Opération Trompettes du Désert

En plein désert de Gobi, la ville de Dunhuang offre une vue splendide sur de magnifiques dunes. Le ciel est toujours très poussiéreux et il fait pas mal chaud. Pour notre première journée, on se paye l’excursion des grottes de Mogao, un des plus vieux sites bouddhique connus. Une fois encore le prix de l’entrée à doublé. Cette fois on fait comme prévu et on paye. Bon en fait on arrive à obtenir le prix chinois après pas mal d’insistance… Ce qui ne nous donne normalement pas droit à une visite guidée dans une autre langue qu’en chinois. Mais au moment de passer le tourniquet, ça va pas. Forcément, on a des billets chinois, et manifestement, on est pas Chinois. Mais un groupe de Français passe juste avant nous, et finalement les contrôleurs lâchent l’affaire et nous disent de les rejoindre, c’est plus simple. La guide parle très bien français et la visite guidée est intéressante, finalement on est contents d’avoir les commentaires. On commence par les deux grottes les plus impressionnantes, qui contiennent chacune un immense Bouddha évidé dans la cavité. Tout a été creusé à la main, un travail de fou. Depuis que les grands Bouddhas d’Afghanistan on été dynamités, c’est un des sites les plus importants dans le genre. Les Bouddhas sont très beaux, les peintures murales très bien conservées grâce au climat sec. L’extérieur fait un peu tout neuf avec une restauration à la chinoise par forcément très subtile, mais en même temps paraît que ça s’écroulerait s’ils n’avaient pas consolidé. A l’intérieur, tout est d’époque (autour des 4e-8e siècles après JC), sauf quelques rares restaurations un peu barbares effectués par les premiers à découvrir les grottes. Les peintures racontent plein de légendes indiennes mêlées d’influences chinoises que nous expliquent la guide. Pas de photos, c’est interdit.

L’aprem on se loue des vélos pour aller voir les dunes. Arrivés à l’entrée payante de l’espèce de parc d’attraction qu’ils ont construits autour d’un mini lac dans les dunes, on fait demi tour, merde on va pas payer pour se foutre du sable dans les godasses quand même ! C’est quoi cette manie de tout faire payer, même le paysage… Et les prix, comme aux grottes, sont complètement… grotesques. On fait donc le tour par un petit chemin sur le côté et on se retrouve vite au milieu des dunes, tout seuls. On abandonne les vélos et on continue à pied jusqu’au sommet d’une petite dune. Le point de vue est magique, les dunes sont superbes ! Ca c’est vraiment un truc qui me fait rêver depuis longtemps, voir des grandes dunes de sable Sahara style 🙂 Plus loin, on aperçoit le « parc », avec sa corde (payante) pour monter en haut de la grande dune, ses chameaux à touristes, ses ulms (bon ok ça doit être chanmé ça) et ses différentes installations pour s’amuser sur les dunes. Nous, on sort les didges et ça résonne vachement sur le sable. On reste là pas mal de temps à contempler, avant de récupérer nos vélos pour rentrer. En redescendant on passe devant l’enclos des chameaux, ils ont trop une dégaine marrante !

Le lendemain on part pour une excursion à la journée vers le parc national de Yadan, des formations rocheuses formées par un ancien lac. Ca tentait pas trop Clément, mais j’avais pas mal insisté. Au final, ça fera effectivement beaucoup de route pour pas grand chose, le parc est pas terrible terrible. Par contre on passe voir une autre petit bout de la Grande Muraille, cette fois pas du tout restauré, et c’est assez impressionnant de voir de vrais vestiges. Moins classe qu’à Pékin évidemment, mais ça fait sont petit effet. On passe aussi par la Porte de Jade, un ancien poste de douane de la route de la soie, où ils ont conservé le bon vieux principe de taxe de passage, y’a pas de petits profits !

De retour à Dunhuang après une longue journée, on prend direct le bus pendant 2h pour rejoindre la station de train. Là, on veut acheter des billets pour Tulufan, près de Turpan, mais c’est pas facile. On arrive à se faire comprendre un peu, mais le problème c’est qu’il n’y a plus de places, ou pas celles que l’on veut, ou pas aux bonnes heures, et là ça devient plus dur de communiquer. La fille nous dit qu’ils restent des couchettes première classe à 1h du mat, mais c’est très cher. Sinon, c’est les places « assises dures », la classe la moins cher et la moins confortable, à 22h. Pfiouuu… On sort réfléchir, on décide de passer une nuit ici et de partir le lendemain. On revient quelques temps plus tard avec notre iPod en mode dico et le mot « demain » affiché en gros. La fille nous dit qu’il y a des places à 9h. Ok, on prend. Une fois les billets en main, on s’aperçoit qu’en fait c’est 21h, ça nous fait un peu chier d’attendre toute la journée de demain à rien faire. On fait la queue pour la troisième fois, et on demande à la fille des billets pour demain MATIN. Non, non, dit-elle. Bon, on garde nos billets. Et c’est en sortant que Clément se rend compte qu’en fait c’est pas pour demain mais pour ce soir ! Exactement les places qu’on veut, bref, on voit pas où était le problème. De quoi devenir chèvre ! On attend quelques heures et c’est parti pour une nouvelle nuit de train. On est pas à côté par contre, mais à 5 voitures d’écart. La contrôleuse nous demande toutes les 5 min de nous rendre dans la bonne voiture, on est restés ensemble pour le moment. Finalement, elle laisse tomber et nous file deux places à côté, sympa 🙂

On arrive vers 6h à Tulufan, et on va acheter nos billets pour Kashgar. Cette fois, pas de problème. Notre nouveau train part à midi, on va passer le temps dans un cybercafé. Ca tombe bien, ils ont rétabli le net dans la région autonome du Xinjiang où nous sommes maintenant il y a seulement quelques jours (tensions avec les « minorités », censure…). 23 h de train plus tard, on arrive enfin à Kashgar, tout au bout de l’Empire du Milieu, en plein pays Ouïgour.

Les photos de Dunhuang.

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2 Responses to “Opération Trompettes du Désert”

  1. xav Says:

    « liberté immuable » (enduring freedom) pourrait aussi bien coller avec ce voyage…

  2. Patricia Says:

    Ah ces photos du désert ! Magnifique ! Le didg, ça doit sacrément résonner, effectivement. En tout cas, ça ne m’étonne qu’à moitié que le son plaise aux autochtones : y a une vague ressemblance avec leurs « ohms ! » (à quelques octaves près…). Les chameaux ont la gueule déformée avec les trucs qui leur passent dans le nez. Ça doit pas leur faire du bien quand ils installent ça ! Pauv’ bêtes !
    Bon courage pour votre prochain trek ! Bisous…