A plein tubes chez les happy hippies

On passe deux jours sur Vientiane. Quelques emplettes européanisées nous font bien apprécier cette ville : croissants et pains au chocolat, rillettes maison, éclairs et millefeuilles, baguette française… et tout ça comme à la maison ! On ne va pas jusqu’au luxe de se payer le magret de canard aux cerises ou l’escalope au cidre de Normandie, mais tout est possible ici. Y’a même de la terrine de campagne au Mini-mart… si, si, juste à côté des DVD pirates à 1 euro !
On ne fera qu’une visite rapide de la ville en se concentrant plus sur son aspect gastronomique que culurel… Tous les temples sont payants et parfois assez excentrés, nécessitant donc un tuk-tuk au tarif excentrique.
On quitte notre guétouze, la plus pourrie qu’on ait eu depuis notre arrivée en Asie : un matelas à-même le sol, pas de lavabo, pas de lunette de chiottes, une odeur d’égout très prononcée, pas de fenêtre… et pour couronner le tout, c’est cher.
On prend un bus pour Vang Vieng, la baie d’Halong terrestre. Quand on lit le Lonely Planet sur cette bourgade, on s’attend à un ramassis de néo-hippies affalés dans des hamacs devant des redifs de Friends, digérant mollement des milkshakes aromatisés à l’herbe, à l’opium, aux champignons magiques ou encore aux amphét’. Manifestement, ceux qu’on a vu n’étaient pas sous amphét’ ! Enfin, a priori, cette ville allait juste nous servir d’étape sur la longue route nous menant à Luang Prabang et le nord du Laos. Et bien que neni ! C’est vrai que ce genre de « happy » bar est assez répandu, mais Vang Vieng, c’est surtout une vue magnifique sur de superbes falaises calcaires surplombant la ville paisible. Beaucoup d’enseignes proposent des éco-tours de vélo, kayak, rafting, escalade ou… tubing. C’est quoi ? Le tubing, l’activité pratiquée par 90% des gens passant par Vang Vieng, ça consiste à descendre la rivière sur 4km vautré dans une grosse bouée. Étonnamment, c’est cette activité qui fait le plus d’accidents et compte au moins un mort par an. Eh oui, les « tuber teubés » sont tellement bourrés d’happy substances et d’alcool qu’ils tombent de leur bouée et coulent comme des cons.
Très peu tentés par cette activité rocambolesque et périlleuse, nous irons tout de même apprécier un après-midi d’escalade dans un des magnifiques spots de la région : une sorte de canyon entre 2 falaises au bord de la rivière. Des voies assez faciles au début, avec des bonnes prises de partout, mais au bout d’un moment ça se corse pas mal !
On restera 3 jours sur Vang Vieng. D’une part parce que la région est superbe, et puis aussi parce que, pour contraster avec Vientiane, notre guétouze est peut-être la plus classe qu’on est eu depuis le début de nos tribulations asiatiques. Et en plus elle est pas trop chère, enfin le même prix qu’à Vientiane pour une qualité incomparable ! On a même la vue sur les montagnes depuis la chambre. On passe aussi pas mal de temps à siroter des shakes (normaux, aux fruits nature) en choisissant les bars qui donnent sur les couchers de soleil au delà des falaises plutôt que sur Friends 🙂 En plus on mange super bien pour que dalle, ils font partout des sandwiches méga bons et des crêpes banane-chocolat-lait concentré… un délice, et tout un art dans la préparation : l’étalage de la pâte se fait en la frappant sur le plan de travail, en un aller retour précis et rapide des mains. Notre faiseuse de crêpes préférée à une technique impressionnante de virtuosité et de petits gestes maniaques. Son stand est ultra propre, chaque ustensile est remis à sa place au millimètre près, aucun geste n’est inutile et le résultat est parfait.
On s’est fait une petite boucle en moto sur la deuxième journée. Un arrêt baignade au « Blue Lagoon » et visite d’une grotte nommée « Tham Phu Kham » assez sympa. Le reste du trajet offre de superbes coups d’œil sur les falaises alentours et d’autres grottes sur lesquelles on fera l’impasse. On croise des water buffalos qui se baignent dans leur déjections. Allez Céline, fini les photos ça pue d’trop!
A plusieurs reprises on devra passer dans la rivière. Il y a des ponts, mais c’est payant pour les touristes, et du coup on préfère se mouiller les pieds et pousser la mob dans la flotte plus par boycott du principe un peu chié que par radinerie, pendant que les locaux passent gratos sur le pont.
En ville on re-croisera Caro et Luc, un couple franco-suisse monstre cool qu’on a rencontré à Kratie au Cambodge et recroisés par hasard aux 4000 îles. Avec toutes ses rencontres improvisées, on fini par se donner rendez-vous à Luang Prabang. On réfléchissait à partager une location de voiture pour changer un peu des bus, mais ça s’avérera un peu compliqué et surtout trop cher pour notre pauvre petit budget qui rétrécit…
Bus pour Luang Prabang donc, enfin minibus plutôt car la route est très tournicotante et je préfère éviter le gros bus qui manque de se renverser dans chaque virage. Les mecs conduisent comme des brutes, accélèrent bien avant les virages, commencent à freiner en plein milieu et réaccélèrent à fond avant le suivant. Les amortisseurs pourris n’arrangent rien. Mais pour une fois le minibus mérite son titre de VIP et nous mène à bon port sans anecdote rigolote.

Quelque photos de Vientiane et Vang Vieng.

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De retour au New South Wales

Salut,
Ça y est on est enfin seuls ! Fini la tente à monter tous les soirs, et le matelas à gonfler. On peut de nouveau dormir au bord des routes ! On a eu un peu de mal à se séparer de Xavier mais on a fini par y arriver 😉
Maintenant il va falloir se débarrasser de Bob.
Pour ceux qui en étaient resté à « on ramène Bob en France », bha euh… changement de programme à cause des chinois…
Donc là le plan, c’est : on redescend vers Sydney, revente de Bob, préparation des visas et avion vers la Thaïlande. Puis après ce sera surement Myanmar (Birmanie), Cambodge, Laos, Vietnam et Chine (à pied). Ensuite Transsibérien depuis Beijing jusqu’à Moscou, en passant par la Mongolie et la plaine Sibérienne. Un voyages avec beaucoup de step(pes).
Voilà pour le futur…
De Townsville à Brisbane, on commençait à bien connaître la route, du coup on a un peu speedé. On devait passer récupérer du courrier chez des gens super accueillants rencontrés dans le Nord, après la Savannah Way. Du coup on s’est enfoncé dans la campagne du nord du New South Wales, l’état de Sydney, qui est assez sympa. Ici c’est bobos-land, néo-hippies et compagnie. On est passé par Nimbin, LE village hippie d’Australie, bon bah par contre là c’était bien nul, un tout petit village touristique à mort, avec des fresques genre trip hallucinogène partout, des boutiques de T-shirt imprimé cannabis, bref comment faire des thunes en étant « cool ». Paraît qu’il y a eu une descente de flics il y a pas longtemps, ca a peut-être pas aidé pour l’ambiance.
Donc en ce moment nous sommes chez des hippies, dans un bled qui s’appelle Mullumbimby. Nos hôtes ne sont pas là, ce sont des proches qui gardent la maison. Nous on a le droit à la cabine de jardin : chambre / cuisine / terrasse / douche-toilettes… Du grand luxe !
Entre-temps Bob à encore fait son intéressant : fuite dans les cylindres du système d’embrayage. Apparemment, la poussière du Cape York s’y était installée bien confortablement… On a fait réparer ça par le mécano du coin, Pshiiit-man. A chaque fois qu’un client arrivait dans son atelier et expliquait son problème, il se dirigeait vers la voiture et mettait un coup de pshiiit – bon, pas toujours le même – quelque part dans le moteur « c’est bon ca devrait aller maintenant ». Il nous en a mis un peu aussi, du pshiit.
Céline a profité de notre statut de campeurs-luxe, pour redonner un coup de peinture sur le sol et les placards de Bob.
Il a la classe quand même Bob. Ça va faire un peu bizarre de le revendre…

Voilà pour les news !
Le dernier album photo a été mis à jour avec des zoizos.
Et il y en a un nouveau ici.
Si vous voulez acheter Bob, c’est ici.

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Retour au sud (pour changer !)

Hello !

Après le Cape York on repasse faire un coucou à Jimmy et sa team de simili hippy à Kuranda. Il nous aide à fabriquer deux didgeridoos en pvc, pas très tradition mais bien plus léger pour emporter avec nous en Asie. On déforme un bout de chaque tube dans le feu avec un goulot de bouteille pour former une cloche d’amplification, il nous les accorde, un Ré et un Si, un peu de cire d’abeille pour l’embouchure et c’est fini. Pas tout à fait le même son bien sûr, mais c’est quand même pas mal. Va falloir qu’on continue à s’entraîner, mais on maîtrise déjà bien la technique de respiration circulaire.

Un petit tour encore chez le mécano pour Bob, on voulait faire nettoyer son démarreur mais le mec à l’air de dire que si ça marche, hein, pas casse la tête. Je crois surtout qu’il avait pas trop envie de démonter et nettoyer un démarreuur ce jour là. Ils font 2-3 réglages dessus quand même, mais on est un peu déçus de pas avoir passé plus de temps à Chili Beach pour aller voir un mécano avant le week-end alors qu’en fait ils font pas grand chose. Tant pis, on aura une petite Chili Beach rentrée…

On va retrouver la mer vers la jolie plage de Mission Beach pour que Xavier puisse utiliser un peu son matos de kitesurf, mais là, comme par hasard, c’est grosse pétole, pas un poil de vent, mer d’huile et tout. On voit quand même un deuxième casoar, on est pas revenus pour rien ! Comme d’habitude, on se tape les petites balades où on est censés en voir en faisant le moins de bruit possible, en tendant l’oreille… et c’est quand on retourne sur la route qu’on en voit. En repartant de Mission Beach, petit démarrage aux pinces crocos pour Bob, pas bien compris pourquoi la batterie moteur est à plat mais le résultat est là…
Probablement un pb de circuit avec la petite de merde qui s’allume quand on ouvre les portières.

On redescend encore un peu la côte pour tenter de retrouver le vent à Cardwell, c’est un peu mieux mais ya un gros panneau attention crocos et plein de vase partout, pas super tentant. Finalement, on se pose quelques jours encore plus bas, à Balgal Beach et Tomula Beach, et là c’est pas mal du tout, le vent s’est levé et c’est déjà plus marrant. Bon, ya encore des panneaux-crocos mais des gens se baignent à l’embouchure de la rivière, et comme c’est plutôt des morceaux de choix on se dit qu’on sera pas les premiers attaqués !!
J’essaie un peu de manier la plus petite des ailes que Xavier a ammené, Clément moins car il a encore mal au dos. Le problème c’est qu’il y a pas mal de morceaux de coraux coupants sur la plage et qu’on s’abîme un peu les pieds (voir le cul…). Le dernier jour je tente quelques water-starts (sortir de l’eau avec la planche aux pieds en se faisant tirer par l’aile), mais le dernier se finit par un bon coup de pression à l’eau de mer dans les tympans et j’arrête un peu. Quel sport dangereux !
On passe par Townsville pour faire un peu de shopping et prendre un billet d’avion Townsville-Cairns pour Xavier qui repart dans quelques jours (3 jours après son anniversaire, 3 jours avant celui de Clément… savant calcul !). Comme on veut pas se trimballer l’ordi en Asie on va le lui confier, et du coup on se dépêche de finir notre projet web pour mettre en ligne une première version avant de quitter notre cher petit mac (snif!). On touche au but, il y aura des évolutions à faire par la suite mais on est un peu à court de temps et d’électricité…

Quelques images à voir ici

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Jimmy les bons tuyaux

Hello les gars

Bon, ya pas mal de boulot à rattraper…
Malgré notre promesse à Bob de ne plus l’emmener dans des contrées sauvages et dénuées de bitume, et donc aussi d’internet, c’est reparti pour l’aventure, d’où le manque de news fraîches. Mais ça, ça sera pour le post suivant, je comble déjà le retard…
On était où? Ah oui, Mission Beach et les cacasoars. Bah après on est remontés sur Cairns, via le « circuit des cascades », des pipis d’eau un peu trop médiatisés, mais jolie route. Sur Cairns on retrouve Roxanne et Yoan, nos potes de van qu’on avait quittés vers Broome. Ca fait du bien de boire un bière avec des gens sympas, ça faisait longtemps qu’on avait plus rencontré que des backpackers un peu limités (« oué, de toute façon, en Australie, le mieux, c’est la côte est… » – « ah, bon, vous avez vu quoi d’autre? » – « heu juste la côte est pour l’instant.. » – « ok… »). Il y a des potes à eux, Caroline et Medhi, cools aussi. Rox et Yo vendent leur van. On reste une journée de plus avec tout ce petit monde, à glandouiller dans la piscine et discuter Tibet et transibérien…

On reprend la route pour aller au Cape Tribulation et au parc national de Daintree, là où la fôret humide rejoint l’océan (et apparemment, à l’échelle mondiale, c’est plutôt rare). On passe un petit bac, ici ils aiment bien les bacs on dirait, ca fait comme un pont mais on peut faire payer les touristes… Du coup on prend aller simple. L’autre point d’accès est une piste (la Bloomfield track, on reparlera dans un prochain post…), au nord, en direction de Cooktown, « 4×4 only ». La guichetière regarde Bob d’un air dubitatif : « aller simple, vous êtes sûrs ?? Avec ce véhicule là… » On essaye de se renseigner sur la piste mais elle nous dit juste que c’est pentu et que des fois y’a de l’eau… Pas très précis.
Très jolies plages, jolies balades dans la mangrove et dans la fôret humide. Le temps est pas super top, mais c’est quand même pas mal. Malgré les nombreux panneaux attention casoars, on en revoit pas. Par contre ils ont pas mégotés sur les casse-vistesse, y en a un tout les 100 m.
On repasse finalement par le bac, faute d’infos sur la piste (on se borne à répondre à nos questions par « la piste est bonne, si vous avez un 4×4 »), et aussi parce que Bob recommence ses pétouilles et qu’on aimerait bien refaire régler l’allumage.
On a quelques jours de rab avant de déposer Patricia à l’aéroport, mais plus grand chose à voir entre ici et Cairns. Un petit tour au marché de Kuranda? Oué, pourquoi pas… Et là, tout s’enchaîne! On passe dans une boutique de didgeridoos, où on rencontre Jimmy, un français qui vit là depuis 17 ans. D’après sa propre description, c’est LE dieu du didge en Australie, les siens sont les meilleurs, il travaille hônnetement avec les communautés aborigènes, 25 000 ans de traditions, et vend ses instruments partout dans le monde. Difficile de l’arrêter quand il est lancé, mais il a l’air bien sympa. Il nous propose de venir le soir même faire un tour de bateau sur la rivière, avec des potes à lui, des bières, des pétards et des guitares. On dit ok.
Effectivement c’est la fête sur le promène-couillons, la lumière sur la rivière est jolie, le blues et la voix grave de Jimmy assurent l’ambiance. On voit même un petit croco sur la rive.
On va manger avec lui dans un resto vietnamien super bon, puis de fil en aiguille il nous amène à une soirée, avec plein de hippies et compagnie. La fille chez qui on est nous propose de camper là, Patricia pourra même s’offrir le luxe de dormir sur le canapé. Bye bye la tente, du coup quand Gail, notre hôte, nous propose de rester là quelques jours, elle est bien tentée, et nous aussi. Gail est super sympa, super généreuse, bon elle parle beaucoup elle aussi et c’est dur de tout suivre, surtout pour Patricia, avec qui visiblement le feeling passe pourtant très bien ! On passe donc quelques jours avec elle, et on lui prépare des bons petits plats pour la remercier. Ca tombe bien, manger est une de ses grandes passions, avec les voyages et les jardins. Mais il faut bien repartir, Patricia doit prendre son avion… On espère que cette petite tranche de vie à l’australienne lui aura bien plu !

Retour à Kuranda, on est invités à une fête chez Jimmy. Il a préparé un feu de bois énorme, et notre mission est de rajouter du petit bois autour, plus de 10 aller-retour en brouette pour en mettre un peu partout. Jamais vu un feu aussi énorme ! Celia, la française qui vit en ce moment chez Jimmy, a cuisiné un curry indien, délicieux !
Encore plein de hippies, à la recherche de la vérité sur la vie… Parfois les conversations sont profondes, parfois moins : « comment tu veux qu’on te respecte si tu te respectes pas toi-même » ou « l’eau, c’est la vie… » ou encore « t’es quel signe toi? Bélier, ah oué comme mon ex, ça m’étonne pas… ».
On reste encore le lendemain, à s’entraîner au didgeridoo grâce aux conseils de Jimmy. Il a une collection de plus de 500 didges, des pièces impressionantes. On lui en achète un, comme ça on aura chacun le nôtre. On quitte Kuranda pour aller chercher mon frère à l’aéroport.
Au bout de quelques jours, on avait l’impression de connaître un peu tout le monde dans ce petit village.

Transition rillettes réussie à nouveau, avec même un peu de marge, on va finir par prendre de mauvaises habitudes !

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