Après le Cape York on repasse faire un coucou à Jimmy et sa team de simili hippy à Kuranda. Il nous aide à fabriquer deux didgeridoos en pvc, pas très tradition mais bien plus léger pour emporter avec nous en Asie. On déforme un bout de chaque tube dans le feu avec un goulot de bouteille pour former une cloche d’amplification, il nous les accorde, un Ré et un Si, un peu de cire d’abeille pour l’embouchure et c’est fini. Pas tout à fait le même son bien sûr, mais c’est quand même pas mal. Va falloir qu’on continue à s’entraîner, mais on maîtrise déjà bien la technique de respiration circulaire.
Un petit tour encore chez le mécano pour Bob, on voulait faire nettoyer son démarreur mais le mec à l’air de dire que si ça marche, hein, pas casse la tête. Je crois surtout qu’il avait pas trop envie de démonter et nettoyer un démarreuur ce jour là. Ils font 2-3 réglages dessus quand même, mais on est un peu déçus de pas avoir passé plus de temps à Chili Beach pour aller voir un mécano avant le week-end alors qu’en fait ils font pas grand chose. Tant pis, on aura une petite Chili Beach rentrée…
On va retrouver la mer vers la jolie plage de Mission Beach pour que Xavier puisse utiliser un peu son matos de kitesurf, mais là, comme par hasard, c’est grosse pétole, pas un poil de vent, mer d’huile et tout. On voit quand même un deuxième casoar, on est pas revenus pour rien ! Comme d’habitude, on se tape les petites balades où on est censés en voir en faisant le moins de bruit possible, en tendant l’oreille… et c’est quand on retourne sur la route qu’on en voit. En repartant de Mission Beach, petit démarrage aux pinces crocos pour Bob, pas bien compris pourquoi la batterie moteur est à plat mais le résultat est là…
Probablement un pb de circuit avec la petite de merde qui s’allume quand on ouvre les portières.
On redescend encore un peu la côte pour tenter de retrouver le vent à Cardwell, c’est un peu mieux mais ya un gros panneau attention crocos et plein de vase partout, pas super tentant. Finalement, on se pose quelques jours encore plus bas, à Balgal Beach et Tomula Beach, et là c’est pas mal du tout, le vent s’est levé et c’est déjà plus marrant. Bon, ya encore des panneaux-crocos mais des gens se baignent à l’embouchure de la rivière, et comme c’est plutôt des morceaux de choix on se dit qu’on sera pas les premiers attaqués !!
J’essaie un peu de manier la plus petite des ailes que Xavier a ammené, Clément moins car il a encore mal au dos. Le problème c’est qu’il y a pas mal de morceaux de coraux coupants sur la plage et qu’on s’abîme un peu les pieds (voir le cul…). Le dernier jour je tente quelques water-starts (sortir de l’eau avec la planche aux pieds en se faisant tirer par l’aile), mais le dernier se finit par un bon coup de pression à l’eau de mer dans les tympans et j’arrête un peu. Quel sport dangereux !
On passe par Townsville pour faire un peu de shopping et prendre un billet d’avion Townsville-Cairns pour Xavier qui repart dans quelques jours (3 jours après son anniversaire, 3 jours avant celui de Clément… savant calcul !). Comme on veut pas se trimballer l’ordi en Asie on va le lui confier, et du coup on se dépêche de finir notre projet web pour mettre en ligne une première version avant de quitter notre cher petit mac (snif!). On touche au but, il y aura des évolutions à faire par la suite mais on est un peu à court de temps et d’électricité…
Depuis pas mal de temps on avait envie d’aller sur la péninsule du Cape York à l’extrème Nord de l’Australie. Cette épopée 4×4, Bob l’a testée pour vous !
Tout a commencé dans un camping, quand un couple d’aussies sont venus nous taper la causette. Rengaine habituelle depuis quelques temps maintenant où on décrit notre itinéraire « on a acheté le van à Sydney puis on est partis vers le sud direction Melbourne, qques semaines en Tasmanie, puis Adélaide, Alice Springs, Kalgourlie via la Great Central Road, remontée de la côte ouest jusque Broome, puis Darwin et Cairns via la Savannah Way » (ça récapitule pour ceux qui débarquent^^). Bref, ils sont plutôt impressionnés des pistes empruntées par Bob, et commencent à nous brancher sur le Cape York. Ils y ont passé plus de deux mois et nous conseillent vivement d’y aller : à cette époque il n’y a plus d’eau dans les criques (ce qu’ils disent…), et vu les pistes que vous avez pris, no worries ! Ils nous filent même un bouquin sur la région.
Aprés avoir embarqué Xavier à bord, le frère de Céline, et tout son fourbi (matos de kite-surf qui prend pas mal de place dans le van :)), fait un tour chez notre mécano favori, on commence notre 2 wheels drive adventure !
On passe de nouveau de la rainforest au bush sur une route de terre rouge. La piste est plutôt bonne comme on nous l’avait indiqué. Les 3 ou 400 premiers km sont un peu monotones. On se trouve quand quelques spot de camping sympa, ou Xavier peut tester son aile de kite dans le bush australien.
Le 3ème jour ça commence à devenir marrant. On fait un petit détour pour aller voir les Twin falls, à ne pas louper nous à t-on dit, et là, surprise : toutes les rivères ne sont pas à sec. On va tâter la profondeur à pied avant de mouiller Bob. Mais notre techinque ne doit pas étre vraiment au point : les 50 cm de flotte qui nous arrivaient à peine aux genoux se tranforment rapidement en presque un mètre quand Bob fait trempette ! Disons 70-80 cm… mais c’est déjà le grand bain à ce niveau là. Ca passe, mais ca fait des drôles de bruits. mmh. Mauvais signe. On a de l’eau qui monte sur le plancher ! On s’arrête un peu de l’autre côté, pour « la faire sécher, la salope » (référence, référence…). Plein d’eau dans la cavité du filtre à air aussi… Le moteur a des ratés et tourne un peu sur 3 pattes, mais il nous amène jusqu’au campement. On va se tremper aux falls pour se remettre de toutes ces émotions ! Super joli coin, au moins on est pas venus pour rien et après toute cette poussière c’est bien cool de plonger dans l’eau claire. L’après-midi, atelier mécanique : on nettoie les bougies de Bob, l’allumage, on check l’huile et quelques autres trucs… Ah oui aussi, on a de l’eau dans les phares ! Bon ça c’est pas très grave, mais ça nous fait bien rigoler. Atelier bricolage aussi, le meuble tribord a encore laché, après un bon choc dans un trou de la piste. Le moteur tourne à nouveau nickel.
Le lendemain matin… clic, clic… Impossible de démarrer. Fuck ! On check les batteries, l’arrivée jusqu’au démarreur… Le terminal est un peu dégueu, Xavier le nettoie et le replace, on a presque confiance… Clic, clic. 🙁
On fini par se sentir un peu démunis, voire même un peu cons, pas à milles milles de toute terre habitée non plus, mais presque… On va chercher un oeil nouveau sur la question, en la personne de notre voisin de campement, un des seuls qui reste dailleurs. Il a l’air de penser que notre diagnostic (démarreur encrassé ou foutu) est bien crédible, et nous conseille de démarrer en poussant. C’est parti pour une superbe manoeuvre en marche arrière, Bob démarre et je tourne la clé pour démarrer le démarreur grâce au moteur. Crrrrr crrrrr. Vrooooom vrooom. On coupe le moteur, et réessaye… Yes ! Ca remarche 🙂
Bob a encore un peu du mal, on lui changera ses bougies dès qu’on peut. Par contre, bon, on doit repasser la rivière… On installe notre planche de bodyboard à l’avant pour faire une vague et éviter au moteur de prendre trop d’eau. Le niveau a baissé un peu, de 15 bons cm, et notre trajectoire est meilleure, bref ça passe nickel. Ya même un couple en 4×4 de l’autre côté qui admire Bob et fait demi-tour (on les surnomera les « ptites-bites »). Ok, on faisait moins les malins une heure plus tôt !
Ce petit interlude au campement des Twin Falls nous aura aussi permis de faire la rencontre d’un petit chiot dingo trop mignon. Environ 4 mois, tout seul, tout maigre, et qui a pas l’air de super bien se porter : de temps en temps, ses pattes lâchent et il tombe. C’est pas bien de nourrir la wildlife, mais on craque et on lui donne du pain. Du coup il revient nous voir souvent, et à la fin il vient manger jusque dans la main de Céline (« s’il te plaît, apprivoise-moi ! »). On l’aurait bien gardé mais on est déjà au complet.
On repart en direction du Tip, le point le plus haut de l’australie. Encore un bac, pour traverser la Jardine River, 90 $ les 20 m, ils s’emmerdent pas. Soirée pêche à Bamaga pour Xavier et moi, Céline va garer Bob au camping et bouquiner. On revient bredouille…
Le lendemain, on fait les quelques dizaine de bornes qui nous séparent du Tip. Encore des passage de creeks, Bob commence a en avoir vraiment marre.
Balade jusqu’au cap, jusqu’au panneau « vous êtes tout en haut!! ». C’est super joli, vue magnifique sur le cap, la plage et l’eau turquoise… On profite en savourant des rillettes et du champagne français. La classe ! On se sent vraiment au bout du monde, et on se dit que ça vallait bien le coup de se taper encore 2000 bornes de piste !
Au retour, on passe par Iron Range National Park, mention spéciale pour la superbe Chili Beach. Il paraît qu’on peut voir des cuscus, encore un marsupial bizarre, mais ça doit être un bête nocturne et Bob a déjà filé, plus rien ne l’arrête. En fait on en aurait bien profité un peu plus en campant là, mais on a encore passé 6 ou 7 petites creeks pour y aller et on préfère retourner rapidemment à la civilisation pour emmener Bob chez son mécano préféré avant le week-end. En attendant, on lui change ses bougies, ça tombe plutôt bien c’est bientôt son anniversaire (26 ans, allez, souffle Bob !).
Dans une station essence sur la route principale, il y a un autre van et on fait remarquer à la pompiste qu’on est pas les seuls. « Ah oui, nan, mais celui là il est cassé ». On est fier de toi, Bob 🙂
On décide de repasser par la Daintree via la fameuse piste 4×4 only, décidemment… Super pentue. Mais c’est très joli ! Petite surprise encore avant d’y arriver : il y a un grand passage bétonné pour traverser la Bloomfield River, recouvert de quelques flaques d’eau quand on y arrive. Mais avant de traverser on va voir des chutes d’eau et quand on revient… Damned ! L’eau a vachement monté ! P***** de marée ! En se renseignant un peu on apprend que c’est justement une marée exceptionnelle, « king tide »… super. Quelques aborigènes viennent regarder la nuit tomber sur la rivière en partageant nos pistaches, et nous racontent qu’il y a quelques jours ils ont vu un croco de plus de 6 m juste là. Finalement, l’eau est vraiment haute, même les 4×4 du coin ne passent plus, et on dort là. Le lendemain matin, réveil tôt pour pas louper la marée basse, quand Céline va checker vers 6 h du matin c’est ok, on remballe avant que ça remonte et on passe vite de l’autre côté.
Arrivés à Cape Tribulation, un mec qui nous a vus sur la piste du Cape York nous lance un « You’ve made it!! Good on you ! ». Hé hé 🙂
Comme dirait un autre mec sur la route : « c’est un peu comme si vous faisiez un énorme fuck aux mecs qui louent des 4×4 à 2000 $ la semaine !! »
Epilogue : grand nettoyage de printemps, comme d’habitude, et encore des vis supplémentaires pour tout faire tenir ! Et toujours pas de pneu crevé !
Bon, ya pas mal de boulot à rattraper…
Malgré notre promesse à Bob de ne plus l’emmener dans des contrées sauvages et dénuées de bitume, et donc aussi d’internet, c’est reparti pour l’aventure, d’où le manque de news fraîches. Mais ça, ça sera pour le post suivant, je comble déjà le retard…
On était où? Ah oui, Mission Beach et les cacasoars. Bah après on est remontés sur Cairns, via le « circuit des cascades », des pipis d’eau un peu trop médiatisés, mais jolie route. Sur Cairns on retrouve Roxanne et Yoan, nos potes de van qu’on avait quittés vers Broome. Ca fait du bien de boire un bière avec des gens sympas, ça faisait longtemps qu’on avait plus rencontré que des backpackers un peu limités (« oué, de toute façon, en Australie, le mieux, c’est la côte est… » – « ah, bon, vous avez vu quoi d’autre? » – « heu juste la côte est pour l’instant.. » – « ok… »). Il y a des potes à eux, Caroline et Medhi, cools aussi. Rox et Yo vendent leur van. On reste une journée de plus avec tout ce petit monde, à glandouiller dans la piscine et discuter Tibet et transibérien…
On reprend la route pour aller au Cape Tribulation et au parc national de Daintree, là où la fôret humide rejoint l’océan (et apparemment, à l’échelle mondiale, c’est plutôt rare). On passe un petit bac, ici ils aiment bien les bacs on dirait, ca fait comme un pont mais on peut faire payer les touristes… Du coup on prend aller simple. L’autre point d’accès est une piste (la Bloomfield track, on reparlera dans un prochain post…), au nord, en direction de Cooktown, « 4×4 only ». La guichetière regarde Bob d’un air dubitatif : « aller simple, vous êtes sûrs ?? Avec ce véhicule là… » On essaye de se renseigner sur la piste mais elle nous dit juste que c’est pentu et que des fois y’a de l’eau… Pas très précis.
Très jolies plages, jolies balades dans la mangrove et dans la fôret humide. Le temps est pas super top, mais c’est quand même pas mal. Malgré les nombreux panneaux attention casoars, on en revoit pas. Par contre ils ont pas mégotés sur les casse-vistesse, y en a un tout les 100 m.
On repasse finalement par le bac, faute d’infos sur la piste (on se borne à répondre à nos questions par « la piste est bonne, si vous avez un 4×4 »), et aussi parce que Bob recommence ses pétouilles et qu’on aimerait bien refaire régler l’allumage.
On a quelques jours de rab avant de déposer Patricia à l’aéroport, mais plus grand chose à voir entre ici et Cairns. Un petit tour au marché de Kuranda? Oué, pourquoi pas… Et là, tout s’enchaîne! On passe dans une boutique de didgeridoos, où on rencontre Jimmy, un français qui vit là depuis 17 ans. D’après sa propre description, c’est LE dieu du didge en Australie, les siens sont les meilleurs, il travaille hônnetement avec les communautés aborigènes, 25 000 ans de traditions, et vend ses instruments partout dans le monde. Difficile de l’arrêter quand il est lancé, mais il a l’air bien sympa. Il nous propose de venir le soir même faire un tour de bateau sur la rivière, avec des potes à lui, des bières, des pétards et des guitares. On dit ok.
Effectivement c’est la fête sur le promène-couillons, la lumière sur la rivière est jolie, le blues et la voix grave de Jimmy assurent l’ambiance. On voit même un petit croco sur la rive.
On va manger avec lui dans un resto vietnamien super bon, puis de fil en aiguille il nous amène à une soirée, avec plein de hippies et compagnie. La fille chez qui on est nous propose de camper là, Patricia pourra même s’offrir le luxe de dormir sur le canapé. Bye bye la tente, du coup quand Gail, notre hôte, nous propose de rester là quelques jours, elle est bien tentée, et nous aussi. Gail est super sympa, super généreuse, bon elle parle beaucoup elle aussi et c’est dur de tout suivre, surtout pour Patricia, avec qui visiblement le feeling passe pourtant très bien ! On passe donc quelques jours avec elle, et on lui prépare des bons petits plats pour la remercier. Ca tombe bien, manger est une de ses grandes passions, avec les voyages et les jardins. Mais il faut bien repartir, Patricia doit prendre son avion… On espère que cette petite tranche de vie à l’australienne lui aura bien plu !
Retour à Kuranda, on est invités à une fête chez Jimmy. Il a préparé un feu de bois énorme, et notre mission est de rajouter du petit bois autour, plus de 10 aller-retour en brouette pour en mettre un peu partout. Jamais vu un feu aussi énorme ! Celia, la française qui vit en ce moment chez Jimmy, a cuisiné un curry indien, délicieux !
Encore plein de hippies, à la recherche de la vérité sur la vie… Parfois les conversations sont profondes, parfois moins : « comment tu veux qu’on te respecte si tu te respectes pas toi-même » ou « l’eau, c’est la vie… » ou encore « t’es quel signe toi? Bélier, ah oué comme mon ex, ça m’étonne pas… ».
On reste encore le lendemain, à s’entraîner au didgeridoo grâce aux conseils de Jimmy. Il a une collection de plus de 500 didges, des pièces impressionantes. On lui en achète un, comme ça on aura chacun le nôtre. On quitte Kuranda pour aller chercher mon frère à l’aéroport.
Au bout de quelques jours, on avait l’impression de connaître un peu tout le monde dans ce petit village.
Transition rillettes réussie à nouveau, avec même un peu de marge, on va finir par prendre de mauvaises habitudes !