En passant…

…on remarque que le dernier post à pas fait péter les stats au niveau commentaires ! Pourtant, on a quand même mangé DU CACA !
Mais qu’est ce qu’on doit faire ??

Good morning Vietnam !

A Ho Chi Minh Ville, on ne fait pas grand chose, on se balade et on regarde les marées de scoots et mobs. C’est assez impressionnant, surtout quand ils s’arrêtent tous au feu rouge, quand ça redémarre ça fait une énorme vague qui déferle ! On se réconcilie avec la bouffe asiat, on s’en faisait une joie en quittant l’Australie et la Nouvelle-Zélande et pour tout dire pour le moment on était plutôt déçus. On a mangé de très bonnes choses ponctuellement, et dans les grandes villes c’était souvent pas trop mal, mais en général c’était loin d’être top. La Birmanie c’était vraiment pas ça, au bout de deux currys pas terribles on s’en s’est vite lassés, et à la fin on en avait carrément marre du fried rice, qui est pourtant une valeur sûre dans la mesure où c’est toujours simple et correct et qu’on ne risque pas de se retrouver avec une assiette de colon de cochon ou de foie de poulet. Bref, à Ho Chi Minh, tout ce qu’on a mangé était très bon, avec une mention spéciale pour mes crabes farcis ! Hummm 🙂
A Saigon, comme beaucoup l’appellent encore ici, on profite aussi des bons côtés de la colonisation. Croissants et pains au chocolat, et consultation d’un médecin français pour moi car je traîne une petite infection généralisée depuis presque deux mois. Attaque de staphylocoques, le toubib me file des antibios. La consultation est pas donnée mais en même temps les profits sont utilisés pour guérir les petits nenfants vietnamiens malades du cœur.

On se repose un peu dans notre super guétouze avec mini bureau et internet (on en profite pour mater toutes les conneries que les gens qui bossent n’ont que ça à faire de s’envoyer, genre ça) avant de prendre un bus pour Dalat. C’est dans les hauts plateaux du centre, et on retrouve des paysages tout vert et du ciel tout bleu, sans poussière dedans ! Enfin, bleu quand on le voit, car on retrouve aussi la pluie et des températures qui ont nettement chuté par rapport a Saigon. On perd un peu plus de 20°C.

Le lendemain de notre arrivée on part avec Rot, un guide local, explorer la région en mob. Il nous a vendu son tour comme un vrai commercial, en nous promettant une expérience authentique sans boutiques a touristes, et on se laisse tenter. On ne le regrettera pas, on a passée une super journée avec lui et les quelques autres touristes et les paysages étaient très chouettes. On commence par visiter une ferme d’élevage de criquets, avec dégustation à la sortie bien évidemment. N’ayant encore jamais pris les devants pour tenter l’expérience, on se dit que c’est l’occaz et hop crunch crunch, c’est comme une chips, d’autant plus qu’ils les ont préparés fris enrobés d’un peu de pâte de riz pour moins dégoûter les touristes. N’empêche, Rot fait son malin en faisant semblant d’en manger un cru, mais au final il n’en prend pas un seul.
Visite ensuite d’une fabrique de soie traditionnelle, ils font tout, de l’élevage des vers à soie jusqu’au tissage et confection de vêtements. Ils mettent les cocons dans de l’eau chaude, et au dessus y’a des machines dans lesquelles ils coincent des fils venant du cocon qui tirent sur le fil et l’enroulent. 500 m de fil dans un seul cocon, mais les machines en enroulent direct une dizaine ensemble, sinon c’est trop fin. Des filles séparent les cocons normaux de ceux, plus gros, qui contiennent des jumeaux. Ceux-la, elles s’en occupent à la main, et ça donne une soie beaucoup plus brute, très jolie. Les machines à tisser fonctionnent encore aux cartes perforées pour le design des motifs, Clément est content de voir un peu de développement à l’ancienne 😉
Petit arrêt à une très jolie chute d’eau, y’a encore pas mal de débit malgré la saison.
On va ensuite dans la famille de Rot, sa vraie famille car il a aussi une famille d’adoption, plus riche, qui l’a élevé depuis qu’il a une dizaine d’années et lui a payé ses études. Sa famille à lui était beaucoup plus pauvre, et comme il était le neuvième gosse (sur 12) il n’aurait peut être pas eu la même facilité dans la vie. Depuis sa famille s’est lancée dans l’exploitation de café et ça a l’air de marcher pas trop mal du tout. Grande maison en dur et bagnole neuve. Rot nous emmène chez les voisins, des Montagnards (ethnie du coin appelée ainsi pas les Français), qui eux vivent dans des paillotes super rustiques. Comme il a vécu là étant gosse, il est resté pote avec eux et parle leur dialecte. Du coup l’ambiance est beaucoup plus décontract que dans les tours du genre « visite des ethnies traditionnelles qui vivent comme au Moyen Age » et on rigole bien. Rot est un marrant et essaye de nous faire dire des conneries à nos hôtes, du genre i love you ou i want to marry you, mais ça fait marrer tout le monde et c’est plutôt sympa. Il nous raconte l’histoire de la femme qui nous reçoit, c’est super triste… En fait dans cette ethnie le mariage est très codé : la femme doit acheter son mari à sa famille, à coup de grosses jarres, de buffles, de colliers en pierre semi-précieuses et parfois d’argent. Évidemment si elle n’a pas beaucoup de biens, elle ne peut pas se payer un super mari et doit se rabattre sur un pauvre ou une épave (par exemple, s’il fume et picole, il est pas cher !). C’est rare que des couples amoureux arrivent à se marier, en général ils ne se connaissent même pas à l’avance. Cette femme là était justement amoureuse d’un mec, mais il venait d’une famille beaucoup trop riche et elle ne pouvait donc pas se le payer. Mais il était amoureux aussi, et ils se sont enfuis dans la jungle pour vivre ensemble… Ils ont fait deux gamins puis sont revenus vivre au village, mais la famille du gars était pas d’accord du tout avec l’entourloupe et venait régulièrement les menacer et les frapper. Il y a quelques années, alors que le couple avait déjà cinq gamins, les parents sont venus rechercher leur fils par la peau du coup et l’ont marié à une femme qui avait les moyens. Notre hôte nous dit qu’elle ne l’a pas revu depuis quatre ans. Elle a seulement 35 ans, et ne veut pas se remarier. Dur dur.
La maman de la dame nous fait une petite démonstration de filage à l’ancienne, elles ne sont plus que deux femmes au villages à faire des vêtements de manière complètement traditionnelle, y compris la teinture à base de colorants naturels extraits de plantes (feuilles spéciales pour le bleu, feuilles de manguier pour le vert, tamarin pour le jaune et graines de curry pour le rouge).
On va ensuite manger chez Rot un repas préparé par sa sœur qui est nonne bouddhiste. Café maison en fin de repas, super bon. Puis vient la dégustation de fruits exotiques, au bout de plusieurs mois en Asie on continue d’en découvrir de nouveaux. Rot sort ensuite d’une feuille un dessert noirâtre dans lequel il croque un généreux morceaux avant de le faire tourner. Gluant, un peu bizarre, avec un petit goût de noix de coco, pas mauvais. Rot nous observe tous et insiste pour que chacun goûte avant de nous dire ce que c’est : à l’intérieur, c’est bien de la noix de coco, mais l’enveloppe noire c’est tout simplement du caca de veau. Et ça le fait marrer 😀 Ils ont une autre spécialité dans le coin, le café-fouine, un café préparé à partir de grains mangés par des fouines et récupérés dans leurs déjections. Mais ça, on y a pas le droit, dommage…
En sortant on se fait alpaguer par le père de Rot et ses potes, qui prennent l’apéro depuis un petit moment. Ils sont déjà bien joyeux et insistent pour que l’on trinque avec eux. Je goûte un fond de shot d’alcool de riz, mais ils ont l’air de trouver que c’est de la triche et du coup je dois m’en retaper plusieurs cul sec pour faire bonne impression… Y’en a un qui est d’humeur sociale et qui me met le bras autour des épaules et insiste pour avoir une photo souvenir… Clément s’empresse de dire oui quand on lui demande si on est mariés. On remonte sur nos motos après ce petit remontant, et on retourne a Dalat via une petite ferme de champignons.
Le soir, Rot nous emmène au resto avec quelques autres touristes. Clément prend une fondue au bœuf avec des galettes de riz à tremper dans l’eau avant de les farcir de crudités, de nouilles et de viande, puis de les enrouler comme un rouleau de printemps maison. En plus d’être ludique, c’est très bon. On va ensuite dans un bar chicos local, où Rot a travaillé quelques années comme artiste chanteur. Eh oui, c’est un bar karaoke de luxe. Une des chanteuses interprète même une chanson en français rien que pour nous. La musique est super forte et pas forcement à notre goût, et comme j’ai un peu chopé froid on rentre pas trop tard. On laisse Rot avec ses potes et on rentre à l’hôtel. Le lendemain, bus pour Nha Trang, sur la côte. Les bus ici sont super confort, en tout cas ceux qu’on prend. Clim, sièges inclinables, petites bouteilles d’eau, lingettes rafraîchissantes et surtout des durées beaucoup plus raisonnables qu’en Birmanie, un vrai plaisir.
A Nha Trang, il pleut, et l’eau censée être turquoise est toute boueuse. On va se réconforter dans un petit resto franco-vietnamien où on se paye un menu viet pas mauvais accompagné d’un très bon petit vin rouge de Dalat, et en dessert bleu français.

Les photos de Ho Chi Minh Ville sont ici, celles de Dalat .

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Trajet Thailande – Myanmar

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Labaume du tigre et full métal Jacquet

Ça y est, on est au Vietnam !

Cette fois, pour changer du bus, c’était l’aventure avion. Ça commence à la guesthouse à Yangon. La veille, on demande à une employée :
– We saw that the free shuttle to the airport is at 6h30, is it possible to go later?
– ‘cuse me where you go?
– airport
– ‘cuse me, airport 6h30.
– yes, but maybe you need to pick up other guests later and we could go with you ??
– ‘cuse me, where you go?
– heu… airport !
– ‘cuse me, airport 6h30.

Humm, ça c’est du dialogue. Lever 5h30 donc, petit déj 6h, navette 6h30, et vol à… 14h40. Évidemment on aurait pu se payer un taxi plus tard, mais en même temps on a plus grand chose à faire sur Yangon et on se dit que l’attente sera un peu comme un bus qui ne bouge pas, et comme on commence à avoir l’habitude, ça passe vite. On attend avec impatience que l’avion décolle et qu’ils servent le déjeuner, le petit déj est loin… Arrivée à Bangkok. Là le plus dur commence, notre vol pour Ho Chi Minh Ville n’est que le lendemain matin à 7h50, et on a pas envie de retourner au centre ville se payer une chambre pour quelques heures de sommeil. Donc, on reste à l’aéroport, qu’on connaît rapidement comme notre poche. Pas grand chose à faire, alors on dépense nos baths comme des petits pains pour s’occuper. On se paye des repas et sandwiches à des prix aéroportuesques, un Courrier International parce qu’on commence à être à court de lecture, et on profite d’être en pays civilisé pour compléter notre stock de pommade antibiotique dont je fais une consommation impressionnante depuis environ 2 mois. Bref, on s’occupe comme on peut, je dors un peu, Clément pas du tout. En plus on se caille les miches dans cet aéroport ! Vers 5h on commence à se bouger, va y’avoir un peu d’action à nouveau, chouette ! C’est à ce moment là qu’on découvre que notre vol est retardé, il ne partira qu’à 10h. Limite on s’en fout un peu, on est plus à ça près. On peut quand même enregistrer (après avoir payé la taxe de départ au gouvernement et dépanné une pauvre américaine qui n’a que des billets froissés dont ils ne veulent pas « ‘cuse me only new dollar ») et passer de l’autre côté du contrôle de police, chic pleins de nouvelles boutiques à découvrir ! La bonne nouvelle c’est qu’on a le droit à des coupons de 15 min de wifi gratos, on repasse discrètement au comptoir plusieurs fois. On fini par embarquer !! Système bien débilos de notre compagnie low cost, Air Asia : on peut choisir son siège sur internet pour 50 baths de plus au moment de la réservation. Une fois que tout le monde est rentré et comme on est pas à côté avec Clément, je demande à l’hôtesse si on peut aller s’assoir sur un des 30 sièges vides. Non, c’est les sièges qui étaient « réservables ». Vides.
On arrive au Vietnam et là c’est un peu le cafouillage pour les visas. On les obtient sans avoir rempli le formulaire ni donné de photo d’identité contrairement à tous les autres touristes… On le fait remarquer à l’employée, qui du coup nous les demande, mais on aurait rien dit c’était pareil, on avait déjà les visas… Organisation quand tu nous tient…

On sort de l’aéroport, armés de courage : plein de voyageurs nous on prévenus, le Vietnam c’est arnaques et ricanements horripilants à toutes les sauces.
Évidemment on se fait proposer des taxis, mais rien d’inhabituel. On prend le bus, et le gentil chauffeur ne nous fait payer que le double du prix, comme aux autres touristes. Ça va, ça coûte rien. On arrive dans le ghettos backpackers, et là une rabatteuse nous alpague tout de suite… On se doute qu’elle ne dit pas le vrai prix et que la photo de la chambre n’est pas très contractuelle mais on la suit quand même. Et là, c’est le miracle. Pour un prix très raisonnable et abaissé avant même qu’on ait entamé un semblant de négociation, on a un lit double, la clim, le ventilo, une fenêtre, une salle de bain super propre, la télé avec TV5 Monde, un frigo et, et… le wifi et/ou câble Ethernet gratos ! Et en plus les oreillers, souvent durs comme du béton armé, sont mi-mous ! Le bonheur.

On est super contents de ne pas combiner très grosse fatigue (Clem n’a pas dormi depuis 48h) et mauvaise première impression dès notre arrivée dans ce pays, ce que l’on redoutait.

Qui dit internet gratos (et super rapide ! ça fait du bien après le Myanmar) dit photos en ligne, bon courage :

Bangkok

Birmanie :
Yangon
Trek Kalaw-Inlay Lake
Inlay Lake
Mandalay
Bagan
Pyay
Ngapali beach
Bago et Golden Rock

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Merci Géo !

Mingalaba !

Finalement notre bus pour Yangon n’aura mis que 14h au lieu des 20 escomptées. La route, beaucoup moins casse-casse, était même assez cool vu qu’on longeait pas mal la côte et que de belles plages dessinaient le paysage.
L’inconvénient c’est qu’on arrive à 4h du mat à Yangon et qu’il faut attendre 6h pour que les compagnies de bus ouvrent leur porte. Du coup on squatte de nouveau un tea-shop où on s’enchaîne quelques cafés et pâtisseries. Un peu avant 6h, on apprend que les bus pour Bago ne partent pas d’ici mais d’une autre station… Encore une fois, la gentillesse des gens nous fait avancer dans notre périple jusqu’à un bus de ville où l’on paie 5 centimes pour aller.. bha on sait pas trop où 🙂 Un vingtaine de minutes plus tard on se fait déposer à une station de petits pick-up. Il est 6h30, on a commencé notre périple en bus vers 13h, et là on doit faire encore 2 bonnes heures le cul sur des planches en bois avec une barre de métal en plein milieu du dos… on est joâsse !
On arrive finalement à Bago vers 11h en plein cagnard. On se met nos sacs sur le dos et on part à la recherche d’une guesthouse : une activité presque quotidienne un tantinet épuisante. Après en avoir fait trois, on revient à la première. On arrive même à négocier un petit rabais ! Ha les frenchies 🙂
Après une bonne douche, autant bienvenue que nécessaire, on se motive pour aller prendre un petit dej dans le « meilleur tea-shop de la ville » (cf. Lonely Planet) où on se goinfre de pâtisseries. On va ensuite se faire une sieste dans notre chambre, où les deux ventilateurs n’ont aucune utilité vu qu’il n’y a pas d’électricité pour le moment.

C’est peut être un peu trop descriptif, mais comment vous faire partager nos meilleurs moments sans parler des bus, des recherche de guétouzes, et des attentes interminables dans les tea-shops ? 🙂

Normalement il faut payer une taxe de 10$ par personne pour pouvoir rentrer dans la plupart des temples et pagodes de la ville. Cet argent filant droit dans les poches du gouvernement, on avait prévu d’y aller en fin d’aprem, après la journée des gardes. On se réveille vers 16h, et malgré un fort désir de rester là, dormir encore quelques heures, on se motive pour aller visiter la partie ouest de la ville.
Notre jeu de comptage de farangs n’avance toujours pas des masses 🙂
On commence avec une bonne surprise : un gros bouddha couché en extérieur qui n’était pas encore construit à l’époque de notre guide. Il a un nom à coucher dehors (Naung Daw Gyi Mya Tha Lyaung), mais bon en même temps il est couché et il est dehors donc ça se comprend. La construction en soi n’est pas très belle, mais la taille démesurée (70m de long !) nous offre un joli spectacle au coucher du soleil. Ca tombe bien d’ailleurs car une surprise en amenant une autre, le fameux Shwe Tha Lyaung Bouddha, un autre bouddha couché de 55m de long, très vieux celui-ci, dort sous une paillasse de restauration… Ca n’empêchera d’ailleurs pas un gars de nous faire payer la taxe « appareil photo », hum… Pour finir on ira se promener dans Shwegugale Paya, laquelle contient un tunnel circulaire avec 64 Bouddha. Si on ne sait pas trop par où on est entré on peut facilement en faire plusieurs fois le tour. L’endroit est assez étonnant.

Le lendemain matin, réveil pour aller assister au petit dej des moines dans un énorme monastère. Là, le farang-o-mètre remonte un peu, mais il y a surtout des touristes chinois. Ces derniers ne se privent d’ailleurs pas de mitrailler les moines à bout portant. Nous restons un peu plus discret et respectueux. Un couple de chinois s’octroie d’ailleurs la permission de remplacer le moine du service des plâtrées de riz…
Les moines sont plus d’un millier dans leurs robes rouge sombre, et franchement c’est plus impressionnant que la procession des moines à Luang Prabang au Laos, et surtout, pas besoin de se lever aux aurores, c’est tout benef 🙂
On va prendre une ou deux photos rapidement quand ils sont dans le réfectoire, et puis on les laisse manger tranquille sous les flash des chinois.

Après une petite sieste, on s’extirpe à nouveau de la guesthouse vers 16h pour aller visiter l’est cette fois-ci. Peu d’intérêt en fait, il y a juste une grosse pagode, plus grande que celle de Yangon mais beaucoup moins animée, et pour tout dire, on commence à en avoir notre claque des pagodes. On file dîner au « three five » où ils ont une bière pression (!) très correcte. Comme c’est souvent le cas ici, Céline est la seule fille du resto 🙂 On regrette un peu notre deuxième journée à Bago alors qu’on aurait pu rester un peu plus à la plage à déguster des cocktails trop alcoolisée et des plats de fruits de mer (trop bons !) à 2$.

Le lendemain matin, commence notre « pèlerinage » (ou plutôt chemin de croix…), vers Kyayktiyo ou Golden Rock. Vous savez, ce fameux rocher doré en équilibre improbable, qui avait fait la couverture de Géo au début des années 90. J’en gardait un souvenir un peu flou, mais je ne voulait absolument pas manquer ce… « machin » quand on a apprit que c’était en Birmanie. En plus dans le Lonely Planet ils disent que c’est en dehors des sentiers battus (rappelez-vous, off the beaten track…), donc a priori peu touristique.
On commence par prendre un pick-up pendant un peu plus de deux heures parce que les prix pour touristes des bus commencent à nous casser les noix. En même temps on se tape quand même le prix touriste du pick-up, mais ça reste moins cher. Pas grand chose à raconter durant ce trajet, mis-à-part un gosse qui vomit et sa mère qui le suit de près… trop cool ! C’est tellement local !
Ce con de pick-up nous dépose n’importe où, est on se retrouve placés « manu-militari » dans un bus… Bref, on finit par arriver au bled en question, qui est en fait une sorte de camp de base artificiel composé de boutiques à touristes, de guétouzes pas luxe et de restos myanmar et chinois, hors de prix (à échelle locale évidemment).
Bon alors déjà, rien à vois avec Géo. Pour commencer, ils ont rajouté une mini-pagode sur le caillou… (bon, ça on le savait déjà parce qu’il est en photo sur les pare-brise de tous les bus et taxis). Il y a énormément de monde. Peu de farangs, mais beaucoup de pèlerins locaux et de touristes chinois. Pour s’y rendre il faut s’entasser à 60 dans un gros pick-up aménagé avec des planches en bois de 10cm de large, espacées de 30cm chacune. Comme c’est de la route de montagne, et que les chauffeurs freinent et accélèrent comme des brutos, c’est pas ce qu’on peut appeler inconfortable, c’est pire. Au bout de 3/4 d’heure, on se déplie et on sort du truc. S’enchaîne alors une escalade plutôt sévère d’environ une heure jusqu’au dit rocher. Les vieux, mais surtout les riches, ne se font pas suer, il se font trimballer sur des chaises à porteur… La classe internationale… Wahoo le pèlerinage !
On finit par arriver près du caillou (après avoir payé la taxe spéciale « visage pâle » + appareil photo…) qui n’est plus vraiment dans un site naturel mais plutôt encastré dans un ensemble de plates-formes, terrasses et restos tout en béton. Ca n’a rien à voir avec la couverture de mes souvenirs d’enfance… pfff, merci Géo !
On fait quelques photos pour rentabiliser la taxe, et on se barre de ce piège à cons doré en espérant qu’il se casse la gueule au prochain tremblement de terre. C’est pas très sympa, mais bon ici les gens ont tous les yeux qui sentent les « chiattes » (kyats)… On se retape le chemin dans l’autre sens, bordés de boutiques à ptites merdes pour les touristes (oh comme il est joli ce rocher doré miniature…), puis re-pick-up. Aie, aie, aie, les genoux dans la descente. Douches, sacs, et cassos. On retourne à la capitale qui n’est même plus capitale…

On est un peu déçus d’avoir fini notre baroudage birman par ce calvaire inutile. S’il y a bien un endroit sur la planète où on est sûrs de ne pas retourner, c’est là. Le reste du pays nous a en revanche beaucoup plu. Par contre si on doit y revenir un jour, on prévoira un budget moins serré, et on prendra l’avion 🙂 Parce que la Birmanie pour nous, c’est 970$ et 83 heures de bus en 26 jours… qui dit mieux ?

Les photos vont suivre très prochainement, car dans quelques jours nous seront au Vietnam.

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Une nuit en enfer, deux jours au paradis

Ploum-ploum tralala tagada tsoin-tsoin,

A Pyay on ne fait pas grand chose. Il faut dire qu’il fait très très chaud.

Nous allons quand même au marché, très sympa d’ailleurs, pour acheter quelques victuailles, dont des avocats. On passe un peu pour les bêtes curieuses du coin et on passe à peu près aussi inaperçus que les Dupont et Dupond déguisés en Chinois. A chaque fois que l’on retourne à notre guesthouse, il y a toujours un ou deux gars dans la rue pour nous dire « Bagala inn, this way », alors qu’on ne demande rien. On a un peu l’impression que toute la bourgade est au courant que deux farangs sont venus s’échouer en ville, et que les seuls avant nous c’était les auteurs du Lonely Planet…

On quitte la merveilleuse ville de Pyay en minibus. Arrivée à 17h en speed et en nage à la station de bus à cause d’un cortège funéraire dans toute la ville. Un gros bonnet a fait une attaque fatale quelques jours avant, et le gouvernement a fourni des sarongs assortis pour l’occasion, pour que ça soit plus joli… On avait vraiment pas prévu le coup des embouteillages à Pyay !

S’enchaîne alors une folle épopée que nous appellerons par la suite le Voyage de l’Enfer. Dans le minibus on est installés dans les places du fond et il y a environ 40 cm entre notre dossier et celui de nos voisins de devant. La route c’est de la piste, et franchement avec Bob on en a jamais pris d’aussi dégueu. Même le Cap York c’était de la croisière pour demoiselle à côté. C’est nid de poule sur nid poule et comme dit le Lonely Planet, à l’intérieur on se prend pour du maïs se transformant en pop-corn. Ou comme disait Céline « oui, ça pourrait être pire, on pourrait être des graines dans une maracasse ». C’est vraiment horrible, on peut pas se caler du tout et faut faire attention à ne pas se cogner la tête. Et puis comme toujours dans ce pays, c’est un trajet de nuit ce qui provoque une envie de dormir qui est tout à fait incompatible avec ces conditions. A la pause repas, un « better than old » monsieur, qui voyage avec nous, nous propose de partager sa table. Son anglais est « better than » approximatif, et il radote un peu, mais il est vraiment super gentil. Il nous paie même le repas malgré nos maints refus. Repas pas mauvais du tout d’ailleurs, mélange de riz et de noodles au jaune d’oeuf. Ca change du riz et des nouilles 🙂 Blague à part c’était assez bon.

On arrive à 4h du mat à Taungup. On sort du minibus couverts de bleus et de bosses. Le vieux monsieur continue sa route dans une autre direction, mais avant il nous aide à trouver notre prochain bus. Heureusement d’ailleurs, car on est un peu perdus, carrément crevés, et personne n’arrive à aligner deux mots d’anglais. La seule compagnie ouverte à cette heure-ci ne veut pas de nos « gros » culs de blancs. Un militaire nous propose le trajet en moto-taxi… Le pti vieux insiste pas mal et les mecs finissent par lui indiquer une compagnie qui devrait nous accepter, mais qui n’ouvre qu’à 6 heure. On le remercie chaudement avant qu’il ne file prendre un autre bus. On squatte donc un tea-shop pendant deux heures. Mais ça va, ça passe assez vite vu que dans notre état de fatigue on ne communique que par quart d’heure : je dis un truc à Céline, elle répond un quart d’heure après, et pareil dans l’autre sens… on est vraiment à l’ouest.

Le comptoir fini par ouvrir et là on on découvre avec bonheur notre futur moyen de transport. Il est 5h40 du matin : « Céline j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle… La bonne c’est que c’est ouvert. La mauvaise… euh faut que t’aille voir le camion ! ». Z’avez sûrement déjà entendu parler des boats-people. Bha pareil, mais sur un camion genre bétaillère. On se retrouve à 70-80 personnes à l’arrière, entassés sur les sac de riz et coincés entre les bagages. Comme on arrive un peu sur la fin, tout le monde est déjà installé. Céline arrive à poser une demie fesse, et moi je reste debout à l’arrière, à la éboueur-style, avec une dizaine d’autres gars. C’est très convivial, et « tellement local ! trop cool quoi ! »…

A la première côte la moitié des gens descend pour que le camion puisse monter. Après ça une quinzaine de mecs montent sur le toit, ce qui laisse un peu plus de place à l’intérieur. Mais la populace c’est comme un gaz, plus ça a de place, plus ça s’étend et je n’ai toujours pas de place pour m’asseoir. Dans tout les cas, ça reste quand même plus confortable que dans le minibus précédent. Et cette fois, le trajet ne dure que… 5 heures. On arrive finalement à Thandwe où on doit négocier le tuk-tuk pour enfin arriver à la plage. Trois quarts d’heure plus tard, ça y est on y est. Putain, 3 jours. We made it !

Ngapali Beach. 3km de sable blanc bordés de cocotiers. Le repos bien mérité de deux voyageurs fourbus (four bus…). Station balnéaire remplie à 5%. Tous les farangs du coin, c’est-à-dire pas beaucoup, ne viennent ici qu’en avion. On se dit qu’ils n’apprécient pas autant que nous le petit paradis après l’enfer. On se prend le bungalow le moins cher (au joli nom de « éco ») dans l’hôtel le moins cher. On nous fait même une réduc ! Ils ont du avoir un peu pitié de nous, de nos cernes, et de nos sacs à dos pleins de poussière qui ne sortent manifestement pas de la soute d’un avion.

Malgré notre irrésistible envie de pioncer toute la journée, on se motive pour aller à la plage et prendre un bain dans le golf du Bengale. L’eau est super bonne, température idéale. On en oublie presque la nuit blanche et ses transports aussi longs qu’inconfortables. Le reste de la journée, on ne fait rien. Rien du tout 🙂 Petits cocktails au coucher du soleil, puis resto de fruits de mer. On se couche vers 20h, et on s’endort direct pour une nuit de 12 heures.

Le lendemain, petit dej au bord de la plage, bien copieux. Baignade. On se balade ensuite sur la plage jusqu’à un petit village de pêche à quelques km de là. Comme à l’entrée de la ville, ils font sécher du poisson en quantité impressionnante. Pas de camions frigorifiques ici, donc pour envoyer le poisson dans le reste du pays (généralement en bus), il faut d’abord le faire sécher : les poissons sont disposés sur de grandes bâches à même le sable en plein soleil. L’odeur est… bha, comme du poisson qui sèche au soleil : ça sent le pourri, et c’est vraiment pas appétissant. On observe un peu la vie du village. Les mecs qui viennent décharger les poissons avec des charrettes à boeufs, les gosses qui viennent nous demander du shampooing contre des coquillages, des chiens qui se régalent de poissons. Il y a pas mal de perte, et on slalome entre les calamars et poissons pourris mélangés au sable. Et au milieu de tout ça, il y a quand même 2 ou 3 faranguettes en bikini. Choc des cultures !

Retour dans notre petite enclave de richoux, re-baignade, re-cocktail au coucher de soleil, re-resto de fruits de mer. Je prends un red snapper entier grillé au barbecue. Un vrai délice. Céline n’est pas mécontente de son filet de barracuda. Et les salades d’avocat sont sublimes. Il est temps qu’on reprenne un bus et qu’on retourne en Asie avant de trop s’habituer au farniente de luxe 🙂

La nuit, des centaines de petites lumières de bateaux péchant au lamparo scintillent à l’horizon. Le bruit des vagues nous berce toute la nuit, jusqu’aux attaques fulgurantes de moustiques.

Au petit matin, re-petit dej, puis préparation des sacs pour une nouvelle partie de plaisir. Au programme, un bus de 20h jusqu’à Yangon, suivi si tout va bien d’un bus de 2h pour Bago. Bien sûr, dans notre souci d’économies, pas de clim, pas de sièges inclinables, et sûrement une odeur de poisson séché au soleil emplissant notre superbe moyen de transport.

Pour ceux qui se disent : « Mais y z’en ont pas marre de prendre des bus tout le temps ? Z’ont pas envie de rentrer à la maison ? »… bha… on vous avoue qu’on y a pensé. Mais à la simple idée de devoir se lever le lundi matin, on se dit qu’on est pas si malheureux que ça ici !

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On veut se boire un cocktail dans notre guétouze de luxe :
-You have drink menu ?
-Drink ? yes.
-Ok… You have cocktails ?
-Drink ? Coconut ?
-No, cocktail.
-Coca-cola ?
-No, cocktail… Like Mojito, Caïpiriña, …
-Mojito ? One ?
-…

Le lendemain, sur la carte d’un resto on lit « seasonnal fruit milk-shake » :
-What fruits do you have ?
-Fruit ? Juice ?
-Euh… Milk-shake
-Milk-shake, one ?
-…What kind of fruits do you have ? Like banana, papaya, …
-Banana, one ?
-Euh… yes…

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Off the beaten tracks

Coucou, tu veux voir ma pagode ?

A Bagan, il fait très chaud. On a beau y arriver en fin d’aprem, il fait encore très très lourd et on appréhende un peu la journée de vélo du lendemain. Pour un peu, on se laisserait presque tenter par la journée en calèche pour richoux. Mais non, le lendemain matin, motivée par Clément qui déborde d’énergie pour nous deux, j’accepte la solution bicyclette. En fait c’est très bien, ça nous permet de ne pas être trimballés de gros temple en gros temple, qui ressemblent plus à des centres commerciaux (« souvenir mister ? souvenir ? »). Demie journée tranquille à se balader dans la plaine de Bagan au milieu des milliers de pagodes, c’est assez impressionnant. De temps en temps un gamin ou un mec nous indique une pagode que l’on peu escalader et d’où on a une belle vue. Quand ils sont tout seul ils sont super cool, mais quand y’en a trop on est un peu harcelé et on commence à en avoir par dessus la tête des « where do you come from ? ». A partir de maintenant, ils devront deviner ! Pas trop difficile, 80 % des touristes sont français 🙂 On arrive quand même à se laisser attendrir par une gamine trop choute de 5-6 ans qui vient s’asseoir à côté de nous « hellooo ! where do you come from ? France ? Bonjourcommentallezvous ? Regarde mes cartes postales, c’est moi qui les fait ! – Ho, c’est toi qui les fait ?? – Euh… Non c’est pas moi qui les fait ! ». 😀

Les chemins sableux sont pas évidents, mais on survit grâce aux bouteilles d’eau congelées fournies par notre guesthouse. Les points de vue en hauteur sont vraiment magnifiques, le ciel à beau être poussiéreux ça reste quand même assez canon. On se demande ce qu’il leur a pris de construire autant de temples et de pagodes à l’époque (y’a environ 1000 ans pour info).
Repos-avocado pour le déjeuner. On se nourrit plus que de ça le midi, quand on peut, et nos estomacs nous en sont très reconnaissants. On enfourche à nouveau nos bécanes en fin d’aprem pour aller mater le coucher de soleil. Plutôt que d’aller sur LA pagode où 90 % des touristes s’entassent le soir venu, on suit un mec qui nous emmène au sommet d’un petit temple, on est tout seuls avec lui et la vue est jolie. Ils veut nous montrer ses peintures bien sûr, mais il est super gentil et on passe un bon moment avec lui. Le coucher de soleil est pas top, en fait le soleil disparaît dans la poussière bien avant de toucher l’horizon, et la lumière est très voilée, mais l’atmosphère est là.

Repos bien mérité avant la loooooongue journée de bus qui nous attend. Car dans notre folie, nous avons décidé d’aller au bord de la mer plutôt que de retourner à Yangon via Mandalay, le trajet « normal ». En général les gens vont sur la côte en avion, et c’est pas vraiment « prévu » pour les touristes de s’y rendre en bus d’ici. De plus la plage où on veut aller est assez luxe, et on arrive pas trop à avoir d’infos récentes sur les possibilités d’hébergement là-bas… On a prévu un budget un peu just, mais après une série de comptes d’apothicaires, on décide qu’on peut se le permettre ! Reste à s’y rendre. La veille, on a réservé un bus à la station, et c’était déjà pas facile facile. Un seul mec veut bien nous en vendre, mais il a la bouche pleine de bétel et on comprend que dalle. Il est vraiment trop dégueu, des bouts tombent de tous les côtés et il fait aucun effort pour améliorer son élocution… On dirait presque qu’il le fait exprès tellement c’est répugnant ! On a du mal à le regarder sans être pris de fou rire ou de hauts le coeur. En plus il a une magnifique barbe poivre-et-sel (ou plutôt poil-et-sel…) : un grand poil poivre, un grand poil sel. De manière générale les asiats sont pas très poilus du visage, et quand ils ont un poil ils le laissent soigneusement pousser, ça donne des longs poils solitaires qui pendent jusqu’à la poitrine, d’un esthétisme à toute épreuve. Signe de virilité probablement ?

Bref on arrive quand même à acheter des billets jusqu’à Magwe. Le lendemain matin, l’aventure commence à 6h45 devant notre guesthouse. Le bus arrive une demi heure plus tard, puis on s’arrête 200m plus loin pour changer une roue. Manifestement, on a pas de roue de secours, et le temps qu’ils en trouvent une on poireaute une bonne heure. Le bus est pas super confort, mais on nous avait prévenus et ça ne dure que 6h… Arrivée vers 13h à Magwe, où l’on réserve un bus pour Pyay, qui ne part qu’à 5h. Encore une fois on ne sait pas trop s’il y en a d’autres, mais de toute façon c’est le seul qui accepte les touristes. Longue attente dans le seul petit resto où l’on arrive à se faire un tant soit peu comprendre, les tenancières ont un menu en anglais et surtout elles font l’effort d’essayer de deviner, ce qui n’est pas le cas de tous les gens du coin. Les filles du boui-boui matent Titanic à la télé entre deux coupures de courant et ça nous donne un bon prétexte pour rester longtemps. Etant donné la fréquence des coupures et la longueur du film, elles doivent y être depuis ce matin ! Leonardo finit par couler et on retourne à la station.

Départ pour notre seconde session de bus de la journée. Et cette fois on a même pas le droit à des sièges, on est dans le couloir central sur des strapontins, pour à nouveau 6h de trajet.

Les strapontins en quelques mots : forte inclinaison latérale de l’assise, dossier en deux parties avec barre de métal au milieu, et suspension extra souple permettant d’apprécier la moindre aspérité de la route avec une ampleur bien meilleure que sur un siège normal. Bien sûr, convivialité hautement accrue grâce à notre position privilégiée au sein de nos camarades de voyage, qui mastiquent, mâchouillent, suçotent et dépiautent allègrement, à grands renforts de bruits de salive et de rots à faire frémir d’admiration un Australien. les bus, propres quand on y monte, se remplissent rapidement de déchets de toute sorte, et surtout de coquilles de graines de tournesol dont nos amis birmans sont très friands. Ils les jettent évidemment par terre, pourquoi prendre la peine de déplier le sac plastique fourni à tous par la compagnie de bus ? En me grattant la tête, je déloge un petit rampant qui pourrait fort bien être un cafard. Ah oui, autre caractéristique des strapontins : on est plus proche du sol. Nos rêveries sont bercées par les doux dialogues des séries télévisées comiques, ponctués par les grands éclats de rire de nos joyeux voisins qui réagissent de bon coeur à chaque fois qu’un personnage se prend une claque sur la tête (ça fait Boiiiing ! à la télé, HAHAHA dans le bus). Comme dirait une française qu’on a rencontré : « troooop cool ! c’est tellement local !! ». Petit extrait de sa bonne humeur à toute épreuve : « Alors tu vois j’ai pris un bus de Yangon à Kalaw, et vers 5h du mat on arrive dans un coin mais trop pauuumé… je demande au chauffeur Kalaw? Kalaw? et il me dit ah Kalaw mais c’était y’a deux heures… Alors je descends, et je commence à me balader avec mon sac à dos, tranquille tu vois, c’est le petit matin et y’a personne, mais trop authentique tu vois quoi, je prend le petit dej avec des locaux, trop sympas les gars… Après je prends un pick-up pour retourner à Kalaw, on est entassés comme des sardines, carrément trop à la locale tu vois ! Trooop top! ».
On doit être blasés, je vois que ça.

Arrivée à minuit à Pyay. Deux trois trishaw-men nous proposent de nous emmener en ville, mais devant notre radinerie ils nous dirigent vers un taxi tuk-tuk qui nous accepte pour 2000 kyats (prononcer « chiattes »). Il nous dépose devant une guesthouse assez insalubre, et le patron ne veut pas entendre parler de négociation. On va voir ailleurs, mais finalement après un « full, full », un « no foreigners here » et une quatrième gueshouse plus chère et moins bien, on revient la queue entre les pattes à la première. Le mec est sympa et ne nous rigole pas au nez. La chambre est vraiment pas top et les chiottes puent la pisse mais ça devrait le faire pour une nuit. Le lendemain matin, le petit dej ne nous met pas en joie : café instantané, oeufs sur le plat froids probablement préparés il y a très longtemp, beurre rance, et petits pains sous plastique moisis. On fait nos relous, mais en fait le mec est désolé et nous apporte du pain frais. Pendant qu’on se plaignait, il nous a sorti une carte de la ville et nous a fait un dessin du trajet qui nous reste jusqu’à la fameuse plage, avec les prix et les distances entre chaque étape. Il est vraiment trop sympa, et on se sent quand même un peu couillon pour notre côté français jamais contents. Il nous explique qu’il a téléphoné à une compagnie de bus ce matin qui est d’accord pour prendre des touristes. En fait beaucoup ne veulent pas, pour deux raisons principales : d’une, en bus très très local, les pannes sont fréquentes et parfois on peut attendre une bonne journée que ça soit réparé. De deux, les touristes sont souvent trop gros et prennent plus d’une place normale !! Il nous dit qu’il faut aller réserver le prochain bus à la station, nous accompagne sur la place principale et nous met dans un pick-up à 150 K/personne, soit quand même 10 fois moins que ce qu’on a payé la veille dans l’autre sens. En plus il parle au chauffeur, qui nous dépose devant le comptoir de la bonne compagnie, attend qu’on achète nos tickets, et nous ramène en ville. L’achat des tickets est encore un peu problématique : le minibus est plein pour aujourd’hui, damned it ! Le mec nous dit d’essayer à côté, mais manifestement ils ne veulent pas de gros blancs ;). On prend donc pour le lendemain…

Prochaine étape, faire des photocopies de nos passeports et visas en 7 exemplaires en prévision des check-points. Notre hôte est encore de bon conseil et nous propose d’attendre que l’électricité revienne pour ne pas avoir à payer le générateur et obtenir du coup nos photocopies moins cheres. En attendant, on se promene dans Pyay en s’amusant a compter les farangs : comme on a decide qu’on avait le droit de se compter, on en est a 2.
PS: on a même pas été malade depuis le dernier post !!! Wahoo !

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Trishaw, vélo, dodo

Suite de nos chroniques birmanes :

Nous quittons Inlay en direction de Mandalay. On poireaute une bonne heure et demie au tea-shop de la jonction, où notre bus se fait désirer. Une bonne trentaine de bus passent avant le notre et à chaque fois, on se lève pour essayer de repérer si le nom de la compagnie correspond. Sauf que sur les bus c’est en birman, et sur nos tickets en anglais… Mais la gentillesse des birmans ne fait pas défaut, et à chaque bus qui s’arrête, le patron du tea-shop nous dit « no, not this one » en rigolant. On s’installe, et c’est parti pour une nouvelle nuit de bonheur. Encore une fois, ça parait tout petit sur la carte, mais ça fera quand même 10 heures. Après tous ces bus interminables (et inconfortables !), et c’est pas fini, qu’on vienne pas nous dire qu’un transatlantique en avion, c’est long.
On arrive à Mandalay vers 5h30. Malgré notre tête fourrée dans l’arrière train, on négocie âprement le transport jusqu’au centre ville. On partage le tuk-tuk avec un birman richou bling-bling habillé, ou plutôt déguisé, avec le plus possible de vêtement de marque. Il engage la conversation et nous dit qu’on devrait aller au Swan Lake Hôtel, pas cher, 4 étoiles… Quand il nous apprend que sa maman adore Paris et l’Italie, où elle se rend souvent, nos doutes quand à son origine sociale, et surtout son orientation politique, se confirment. Il n’en est pas moins très aimable pendant ces 20 mn de trajet…
On se trouve une guesthouse où il reste de la place après en avoir testé plusieurs. La patronne nous libère une chambre tout de suite, et ne nous fait pas payer la nuit presque finie. Cool. On pionce jusqu’à midi et on part en mission internet-café (cf. post précédent). Ca sera la première fois qu’on arrivera à se connecter depuis notre arrivée au Myanmar. On arrive finalement à accéder à nos mails, mais certains sites sont bloqués, dont blogspot entre autres. Sur la page d’accueil de Chrome, le tiers des sites favoris sont « access denied ».
Le soir même on part avec un guide en trishaw, une sorte de vélo side-car, pour s’offrir le coucher de soleil depuis le temple de la colline de Mandalay. On échangera quelques mots sur sa vision de la politique ici, et notamment sur les prochaines élections : « nothing will be change ». A priori ils ont des isoloirs, mais ils n’y vont pas seuls…
On visite en chemin deux grands temples, entourés chacun de milliers de mini-pagodes en alignement concentrique (pour les puristes, 1724 pour le premier, et 729 pour le second). C’est superbe. Chacune des mini pagodes contient une dalle recouverte d’écriture sacrées.
On grimpe une lonnnnngue série de marches pour accéder au point de vue sur la colline. La vue n’est pas exceptionnelle vu le nombre d’arbre masquant les mini-pagodes… par contre on voit très bien le terrain de golf de Mandalay. Et comme d’hab’, le ciel est poussiéreux et la visibilité dégueu. Mais comme on a esquivé la taxe gouvernementale de 10$, ça reste sympa 🙂

Le lendemain, on se loue des vélos pour aller visiter un peu les environs. Il fait très très chaud, et on circule dans un enfer de klaxons, gaz d’échappement, et odeur de vase (Céline dit « non, de caca, ça sentait le caca ! »…). En se dirigeant vers le plus grand pont en tek du monde, on longe un petit lac manifestement transformé en décharge. Des gens vivent dedans, y font sécher leur linge, et on verra même un gamin se torcher le cul avec des détritus (« d’où l’odeur ! Ca confirme ma théorie » dit Céline). C’est vraiment sale et ça fait mal au coeur. Deux petits gosses viennent nous demander l’argent, et quand ils voient l’appareil photo, ils prennent la pose, tout sourire.
Le pont en lui même est pas mal du tout, au-dessus des champs de maïs et de cacahuètes. Céline trouve que c’est un peu de la triche leur record du monde, car un petit bout est en béton 🙂 On va remplir nos batteries avec des jus de citron, avant de repartir sur nos vélos brûlants.
Sur le chemin du retour on passe par Mahamuni Paya, qui abrite un bouddha dont la forme est toute déformée par l’ajout de milliers, voir milliards, de feuilles d’or par les fidèles (seulement les hommes…). On n’arrive pas très bien à voir le bouddha, car on n’a pas trop envie de gêner les gens qui prient, et qu’on ne veut pas payer la taxe « appareil photo ». Les plafonds rouge et or sont de toute beauté !
On s’aventure ensuite dans des quartiers aux rues non numérotées, à la recherche d’un monastère en tek, indiqué par le lonely planet. On l’aperçoit, mais c’est fermé.
Dernière mission avant le repos du cycliste, aller chercher des avocats au marché. Ils n’ont pas l’air bien mûrs, mais on les prend quand même. Les avocats en Birmanie, c’est de loin les meilleurs qu’on ait jamais mangé !
Au final on se sera quand même fait pas loin de 20 bornes dans la châleur, le bruit et la pollution. On est content de ce qu’on a vu, mais la balade en vélo c’était vraiment pas de la tarte.

Le lendemain matin on prend un bus (encore…) pour aller sur Bagan, la ville aux 4400 pagodes. Cette fois le trajet se fait de jour, et ne dure que 8 heures. Et là, on se dit que les trajets de nuit c’est finalement pas si mal, parce qu’on crève de chaud. Nos avocats ne sont effectivement pas mûrs, mais on les mange quand même, et ils sont malgré tout très bons.
A un arrêt sur le trajet, un camarade de bus nous aborde, et après l’habituel « Hello ! How are you ? Where do you come from ? » (auquel on le droit à peu près 2000 fois par jour…), il ajoute « now in Myanmar, it’s the beginning of hot season »… merci coco, on avait pas remarqué 🙂

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Betel-juice

Oyé oyé,
Nous quittons la Thaïlande et la folie de Bangkok pour filer en Birmanie. Heureusement, nos problèmes de banques sont réglés !
Un saut en avion plus tard, et nous voilà donc à Rangoon, « capitale » de ce merveilleux pays à forte tendance dictatoriale – en fait la vraie capitale c’est un bled paumé, le gouvernement a déplacé ses quartiers sur les conseils d’une voyante…
Ici il y a déjà beaucoup moins de touristes. Pleins de gens nous regardent comme des bêtes curieuses, étonnés de voir des farangs en ville. Les birmans nous semblent accueillants et souriants. Par terre, c’est crachats de bétel et mégots de cigares.
Notre première journée dans ce nouveau pays consistera surtout en une mission périlleuse : changer des dollars en kyats, la monnaie locale. Ici, pas de distributeurs, et les seules banques sont celles du gouvernement qui ont un taux de change affreusement bas. Le taux officiel sur internet est de 6 kyats pour un dollar, alors que dans la rue on peut en obtenir plus de 1000 ! C’est juste ridicule. Il faut donc passer par le marché noir si on ne veut pas se faire enfler. Contre toutes les indications des panneaux d’affichage de notre guesthouse, nous changeons 100 dollars dans la rue aux abords de Sule Paya. Il y a pleins de gars qui repèrent les quelques rares touristes et leur scandent des « change money » avec des taux super intéressants. Finalement on se laisse tenter. Pleins de gars se ramènent et pendant qu’on compte nos 110.000 kyats (en billets de 1.000 bien sûr), on se retrouve avec une dizaine de mecs autour de nous à vouloir regarder ce qu’il y a dans notre sac, comptant les billets avec nous, tous voulant être les prochains à nous faire du « change money ». C’est un peu angoissant, mais bon, au final pas d’embrouille et un taux de change super haut. Fiers de notre esquive de l’arnaque, on se fait un petit resto couleur locale : pas de menu en anglais, pas de touristes, pas de frites ou de burgers dans le menu… enfin l’Asie telle qu’on se l’imagine quoi 🙂 Et pour demander l’addition, rien de plus simple : c’est « chimey » et Mshh Mshhh, ce petit bruit-bisou qu’on fait pour appeler les chiens ou les chats… Pas évident de pas rigoler 🙂 La bouffe ici est un mix entre Inde et Asie. Souvent pas exceptionnelle, mais généralement pas mauvaise.

Le lendemain, on fait la visite de la ville. Les spots touristiques étants bien éloignés par rapport au centre on se paye le luxe d’un taxi pour s’en rapprocher. Attention le taxi : pas de suspensions, pas de fenêtres, les sièges tout destroy, pas de ceintures évidemment, tous les vaigrages intérieurs ne sont plus que de l’histoire ancienne… le plus drôle c’est que 95% des bagnoles ici sont dans le même état. Le volant est indifféremment à droite ou à gauche, avec quand même un plus gros pourcentage à droite, et ils roulent… à droite ! On commence nos visites par un très grand bouddha couché de 55 mètre de long. Magnifique ! On se balade ensuite sous un soleil de plomb en passant par un petit parc agrémenté d’un lac sur lequel est amarré une énorme jonque-catamaran « karaweik », impressionnante et très jolie. On finira par l’immanquable Shwedagon Pagoda, point centrale de la ville, qui est une gigantesque pagode dorée, lieu de prière, de pique-nique, de dodo pour les bouddhistes du coin. Il doit y avoir une centaine de temples agglomérés autour de la pagode, chacun abritant des dizaines de représentations de Bouddha de toute formes et de toute tailles. Le lieu est assez magique, tout en nuances de blanc et de doré.
On retourne dans le centre et on se renseigne pour les bus en direction de Kalaw, petit village au nord, point de départ des treks pour se rendre au lac Inlay. Là, on apprend qu’ici les bus roulent principalement la nuit et que la durée des trajets est rarement inférieure à 10h. Un peu relou, mais bon pas le choix si on ne veut pas se ruiner avec des vols intérieurs. Du coup le lendemain, départ à 14h pour 14h de bus. On bouquine un peu, on se fait quelques jeux sur l’ipod… Mais ça reste long. On dort 1h ou 2 chacun et à 4h du mat on arrive enfin. Un gars vient nous accueillir pour nous envoyer dans sa guesthouse. On s’attendait à s’écrouler comme des larves sur la terre battue de la station de bus et du coup passer une nuit des plus sympa… La petite guesthouse est vraiment la bienvenue ! Le gars, re-nommé Jimmy pour des raisons de business, nous explique qu’il est guide de treks mais que demain c’est dimanche et qu’il ne part pas le dimanche. Ça tombe bien, on comptait pas y aller direct après la nuit de bus.
Le lendemain, après un gros petit dej’ dont les guesthouses birmanes tiennent le secret, on discute avec Jimmy de l’organisation des treks. Il nous « vend » la formule 3 jours, 51km, repas et nuits comprises, 5 ou 6 personnes maximum. On passera par plusieurs villages aux ethnies différentes, et donc aux styles vestimentaires et couleurs différentes, par une station de train où transitent fruits et légumes à destination de tout le pays. Tout cela à l’air très bien et on réserve donc pour le matin suivant.
On fait le tour du village en quelques minutes avant de se diriger de nouveau vers la guesthouse vu qu’il n’y a absolument rien à faire. Ha si, il y a un café internet… mais « not working, sorry ». On regarde un film des dvd pirates achetés à Rangoon pour quelques centimes. Une fois sur deux le dvd est reconnu comme vierge, et quand il marche la qualité est… disons vraiment très mauvaise, et les sous-titres anglais un peu foireux. Le soir on part dîner dans un petit resto népalais repéré le matin. Très bon !

Et puis c’est le drame. Le népalais très bon sur le moment me donne des crampes d’estomac quelques heures plus tard. Ce sera ensuite une nuit sans dormir à courir entre les chiottes et le lit – diarrhée, vomi, fièvre. Mmmmh, que du bonheur !
Au matin, je suis crevé et ça ne va pas beaucoup mieux, on annule donc le trek pour aujourd’hui. On en a un peu ras le bol d’être tout le temps patraque depuis presque un mois. L’Asie nous réussi pas trop au niveau santé. Le neveu de Jimmy, Naing Naing (prononcez NaïNaï, re-nommé ainsi par Jimmy pour des raisons de business…) vient nous voir à 17h; après une journée passée au lit, mon ventre me signale qu’il est à peu près ok pour le trek, et on informe donc Naing Naing qu’on sera opérationnels le lendemain matin. Nous partons avec Naing Naing, un de ses potes, et un jeune couple de norvégiens super sympa.
La marche est assez facile, il n’y a pas trop de relief. Les chemins sont hyper poussiéreux et quelquefois on a l’impression de marcher sur de la farine teintée en rouge. Il fait très chaud, mais ça reste supportable. Par contre les paysages sont un peu décevant, tout est archi sec et l’air poussiéreux laisse comme un voile brouillasseux sur l’horizon. Les villages « aux milles couleurs » que nous devions voir sont plutôt désertiques. La station de train n’a strictement rien d’intéressant et seul un étal d’oranges semble mettre de la couleur au tableau… Bref, c’est un peu différent de ce qu’on nous a vendu.

La première nuit sera assez simpliste, dans une baraque en bois d’un village minuscule, quelques couvertures en guise de matelas et un oreiller dur comme de la pierre nous servent de coin dodo. Au petit matin, les norvégiens sont comme nous : crevés. On avait évidemment perçu comme une injustice globale des « chances » à la naissance, mais là on touche la réalité du doigt : pour nous, c’est une nuit un peu dure, pour les fermiers d’ici, c’est toute la vie.
Le deuxième jour Céline tombe malade pour changer… un coup c’est elle, un coup c’est moi… Un petite angine lui fait mal à la gorge et la poussière ambiante n’arrange rien. De plus elle a pas mal d’ampoules aux pieds (dont celles sous les ongles qui ne sont toujours pas guéries depuis un mois) et marcher lui fait mal. La journée de huit heures de marche lui demandera beaucoup d’énergie, même si objectivement les chemins sont très faciles. On fait une halte dans une petite maison où ils distillent artisanalement de l’alcool de riz. On a demandé avant à Naing Naing si il aimait : « oh pas tellement, pas plus d’une demi bouteille en tout cas » ! Faut dire qu’il a une sacrée descente. Finalement, il se tape 3-4 verres cul sec et prend une bouteille à emporter, pour un pote à lui qui lui répète sans arrêt « I want a girlfriend ! I want a girlfriend ! ».
Pour la deuxième nuit, on va dans un monastère bouddhiste. C’est marrant ça fait un peu auberge de jeunesse avec des dizaines de dortoirs installés dans la salle commune et séparés par quelques panneaux de bambou. A notre grande surprise, il y a une douche ! Très sommaire bien évidemment, mais ça fait vraiment du bien de se décrasser un peu. On achète quelques bières et on va se poser un petit peu à l’écart du monastère pour admirer le coucher de soleil. Naing Naing nous accompagne. Il nous racontera un peu l’histoire de sa famille. Sa soeur fait des études en microbiologie, son frère s’est exilé illégalement en Thaïlande, et son père s’est pris 12 ans de prison pour consommation d’opium. C’est un peu dégueulasse quand on sait que le gouvernement fait tout son blé sur l’opium… Du coup lui a dû arrêter ses études d’économie pour aider sa mère. On apprendra, entre autres, que les birmans n’ont pas le droit de quitter le pays, ce qu’on savait déjà, mais qu’en plus ils n’ont pas le droit de prendre de vol intérieur non plus. Que les futures élections de cette année ne seront de toute façon qu’une triste blague. Qu’en 2005 les moines bouddhistes, sous l’ordre du gouvernement (?) ou en tout cas avec sa bénédiction, ont détruit toutes les mosquées de Mandalay. Puis en 2007, le gouvernement tire sur les moines qui manifestent contre le gouvernement. Enfin, les dictatures ce n’est jamais drôle, et le Myanmar ne déroge pas à la règle. Le plus étonnant dans tout cela c’est que les birmans sont sûrement les gens les plus gentils que nous ayons rencontrés jusqu’à présent. Ces quelques moments passés avec Naing Naing seront sûrement les meilleurs sur l’ensemble du trek.
Le lendemain matin, réveil à 5h30 pour les chants bouddhistes. Pas désagréables en fait. Un peu trop matinaux à notre goût mais ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’avoir cette expérience.
Après le petit dej’, Naing Naing nous explique qu’on doit aller voir le chef moine pour qu’il nous fasse cadeau d’un bracelet. En contrepartie il faudra que l’on fasse une petite offrande. C’est un moment de grande spiritualité et de zen. Le chef moine fera quelques prières tout en nous attachant les bracelets. A un moment il pose une question à Céline, que notre guide traduit : « tu fais quoi comme sport ? » Il trouve qu’elle a des gros muscles 🙂

La dernière journée de marche ne dure que 4h, heureusement pour Céline qui a encore un peu de fièvre et dont le moral n’est pas au plus haut.
Arrivés à la rivière, on prend un bateau qui nous fera traverser le lac Inlay. Mais avant, deux « attractions » : la boutiques des femmes-girafes, et le monastère des chats sauteurs. Ca à l’air bien dit comme ça ? Parce que bon c’est un peu pourri en fait. Les femmes au long cou offrent de jolies photos, mais même ici je trouve que ce genre de folklore se rapproche du voyeurisme. On s’attendait à une sorte de marché dans un village de « long neck people », mais il s’agit juste d’une boutique où 3 femmes tissent des sarongs. Au bout de 5 min, on remonte dans le bateau, un peu perplexes. Les chats sauteurs… alors ça c’est vraiment ridicule. Des moines demandent un petite offrande pour faire sauter des chats à moitié endormis dans des cerceaux avant de leur donner un peu de poisson sec… génial !
Le lac Inlay ne nous inspire pas non plus des masses. On passe beaucoup trop loin de la rive pour voir des choses intéressantes. Je fini même par m’endormir (faut dire que les sièges sur le bateau sont assez confort !). On arrive à la guesthouse réservée par Jimmy. On l’avait choisie sur les recommandations de Célia et Alex recentrés au Laos. C’est propre, il y a de l’eau chaude et les lits sont confortables. Et surtout, il y a un petit dej’ de ouf malade ! Par contre l’électricité ne marche pas tout le temps, mais c’est comme ça un peu partout ici. Même à Rangoon il y a plein de générateurs dans les rues.
On va rester ici une nuit de plus histoire que Céline récupère un peu. Même si elle va mieux maintenant, on ne se sent pas encore prêts à affronter les 10h de bus pour aller sur Mandalay. Voilà pour les news. Les photos devront sûrement attendre le VietNam vu la qualité de la connexion.

Ha oui aussi, impossible d’accéder à gmail ou hotmail considérés comme trop « subversifs » par le gouvernement en ce moment… donc si vous voulez nous contacter, postez du comment.

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