 mai 2010 at 10:27
Pour le petit chevreau, la réponse figure sous forme de la dernière photo de l’album sur Shangri La, c’est bien plus savoureux que le yack, qui est pas mauvais mais un peu ferme…
A part cela, cela donne envie d’aller dans la Chine profonde avant qu’il y ait des Mac Do à chaque coin de rue ! Ca looke de plus en plus thibétain au fur et à mesure de votre progression dans le N…
Pour le moulin à prières, KLM, c’est dans l’autre sens qu’il fallait le faire tourner !
2 mai 2010 at 17:43
??…N? h?o!!!
les momos (en tibétain)… les raviolis vapeurs… j’en rêve… ça me manque trop… en tout cas, de voir toutes vos photos et drapeaux de prières, le tibet n’est plus loin et le bouddhisme tibétain non plus… essayer d’assister à une puja, prière de 13h. c’est assez impressionnant et envoutant. bref, j’ai dû regarder sur google map où vous étiez, car de la Chine je ne connais pas grand chose, à part l’exposition universelle que tout le monde parle en ce moment!!!
bonne route et je suis sur que vous serez en pleine forme pour des randos dans les Ardennes!!! bisous à la prochaine. tashidele (merci en tibétain) pour les nouvelles…
3 mai 2010 at 4:18
le petit chevreau, on l’a laissé là en espérant qu’il retrouve sa moman… qui l’avait ptet abandonné expres!
le yack séché est effectivement un peu caoutchouteux mais le yack frais, en brochettes ou en steack, est tres tendre et a vrai dire tres proche du boeuf, en peut etre plus gras.
celia, t’as du boulot devant toi pour le velo! ya des montagnes partout!!!