Les gastronomes en culotte sur mesure

Après Nha Trang on monte un peu plus loin sur la côte jusqu’à Quy Nhon. La route depuis le bus est très jolie, entre rizières éclatantes et route côtière le long de falaises. Y’a des moments où on aimerait bien descendre du bus et se poser là, au bord de la mer dans ce charmant petit village de pêche et sa jolie plage par exemple… Surtout qu’une fois arrivés à Quy Nhon, c’est nettement moins bien. C’est très construit et c’est pas très beau. En plus, chose rare au Vietnam, y’a pas vraiment de choix niveau restos et on galère pas mal le premier soir. On fini par aller manger une soupe de nouilles vraiment dégueue dans un boui-boui, plus pour se caler l’estomac que par envie. Le lendemain on se balade le long de la grande plage, parsemée de petites embarcations en forme de bol, que les pêcheurs utilisent comme annexes pour rejoindre leur bateau mouillé dans la baie. C’est marrant et assez photogénique, et les bateaux sont très colorés. On tente ensuite un resto de fruits de mer conseillé par le Lonely Planet, pas mal mais pas top, et la serveuse nous ramène une addition à rallonge en vietnamien. On demande des explications, même le plat principal est plus cher que ce qui est annoncé… Tout le reste, c’est plein de petits trucs genre les serviettes, les cacahuètes… Comme on a pas la monnaie exacte de ce qu’on considère devoir, on paye le prix fort. La serveuse se marre. « Meurs, pourriture communiste ! » ><
Bref entre Quy Nhon et nous c’est pas le coup de coeur, même si j’ai bien aimé les bateaux-bols.
On prend un autre bus pour rejoindre Hoi An, encore une fois la route est superbe. Hoi An est une charmante ville pleine d’histoire, grand port de commerce à une époque, elle a accueilli des Chinois, des Japonais, puis des colons Français. Et à chaque fois, probablement pas les plus pauvres. Les rues sont très jolies, avec leurs lampions de toutes les couleurs et leurs vieilles maisons ocres à moitié décrépies sur lesquelles grimpent des bougainvillées. Y’a un gros côté petit village à touristes, mais ça reste très agréable. Et surtout, grand intérêt de la ville : sa cuisine, très réputée. Effectivement, on goûte plein de trucs, et tout est trop bon ! On se découvre des petites spécialités et on décèle vite nos préférés : ban xeo pour moi (sorte de crêpes à la viande ou aux fruits de mer à rouler dans une feuille de riz humidifiée avec salade, coriandre et compagnie), et wontons et « white roses » pour Clément (beignets de pâtes de riz frits au porc et crevette pour les premiers, beignets vapeur à la crevette pour les seconds).
Hoi An, c’est aussi une ville de tailleurs. Environ trois quarts des boutiques, c’est des magasins de fringues, et quand tu aimes quelque chose tu ne l’achètes pas tout de suite : tu l’essayes, puis on te prend tes mesures exactes et tu repasses chercher ton vêtement fabriqué dans la nuit le lendemain. On craque tous les deux pour des chaussures, baskets pour Clément et bottes pour moi, et je me fais aussi faire un manteau… On en a pas vraiment besoin ici mais en même temps c’est vraiment l’occasion. Je repense à tous mes chers habits préférés déchirés qui sont passés à la poubelle alors qu’ici ils auraient pu les reproduire pour quelques dollars en quelques heures… sniff… En tout cas, ce qui est sûr c’est que quand on voit ça on comprend pourquoi y’a autant de délocalisation… Ils sont effectivement très efficaces…
Le second jour on se loue une moto pour rejoindre le site archéologique de My Son. C’est un site Cham, même genre d’époque et d’architecture qu’à Angkor. Le site en lui-même est pas époustouflant, les temples sont pas mal en ruines et ont souffert des bombardements, mais le lieu est vraiment sympa, entouré de petites montagnes à la végétation luxuriante, on continue notre cure de vert et ça nous fait vraiment du bien !
Petit détour par la plage de Cua Dai, assez jolie mais bien plus peuplée que notre Ngapali birmane… On peut pas tout avoir ! On rentre en ville et on retourne dans notre resto préféré 🙂

Au prochain numéro, Hue, ancienne ville impériale.

Les photos de Quy Nhon sont ici, celles de Hoi An et My Son .

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3 Responses to “Les gastronomes en culotte sur mesure”

  1. Patricia Says:

    Chouette, la coupe de cheveux ! (faite par un coiffeur, je suppose…) Y z’ont pas de barbier, là-bas ? (pour Clément… parce que, même si c’est sexy pour les filles, bon, ben… comment dire… bref.).
    C’est quand même chouette au niveau des paysages, mais on voit quand même que c’est plus touristique. Marrant les bols d’eau et effectivement photogéniques, tout comme les abat-jours de nuit. J’aime beaucoup les rizières avec les gens en chapeau pointu. Sinon, pourquoi ils ont tous des masques ? C’est la poussière ? La plage vous plaît moins, mais déjà, si on en avait ici d’aussi peu fréquentées, ça serait bien… Je m’en contenterais, moi, en tout cas…
    Essayez de choper des recettes pour nous faire goûter en rentrant ! (y a justement une épicerie pas loin où on trouve tous les ingrédients bizarres… Enfin bon, les oeufs pourris, ça me tente très moyennement !)

  2. larima Says:

    Merci pour la coupe ! Pour le barbier, je préfère que Clément garde encore un peu la barbe pour continuer à faire des jalouses…

    Alors les masques : en Asie du Sud-Est de manière générale, c’est pour la poussière. Au Vietnam en particulier, si les filles sur les scoots se couvrent des pieds à la tête à grands renforts de masques, de casquettes complètes, et même de gants, c’est parce que le bronzage n’est pas vraiment perçu comme esthétique ici…
    Chez nous bronzage = on a plein d’oseille et du coup on peut passer ses vacances au soleil ou se payer des UV. Ici, comme y’a pas mal de temps en Europe, ça veut dire qu’on travaille dans les champs… Mais du coup, les paysans se couvrent aussi pour avoir l’air moins péquenauds…

  3. xav Says:

    joyeux anniversaire!

    et un bon gateau au caca pour feter ca, avec pets enflammes pour les bougies 😀