Cadenas, Pandas, Bouddha
11 mai 2010 — klemNi Hao !
Pour ce post, on va commencer par vous narrer nos problèmes de portes.
On repart un peu dans le passé, à Litang au pays des cowboys (cf. post précédent). La veille de notre départ on explique tant bien que mal aux tenancières qu’on a un bus à 6h30 au petit matin, tickets de bus à l’appui, et yuans à la main. Elles comprennent pas vraiment, mais empochent les thunes 🙂
Le lendemain matin, réveil à 6h, paquetages faits, on se dirige vers la station de bus. On se retrouve bloqués devant le portail de « l’hôtel » (cf. post précédent), qui s’avère être cadenassé. Il est 6h10. On va frapper à la porte où sont censées pioncer les gérantes… avant de s’apercevoir au bout d’une minute ou deux d’acharnement, que cette porte est verrouillée depuis l’extérieur… Après une minute de réflexion, on bourrine sur la porte fermée afin de faire un max de bruit, ce qui, on l’espère, va attirer l’attention. Il est 6h15. Une voix sort de la porte de la cuisine (?) avec une intonation qui laisse penser que l’intention de se lever ne fait pas partie du planning. Il est 6h20. Malgré cela, on continue de tambouriner sur la porte de la cuisine (ou autre), et finalement, sortie d’un autre bâtiment, une gérante vient nous ouvrir le fameux portail. Les échanges de regards sont on ne peux plus clairs (connasse… connards !)… On arrive à la station de bus à 6h30. Le bus partira à 7h15. Normal. 🙂
Quelques longues heures de bus sur une route extrêmement « beautiful » et on arrive à Kangding. Décidément les routes chinoises sont vraiment superbes. Si les bus chinois étaient un peu plus confort (ou du moins l’état des routes), et que les passagers ne mettaient pas un point d’honneur à rendre le bus aussi sale que leurs toilettes, en crachant partout, en faisant pisser (true story) ou déféquer (au dessus de la poubelle, qui au passage ne semble servir qu’à cela…) leurs jeunes enfants dans le couloir central, et en éparpillant leur boustifaille à qui mieux-mieux, on pourrait ne pas s’en lasser !
Bref. Revenons à nos portes.
On se trouve donc une guétouze classique, ni bien, ni bien, assez loin de la station de bus. Après négociation du prix, on récupère la clef et on part faire un petit tour en ville histoire de se restaurer (resto cher et pas bon au passage, mais bon c’est une autre histoire…). Au retour, la porte de l’hôtel est fermée, et évidemment la fille n’est pas là. On explique ça, encore une fois tant bien que mal, au resto accolé à l’hôtel. Ils ont l’air de comprendre, et sont même de bonne volonté, puisqu’ils tentent de lui téléphoner, sans réussir, sinon c’est pas drôle. Céline à un mal de crâne depuis ce matin (sûrement dû à l’altitude) et commence à s’énerver. La fille arrive au bout d’une heure, et tire la langue pour toute excuse. On en rigole, pas trop le choix 🙂
Pendant la nuit, on sait pas trop, mais probablement vers 4h du matin, notre gentille hôte ouvre la porte fermée à clef de notre piaule sans frapper (on pense qu’ici, frapper avant d’entrer n’est pas un concept existant, ou alors un concept très… conceptuel). Elle allume le plafonnier, nous jette un sourire, et referme la porte. On reste perplexe. Je vais éteindre et on se rendort.
Bon dit comme ça, c’est rigolo et pas dramatique. Mais vu que ce genre d’événement à tendance à se répéter, ça finit par être lourd.
La météo est grisonnante, et on décide de zapper l’ascension de la petite colline de Kangding pour chopper le premier bus pour Chengdu, capitale de la province du Sichuan.
Une heure d’attente à la station de bus, puis huit heures de trajet-pipi, et nous voilà dans un autre monde : buildings, starbucks, mc-do, pizza huts… Le tout scintillant de mille néons. C’est assez bizarre.
Petit remerciement spécial au neuneus du Lonely Planet qui nous permettent de découvrir les petites ruelles de Chengdu de nuit et sous la pluie. Une bonne heure et demie à chercher un hôtel qui n’est visiblement pas à l’adresse indiquée. On finira par prendre un taxi, après avoir traversé la ville en bus et à pied, pour aller dans une autre auberge… qui n’est plus à l’adresse indiquée 🙂 Mais là ils ont prévu le coup et il y a des petits papiers en chinois pour les chauffeurs de taxi avec la nouvelle adresse. Malins 🙂
Arrivés en ville à 8h, on se retrouve dans une sorte de complexe à backpackers digne d’une auberge de jeunesse australienne vers 22h30. La piaule est méga chère, mais bon tout le monde parle anglais et nos excursions des prochains jours en seront grandement facilitées. Ils ont même une carte de la ville trop bien foutue avec tous les bus et machins à voir !
Jour 1 : mission disque dur.
Pour ceux qui suivent un peu, comme vous le savez on a quelques problèmes de clefs USB contrefaites et notre graveur DVD est mort depuis un bail. Du coup, on tremble à chaque tressautement de bus pour les photos non sauvegardées. Et des tressautements, c’est peu dire qu’il y en a !
On se dirige, grâce à notre super carte, dans ce qu’on appellera la rue de l’informatique. Si on était à Paris on dirait la rue des chinois, mais bon là… ça colle moyen 🙂
Si la rue Montgallet était un Formule1, cette rue-ci serait un Sheraton. Magasins d’info de grandes marques au coude-à-coude et centre commerciaux de 4-5 étages remplis de boutiques. On trouve ici tout ce qu’il est possible de trouver dans le domaine du high-tech. On se dégote un Philips (?) de 320gb à 35 euros et la pochette c’est cadeau. Et comble du comble : il marche !!!
Jour 2 : mission pandas.
Grâce à notre super carte, on choppe les bons bus pour aller au centre de conservation et de reproduction des pandas. On a eu droit à une petite bagarre entre 3 pandas bien réveillés pour la meilleure place pour roupiller dans un arbre, pendant qu’un quatrième mangeait tout le bambou du petit dej’ 🙂 Pas de batterie dans la caméra, dommage. Sinon que dire… allez voir les photos, c’est plus parlant 🙂
Jour 3 : mission big bouddha.
Leshan, à 175km de Chengdu, c’est là où se trouve le plus grand bouddha assis du monde. 71m de haut, imaginez s’il se met debout un jour 🙂
Le site est classé à l’Unesco, et on comprend pourquoi. Ok, c’est blindés de groupes de chinois avec des casquettes de toutes les couleurs (enfin, une seule couleur par groupe), et les guides ont des micros et hauts parleur, ça fait un peu foire à première vue. On arrive par la tête du bonhomme, et pour aller voir ses orteils c’est toute un aventure. Comme dit Céline, c’est comme à la cantine. En plus lent et sans repas au bout. Mais la vue vaut vraiment le coup et le bouddha couvert de mousse est superbe. Enfin, la tête à été rénovée en 2006 avant la venue des gars de l’Unesco (et heureusement pas le reste); la « restauration » à été un peu faite à la truelle, mais même si on voit la différence, ça parait pas trop neuf contrairement à ce qu’on avait pu lire sur des blogs.
Le site ne se limite pas au bouddha, et le parc s’étend sur plusieurs km avec au programme des tombeaux troglodytes, des temples, des pagodes, et un superbe pont tout droit sorti d’un film de Miyazaki.
Pour info, même si bien sur vous n’en avez probablement pas grand chose à faire, on s’y est rendu à 7 en mini-bus organisé par la guesthouse, ce qui nous est revenu moins cher que le bus, et qui nous a permis de rencontrer Bram, un néerlandais bien sympa amoureux des trains.
Jour 4 : mission départ.
L’achat des tickets de bus pour Songpan à été toute histoire. Pour faire bref, la route est en travaux et les bus empruntent soit l’ancienne route qui est plus longue et plus chère, soit la « nouvelle » qui est un gros chantier de boue et sur laquelle on peut être bloqués pendant des heures par les camions de construction, mais qui est moins chère. Devinez laquelle on a prise ?
14 heures de bus sur une piste de boue avec des ornières énormes et des gros trous pleins de flotte et pas mal de temps bloqués par des grues, camions, ou autre bus qui arrive en sens inverse. Et couronne de la cerise sur le gâteau, notre chauffeur, qui est un gros con gueulard (il nous cassera les oreilles tout du long) nous fera chier parce qu’on a enlevé nos godasses… (pour comprendre le côté « comique » du truc, relisez le paragraphe du haut sur la description de la vie à l’intérieur des bus…). Bien sur, il profite d’un moment où on est arrêté, le bus est bien silencieux depuis quelques minutes. Tout le monde entend les seuls blancs du bus se faire réprimander, et c’est le fou rire général pendant qu’on remet nos chaussures. 🙂
14 heures bien crevantes et on arrive finalement à Songpan tout fourbus, affamés et heureux d’être là.
On part dès le lendemain pour un parc national à 100km au nord de la ville en laissant nos sacs chez Emma, la très sympathique tenancière d’un resto pleins de bons conseils et qui sert de la bonne soupe bien chaude et très réconfortante après 14 heures de bus.