Bus blues et moto grottes

On reprend un bus depuis Pakse, direction Thakhek, centre Laos. Clément, qui est malade depuis la veille, est super content d’apprendre que le trajet va durer 8h. Pour une distance de… 378 km. Et les routes sont nickels. Leur secret ? Passer plus de temps à l’arrêt que sur la route, pour manger, attendre on ne sait quoi… On passe le temps en regardant le karaoke bien kitch et les clips. Les clips, en général, c’est une jolie héroïne, qui pleure forcément à un moment donné, un héros et son scooter, qui parfois tombe (ce qui fait pleurer la fille…), et, toujours, un téléphone portable et des textos. Il sont très couleur locale, c’est la vie de tout les jours, avec la rivière du coin, les rizières et tout. Il y en a un qui nous fait bien marrer : un mec descend du bus, et une jeune vendeuse vient lui proposer des poulets cuits écartelés sur une armature en bois, les mêmes qu’on nous propose à chaque arrêt. Le mec va manger dans le boui-boui de la jeune fille. Il lui lance de longs regards langoureux, elle rougit… Il finit par demander l’addition, elle la lui amène couverte de cœurs, et avec son numéro de portable noté bien en évidence. Sacré dragueuse ! Mais, dans le clip suivant (la suite !), le jeune homme n’appelle pas, le temps passe et la jeune fille se désespère… Sous le poids de la déception et du chagrin, elle finit même par faire tomber par terre ses bouts de poulets… On note au passage qu’elle les ramasse comme si de rien n’était et les remet dans le plat ni vu ni connu… Gros plan sur sa main lorsqu’elle ramasse le dernier poulet, une autre main vient se poser sur la sienne… Zoom arrière… Oh ! C’est son amoureux ! Belle histoire. En tout cas on ne mangera pas leur poulet 🙂
Le bus continue de poireauter allègrement, et l’un des derniers arrêts dure une heure et demie. Les 8h annoncées sont largement dépassées, et lorsqu’on se remet en route il reste encore 100 bornes à faire, de nuit, et sous la pluie… Sans essuie-glace. C’est la première fois qu’on voit de la pluie depuis la Nouvelle-Zélande, mais là ça tombe mal. Le bus roule à 30 à l’heure, et encore, on met 3 heures de plus pour atteindre Thakhek. 11 heures et demie donc de trajet en tout. Et puis, je ne sais pas ce qu’il y a dans les gros sacs en jute entassés dans l’allée centrale, mais ça sent la croquette.

On se repose une journée histoire que Clément aille mieux et qu’on se remette de notre trajet de bus, puis on loue une mob pour faire « The Loop », une boucle dans la région qui permet d’aller voir notamment plusieurs grottes. La première a été découverte récemment par un mec qui allait chasser les chauve-souris et qui est tombé sur cette grotte contenant plus de 200 représentations de Bouddha, qui dateraient de plus de 600 ans. Pas extra, mais la route est superbe et passe par des paysages de grandes formations calcaires impressionnantes. On va dormir à Tha Long, un tout petit village avec une seule guesthouse. Il y a des oiseaux en cage à côté du petit resto, qui font des bruits trop oufs ! Ils parlent comme des perroquets, font le bruit de la mob qui démarre et rigolent comme des humains. Trop marrant.
On repart le lendemain matin après avoir découvert qu’on a notre pneu arrière à plat. Réparation chez le mécano du coin, moins d’un dollar. La piste est bien pourrie et on a un peu peur que ça lâche, mais ça tient. On traverse des paysages d’arbres noyés par la construction de gros barrages, puis à nouveau des formations rocheuses. On va essayer d’aller dormir près de Kong Lo, une autre grotte, pour aller la visiter le lendemain matin. La route est nouvelle et ça construit de la guétouze à gogo. Malgré la concurrence les prix sont bien élevés. On essaye un petit lodge perdu dans les bambous, la fille qui ne parle pas un mot d’anglais nous montre une chambre pour le moins rustique, composée de 4 murs de bambou et de deux pieux jumeaux. Tant qu’à faire on demande à avoir un grand lit, elle nous montre le même genre de « chambre », mais cette fois c’est presque le double du prix, qui est déjà élevé pour ce que c’est… On comprend pas bien la différence, mais pas moyen de négocier du coup on continue un peu plus loin. On trouve l’hébergement au Laos assez cher par rapport au Cambodge, avec un service et une qualité bien inférieurs. D’une manière générale on trouve qu’au Laos ils ne font pas beaucoup d’efforts pour le tourisme. Ils construisent des hôtels mais c’est à peu près tout, ils ne parlent pas un mot d’anglais et ne proposent pas grands chose. Même lorsque leur hôtel est complètement vide on a l’impression qu’ils n’en ont rien à faire qu’on leur prenne une chambre ou pas, et ne sont pas toujours très sympa. Au Cambodge on partageait beaucoup plus de rires et de sourires… Plus de conversations aussi, puisqu’ils parlaient beaucoup mieux anglais ou français. Bon, ça reste relatif, les laotiens sont quand même souvent gentils et les gamins adorent faire coucou, mais disons que ceux qui vivent du tourisme donne l’impression de ne rien glander à part demander des thunes. La moitié du temps, lorsqu’on arrive dans un hôtel ou un resto, ils pioncent ou regardent la télé, ou les deux…
Sans vouloir faire de généralités un peu faciles et plus pour l’anecdote, du temps de l’Indochine, les Français n’arrivaient pas à faire bosser les Laotiens, trop indolents, et du coup ce protectorat ne leur rapportait pas grand chose. Et à quoi ça sert de « protéger » un pays si ça rapporte rien, hein ? Du coup les Français ont décidé de construire une ligne de chemin de fer entre le Laos et le Vietnam pour faire venir des petits Vietnamiens plus travailleurs. Mais par manque d’argent le projet doit être abandonné, la vietnamisation du Laos n’a pas lieu, et la ligne de chemin de fer n’a jamais été finie. Par contre, la pétanque (petang) a été introduite avec succès 😉
A côté de ça, la vie reste évidemment très dure, et on voit des gamins de 5 ans bosser dans les champs de tabac…
Pour conclure notre petite analyse comparative Cambodge/Laos, c’est le Cambodge qui gagne pour la gentillesse des gens, mais le Laos l’emporte haut la main niveau paysages.

Le lendemain matin on tente la visite de la grotte de Kong Lo, 7,5 km de long, qui se fait en bateau. Ils veulent nous mettre dans une pirogue remplie de flotte, alors qu’il y en a plein d’autres de sèches… Clément a encore été malade toute la nuit et il n’a pas trop envie de se tremper le cul pendant 2h. En plus il fait pas bien chaud et on s’imagine mal faire les 200 bornes restantes avec le jean et les godasses trempées. Tant pis pour la grotte, on reprend nos kips et nos claques et on s’en va. Sans regret, on aura pas fait les 80 bornes de détour pour « rien », la route est magnifique même s’il ne fait pas vraiment beau. On rentre à Thakhek, les derniers kilomètres se font bien sentir, on commence à avoir mal au cul après 3 jours de mob !

Bus, encore, cette fois seulement 6 heures pour rejoindre Vientiane, la capitale, où nous sommes actuellement. Rien à signaler.

Les photos de The Loop.

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T’as t’y mis ton ti cakse ? En selle cocotte !

Comme toute bonne aventure en Asie, cette histoire commence par celle d’un bus. Entassés dans notre minibus VIP au titre un peu ambitieux, nous roulons tranquillement vers Pakse quand tout à coup… STOOOOP STOP !! FIRE !! Tout le monde descend dans la panique, et les témoins nous racontent : des flammes hautes comme ça!! au moins 30 cm, qui sortent du plancher ! maintenant y’a un trou ! Heureusement que quelqu’un a eu la bonne idée de verser un peu d’eau avant qu’il ne devienne urgent d’utiliser l’extincteur inexistant. Le chauffeur ne s’affole pas et jette un œil. Le pot d’échappement à explosé à la moitié, ça a chauffé et transpercé le sol. No worries. Il fixe ce qu’il reste du pot avec un bout de cintre, sur le côté du van. Un bout de tapis sur le trou, on repart. Quelques minutes plus tard ça chauffe à nouveau à l’arrière, une québécoise prévient « y’a le bus qui fond ! ». Mais le bus ne veut plus s’arrêter et le chauffeur doit forcer le moteur à caler. Tout le monde re-descend, un mec sautille sur ses tongs qui lui crament les pieds… Qu’a cela ne tienne, notre McGyver de chauffeur passe le bout de pot de l’autre côté, ça tombe bien avant il l’avait mis au-dessous du réservoir d’essence. Ça pue le pot d’échappement, mais ça roule !
Cette fois encore on arrive entier. On loue une mob depuis Pakse pour aller faire une virée de 320 bornes dans la région du plateau Bolaven. Au programme : des cascades, et des grosses. A la première, très jolie et pleine de très très gros poissons-chat, on rencontre Lulu et Lucie, deux copines qui ont la super patate. On boit un verre avec elle, et on les retrouvera le soir et le lendemain. On dort à Tad Lo, joli petit village tout tranquillou, qui a déteint sur Moise, un français qui traîne dans le coin depuis bientôt deux semaines au rythme local. Le deuxième jour c’est à nouveau piste et cascade, avec dodo au bord d’une longue chute. On y rencontre Nina et Charlie, qui viennent d’Angleterre avec leur 4×4. Tout ce qui nous paraissait compliqué voire impossible en se renseignant sur le net, ils l’ont fait, et quand ils en parlent c’est simple, facile, et en plus trop cool. Leur pays préféré jusque là, c’est le Pakistan, ils ont adoré le Kazakhstan. On s’imagine notre petit Bobinou garé à côté de leur LandCruiser… Enfin, disons 200m plus loin, car le chemin d’accès est pas évident 😉
On fini la boucle des cascades par un long morceaux de piste pas facile, suivi d’une portion avec un peu de bitume autour des nids de poule. C’est aussi le dernier jour qu’on voit les plus grandes chutes d’eau : 100m et 120m, pas toujours évidentes à débusquer dans la jungle, sans panneau ni rien. On est content de notre petit tour, les cascades valent le coup et les rencontres étaient sympa.

Par ici les photos.

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Mordus dans la poussière

Mondul Kiri c’est un peu le Cape York du Cambodge. Sauf que c’est au sud. De la piste rouge, de la poussière, et un niveau d’accessibilité peu élevé. Enfin ça, ça veut dire qu’il n’y a pas de bus remplis de touristes, juste des minibus.
Ça changera assez rapidement car la route est en train d’être refaite pour que la région soit accessible pendant la saison des pluies. On a repéré une quinzaine de grands ponts en construction, et pas mal d’équipes qui bitumaient la route. Tout est fait sur place. Ils fabriquent des briques de ciment qu’il coulent dans des moules et laissent sécher au soleil, à l’ancienne.
Sen Monorom est une ville assez paisible. Il y a pas mal de collines dans la région (« kiri » ça veut dire colline), et du coup la température est un poil plus fraîche, ce qui est assez agréable.
On s’est baladé toute une journée à dos d’éléphants. Il y a des communautés dans cette région qui utilisent les éléphants pour l’agriculture et le transport de marchandises depuis euh… longtemps. Ils ont un dialecte à eux, un peu comme les bretons chez nous ;). Pour nous ça ressemble au khmer, mais apparemment c’est vraiment différent.
Bon l’éléphant ça fait super mal au cul. C’est inconfortable au possible, ça t’éternue dessus avec sa trompe, ça rote, ça pète… Mais l’expérience est assez sympa. Il y a un groupe de trois éléphantes. La nôtre semble assez sage et tient un bon rythme, ce qui, à échelle d’éléphant signifie vraiment pas très vite. Les deux autres ont l’air un peu plus toniques. Elles s’arrêtent tous les dix pas pour choper une « trompée » d’herbes à mâchouiller, et leurs cornacs leur mettent des violents coups de bâton sur la tête qu’elles n’ont pas l’air de sentir le moins du monde. Sur les deux autres éléphantes il y a un couple de hollandais, et un français. On sympathise avec tous histoire de pouvoir échanger les photos 😉
Après deux heures de jungle un peu secos, et bien difficiles pour nos pauvres coccis, on arrive sur une petite chute d’eau. On en profite pour aller se baigner pendant que les cornacs fument de drôle de trucs roulés dans des feuilles du Cambodge… On se fait un picnic à base de riz, omelette et bœuf pas mauvais du tout. On discute avec le français qui s’appelle Ghislain. C’est un mec sympa qui vient de faire 3 mois dans une ONG au Vietnam. Du coup on récupère quelques bons plans sur ce pays qu’on fera dans quelques temps.
Les cornacs amènent ensuite les éléphants dans l’eau pour les laver, ce qui à l’air de leur plaire. Ils réinstallent les sièges sur leurs dos, et c’est reparti pour 2 heures de tape-cul.
De retour en ville on va se boire une bière avec Ghislain, et on décide de louer des « motos » (enfin, c’est plutôt des mobs avec des vitesses) le lendemain pour aller visiter un peu la région.
Le lendemain donc, je fais mes premiers essais de deux-roues, et je dois dire que je m’en tire pas trop mal. Céline monte derrière sur la mob de Ghislain pour que je m’habitue à l’engin, et nous voilà partis sur de la piste cahoteuse pour aller à Bu Sra, les plus belles chutes d’eau du Cambodge. Au bout d’une demie-heure Ghislain perd le contrôle de la mob, et boum, c’est le drame. Ils tombent tout deux au ralenti. Céline est un peu écorchée, mais c’est superficiel. Lui n’a pas grand chose non plus. Et les mobs, de toute façon, ici, elles en voient d’autres. Plus de peur que de mal. Après ça, Céline monte derrière moi, et hop comme de vrais bikers on file sur la piste laissant une trainée de poussière ardente flotter dans l’air. On ne craint rien ni personne…
Les chutes d’eau sont effectivement pas mal. Comme partout en Asie, le lieu est recouvert de sac plastique et de détritus de polystyrène et d’emballages. Ça bouffe un peu l’ambiance relax du coin. On va quand même piquer une petite tête dans l’eau pas très claire mais rafraîchissante. On passe un peu de temps à discuter, boire une bière et profiter du calme ambiant. De retour sur nos bécanes, on va se boire un café dans une plantation locale. Le café est super bon, et les proprios très accueillants. Ensuite, coucher de soleil sur une colline surplombant la forêt, puis retour au bercail. 90 bornes de piste pour une première expérience moto, pas trop mal.

Le lendemain on prend un minibus pour rejoindre Kratie, sur la route du Laos. On est encore serrés comme des sardines et ça énerve un peu Céline qui est mal réveillée et qui a mal partout. Selon les critères locaux, 2 sièges pour 3 c’est encore très luxe, mais comme on paye des prix gonflés spécial touristes, on s’attend naïvement à quelques privilèges ! On préfère quand même ça à la fois où ils ont fait asseoir une vieille dame par terre dans le bus pour qu’on ait nos places… hum.

Kratie est assez sympa, un peu le même genre d’ambiance relax qu’à Kompong Cham, et c’est aussi au bord du Mékong. Hier on est allés faire du vélo sur une île au milieu du fleuve, super sympa ! Un rythme très doux, plein de verdure et des gens trop gentils 🙂
On loupe le programme du soir, les dauphins d’eau douce endémiques au Mékong, en s’y prenant un peu tard, mais c’est pas grave on peut les voir au Laos. Du coup on va se boire quelques bières en admirant le coucher de soleil sur le Mékong. On quitte Ghislain le lendemain matin et on prend le bus vers Stung Treng.
On s’entasse à 25 dans un minibus, dont 2 sur le toit, plus pas mal de chargement sur le toit et dans le « coffre » ouvert pour en mettre plus. Le dossier de notre banquette est incliné, mais à l’inverse, pour pouvoir en caser davantage. On part enfin, et quelques minutes plus tard on s’arrête pour prendre à bord… 3 filles de plus. 28, donc ! Ils ont du mal à caser la dernière fille, ils essayent même sur les genoux du chauffeur mais ça ne marche pas bien apparemment… Qu’à cela ne tienne, quand y’a plus de place y’en a encore, elle monte à l’arrière avec ses copines. Elles sont à 5 sur 2 sièges 🙂 On repart, et en route on perd de temps en temps des bouts de chargement, des gros sacs de riz qui tombent sur la route… Heureusement qu’il n’y avait pas de mobylette trop près derrière nous ! On dépose quelques personnes, puis on en reprend… A un moment on s’arrête pour faire monter deux dames et un gosse, mais l’une d’elles est vraiment trop grosse et finalement elle ne monte pas. Bref, heureusement que le trajet était court ! Petite précision : le van compte normalement 15 places assises, on était donc à peu près au double de la capacité… On discute dans le bus avec des étudiantes qui parlent deux trois mots d’anglais et qui n’arrêtent pas de nous poser des questions, à mi-chemin entre timides et mortes de rire : « You are married how many years? You have children? How many in your family? My country your favorite? »…

Prochain post au prochain pays !

Les photos de Kompong Cham et des gamins drogués (cf. post précédent) sont ici.
Les photos du Modul Kiri sont , celles de Kratie ici.

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Cape York, ou le retour à la poussière

Depuis pas mal de temps on avait envie d’aller sur la péninsule du Cape York à l’extrème Nord de l’Australie. Cette épopée 4×4, Bob l’a testée pour vous !

Tout a commencé dans un camping, quand un couple d’aussies sont venus nous taper la causette. Rengaine habituelle depuis quelques temps maintenant où on décrit notre itinéraire « on a acheté le van à Sydney puis on est partis vers le sud direction Melbourne, qques semaines en Tasmanie, puis Adélaide, Alice Springs, Kalgourlie via la Great Central Road, remontée de la côte ouest jusque Broome, puis Darwin et Cairns via la Savannah Way » (ça récapitule pour ceux qui débarquent^^). Bref, ils sont plutôt impressionnés des pistes empruntées par Bob, et commencent à nous brancher sur le Cape York. Ils y ont passé plus de deux mois et nous conseillent vivement d’y aller : à cette époque il n’y a plus d’eau dans les criques (ce qu’ils disent…), et vu les pistes que vous avez pris, no worries ! Ils nous filent même un bouquin sur la région.

Aprés avoir embarqué Xavier à bord, le frère de Céline, et tout son fourbi (matos de kite-surf qui prend pas mal de place dans le van :)), fait un tour chez notre mécano favori, on commence notre 2 wheels drive adventure !

On passe de nouveau de la rainforest au bush sur une route de terre rouge. La piste est plutôt bonne comme on nous l’avait indiqué. Les 3 ou 400 premiers km sont un peu monotones. On se trouve quand quelques spot de camping sympa, ou Xavier peut tester son aile de kite dans le bush australien.
Le 3ème jour ça commence à devenir marrant. On fait un petit détour pour aller voir les Twin falls, à ne pas louper nous à t-on dit, et là, surprise : toutes les rivères ne sont pas à sec. On va tâter la profondeur à pied avant de mouiller Bob. Mais notre techinque ne doit pas étre vraiment au point : les 50 cm de flotte qui nous arrivaient à peine aux genoux se tranforment rapidement en presque un mètre quand Bob fait trempette ! Disons 70-80 cm… mais c’est déjà le grand bain à ce niveau là. Ca passe, mais ca fait des drôles de bruits. mmh. Mauvais signe. On a de l’eau qui monte sur le plancher ! On s’arrête un peu de l’autre côté, pour « la faire sécher, la salope » (référence, référence…). Plein d’eau dans la cavité du filtre à air aussi… Le moteur a des ratés et tourne un peu sur 3 pattes, mais il nous amène jusqu’au campement. On va se tremper aux falls pour se remettre de toutes ces émotions ! Super joli coin, au moins on est pas venus pour rien et après toute cette poussière c’est bien cool de plonger dans l’eau claire. L’après-midi, atelier mécanique : on nettoie les bougies de Bob, l’allumage, on check l’huile et quelques autres trucs… Ah oui aussi, on a de l’eau dans les phares ! Bon ça c’est pas très grave, mais ça nous fait bien rigoler. Atelier bricolage aussi, le meuble tribord a encore laché, après un bon choc dans un trou de la piste. Le moteur tourne à nouveau nickel.
Le lendemain matin… clic, clic… Impossible de démarrer. Fuck ! On check les batteries, l’arrivée jusqu’au démarreur… Le terminal est un peu dégueu, Xavier le nettoie et le replace, on a presque confiance… Clic, clic. 🙁
On fini par se sentir un peu démunis, voire même un peu cons, pas à milles milles de toute terre habitée non plus, mais presque… On va chercher un oeil nouveau sur la question, en la personne de notre voisin de campement, un des seuls qui reste dailleurs. Il a l’air de penser que notre diagnostic (démarreur encrassé ou foutu) est bien crédible, et nous conseille de démarrer en poussant. C’est parti pour une superbe manoeuvre en marche arrière, Bob démarre et je tourne la clé pour démarrer le démarreur grâce au moteur. Crrrrr crrrrr. Vrooooom vrooom. On coupe le moteur, et réessaye… Yes ! Ca remarche 🙂
Bob a encore un peu du mal, on lui changera ses bougies dès qu’on peut. Par contre, bon, on doit repasser la rivière… On installe notre planche de bodyboard à l’avant pour faire une vague et éviter au moteur de prendre trop d’eau. Le niveau a baissé un peu, de 15 bons cm, et notre trajectoire est meilleure, bref ça passe nickel. Ya même un couple en 4×4 de l’autre côté qui admire Bob et fait demi-tour (on les surnomera les « ptites-bites »). Ok, on faisait moins les malins une heure plus tôt !
Ce petit interlude au campement des Twin Falls nous aura aussi permis de faire la rencontre d’un petit chiot dingo trop mignon. Environ 4 mois, tout seul, tout maigre, et qui a pas l’air de super bien se porter : de temps en temps, ses pattes lâchent et il tombe. C’est pas bien de nourrir la wildlife, mais on craque et on lui donne du pain. Du coup il revient nous voir souvent, et à la fin il vient manger jusque dans la main de Céline (« s’il te plaît, apprivoise-moi ! »). On l’aurait bien gardé mais on est déjà au complet.

On repart en direction du Tip, le point le plus haut de l’australie. Encore un bac, pour traverser la Jardine River, 90 $ les 20 m, ils s’emmerdent pas. Soirée pêche à Bamaga pour Xavier et moi, Céline va garer Bob au camping et bouquiner. On revient bredouille…
Le lendemain, on fait les quelques dizaine de bornes qui nous séparent du Tip. Encore des passage de creeks, Bob commence a en avoir vraiment marre.
Balade jusqu’au cap, jusqu’au panneau « vous êtes tout en haut!! ». C’est super joli, vue magnifique sur le cap, la plage et l’eau turquoise… On profite en savourant des rillettes et du champagne français. La classe ! On se sent vraiment au bout du monde, et on se dit que ça vallait bien le coup de se taper encore 2000 bornes de piste !

Au retour, on passe par Iron Range National Park, mention spéciale pour la superbe Chili Beach. Il paraît qu’on peut voir des cuscus, encore un marsupial bizarre, mais ça doit être un bête nocturne et Bob a déjà filé, plus rien ne l’arrête. En fait on en aurait bien profité un peu plus en campant là, mais on a encore passé 6 ou 7 petites creeks pour y aller et on préfère retourner rapidemment à la civilisation pour emmener Bob chez son mécano préféré avant le week-end. En attendant, on lui change ses bougies, ça tombe plutôt bien c’est bientôt son anniversaire (26 ans, allez, souffle Bob !).
Dans une station essence sur la route principale, il y a un autre van et on fait remarquer à la pompiste qu’on est pas les seuls. « Ah oui, nan, mais celui là il est cassé ». On est fier de toi, Bob 🙂

On décide de repasser par la Daintree via la fameuse piste 4×4 only, décidemment… Super pentue. Mais c’est très joli ! Petite surprise encore avant d’y arriver : il y a un grand passage bétonné pour traverser la Bloomfield River, recouvert de quelques flaques d’eau quand on y arrive. Mais avant de traverser on va voir des chutes d’eau et quand on revient… Damned ! L’eau a vachement monté ! P***** de marée ! En se renseignant un peu on apprend que c’est justement une marée exceptionnelle, « king tide »… super. Quelques aborigènes viennent regarder la nuit tomber sur la rivière en partageant nos pistaches, et nous racontent qu’il y a quelques jours ils ont vu un croco de plus de 6 m juste là. Finalement, l’eau est vraiment haute, même les 4×4 du coin ne passent plus, et on dort là. Le lendemain matin, réveil tôt pour pas louper la marée basse, quand Céline va checker vers 6 h du matin c’est ok, on remballe avant que ça remonte et on passe vite de l’autre côté.

Arrivés à Cape Tribulation, un mec qui nous a vus sur la piste du Cape York nous lance un « You’ve made it!! Good on you ! ». Hé hé 🙂
Comme dirait un autre mec sur la route : « c’est un peu comme si vous faisiez un énorme fuck aux mecs qui louent des 4×4 à 2000 $ la semaine !! »

Epilogue : grand nettoyage de printemps, comme d’habitude, et encore des vis supplémentaires pour tout faire tenir ! Et toujours pas de pneu crevé !

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Savannah Way

Salut les minets !

On décide d’aller voir la Lost City vers Cape Crawford au milieu de nulle part, mais en fait ya pas de route, on peu seulement y aller en hélico. Un mec du Daly Waters Pub, un des plus vieux pub d’Australie, nous avait pourtant dit qu’il y avait une piste… Par contre il y a une autre Lost City au Caranbirini Conservation Park, mais ça fait un bon détour. On y va quand même, c’est pas mal, des formations rocheuses un peu purnululuesques (cf Bungle Bungle pour ceux qui suivent)… Un détour en amenant un autre, on se dit qu’on va peut-être se tenter la Savannah Way, une piste que notre guide des routes du Northern Territory nous décrit comme « a challenging and remote and only accessible in a four-wheel drive vehicule 245 km drive » jusqu’à la frontière du Queensland. Sachat que ce même guide nous paraît bien objectif sur d’autres pistes qu’on connaît, ca fait un peu peur. Mais à force d’entendre parler des exploits de Kakate, Bob à un peu envie de faire son malin lui aussi. On essaye de se renseigner un peu et justement on rencontre un jeune couple qui vient de la faire, en 4×4. Leurs infos sont un peu vagues, ils disent qu’ils y a des traversées de rivières et que c’est un peu « rough » mais que ça devrait le faire. Le problème est que la rivière la plus profonde est aussi la dernière dans notre sens, et que c’est un peu chaud d’aller jusque là-bas si c’est pour faire demi-tour.
Bref, on décide d’y aller. Au début la piste est pas trop mauvaise. Première rivière, ça va. Deuxième, troisième… ok. Un peu impressionant en Bob mais c’est pas très profond et le lit des rivières est pas trop cahoteux. La piste devient vraiment pleine de cailloux, et on commence à pas mal s’inquiéter pour les coussinets de Bob. Arrive la dernière creek… Là c’est assez chaud, ça nous paraît relativement profond au milieu, peut-être 50 cm, espérons que ça soit pas plus… On est pas très haut et le bas des batteries est à environ 25 cm du sol… La traversée fait environ 20 m de large. Pas trop envie d’aller se tremper pour voir bien la profondeur, ya des panneaux attention crocos. Clément se lance, l’eau monte, monte… et ça passe ! Brave Bobinou 🙂
La piste ensuite est vraiment déguelasse, de la tôle ondulée énorme, et des passages rocheux avec pleins de caillous. Grâce à nos nombreuses incantations au dieu des pneux, on ne crève pas, mais c’était pas gagné d’avance. A un moment où on patine un peu dans du sable, Clément me dit « hey regarde le nuage de poussière qu’on a fait !! Nan, pas derrière, DANS le van ! » Effectivement la poussière vole partout, va encore falloir faire un carwash interne complet. Ya pleins d’animaux partout, kangourous, oiseaux, buffles et même un dingo. On finit par atteindre la frontière du Queensland, puis la bien nommée « Hellsgate Roadhouse » à l’ambiance glauque. On continue un peu plus loin pour aller camper dans le bush. Petit coin bien sympa vers un trou d’eau, les can toads chantent, on s’allume un feu et on se prépare une tartiflette australienne sous les étoiles. Un petit kangourou intrigué par le feu et la lampe de poche s’approche à moins d’un mètre de nous puis s’en va boingboinguer plus loin. On se sort la bouteille de rhum achetée à la demande de Frankie, que finalement on le lui avait pas donnée. L’alcool est formellement interdit dans les communautés aborigènes, on a déjà pas le droit d’en avoir dans son véhicule alors en offrir… Bref, faut bien se dévouer du coup. La musique, les étoiles, le rhum… On finit par se dire que quand même, vous nous manquez les copains !!

Le lendemain, on trouve plein de ptits bouts de papier d’alu par terre : « Céline, t’avait rangé les patates restantes…? heu non… ». Ca alors ! Elles ont disparues ! Dingo, wallaby, homme des bois ? le mystère reste entier, ce qui est sûr c’est qu’il était discret et qu’il aimait pas le papier d’alu.
On reprend la piste, elle est meilleure mais bien sableuse par endroits. Le paysage devient super sécos, on se croierait dans la savanne (d’où le nom de la piste?). On passe à Burketown faire de l’essence, retour à la civilisation, on se choppe de l’internet et surtout on se prend une douche super appréciée : et oui, ya pas que Bob qui est plein de poussière rouge, et même si on n’irait pas jusqu’à dire qu’on puait, disons que c’était pas mal ! Pour Bob, la douche ça sera plus tard, ya encore quelques centaines de bornes de pistes avant de retrouver du bitume en continu. Ce soir, c’est camping au bord d’une rivière, avec des petites chutes d’eau bien sympa et surtout plein d’animaux au coucher du soleil, bien chouette.

Ca a finalement été au tour du ménage. Petit camping sympa à Croydon, on avait essayé de limiter les dégâts de la poussière en mettant la vaisselle propre dans des sacs poubelle, mais c’est Bob tout entier qu’il aurait fallu mettre dans un sac poubelle…

les photos sont ici

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Australia on the road

On a fait une petite vidéo sur les routes australiennes, la seconde partie concerne les kimberleys et les prouesses de Kakate. Une vraie pub pour la boite de Loc dont nous ne citerons pas le nom 🙂

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Des crocos, des trous d’eau et des gros cailloux

Salut salut!
Ca fait un moment qu’on vous a pas donné de nouvelles, mais il faut dire à notre décharge que nous avons… travaillé !! Et oui, c’est moche mais c’est des choses qui arrivent…
Plus exactement, nous avons fait les nettoyeurs, pas avec des flingues mais avec des serpillères. Nous avons travaillé dans un hôtel pendant presque deux semaines à Broome, la ville « remote » du Western Australia nord. Enfin surtout moi car Clément s’est chopé un lumbago au bout d’une semaine à force de faire les lits. Bien plus cool en tout cas que le travail dans les champs, la clim aidant. On a donc pu se payer le camping plus ou moins obligatoire car dans la région les rangers sont impitoyables : on s’est chopé une amende de 100$ pour illegal camping à l’entrée de la ville, mais heureusement le ranger est passé à 4h30 du mat pour nous laisser son petit cadeau sur le parre-brise, et, la tête dans le cul comme on dit chez nous, s’est planté dans notre numéro de plaque.

Après cette période de dur labeur pendant laquelle Clément en a profité pour faire en parallèle du ménage du « vrai » travail, on a été récupérer mes parents à l’aéroport de Broome le 12 mai. Une journée de tourisme à Broome, et on récupère Kakate, notre grosse Nissan Patrol 4×4 de loc pour se lancer dans la Kimberleys adventure, deux semaines en terre sauvage entre Derby et Kununurra par la Gibb River road, une piste de terre de 670 km. Du coup on abandonne notre petit Bobinou chéri à Broome, chez le loueur.

On profite d’avoir plus de roues motrices pour faire une petite boucle au Cap Leveque, une très jolie péninsule au dessus de Broome, bordée de jolies plages surmontées de falaises rouges, pas mal du tout le contraste avec l’eau turquoise de l’océan. On est aussi passé à Willie Creek, une ferme perlière où on a eu la chance de voir de beaux petits salties, les « estuarine crocodiles », les plus dangereux ! L’aventure commence 🙂
Départ ensuite vers les Kimberleys, pays des baobabs et des crocs. Alors, dans l’ordre : Winjana National parc, balade sympa le long d’une gorge qui grouille de freshwater crocodiles, les gentils, qui se chauffent au soleil sur les bancs de sable. Pas très envie de se baigner quand même. Ensuite, Tunnel Creek, grotte plus ou moins étroite ou on circule à la lampe torche (ya même les yeux d’un pti croco qui brillent dans le noir 🙂 )

On retourne ensuite sur la Gibb River road et on emprunte plusieurs petits (ou pas si petits que ça) diverticules pour visiter des gorges, cascades et autres trous d’eau. On se baigne souvent dans de très jolies petites piscines naturelles croc-free, un peu comme à Karajini.
Globalement, les routes sont très bonnes, trop faciles pour Kakate qui s’attendait à un peu plus de sport. Heureusement pour elle on l’emmène sur une petite piste bien déglingos, pour aller à Adcock Gorge, et on enclenche enfin le mode 4×4. Elle s’amuse aussi un peu à Barnett’s Gorge.
On a bien aimé Manning’s et Bell’s Gorges, des jolies cascades dans de charmantes petites piscines. Pour revenir de Manning’s, Clément et moi prenons un « raccourci » par le lit de la rivière… Ca s’est vite transformé en escapade à la Indiana Jones, avec passages dans des forêts de pandanus super denses, traversées à la nage avec fringues à bout de bras pour les garder au sec, toiles d’araignée dans la figure et petits coups de flip en pensant aux « gentils » crocos.
On fait une entorse au programme en zappant Mornington Station, un sanctuaire wildlife, pour aller aux Mitchell’s Falls, tout tout en haut près de la côte. La Kulumburu road pour s’y rendre est nickel aussi, à part un franchissement de rivière assez craignos, la King Edwards river, environ 80 cm de profondeur d’eau sur 20 m, Kakate se fait plaisir et Bob n’aurait sûrement pas apprécié la baignade. Nos efforts sont récompensés après une belle balade : coup d’œil à couper le soufle sur une enfilade de 4 chutes d’eau dans un décors de ouf.

Sur la route de retour pour récupérer la Gibb River road, je prends le volant, et la piste est tellement bonne que je prends pas mal la confiance, aborde un virage un (gros) poil trop vite et effectue un joli tête à queue en dérapage peu contrôlé. Plus de peur que de mal, la piste est large et Kakate s’arrête juste à la limite du bush. Je refile le volant à Clément ! Papa et Maman se disent que c’était pas si bête que ça de prendre la full insurance pour la voiture… Surtout qu’un ranger (ou une?? il y a débat…) de la Drysdale Station, qui allumait des feux de brousse près du lieu de « l’incident », nous apprend qu’un 4×4 a fait des tonneaux quelques jours auparavant et que ça s’est fini à l’hôpital :s

Visite ensuite d’El Questro, grand parc naturel (privé), superbe. On a fait chauffer le mode 4×4 de Kakate, qui s’est bien marré pour le coup. Coup d’œil inoubliable au Branco’s lookout sur un méandre de rivière et des grands espaces vierges, probablement un des plus beaux points de vue d’Australie ! On se sent tout petit 🙂
Campground sympa mais un peu blindé, un rally vélo l’a un peu réquisitionné. On découvre que le genou de Maman s’est transformé en champignon (elle s’était cassé la margoulette 2 h auparavant dans la jolie balade d’El Questro gorge). Probablement un épanchement de synovie, on demande son avis à l’infirmière des cyclistes, qui conseille de voir un médecin. On part donc le lendemain matin vers Kununurra pour faire un petit tour aux urgences. Ils ne veulent pas drainer car ça s’est déjà un peu résorbé et ils ne sont pas sûrs que ça soit de la synovie ou un autre truc. On en profite pour faire un tour dans la ville, puis on repart vers Whyndam pour aller voir le Five Rivers Lookout, très médiatisé, on est un peu déçus. Je crois que le magnifique lookout d’El Questro nous a un peu blasé ! Autre attraction mémorable de cette petite bourgade du nord : Big Croc, un crocodile en béton de 20 m qui garde l’entrée de la ville ! Les australiens adorent les Big Machins, on a raté la photo de la Big crevette et de la Big langouste plus au sud, mais promis on commence la collec’ ! Surtout qu’au Queensland il y a l’air d’avoir quelques bons collectors 😉
On prend une piste de 80 km qui nous prend 2 bonnes heures à cause des vaches en élevage semi sauvage qui adorent squatter la route et n’ont apparemment pas l’habitude de voir passer des charrettes en métal. En plus il faut descendre souvent pour ouvrir les barrières qui séparent les différents ranchs…
On revient ensuite à El Questro dont la visite avait été un peu avortée pour les raisons genouales que nous connaissons. On visite les gorges qu’on avait pas eu le temps de faire, dont Explosion Gorge qui porte bien son nom vu l’état de la route. Une vraie piste 4×4 avec des très gros cailloux et tout ! On croise un autre 4×4 au milieu d’un passage de creek super long, c’est chaud mais ça passe. Ya des moments où on se croirait en train de remonter une rivière plus que sur une route !
Ensuite, visite d’Emma Gorge, pas mal du tout mais piscine naturelle glace-cul. Maman nous attend dans la voiture pour ne pas abîmer trop son genou. On file ensuite vers les Bungle Bungle ou Punululu National Park, jolies formations érodées rouges rayées de noir, comme des petits dômes ou des petites crottes disposées en tas. Jolies balades, Maman peut à nouveau marcher un peu. On entend à nouveau des dingos qui hurlent la nuit, c’est plus sympa que ces p***** de corbeaux ou kookaburras qui nous cassent les oreilles à 4 h du mat pratiquement toutes les nuits.
Puis retour via la highway à Broome, petit détour sur la Tanami road pour aller jeter un coup d’oeil à Wolfe Creek, un gros cratère de météorite de 835 m de diamètre. Le gros caillou de 50 000 tonnes est tombé là il y a 300 000 ans. Un gros trou quoi.
Retour à un semblant de civilisation, on rend Kakate à Broome et on retrouve notre cher Bob qui s’est bien ennuyé tout seul. On ramène Papa et Maman à l’aéroport tout à l’heure !

Merci beaucoup aux messages et mails des gens qui se sont inquiété de notre absence blogueste, promis on donnera des nouvelles plus souvent ! Ça fait plaisir en tout cas que vous suiviez tous nos aventures, on se sent un peu moins loin 🙂

Pour l’état des routes détaillé des Kimberleys et environs ainsi que notre itinéraire avec Kakate, se rendre ici. Pour les photos, courage : Broome, Cap Leveque, Kimberleys, El Questro & Bungle Bungle.

Ha oui, pour ceux qui n’ont pas eu leur dose, on a fait un nouveau jeu : le MadMonde !! Cliquetez vite !

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un gros bout d’un gros pays

C’est parti pour la Geat Central Road, plus de 1000 km de piste de terre rouge au milieu de l’outback. Faut vous dire que quand on avait voulu se renseigner sur la piste, un mec qui tenait une station essence sur la Stuart Hihgway s’était bien amusé à nos dépens : hahhahaaa you’re fucking crazy !!! you’ll fucking die !! ahhhaha fuck !! ‘got to take a lot of that fucking shit !! (coup d’oeil vers les cubis d’eau…) Un peu déstabilisés mais pas complètement découragés, on a quand même pris nos permis de traversée de zone aborigène, rempli le bidon d’essence, fait la pression des pneus, acheté de l’eau (en cubis^^), et c’est parti. On arrête le premier 4×4 qui vient en sens inverse sur la piste, une prof super cool qui trouve ça trop marvellous de faire ça à notre âge mais qui nous conseille quand même de take it easy parce que un mec qui a pris la piste est devenu paraplégique en se cognant la tête au plafond à cause d’un nid de poule (c’est pas de chance). Du coup on y va tout doux, mais en fait c’est une vrai autoroute, de poussière certes, mais une autoroute quand même. Bon, quelques passages sableux qui font faire un peu de sand-planning à Bob, et des graviers pas très sympas non plus de temps en temps. Une petite peur aussi quand un dingo un peu dingue déboule sur la piste à toute berzingue pour tester la tenue de route de Bob… qui a tenu. On a même eu l’occaz de faire une petite rencontre avec des abos du coin, qui nous ont arrêtés parce qu’ils avaient crevé. Ils nous ont demandé de l’eau, de la bouffe et notre cric. Faut savoir qu’il venait juste de crever et qu’ils étaient à moins de 50 km de leur bled… Donc pour le cric ok, mais quand notre bidon de 5L a pas suffi, on les a trouvé un peu gonflés. Ils mattaient bien dans Bob pour repérer dse trucs, genre la canette de bière vide pas cachée… oh !! Beer ! Ils nous demandent des clopes, et sortent un paquet juste après qu’on leur ai dit qu’on fumait pas. Bref, des taxeurs professionnels, un peu relous au début mais après ils ont été plus cools, et une femme a même montré à Clément comment survivre dans le bush : de petites baies un peu dégueu, les bush-taka (bouche-caca?) que les vieux mangeaient avant d’aller mourrir dans le désert… (bon, heu, on colporte peut-être de fausses légendes, leur anglais étant encore plus approximatif que le nôtre).

Après ce petit contre-temps, on essaye de rejoindre Warburton avant la nuit, mais le soleil se couche et il reste au moins 50 km. Pas trop moyen de rouler de nuit sur cette piste, on s’imagine camper au bord de la route et finalement on aperçoit les lumières du village, la carte est fausse, tant mieux. Camping avec tout se qu’il faut, ya même 2 réseaux wifi ouverts, que demander de mieux. Les 500 premières bornes de la piste sont bouclés ! Bob est plein de poussière, on est crevés, douches trop chaudes bien appréciées quand même et dodo. Le lendemain grosse journée de conduite à nouveau. On voit moins de trucs (on a vu des dromadaires sauvages la veille) et on commence à en avoir un peu marre de conduire. La couche de poussière s’épaissit à l’intérieur, ça s’infiltre partout, jusque dans les narines (d’où le fameux proverbe « crotte de nez marron, ménage à l’horizon »).

On arrive à Laverton en fin d’après-midi où on retrouve le bitume et la civilistaion, hurrah! On pousse même jusqu’à Leonara où la gentille dame aux dents pourries du camping nous file un emplacement avec électricité au prix du normal. On passe toute la journée du ledemain à tout laver, extérieur/intérieur/frigues/vaiselle et à peu près tout se qui se trouvaient dans les placards. Seuls le frigo et le placard à épicerie sont épargnés par la fameuse poussière rouge australienne.

Les photos de la great central road sont ici (ceux qui n’aiment pas les photos de route s’abstenir !)

On retouve aussi une sensation bizarre : avoir de l’air frais quand on ouvre la vitre. Le sèche-cheveux géant s’est éteint et ça fait du bien. On pique vers le sud via les villes aurifères de Kalgoolie et autres, reliées par des routes désertes mais bitumées, décorées de squelettes de kangourous tout les 100m, et où même les flics disent bonjour. On a même vu une carte postale vivante : un émeu qui marche au bord de la route, et 20m derrère un kangourou qui traverse tranquillement ! Ensuite on retrouve la mer à Esperance puis on suit la côte jusqu’à Albany. Plages de sables blanc désertes, littoral très sauvages mais il fait pas beau et ça nous gâche un peu notre retour à l’océan. Bon on va pas trop se plaindre non plus, je sens que ça pourrait être mal placé !
Depuis, on se réessaye à la pêche malgré le vent, et on a même pêché plein de trucs rigolos : Clément a pêché un poisson qui gonfle comme un ballon et moi un crâne de kangourou. On a aussi pêché des trucs comestibles mais pas très gros, et d’autres plus gros mais moins comestibles selon l’avis des autres pêcheurs (je suis sûre qu’ils étaient jaloux !). Pas très fructueux mais on s’est bien amusé.

Les autres photos sont ici.

Ha oui, aussi, l’itinéraire est à jour !

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Mad Bob

Nous avons quittés Alice Springs. Cette ville-oasis de l’outback profond nous laisse un souvenir un peu dérangeant. Il y a pleins d’aborigènes qui trainent dans la rue. Ils ne font rien pour la plupart, ils squattent à l’ombre des arbres toutes la journée. Le gouvernement australien ne fait apparemment pas grand chose pour changer leur condition de clochards. C’est un peu moche.
Au début nous pensions rester ici quelques temps en quête d’un job, mais la châleur, les mouches, et les abos shootés à l’essence nous font reprendre la route. Oui, oui, les abo sniffent du super ! D’ailleurs ici l’essence est différente, c’est un substitut qui procure des high moins… high.
Nous partons donc en direction du caillou le plus célèbre du monde : Uluru (ou Ayers Rock). Pour y aller on décide de prendre une piste plus ou moins pas faite pour les vans. Enfin ça allait, mais il y avait quelques passages difficiles, surtout un. Un passage sableux d’une cinquantaine de mètres, du coup on ralentit pas trop pour ne pas s’ensabler, et là, paf, une marche d’escalier nous fait presque décoller. Le problème c’était plutôt l’atterissage : le pot d’échappement détaché à l’arrière, et tout le bloc d’aménagement tribord, avec le frigo, la penderie, et le placard à conserves, arraché de la carroserie. Pour le pot, on le rattache avec des bouts de jean’s, le reste on s’en aperçoit plus tard. Après une bonne journée de réparations (on a été voir un mécano du bout du monde… qui fait des réparations du bout du monde) et pas mal de vis, Bob reprend une allure présentable.
On va piquer une tête dans la piscine du coin ! On est en plein milieu du désert, il y a des restrictions d’eau de fou, mais dans tous les campings c’est piscine et arrosage automatique à gogo. C’est ouf, on a même pris un bain dans une vraie baignoire !
Un couple de sud-africains nous invitent à partager leur pitance le soir même. Ca tombe bien on est crevés, trop la flemme de faire à manger, et il nous reste du vin. La femme s’appelle Priscilla et elle adore le désert ! On voit un dingo qui vadrouille sur le campground pendant le repas. Pendant qu’on y est, on a aussi vu des chevaux et des ânes sauvages, et aussi des espèces de sauterelles-courgettes ! Ici les sauterelles sont à l’echelle du pays, genre 15 cm pour les grosses, 10 pour les petites.
Le lendemain, grande balade à Kings Canyon : ma-gni-fique ! Hop hop hop, le bus repart, ce soir c’est coucher de soleil à Uluru ! 300 km de route, bitumée, et on arrive en vue du fameux monolithe (qui en fait est même pas le plus gros du monde).
On se trouve une place pour admirer le changement de couleur du rocher de l’ocre vers le bordeau en passant par le rouge flamboyant : re-ma-gni-fique !
Le lendemain (enfin aujourd’hui), on y retourne pour faire une balade tout autour du cailou. Balade vite avortée : beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de mouches, et même plus encore. Si vous en doutez, comptez-les sur la photo… si si, allez y, comptez !
Demain matin, c’est au tour des Olgas d’étancher notre soif d’aventure 🙂 Puis après ça c’est « great central road », 1200 km de piste en plein territoire aborigène vers le sud-ouest. T’inquiète l’gui, on a pris de l’eau pour au moins un mois :p

Les photos du désert sont .

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