Off the beaten tracks

Coucou, tu veux voir ma pagode ?

A Bagan, il fait très chaud. On a beau y arriver en fin d’aprem, il fait encore très très lourd et on appréhende un peu la journée de vélo du lendemain. Pour un peu, on se laisserait presque tenter par la journée en calèche pour richoux. Mais non, le lendemain matin, motivée par Clément qui déborde d’énergie pour nous deux, j’accepte la solution bicyclette. En fait c’est très bien, ça nous permet de ne pas être trimballés de gros temple en gros temple, qui ressemblent plus à des centres commerciaux (« souvenir mister ? souvenir ? »). Demie journée tranquille à se balader dans la plaine de Bagan au milieu des milliers de pagodes, c’est assez impressionnant. De temps en temps un gamin ou un mec nous indique une pagode que l’on peu escalader et d’où on a une belle vue. Quand ils sont tout seul ils sont super cool, mais quand y’en a trop on est un peu harcelé et on commence à en avoir par dessus la tête des « where do you come from ? ». A partir de maintenant, ils devront deviner ! Pas trop difficile, 80 % des touristes sont français 🙂 On arrive quand même à se laisser attendrir par une gamine trop choute de 5-6 ans qui vient s’asseoir à côté de nous « hellooo ! where do you come from ? France ? Bonjourcommentallezvous ? Regarde mes cartes postales, c’est moi qui les fait ! – Ho, c’est toi qui les fait ?? – Euh… Non c’est pas moi qui les fait ! ». 😀

Les chemins sableux sont pas évidents, mais on survit grâce aux bouteilles d’eau congelées fournies par notre guesthouse. Les points de vue en hauteur sont vraiment magnifiques, le ciel à beau être poussiéreux ça reste quand même assez canon. On se demande ce qu’il leur a pris de construire autant de temples et de pagodes à l’époque (y’a environ 1000 ans pour info).
Repos-avocado pour le déjeuner. On se nourrit plus que de ça le midi, quand on peut, et nos estomacs nous en sont très reconnaissants. On enfourche à nouveau nos bécanes en fin d’aprem pour aller mater le coucher de soleil. Plutôt que d’aller sur LA pagode où 90 % des touristes s’entassent le soir venu, on suit un mec qui nous emmène au sommet d’un petit temple, on est tout seuls avec lui et la vue est jolie. Ils veut nous montrer ses peintures bien sûr, mais il est super gentil et on passe un bon moment avec lui. Le coucher de soleil est pas top, en fait le soleil disparaît dans la poussière bien avant de toucher l’horizon, et la lumière est très voilée, mais l’atmosphère est là.

Repos bien mérité avant la loooooongue journée de bus qui nous attend. Car dans notre folie, nous avons décidé d’aller au bord de la mer plutôt que de retourner à Yangon via Mandalay, le trajet « normal ». En général les gens vont sur la côte en avion, et c’est pas vraiment « prévu » pour les touristes de s’y rendre en bus d’ici. De plus la plage où on veut aller est assez luxe, et on arrive pas trop à avoir d’infos récentes sur les possibilités d’hébergement là-bas… On a prévu un budget un peu just, mais après une série de comptes d’apothicaires, on décide qu’on peut se le permettre ! Reste à s’y rendre. La veille, on a réservé un bus à la station, et c’était déjà pas facile facile. Un seul mec veut bien nous en vendre, mais il a la bouche pleine de bétel et on comprend que dalle. Il est vraiment trop dégueu, des bouts tombent de tous les côtés et il fait aucun effort pour améliorer son élocution… On dirait presque qu’il le fait exprès tellement c’est répugnant ! On a du mal à le regarder sans être pris de fou rire ou de hauts le coeur. En plus il a une magnifique barbe poivre-et-sel (ou plutôt poil-et-sel…) : un grand poil poivre, un grand poil sel. De manière générale les asiats sont pas très poilus du visage, et quand ils ont un poil ils le laissent soigneusement pousser, ça donne des longs poils solitaires qui pendent jusqu’à la poitrine, d’un esthétisme à toute épreuve. Signe de virilité probablement ?

Bref on arrive quand même à acheter des billets jusqu’à Magwe. Le lendemain matin, l’aventure commence à 6h45 devant notre guesthouse. Le bus arrive une demi heure plus tard, puis on s’arrête 200m plus loin pour changer une roue. Manifestement, on a pas de roue de secours, et le temps qu’ils en trouvent une on poireaute une bonne heure. Le bus est pas super confort, mais on nous avait prévenus et ça ne dure que 6h… Arrivée vers 13h à Magwe, où l’on réserve un bus pour Pyay, qui ne part qu’à 5h. Encore une fois on ne sait pas trop s’il y en a d’autres, mais de toute façon c’est le seul qui accepte les touristes. Longue attente dans le seul petit resto où l’on arrive à se faire un tant soit peu comprendre, les tenancières ont un menu en anglais et surtout elles font l’effort d’essayer de deviner, ce qui n’est pas le cas de tous les gens du coin. Les filles du boui-boui matent Titanic à la télé entre deux coupures de courant et ça nous donne un bon prétexte pour rester longtemps. Etant donné la fréquence des coupures et la longueur du film, elles doivent y être depuis ce matin ! Leonardo finit par couler et on retourne à la station.

Départ pour notre seconde session de bus de la journée. Et cette fois on a même pas le droit à des sièges, on est dans le couloir central sur des strapontins, pour à nouveau 6h de trajet.

Les strapontins en quelques mots : forte inclinaison latérale de l’assise, dossier en deux parties avec barre de métal au milieu, et suspension extra souple permettant d’apprécier la moindre aspérité de la route avec une ampleur bien meilleure que sur un siège normal. Bien sûr, convivialité hautement accrue grâce à notre position privilégiée au sein de nos camarades de voyage, qui mastiquent, mâchouillent, suçotent et dépiautent allègrement, à grands renforts de bruits de salive et de rots à faire frémir d’admiration un Australien. les bus, propres quand on y monte, se remplissent rapidement de déchets de toute sorte, et surtout de coquilles de graines de tournesol dont nos amis birmans sont très friands. Ils les jettent évidemment par terre, pourquoi prendre la peine de déplier le sac plastique fourni à tous par la compagnie de bus ? En me grattant la tête, je déloge un petit rampant qui pourrait fort bien être un cafard. Ah oui, autre caractéristique des strapontins : on est plus proche du sol. Nos rêveries sont bercées par les doux dialogues des séries télévisées comiques, ponctués par les grands éclats de rire de nos joyeux voisins qui réagissent de bon coeur à chaque fois qu’un personnage se prend une claque sur la tête (ça fait Boiiiing ! à la télé, HAHAHA dans le bus). Comme dirait une française qu’on a rencontré : « troooop cool ! c’est tellement local !! ». Petit extrait de sa bonne humeur à toute épreuve : « Alors tu vois j’ai pris un bus de Yangon à Kalaw, et vers 5h du mat on arrive dans un coin mais trop pauuumé… je demande au chauffeur Kalaw? Kalaw? et il me dit ah Kalaw mais c’était y’a deux heures… Alors je descends, et je commence à me balader avec mon sac à dos, tranquille tu vois, c’est le petit matin et y’a personne, mais trop authentique tu vois quoi, je prend le petit dej avec des locaux, trop sympas les gars… Après je prends un pick-up pour retourner à Kalaw, on est entassés comme des sardines, carrément trop à la locale tu vois ! Trooop top! ».
On doit être blasés, je vois que ça.

Arrivée à minuit à Pyay. Deux trois trishaw-men nous proposent de nous emmener en ville, mais devant notre radinerie ils nous dirigent vers un taxi tuk-tuk qui nous accepte pour 2000 kyats (prononcer « chiattes »). Il nous dépose devant une guesthouse assez insalubre, et le patron ne veut pas entendre parler de négociation. On va voir ailleurs, mais finalement après un « full, full », un « no foreigners here » et une quatrième gueshouse plus chère et moins bien, on revient la queue entre les pattes à la première. Le mec est sympa et ne nous rigole pas au nez. La chambre est vraiment pas top et les chiottes puent la pisse mais ça devrait le faire pour une nuit. Le lendemain matin, le petit dej ne nous met pas en joie : café instantané, oeufs sur le plat froids probablement préparés il y a très longtemp, beurre rance, et petits pains sous plastique moisis. On fait nos relous, mais en fait le mec est désolé et nous apporte du pain frais. Pendant qu’on se plaignait, il nous a sorti une carte de la ville et nous a fait un dessin du trajet qui nous reste jusqu’à la fameuse plage, avec les prix et les distances entre chaque étape. Il est vraiment trop sympa, et on se sent quand même un peu couillon pour notre côté français jamais contents. Il nous explique qu’il a téléphoné à une compagnie de bus ce matin qui est d’accord pour prendre des touristes. En fait beaucoup ne veulent pas, pour deux raisons principales : d’une, en bus très très local, les pannes sont fréquentes et parfois on peut attendre une bonne journée que ça soit réparé. De deux, les touristes sont souvent trop gros et prennent plus d’une place normale !! Il nous dit qu’il faut aller réserver le prochain bus à la station, nous accompagne sur la place principale et nous met dans un pick-up à 150 K/personne, soit quand même 10 fois moins que ce qu’on a payé la veille dans l’autre sens. En plus il parle au chauffeur, qui nous dépose devant le comptoir de la bonne compagnie, attend qu’on achète nos tickets, et nous ramène en ville. L’achat des tickets est encore un peu problématique : le minibus est plein pour aujourd’hui, damned it ! Le mec nous dit d’essayer à côté, mais manifestement ils ne veulent pas de gros blancs ;). On prend donc pour le lendemain…

Prochaine étape, faire des photocopies de nos passeports et visas en 7 exemplaires en prévision des check-points. Notre hôte est encore de bon conseil et nous propose d’attendre que l’électricité revienne pour ne pas avoir à payer le générateur et obtenir du coup nos photocopies moins cheres. En attendant, on se promene dans Pyay en s’amusant a compter les farangs : comme on a decide qu’on avait le droit de se compter, on en est a 2.
PS: on a même pas été malade depuis le dernier post !!! Wahoo !

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Trishaw, vélo, dodo

Suite de nos chroniques birmanes :

Nous quittons Inlay en direction de Mandalay. On poireaute une bonne heure et demie au tea-shop de la jonction, où notre bus se fait désirer. Une bonne trentaine de bus passent avant le notre et à chaque fois, on se lève pour essayer de repérer si le nom de la compagnie correspond. Sauf que sur les bus c’est en birman, et sur nos tickets en anglais… Mais la gentillesse des birmans ne fait pas défaut, et à chaque bus qui s’arrête, le patron du tea-shop nous dit « no, not this one » en rigolant. On s’installe, et c’est parti pour une nouvelle nuit de bonheur. Encore une fois, ça parait tout petit sur la carte, mais ça fera quand même 10 heures. Après tous ces bus interminables (et inconfortables !), et c’est pas fini, qu’on vienne pas nous dire qu’un transatlantique en avion, c’est long.
On arrive à Mandalay vers 5h30. Malgré notre tête fourrée dans l’arrière train, on négocie âprement le transport jusqu’au centre ville. On partage le tuk-tuk avec un birman richou bling-bling habillé, ou plutôt déguisé, avec le plus possible de vêtement de marque. Il engage la conversation et nous dit qu’on devrait aller au Swan Lake Hôtel, pas cher, 4 étoiles… Quand il nous apprend que sa maman adore Paris et l’Italie, où elle se rend souvent, nos doutes quand à son origine sociale, et surtout son orientation politique, se confirment. Il n’en est pas moins très aimable pendant ces 20 mn de trajet…
On se trouve une guesthouse où il reste de la place après en avoir testé plusieurs. La patronne nous libère une chambre tout de suite, et ne nous fait pas payer la nuit presque finie. Cool. On pionce jusqu’à midi et on part en mission internet-café (cf. post précédent). Ca sera la première fois qu’on arrivera à se connecter depuis notre arrivée au Myanmar. On arrive finalement à accéder à nos mails, mais certains sites sont bloqués, dont blogspot entre autres. Sur la page d’accueil de Chrome, le tiers des sites favoris sont « access denied ».
Le soir même on part avec un guide en trishaw, une sorte de vélo side-car, pour s’offrir le coucher de soleil depuis le temple de la colline de Mandalay. On échangera quelques mots sur sa vision de la politique ici, et notamment sur les prochaines élections : « nothing will be change ». A priori ils ont des isoloirs, mais ils n’y vont pas seuls…
On visite en chemin deux grands temples, entourés chacun de milliers de mini-pagodes en alignement concentrique (pour les puristes, 1724 pour le premier, et 729 pour le second). C’est superbe. Chacune des mini pagodes contient une dalle recouverte d’écriture sacrées.
On grimpe une lonnnnngue série de marches pour accéder au point de vue sur la colline. La vue n’est pas exceptionnelle vu le nombre d’arbre masquant les mini-pagodes… par contre on voit très bien le terrain de golf de Mandalay. Et comme d’hab’, le ciel est poussiéreux et la visibilité dégueu. Mais comme on a esquivé la taxe gouvernementale de 10$, ça reste sympa 🙂

Le lendemain, on se loue des vélos pour aller visiter un peu les environs. Il fait très très chaud, et on circule dans un enfer de klaxons, gaz d’échappement, et odeur de vase (Céline dit « non, de caca, ça sentait le caca ! »…). En se dirigeant vers le plus grand pont en tek du monde, on longe un petit lac manifestement transformé en décharge. Des gens vivent dedans, y font sécher leur linge, et on verra même un gamin se torcher le cul avec des détritus (« d’où l’odeur ! Ca confirme ma théorie » dit Céline). C’est vraiment sale et ça fait mal au coeur. Deux petits gosses viennent nous demander l’argent, et quand ils voient l’appareil photo, ils prennent la pose, tout sourire.
Le pont en lui même est pas mal du tout, au-dessus des champs de maïs et de cacahuètes. Céline trouve que c’est un peu de la triche leur record du monde, car un petit bout est en béton 🙂 On va remplir nos batteries avec des jus de citron, avant de repartir sur nos vélos brûlants.
Sur le chemin du retour on passe par Mahamuni Paya, qui abrite un bouddha dont la forme est toute déformée par l’ajout de milliers, voir milliards, de feuilles d’or par les fidèles (seulement les hommes…). On n’arrive pas très bien à voir le bouddha, car on n’a pas trop envie de gêner les gens qui prient, et qu’on ne veut pas payer la taxe « appareil photo ». Les plafonds rouge et or sont de toute beauté !
On s’aventure ensuite dans des quartiers aux rues non numérotées, à la recherche d’un monastère en tek, indiqué par le lonely planet. On l’aperçoit, mais c’est fermé.
Dernière mission avant le repos du cycliste, aller chercher des avocats au marché. Ils n’ont pas l’air bien mûrs, mais on les prend quand même. Les avocats en Birmanie, c’est de loin les meilleurs qu’on ait jamais mangé !
Au final on se sera quand même fait pas loin de 20 bornes dans la châleur, le bruit et la pollution. On est content de ce qu’on a vu, mais la balade en vélo c’était vraiment pas de la tarte.

Le lendemain matin on prend un bus (encore…) pour aller sur Bagan, la ville aux 4400 pagodes. Cette fois le trajet se fait de jour, et ne dure que 8 heures. Et là, on se dit que les trajets de nuit c’est finalement pas si mal, parce qu’on crève de chaud. Nos avocats ne sont effectivement pas mûrs, mais on les mange quand même, et ils sont malgré tout très bons.
A un arrêt sur le trajet, un camarade de bus nous aborde, et après l’habituel « Hello ! How are you ? Where do you come from ? » (auquel on le droit à peu près 2000 fois par jour…), il ajoute « now in Myanmar, it’s the beginning of hot season »… merci coco, on avait pas remarqué 🙂

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Mordus dans la poussière

Mondul Kiri c’est un peu le Cape York du Cambodge. Sauf que c’est au sud. De la piste rouge, de la poussière, et un niveau d’accessibilité peu élevé. Enfin ça, ça veut dire qu’il n’y a pas de bus remplis de touristes, juste des minibus.
Ça changera assez rapidement car la route est en train d’être refaite pour que la région soit accessible pendant la saison des pluies. On a repéré une quinzaine de grands ponts en construction, et pas mal d’équipes qui bitumaient la route. Tout est fait sur place. Ils fabriquent des briques de ciment qu’il coulent dans des moules et laissent sécher au soleil, à l’ancienne.
Sen Monorom est une ville assez paisible. Il y a pas mal de collines dans la région (« kiri » ça veut dire colline), et du coup la température est un poil plus fraîche, ce qui est assez agréable.
On s’est baladé toute une journée à dos d’éléphants. Il y a des communautés dans cette région qui utilisent les éléphants pour l’agriculture et le transport de marchandises depuis euh… longtemps. Ils ont un dialecte à eux, un peu comme les bretons chez nous ;). Pour nous ça ressemble au khmer, mais apparemment c’est vraiment différent.
Bon l’éléphant ça fait super mal au cul. C’est inconfortable au possible, ça t’éternue dessus avec sa trompe, ça rote, ça pète… Mais l’expérience est assez sympa. Il y a un groupe de trois éléphantes. La nôtre semble assez sage et tient un bon rythme, ce qui, à échelle d’éléphant signifie vraiment pas très vite. Les deux autres ont l’air un peu plus toniques. Elles s’arrêtent tous les dix pas pour choper une « trompée » d’herbes à mâchouiller, et leurs cornacs leur mettent des violents coups de bâton sur la tête qu’elles n’ont pas l’air de sentir le moins du monde. Sur les deux autres éléphantes il y a un couple de hollandais, et un français. On sympathise avec tous histoire de pouvoir échanger les photos 😉
Après deux heures de jungle un peu secos, et bien difficiles pour nos pauvres coccis, on arrive sur une petite chute d’eau. On en profite pour aller se baigner pendant que les cornacs fument de drôle de trucs roulés dans des feuilles du Cambodge… On se fait un picnic à base de riz, omelette et bœuf pas mauvais du tout. On discute avec le français qui s’appelle Ghislain. C’est un mec sympa qui vient de faire 3 mois dans une ONG au Vietnam. Du coup on récupère quelques bons plans sur ce pays qu’on fera dans quelques temps.
Les cornacs amènent ensuite les éléphants dans l’eau pour les laver, ce qui à l’air de leur plaire. Ils réinstallent les sièges sur leurs dos, et c’est reparti pour 2 heures de tape-cul.
De retour en ville on va se boire une bière avec Ghislain, et on décide de louer des « motos » (enfin, c’est plutôt des mobs avec des vitesses) le lendemain pour aller visiter un peu la région.
Le lendemain donc, je fais mes premiers essais de deux-roues, et je dois dire que je m’en tire pas trop mal. Céline monte derrière sur la mob de Ghislain pour que je m’habitue à l’engin, et nous voilà partis sur de la piste cahoteuse pour aller à Bu Sra, les plus belles chutes d’eau du Cambodge. Au bout d’une demie-heure Ghislain perd le contrôle de la mob, et boum, c’est le drame. Ils tombent tout deux au ralenti. Céline est un peu écorchée, mais c’est superficiel. Lui n’a pas grand chose non plus. Et les mobs, de toute façon, ici, elles en voient d’autres. Plus de peur que de mal. Après ça, Céline monte derrière moi, et hop comme de vrais bikers on file sur la piste laissant une trainée de poussière ardente flotter dans l’air. On ne craint rien ni personne…
Les chutes d’eau sont effectivement pas mal. Comme partout en Asie, le lieu est recouvert de sac plastique et de détritus de polystyrène et d’emballages. Ça bouffe un peu l’ambiance relax du coin. On va quand même piquer une petite tête dans l’eau pas très claire mais rafraîchissante. On passe un peu de temps à discuter, boire une bière et profiter du calme ambiant. De retour sur nos bécanes, on va se boire un café dans une plantation locale. Le café est super bon, et les proprios très accueillants. Ensuite, coucher de soleil sur une colline surplombant la forêt, puis retour au bercail. 90 bornes de piste pour une première expérience moto, pas trop mal.

Le lendemain on prend un minibus pour rejoindre Kratie, sur la route du Laos. On est encore serrés comme des sardines et ça énerve un peu Céline qui est mal réveillée et qui a mal partout. Selon les critères locaux, 2 sièges pour 3 c’est encore très luxe, mais comme on paye des prix gonflés spécial touristes, on s’attend naïvement à quelques privilèges ! On préfère quand même ça à la fois où ils ont fait asseoir une vieille dame par terre dans le bus pour qu’on ait nos places… hum.

Kratie est assez sympa, un peu le même genre d’ambiance relax qu’à Kompong Cham, et c’est aussi au bord du Mékong. Hier on est allés faire du vélo sur une île au milieu du fleuve, super sympa ! Un rythme très doux, plein de verdure et des gens trop gentils 🙂
On loupe le programme du soir, les dauphins d’eau douce endémiques au Mékong, en s’y prenant un peu tard, mais c’est pas grave on peut les voir au Laos. Du coup on va se boire quelques bières en admirant le coucher de soleil sur le Mékong. On quitte Ghislain le lendemain matin et on prend le bus vers Stung Treng.
On s’entasse à 25 dans un minibus, dont 2 sur le toit, plus pas mal de chargement sur le toit et dans le « coffre » ouvert pour en mettre plus. Le dossier de notre banquette est incliné, mais à l’inverse, pour pouvoir en caser davantage. On part enfin, et quelques minutes plus tard on s’arrête pour prendre à bord… 3 filles de plus. 28, donc ! Ils ont du mal à caser la dernière fille, ils essayent même sur les genoux du chauffeur mais ça ne marche pas bien apparemment… Qu’à cela ne tienne, quand y’a plus de place y’en a encore, elle monte à l’arrière avec ses copines. Elles sont à 5 sur 2 sièges 🙂 On repart, et en route on perd de temps en temps des bouts de chargement, des gros sacs de riz qui tombent sur la route… Heureusement qu’il n’y avait pas de mobylette trop près derrière nous ! On dépose quelques personnes, puis on en reprend… A un moment on s’arrête pour faire monter deux dames et un gosse, mais l’une d’elles est vraiment trop grosse et finalement elle ne monte pas. Bref, heureusement que le trajet était court ! Petite précision : le van compte normalement 15 places assises, on était donc à peu près au double de la capacité… On discute dans le bus avec des étudiantes qui parlent deux trois mots d’anglais et qui n’arrêtent pas de nous poser des questions, à mi-chemin entre timides et mortes de rire : « You are married how many years? You have children? How many in your family? My country your favorite? »…

Prochain post au prochain pays !

Les photos de Kompong Cham et des gamins drogués (cf. post précédent) sont ici.
Les photos du Modul Kiri sont , celles de Kratie ici.

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Angkor, oh oui, Angkor !

Après le trajet en bateau, on reste quelques jours à Siem Reap, la ville-base d’où l’on visite les temples d’Angkor. Pas mal de touristes ne viennent au Cambodge que pour Angkor, et comme il y a un aéroport à Siem Reap, c’est vraiment un touch’n’go. Du coup la ville s’est adaptée, et il y a moult bars, restos, mendiants et gamins vendeurs de cartes postales ayant tous une technique plus maline les uns que les autres. On attend une journée avant de se lancer dans les visites parce que j’ai un gros rhume et qu’avec la fatigue accumulée dans les transports j’ai du mal à envisager un réveil à 4h30 du mat pour aller mater le lever de soleil. Ca sera donc pour le lendemain, on loue des vélos et hop c’est parti à pédaler dans la nuit pour aller rejoindre le site des ruines. On a prit le pass 1 journée seulement, un peu parce que c’est très cher et un peu parce qu’au risque de passer pour de pauvres êtres non-assoiffés de culture, on se dit qu’une journée suffira. Lever de soleil sur Angkor Wat donc, le plus connu des temples. Très jolie silhouette, mais à l’intérieur du temple même c’est pas terrible, car on a plus aucun recul et que les murs sont assez nus. Et puis on l’a tellement vu partout en peinture ce temple, qu’on en attend encore plus… En selle, on continue la balade et on va voir Bayon. Ce temple là est vraiment superbe, il y a d’énormes sculptures de visages sur les tours, très belles et mystérieuses, et plein de haut reliefs. Ca sera notre temple préféré de la journée. Et comme on s’est levé très tôt, c’est pas encore envahi par les touristes. On continue la boucle avec 4-5 autres temples, dont Preah Khan et Ta Prohm, dans lesquels la nature a envahi les ruines, et les énormes racines d’arbres dégoulinent des temples. Là, les tours operator nous rattrapent, et les groupes de poufs à moitié à poil et de gros cons qui escaladent les endroits interdits pour se faire prendre en photo nous gâchent un peu la visite. Une journée sympa dans l’ensemble, disons qu’on en attendait un peu plus d’Angkor mais que l’option vélo s’est révélée être un bon choix, ainsi que le lever aux aurores pour éviter le plus gros des touristes et de la chaleur. On se fait donc nos presque 40 bornes sans efforts dans la matinée, et on rentre à Siem Reap sans regret pour les pass 3 jours ou 1 semaine.
On prend le bus vers Kompong Cham, ville-étape pour aller dans le Mondul Kiri, une région un peu plus sauvage. Petit arrêt mécanique, la courroie d’entraînement a cassé et le chauffeur doit la remplacer. Le problème c’est qu’il en a une bonne vingtaine et qu’il en essaye pas mal avant de trouver la bonne, ou plutôt la moins mauvaise !
L’ambiance à Kompong Cham, bordée par le Mékong, est plutôt sympa, pas grand chose à faire mais ça fait du bien après l’agitation touristique de Siem Reap. Le soir ils installent la sono sur la promenade le long du fleuve, et c’est parti pour des cours d’aérobic public, c’est assez marrant. On marche jusqu’au pont de bambou qui relie une petite île à la rive et qui est reconstruit chaque année après la saison des pluies.
Le lendemain matin on reprend le bus pour le Mondul Kiri. On arrive à la station à 8h30 comme précisé, mais notre minibus arrive après 11h. On passe le temps en regardant les gens et en prenant en photo une bande de gamins des rues un peu déglingos qui sniffent de la colle et prennent la pose avec leur clopes et leur mines de gangsters. Ils ont des bonnes têtes, marrants et survoltés, mais on se dit qu’il faudrait un miracle pour qu’ils ne tournent pas mal plus tard et que c’est bien dommage. On finit par monter dans le minivan où on arrive à se caler à deux dans une place et demi, entre les gros sacs et la carrosserie.

Les photos d’Angkor, celles de Kompong Cham suivront plus tard.

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Petite expérience « barrière de la langue » :
Dans notre guesthouse de Siem Reap, les deux mecs qui parlent un peu anglais ne sont jamais là, et quand ils sont là ils sont toujours un peu défoncés… Je demande du PQ à une jeune fille, qui ne comprend pas. Je l’emmène dans les toilettes communes, mais il n’y a pas de PQ et elle ne tilte pas. Je ne me sens pas trop de me lancer dans une explication gestuelle, alors je lui fais un dessin… Toujours pas. Il était pourtant pas trop mal réussi mon rouleau de PQ… Je lui montre le distributeur de serviettes en papier sur la table en me disant que l’association toilette + serviettes devrait porter ses fruits. Mais non. Clément va donc chercher le rouleau vide à l’étage, et là miracle elle nous dégote une fin de rouleau ! A chaque fois qu’on recroise la fille, elle est morte de rire 😀

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