Mordus dans la poussière

Mondul Kiri c’est un peu le Cape York du Cambodge. Sauf que c’est au sud. De la piste rouge, de la poussière, et un niveau d’accessibilité peu élevé. Enfin ça, ça veut dire qu’il n’y a pas de bus remplis de touristes, juste des minibus.
Ça changera assez rapidement car la route est en train d’être refaite pour que la région soit accessible pendant la saison des pluies. On a repéré une quinzaine de grands ponts en construction, et pas mal d’équipes qui bitumaient la route. Tout est fait sur place. Ils fabriquent des briques de ciment qu’il coulent dans des moules et laissent sécher au soleil, à l’ancienne.
Sen Monorom est une ville assez paisible. Il y a pas mal de collines dans la région (« kiri » ça veut dire colline), et du coup la température est un poil plus fraîche, ce qui est assez agréable.
On s’est baladé toute une journée à dos d’éléphants. Il y a des communautés dans cette région qui utilisent les éléphants pour l’agriculture et le transport de marchandises depuis euh… longtemps. Ils ont un dialecte à eux, un peu comme les bretons chez nous ;). Pour nous ça ressemble au khmer, mais apparemment c’est vraiment différent.
Bon l’éléphant ça fait super mal au cul. C’est inconfortable au possible, ça t’éternue dessus avec sa trompe, ça rote, ça pète… Mais l’expérience est assez sympa. Il y a un groupe de trois éléphantes. La nôtre semble assez sage et tient un bon rythme, ce qui, à échelle d’éléphant signifie vraiment pas très vite. Les deux autres ont l’air un peu plus toniques. Elles s’arrêtent tous les dix pas pour choper une « trompée » d’herbes à mâchouiller, et leurs cornacs leur mettent des violents coups de bâton sur la tête qu’elles n’ont pas l’air de sentir le moins du monde. Sur les deux autres éléphantes il y a un couple de hollandais, et un français. On sympathise avec tous histoire de pouvoir échanger les photos 😉
Après deux heures de jungle un peu secos, et bien difficiles pour nos pauvres coccis, on arrive sur une petite chute d’eau. On en profite pour aller se baigner pendant que les cornacs fument de drôle de trucs roulés dans des feuilles du Cambodge… On se fait un picnic à base de riz, omelette et bœuf pas mauvais du tout. On discute avec le français qui s’appelle Ghislain. C’est un mec sympa qui vient de faire 3 mois dans une ONG au Vietnam. Du coup on récupère quelques bons plans sur ce pays qu’on fera dans quelques temps.
Les cornacs amènent ensuite les éléphants dans l’eau pour les laver, ce qui à l’air de leur plaire. Ils réinstallent les sièges sur leurs dos, et c’est reparti pour 2 heures de tape-cul.
De retour en ville on va se boire une bière avec Ghislain, et on décide de louer des « motos » (enfin, c’est plutôt des mobs avec des vitesses) le lendemain pour aller visiter un peu la région.
Le lendemain donc, je fais mes premiers essais de deux-roues, et je dois dire que je m’en tire pas trop mal. Céline monte derrière sur la mob de Ghislain pour que je m’habitue à l’engin, et nous voilà partis sur de la piste cahoteuse pour aller à Bu Sra, les plus belles chutes d’eau du Cambodge. Au bout d’une demie-heure Ghislain perd le contrôle de la mob, et boum, c’est le drame. Ils tombent tout deux au ralenti. Céline est un peu écorchée, mais c’est superficiel. Lui n’a pas grand chose non plus. Et les mobs, de toute façon, ici, elles en voient d’autres. Plus de peur que de mal. Après ça, Céline monte derrière moi, et hop comme de vrais bikers on file sur la piste laissant une trainée de poussière ardente flotter dans l’air. On ne craint rien ni personne…
Les chutes d’eau sont effectivement pas mal. Comme partout en Asie, le lieu est recouvert de sac plastique et de détritus de polystyrène et d’emballages. Ça bouffe un peu l’ambiance relax du coin. On va quand même piquer une petite tête dans l’eau pas très claire mais rafraîchissante. On passe un peu de temps à discuter, boire une bière et profiter du calme ambiant. De retour sur nos bécanes, on va se boire un café dans une plantation locale. Le café est super bon, et les proprios très accueillants. Ensuite, coucher de soleil sur une colline surplombant la forêt, puis retour au bercail. 90 bornes de piste pour une première expérience moto, pas trop mal.

Le lendemain on prend un minibus pour rejoindre Kratie, sur la route du Laos. On est encore serrés comme des sardines et ça énerve un peu Céline qui est mal réveillée et qui a mal partout. Selon les critères locaux, 2 sièges pour 3 c’est encore très luxe, mais comme on paye des prix gonflés spécial touristes, on s’attend naïvement à quelques privilèges ! On préfère quand même ça à la fois où ils ont fait asseoir une vieille dame par terre dans le bus pour qu’on ait nos places… hum.

Kratie est assez sympa, un peu le même genre d’ambiance relax qu’à Kompong Cham, et c’est aussi au bord du Mékong. Hier on est allés faire du vélo sur une île au milieu du fleuve, super sympa ! Un rythme très doux, plein de verdure et des gens trop gentils 🙂
On loupe le programme du soir, les dauphins d’eau douce endémiques au Mékong, en s’y prenant un peu tard, mais c’est pas grave on peut les voir au Laos. Du coup on va se boire quelques bières en admirant le coucher de soleil sur le Mékong. On quitte Ghislain le lendemain matin et on prend le bus vers Stung Treng.
On s’entasse à 25 dans un minibus, dont 2 sur le toit, plus pas mal de chargement sur le toit et dans le « coffre » ouvert pour en mettre plus. Le dossier de notre banquette est incliné, mais à l’inverse, pour pouvoir en caser davantage. On part enfin, et quelques minutes plus tard on s’arrête pour prendre à bord… 3 filles de plus. 28, donc ! Ils ont du mal à caser la dernière fille, ils essayent même sur les genoux du chauffeur mais ça ne marche pas bien apparemment… Qu’à cela ne tienne, quand y’a plus de place y’en a encore, elle monte à l’arrière avec ses copines. Elles sont à 5 sur 2 sièges 🙂 On repart, et en route on perd de temps en temps des bouts de chargement, des gros sacs de riz qui tombent sur la route… Heureusement qu’il n’y avait pas de mobylette trop près derrière nous ! On dépose quelques personnes, puis on en reprend… A un moment on s’arrête pour faire monter deux dames et un gosse, mais l’une d’elles est vraiment trop grosse et finalement elle ne monte pas. Bref, heureusement que le trajet était court ! Petite précision : le van compte normalement 15 places assises, on était donc à peu près au double de la capacité… On discute dans le bus avec des étudiantes qui parlent deux trois mots d’anglais et qui n’arrêtent pas de nous poser des questions, à mi-chemin entre timides et mortes de rire : « You are married how many years? You have children? How many in your family? My country your favorite? »…

Prochain post au prochain pays !

Les photos de Kompong Cham et des gamins drogués (cf. post précédent) sont ici.
Les photos du Modul Kiri sont , celles de Kratie ici.

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Angkor, oh oui, Angkor !

Après le trajet en bateau, on reste quelques jours à Siem Reap, la ville-base d’où l’on visite les temples d’Angkor. Pas mal de touristes ne viennent au Cambodge que pour Angkor, et comme il y a un aéroport à Siem Reap, c’est vraiment un touch’n’go. Du coup la ville s’est adaptée, et il y a moult bars, restos, mendiants et gamins vendeurs de cartes postales ayant tous une technique plus maline les uns que les autres. On attend une journée avant de se lancer dans les visites parce que j’ai un gros rhume et qu’avec la fatigue accumulée dans les transports j’ai du mal à envisager un réveil à 4h30 du mat pour aller mater le lever de soleil. Ca sera donc pour le lendemain, on loue des vélos et hop c’est parti à pédaler dans la nuit pour aller rejoindre le site des ruines. On a prit le pass 1 journée seulement, un peu parce que c’est très cher et un peu parce qu’au risque de passer pour de pauvres êtres non-assoiffés de culture, on se dit qu’une journée suffira. Lever de soleil sur Angkor Wat donc, le plus connu des temples. Très jolie silhouette, mais à l’intérieur du temple même c’est pas terrible, car on a plus aucun recul et que les murs sont assez nus. Et puis on l’a tellement vu partout en peinture ce temple, qu’on en attend encore plus… En selle, on continue la balade et on va voir Bayon. Ce temple là est vraiment superbe, il y a d’énormes sculptures de visages sur les tours, très belles et mystérieuses, et plein de haut reliefs. Ca sera notre temple préféré de la journée. Et comme on s’est levé très tôt, c’est pas encore envahi par les touristes. On continue la boucle avec 4-5 autres temples, dont Preah Khan et Ta Prohm, dans lesquels la nature a envahi les ruines, et les énormes racines d’arbres dégoulinent des temples. Là, les tours operator nous rattrapent, et les groupes de poufs à moitié à poil et de gros cons qui escaladent les endroits interdits pour se faire prendre en photo nous gâchent un peu la visite. Une journée sympa dans l’ensemble, disons qu’on en attendait un peu plus d’Angkor mais que l’option vélo s’est révélée être un bon choix, ainsi que le lever aux aurores pour éviter le plus gros des touristes et de la chaleur. On se fait donc nos presque 40 bornes sans efforts dans la matinée, et on rentre à Siem Reap sans regret pour les pass 3 jours ou 1 semaine.
On prend le bus vers Kompong Cham, ville-étape pour aller dans le Mondul Kiri, une région un peu plus sauvage. Petit arrêt mécanique, la courroie d’entraînement a cassé et le chauffeur doit la remplacer. Le problème c’est qu’il en a une bonne vingtaine et qu’il en essaye pas mal avant de trouver la bonne, ou plutôt la moins mauvaise !
L’ambiance à Kompong Cham, bordée par le Mékong, est plutôt sympa, pas grand chose à faire mais ça fait du bien après l’agitation touristique de Siem Reap. Le soir ils installent la sono sur la promenade le long du fleuve, et c’est parti pour des cours d’aérobic public, c’est assez marrant. On marche jusqu’au pont de bambou qui relie une petite île à la rive et qui est reconstruit chaque année après la saison des pluies.
Le lendemain matin on reprend le bus pour le Mondul Kiri. On arrive à la station à 8h30 comme précisé, mais notre minibus arrive après 11h. On passe le temps en regardant les gens et en prenant en photo une bande de gamins des rues un peu déglingos qui sniffent de la colle et prennent la pose avec leur clopes et leur mines de gangsters. Ils ont des bonnes têtes, marrants et survoltés, mais on se dit qu’il faudrait un miracle pour qu’ils ne tournent pas mal plus tard et que c’est bien dommage. On finit par monter dans le minivan où on arrive à se caler à deux dans une place et demi, entre les gros sacs et la carrosserie.

Les photos d’Angkor, celles de Kompong Cham suivront plus tard.

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Petite expérience « barrière de la langue » :
Dans notre guesthouse de Siem Reap, les deux mecs qui parlent un peu anglais ne sont jamais là, et quand ils sont là ils sont toujours un peu défoncés… Je demande du PQ à une jeune fille, qui ne comprend pas. Je l’emmène dans les toilettes communes, mais il n’y a pas de PQ et elle ne tilte pas. Je ne me sens pas trop de me lancer dans une explication gestuelle, alors je lui fais un dessin… Toujours pas. Il était pourtant pas trop mal réussi mon rouleau de PQ… Je lui montre le distributeur de serviettes en papier sur la table en me disant que l’association toilette + serviettes devrait porter ses fruits. Mais non. Clément va donc chercher le rouleau vide à l’étage, et là miracle elle nous dégote une fin de rouleau ! A chaque fois qu’on recroise la fille, elle est morte de rire 😀

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Happy chicken year !

Bonne année les gens !
Même qu’on était en 2010 avant vous ! Ok, on dormait, mais bon…

On est parti de Phnom Penh en bus afin de rejoindre Battambang, la deuxième plus grosse ville du Cambodge. L’atmosphère est super tranquille et moins touristique. Les rues sont beaucoup plus propres qu’à la capitale.
On se trouve une guesthouse, où on réserve un tuk-tuk pour le lendemain pour visiter la région.
On va ensuite manger dans un petit restau qui propose des cours de cuisine khmère. Je teste la happy chicken soup à base de mariwana, plat « very very » traditionnel d’après le serveur. Je note la recette 🙂 Céline goute aussi, et on passe une happy chicken soirée !
Le lendemain, journée tuk-tuk, départ à 9h pour Wat Banan et Phnom Sampeau à quelques dizaines de km de la ville.
Le temple de Banan est assez épuisant avec ses 350 marches inégales et de plus en plus raides. Le point de vue est pas mal, mais le temple est tout petit et un peu délabré. On redescend doucement et on repart avec le tuk-tuk sur de la piste poussiéreuse vers Phnom Sampeau. C’est un temple sur une colline, et là aussi ça monte sec. Notre chauffeur va tranquillement s’installer dans un hamac pendant que nous entamons l’ascension en plein cagnard.
Il y a plusieurs temples accolés, certains bouddhistes d’autres hindouistes… on a l’impression qu’il y a un peu de tout. On marche vers des cavernes un peu plus bas, un lieu où les khmer rouges ont pratiqué des massacres. D’après le Lonely, en continuant un peu plus qu’on ne l’a fait, on peut voir des ossements et des gros guns vietnamiens…
On refait la balade en sens inverse, toujours en plein soleil, et on se pose dans un boui-boui pour déjeuner. Après s’être régalé, on réveille notre tuk-tuk driver et on se remet en piste.
Petit arrêt rapide au Bamboo Train. Il s’agit de rails de train sur lesquels ils ont mit des plateformes en bambou propulsées avec des moteurs de mobylettes. Le petit tour est payant et on s’en passera.
On retourne en ville après cette journée épuisante mais bien cool.
Le soir on se couche assez tôt afin de prendre le bateau pour Siam Reap le lendemain matin.
Réveil à 5h30, douche, petit dej rapide, tuk-tuk jusqu’au quai, embarquement sur grosse pirogue mal équilibrée, et c’est parti pour 8 heures de rêve en remontant le Stung Sangker jusqu’au plus grand lac d’asie du sud est, le Tonlé Sap.
On a vu dans un reportage que ce lac abrite les plus gros poissons d’eau douce du monde : des poissons-chat de plus de 2m.
Tout au long du parcours on voit des habitations sur la rive et sur l’eau, des petits villages de pêcheurs, et des gosses qui font des grands coucous aux touristes en criant « hello hello ! ». Il y a des passages vraiment superbes, quand le fleuve est un peu plus large et que le ciel se reflète dedans, on à l’impression que tout flotte dans l’air, les herbes d’eau, les maisons, les bateaux… C’est magique.
A un moment on est bloqué par des herbes prises dans l’hélice. Le fleuve est complètement bouché et on se demande si on va pouvoir passer… Un mec plonge et libère le bateau. Il refera la manip 3 ou 4 fois pendant le trajet, super rapide et sans masque ! Les deux dernières heures sont sans fin et on commence à piquer du nez. Le trajet est censé durer entre 3 et 8h, 3h en saison des pluies quand il y a assez d’eau pour faire passer un gros bateau rapide. On met 8h et demi.
On arrive dans une guesthouse après un trajet en tuk-tuk vers 16h et on est lessivés. On sort manger un bout et prendre un verre, mais la fatigue nous rattrape peu de temps après. On s’endort vers 21h, pas mal pour un 31 décembre 🙂

Les photos de la journée tuk-tuk et celles de la journée bateau.

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Tourisme sexonoël…

On passe à nouveau quelques jours à Phnom Penh, histoire d’attendre lundi pour déposer nos visas à l’ambassade de Birmanie.

On va visiter le marché russe au sud de la ville, très coloré, il y a de tout, des pièces de mobylette aux imitations d’antiquités en passant par les poissons vivants, les poules suspendues par les pattes… On se pose dans la partie où on mange pour prendre un bo bun, et notre voisin de table entame la conversation, il parle très bien français « aaah vous êtes francais !! je croyais vous norvégiens car vous êtes tout petits !!! ha ha! ». Il nous explique qu’il a appris un peu de français sur le tas, puis il a obtenu une bourse pour aller prendre des cours accélérés pendant 6 mois à Paris « j’adooore Paris et la tour Eiffel ». Quand on lui dit que Clément n’est jamais monté en haut, il a du mal à ne pas s’étouffer ! « ahhhhh ah c’est rigoler ça, c’est très très rigoler !!!! ». A la fin du repas, il remet son masque de chirurgien, ses lunettes de soleil et sa visière. Difficile de continuer la conversation mais il n’a pas l’air de s’en rendre compte et continue à se marrer. Il nous quitte en disant qu’il va aller acheter des disques de Celine Dion au marché.

Lundi arrive, on a du mal à trouver l’ambassade, elle n’est ni là où l’indique le Lonely, ni là où elle devrait être d’après googlemap. Finalement, on tombe sur l’ambassade du Japon et un des gardes nous prend sur sa mob et nous y emmène, sympa ! Les visas prennent une semaine, on va donc aller voyager un peu dans le sud en attendant.

On prend le bus de midi pour aller sur la côte sud, à Sihanoukville. Le trajet dure 4 h et se passe plutôt bien, dans la joie et le karaoké. A mi chemin le bébé derrière nous commence à pleurer. Diagnostic immédiat (on est au premières loges) : il a fait caca dans sa couche. On s’inquiète un peu en se demandant si ils vont demander au chauffeur de s’arrêter, mais finalement au bout d’un petit moment les parents le change dans le bus, ouf 🙂
Quand on arrive, on récupère nos sac trempés de jus de climatisation macéré. On prend des mobs qui nous déposent, après pas mal d’essais, dans une guesthouse pas trop chère. Première balade sur la « plage », où plutôt les 50 cm de sable que les bars, les restos et les transats n’occupent pas. Le bord de mer est sympa mais l’ambiance est à chier : tous les bars sont tenus par des blancs, les jolies jeunes cambodgiennes sont assises sur les genoux de vieux messieurs dégueux, les prix sont le double de ceux de Phnom Penh… Clément à du mal à supporter cet aspect du tourisme…
On repart dès le lendemain pour Kampot, connue pour son poivre, qui selon nos lectures était très prisé dans les grands restos parisiens à l’époque coloniale. C’est beaucoup plus tranquille qu’à Sihanoukville et la ville dégage un charme plus authentique. Probablement moins mitée car il n’y a pas la plage, la ville s’étend sur un estuaire de rivière. On se promène un peu en dehors du petit centre, jusque dans les villages périphériques, très pauvres mais moins miséreux que les bidonvilles de la banlieue de Phnom Penh. Je retrouve l’atmosphère authentique des villages indonésiens de quand j’étais petite…

En rentrant en ville on rencontre un mec qui a une « compagnie » de transport. Il commence par essayer de nous vendre des billets de bus ou autre, puis comprenant qu’on est pas intéressés il se pose à côté de nous et nous demande de lui traduire quelques phrases d’anglais en français. Il parle déjà pas trop mal anglais mais veut apprendre le français, il prend des cours mais essaye aussi de pratiquer avec les touristes dès qu’il peut. Il nous dit que c’est difficile de trouver des profs de français car il n’y a plus que les personnes agées qui le parlent et « ils sont fatigués ». On va manger avec lui dans un petit resto, et il nous raconte qu’avant sa famille était éduquée, ses parents étaient avocate et professeur, et qu’ils parlaient français. Ils se sont tous fait tuer pendant le massacre des khmers rouges, et lui n’était alors qu’un bébé. Parents, grand-parents, frères, sœurs, tous y sont passé… Ils voulaient le tuer lui aussi, pour être né dans une famille cultivée, mais il a réussi à s’échapper, à à peine quatre ans. Il dit qu’il a envie de pleurer quand il parle de ça. On a le cœur lourd, quand on sait que c’est l’histoire de presque tous les cambodgiens de plus de 30 ans.

On reprend un minivan pour aller à Kep, où habite le père d’Aurélia et où on s’est donné rendez-vous pour fêter Noël. Aurélia, son père et ses grand-parents arrivent ce soir de leur voyage au Vietnam, mais la copine de son père est là et nous accueille. La faune locale est très colorée : comme à Sihanoukville, tous les bars sont tenus par des expats, la plupart français, et la petite communauté forme une joyeuse bande de proxénètes, de négriers, de mecs qui viennent se chercher une fille à marier parce qu’ils ont trop de mal chez eux, ou simplement tirer leur coup. Un gros marseillais répugnant tenancier de bistrot insulte sa serveuse cambodgienne en français, « hé gros nez bouge ton cul… ». Sympa l’ambiance. Disons seulement qu’on a l’impression que les étrangers qui viennent s’installer ici, à part quelques exceptions, bah c’est pas l’élite quoi.
On demande au père d’Aurelia comment ça se passe pour monter un business ici quand on est expat. Apparemment c’est très simple, tu ouvres ton bar sans être obligé de prendre un associé local comme dans certains pays, tu files un peu de bakchich aux flics, et évidemment tu ne payes aucun impôt au pays.
Le seul point positif c’est qu’ils embauchent des gens d’ici et que leur super paye de 60$/mois leur permet souvent de nourrir toute leur famille.

Bon sinon, on a bien vu que vous vous inquiétiez à propos de notre repas de Noël… Rassurez-vous ! On a été gentiment invités par la famille animée d’Aurélia, et au menu des festivités rien ne manque : crabes, crevettes, foie gras, caviar s’il-vous-plaît, bûche de noël fabriquée par un jeune expat (oui ça a parfois du bon…), et… et… le plat dont Clément et moi rêvions depuis plus d’un an : du magret de canard, au poivre de Kampot ! Pas facile d’en trouver ici, et Emmanuelle, la belle-mère d’Aurelia, a gagné notre coeur.

Le matin du 26, Aurélia, son père et ses grand-parents partent pour aller visiter les temples d’Angkor. Ces retrouvailles improvisées étaient bien agréables, ça nous a fait du bien de voir enfin une pote à l’autre bout du monde ! Quant à nous on prend le bus de 8 h pour la capitale, où on récupère notre ordi chéri !! Si on nous avait dit qu’on ferait réparer notre bon vieux mac plus sous garantie depuis longtemps au Cambodge et qu’en plus ce serait gratuit, je ne sais pas si on y aurait cru !

Les photos sont ici et .

Joyeux Noël à tous ! On pense fort à vous en cette deuxième fin d’année passée loin de la maison.

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Tintin au Cambodge

Salut la compagnie !

Nous sommes alles passer quelques jours dans un orphelinat au sud de Phnom Penh, dont une amie nous avait parle. On logeait a cote, dans les locaux d’une ong qui installe des panneaux solaires. Les toilettes et la douches sont un peu rustiques, au seau, mais c’est sympa, y’a meme du net ! Presque personne ne parle anglais a l’orphelinat, et c’est un peu difficile de communiquer. On venait dans l’idee de donner un coup de main, mais ca s’avere difficile… Deja ils travaillent avec une organisation assez differente, qui nous parait, a nous, un peu… desorganisee ! Bref on ne fait pas grand chose, et le temps passe lentement. On prend nos repas a l’orphelinat, ca leur permet d’avoir des petits revenus. Par contre le soir il y a enormement de moustiques donc les repas sont rapides ! Quand l’occasion se presente on essaye d’aider, par exemple je me joint un aprem a un groupe de gamines qui preparent de l’ail, plein, pour la nourriture destinee a la grande kermesse de l’annee qui a lieu ce week-end. Je n’ai jamais epluche autant d’ail de toute ma vie ! Les filles et les garcons ne font pas les memes taches, et c’est encore plus difficile pour Clement de trouver une activite (les filles bosseraient-elles plus ? On a l’impression oui !). Les gamins sont super gentils et sourient tout le temps, ca compense un peu notre inactivite. Mais ca n’empeche qu’on se sent un peu decales, d’ou le titre… C’est sur que si on veut se rendre utile ici, il faut venir avec un vrai projet, ou au moins avec du temps. Finalament on reste jusqu’au debut de la kermesse, difficile de partir avant le grand evenement. La princesse du Cambodge est invitee !

On passe donc un peu de temps a la kermesse, on assiste a l’arrivee de la princesse dans son carosse, un nissan patrol, et on se tape les discours d’ouverture (en khmer evidemment). Les gamins ont du mal a ne pas bailler, nous aussi, la princesse se retient.

On repart en tuk-tuk sur la piste cahoteuse, et on retrouve la grande ville. L’ordi n’est pas pret, la piece n’est pas encore arrivee de Singapour. On passe devant un supermarche qui a l’air assez classe, et on va jeter un oeil… Erreur. Camembert, epoisse, livarot, fromage de chevre soignon… Plus un rayon a la coupe avec plein d’autres fromages et… du saucisson !! Notre reve devient realite 😀 Bon c’est tres cher alors ce sera juste un petit bout de reve ! Mais ca fait du bien 🙂

Des photos de marche par ici, et celles de l’ophelinat par la

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L’Asie, c’est parti !

Ca fait maintenant quelques jours qu’on est arrives a Phnom Penh, capitale du Cambodge. On y a retrouve ma copine Aurelia et son pere qui vit ici. Bien sympa de voir une tete connue, surtout ici ou tout est different !

Lendemain matin de notre arrivee : mission reparation du mac. Pas gagne d’avance… Ca a beau etre la capitale, c’est… pas gagne d’avance quoi. On va dans plusieurs boutiques, ils nous envoient dans d’autres, puis on fini par tomber au bon endroit, le service center agremente Apple. Eh oui, il y en a un ! Ils prennent notre ordi et on arrive a communiquer suffisamment pour que de notre cote on leur dise que c’est probablement la carte graphique, et de leur cote ils nous promettent de nous envoyer un email avec un devis et nous disent que le check est gratos. Quelques heures plus tard, l’email arrive : c’est la carte graphique, et ils la changent gratuitement… Merci Apple ! On devrait le recuperer dans 4 ou 5 jours.

Bon sinon premieres impressions en vrac : il fait tres chaud, y’a plein de monde, souvent les gens portent des masques, plein de scooters, ca pue, c’est super sale y’a des poubelles partout, rien n’est cher et tout se paye en dollars US, la bouffe est delicieuse, c’est plein de couleurs, les gens sont adorables et sourient tout le temps, les gamins sont trop choux, bref ca nous plait !

La misere est quand meme tres presente, beaucoup d’amputes (le pays n’est toujours pas demine, 10% de la population est touchee).

On profite de passer du temps avec Aurelia et son pere, avant qu’ils ne partent pour le Vietnam, on les reverra probablement plus tard.

On decide d’aller visiter le Palais Royal et la Pagode d’argent, dont le sol de celle-ci est recouvert de 5 tonnes de dalles d’argent. Ca a l’air impressionnant, mais la plus grosse partie est recouverte par de la moquette. La balade dans les jardins du palais est quand meme sympa, a l’ecart du bruit et des odeurs. Aurelia se fait meme dragouiller par un jeune bonze a peine majeur !

Nous on va organiser un peu la suite du voyage et aller manger !

Des photos par ici.

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Le Jeudi Noir

Notre macbook a lache hier soir, d ou l absence de ponctuation.

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Bouillon de sulfure

Hello !

On nous avait prévenu que le site de Rotorua ressemblait à Disneyland, et on nous avait menti qu’à moitié…

Rotorua, c’est une grande région d’activité géothermique avec des lacs de boue qui font des bulles, des geysers, des lacs bouillants, et d’autres machins du même ordre.

Le côté Disneyland c’est parce que tout est payant et bien cher. On a quand même décidé d’y aller, parce que c’était sur la route, et puis aussi parce que notre périple néo Z touchant à sa fin on avait pas trop le temps de voir d’autres sites (comme la baie des îles plus au nord, où la superbe péninsule de Coromandel).

Une fois sur place on s’est donc payé un parc, mais il était très cher et pas terrible, mis à part le superbe Pohutu geyser qui pète plusieurs fois par heure. Céline me bassine avec sa fameuse Champagne Pool de quand elle était petite, mais apparemment ce n’est pas ici. On fini par retrouver où c’est, et après quelques courts pourparlers, on revient en arrière sur la route.

Wai-o-Tapu, le parc où se trouve Champagne Pool, fait la promo d’un geyser super ponctuel : le Lady Knox geyser est censé jaillir tous les jours à 10H15 pétantes. Je me demande si le geyser passe tout seul à l’heure d’hiver où s’ils changent tous les panneaux et prospectus. Ça me parait bizarre, mais bon… Arrivés sur place, montre en main, on attend la bête, la « natural raw beauty » comme ils disent sur la brochure. A 10H20, y’a un employé qui se pointe, et juste à côté du geyser il commence à faire un discours au micro. Avec Céline on se marre, et on s’attend à ce que ça lui pète à la gueule. Et là, « tête-de-cul » prend un petit sac rempli de savons qu’il jette dans le trou du geyser ! Ça fait plein de mousse qui déborde et puis quelques minutes plus tard ça jaillit à 10-12m. On comprend mieux la ponctualité sans faille du geyser, et franchement, on trouve pas ça super naturel. Je suis super déçu de cette gruge, et on va passer un savon à tête-de-cul :p qui prend en compte nos remarques de manière très professionnelle. Disons qu’on aurait préféré être au courant ! Par contre le reste du parc est superbe. La Baignoire du Diable vert fluo, Champagne Pool rouge et bleue, et la Palette du Peintre pleine de nuances pastels. Il y a aussi des mares de boue bouillonnantes, Céline kiffe et pourrait presque faire une expo avec tous les clichés volés (c’est cucul hein ? 🙂 ). Heureusement que les photos vous épargnent l’odeur, parce que ça fait 2 jours qu’on baigne dans la senteur de prouts aux œufs pourris !

On repart sur la route, direction Auckland, pour se débarrasser de Wopwop au plus vite. On se demande si ce petit cachotier ne nous prépare pas une mauvaise blague de dernière minute. On le refile vite fait bien fait, de toute façon on avait pleins d’acheteurs potentiels. Ouf, c’est fait. Les Wopwop ça part comme des p’tis pains !

On reste donc à Auckland en attendant notre vol pour Phnom-Penh, il fait beau, tout va bien aux antipodes. Vous nous manquez.

Les photos sont ici et .

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Le Retour du Soleil

On file vers le nord direction Tongariro National Park, une vaste étendue montagneuse formée de volcans encore en activité, aussi connue sous le nom de Mordor par quelques geeks notoires.
On suit les conseils du Lonely Planet et on emprunte la route alternative Wanganui River road, qui est censée être « absurdement belle »… Petite route de montagne escarpée avec une cinquantaine de bornes de piste, couverte de nids de poule remplis d’eau, il pleut, les nuages sont au rendez-vous… et le paysage, bien que sympathique, n’est pas exceptionnel.
On dort en plein milieu de la piste, sur un terre-plein dégagé. A quelques mètres de Wopwop on découvre trois sabots dévorés plus ou moins frais… et deux mètres plus loin une tête de chèvre. Bizzare. On se fait des plans à la Jurassic Park… Toute la nuit on entend des cris de paons sauvages et de moutons.
Lorsqu’on arrive à Tongariro, le temps est dégueu. Ca remet nos plans en question : faire la rando « Alpine Crossing », une marche de 7-8 heures entre les volcans, réputée pour être une des plus belles balades du monde, un peu le clou du voyage dans l’île du nord quoi.
On passe au visitor center jeter un oeil à la météo. C’est moche aujourd’hui, merci pour l’info, c’est moche demain, ok, et c’est peut-être pas trop moche après-demain. Ca se gatte à nouveau ensuite, le créneau est serré.
On se renseigne aussi pour les bus, car la rando ne fait pas une boucle. 35 dollars par personne !
On va dans un campement proche, assez sympa, entre deux panneaux « attention kiwis ». Là on rencontre un couple de jeunes belges. Eux aussi veulent faire la balade. On leur propose de faire les radins avec une stratégie hyper élaborée, comportant plusieurs allers-retours en van et un seul ticket de bus. En gros, au lieu des 70 dolls, ça nous revient à 25 par couple, en comptant l’essence. Malins les frenchies 😉 Mais faut quand même que l’un de nous prenne le bus car apparemment c’est pas très secure de laisser le van toute la journée sur le parking de la rando.
Le soir on essaye d’aller à la chasse aux kiwis, mais on revient bredouille.
Le lendemain, effectivement le temps est toujours crado. On décide de se retrouver le soir avec les belges et d’aviser le matin suivant.
On va faire un peu de tourisme dans la région, mais la pluie et la grisaille sont assez décourageantes. Il y a pas mal d’activité géothermique dans le coin, avec des lacs de boue qui font des bulles et des petits geysers, mais tout est payant et très cher alors on laisse tomber. On aura quand même vu un truc cool : les Haku falls. Un torrent formé par un étranglement de roche, avec des petites chutes au bout. La couleur bleu turquoise nous rappelle le lac Tekapo de l’île du sud. C’est assez joli, et le débit et super impressionnant !
On retourne à notre campement mais pas de belges en vue. Ils ont abandonnés l’idée de faire la rando ? Finalement ils arrivent après le coucher du soleil. Ils ont squatté internet pendant 5 heures 🙂
Le lendemain matin, réveil un peu avant 7 h. C’est tout gris 🙁 On prend un p’tit déj, et on se motive quand même pour se faire la marche. Exécution de la stratégie, un peu stressante pour moi (qui fait le taxi) car j’arrive just-in-time pour choper le dernier bus.
On part finalement sur la balade vers 9h30 et le ciel commence à se découvrir, on sort les lunettes de soleil et on se met en T-shirt ! Classe !
Et ça valait vraiment le coup de se motiver ! Le paysage est superbe, malgré quelque passages dans les nuages. Arrivés au sommet (1900m) ça se dégage à nouveau. Le vent pousse les nuages et on a un super point de vue sur les Emerald Lakes, qui portent bien leur nom. Le paysage est lunaire, la couleur des lacs magnifique. Très très chouette. Aprés 3 heures de descente, on se rend compte qu’on a oublié de jeter l’anneau dans le cratère… 😉 On aura finalement mit un peu moins de 6 heures pour faire les 19 km et demi. Céline en est toute courbaturée 🙂
On dit au revoir à nos petits belges Laurence et Maxime après cette super journée, c’était bien sympa de les avoir rencontrés et de faire la balade avec eux. Ils vont vers le sud et nous vers le nord donc on ne se recroisera pas.

On va se speeder un peu pour aller vers Auckland où moult personnes attendent avec impatience de pouvoir se battre pour le corps de Wopwop.

Les photos sont et y’a du panoramique à gogo !

Et aussi, notre itinéraire est mis à jour ici.

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Technique WopWop !

News de dernière minute : Wop(x2) a passé son WOF les doigts dans le nez ! Pas de contre-visite, tout est nickel. Il a gagné son autocollant et notre respect 😀

Du coup, on prend les mêmes et on recommence, pour ceux que ça interresse 🙂

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