Au pays des sauvages

By larima

Un post spécial vacances !
Les dernières sans boulet, alors on a décidé de casser la tirelire pour aller un peu plus de 2 semaines aux Marquises 😉 Paradoxalement, ça revient plus cher que des vacances en Nouvelle-Zélande, ou aux USA… mais bon, on va pas commencer à gémir, paraît que c’est pas de mise !

Tahiti, l’escale obligatoire
Une fois n’est pas coutume, nous faisons une petite escale à Papeete. Comme c’est le mois des fêtes, on s’est pris des places pour le dernier jour de concours de danses et chants du Heiva. Ca se passe en bord de mer, dans la chouette place To’ata, non couverte, heureusement il ne pleut pas. Le premier groupe, Hanatika, est impressionnant, avec plus de 200 danseuses et danseurs, ils occupent tout l’espace disponible et les effets d’ensemble sont superbes. Par contre, le charme polynésien de l’absence de complexe en prend un coup, les “rondes” sont reléguées aux derniers rangs, et les bourrelets camouflés sous du tissu… Le second groupe est plus modeste, mais leur orchestre est magistral ! On sent que les rythmes traditionnels ne sont pas seulement répétés, qu’il y a de la vrai création dans leur musique. On rentre dans notre hôtel pourri avant le passage du 3eme groupe, demain, réveil à 5h du matin. Pas de photos des danses, c’était interdit, plaisir des yeux only !

   
   
Cochon sauvage et poulet en boîte 

Le première île que nous visitons est Nuku Hiva, la plus aux nord des îles habitées des Marquises (une carte de la Polynésie française pour ceux qui voudraient situer nos aventures). Ca commence bien, nos hôtes nous ont oublié et personne ne vient nous chercher à l’aéroport… A priori, ce n’est pas un gros problème, mais ici l’aéroport est à l’autre bout de l’île, à plus d’une heure de route ! Et encore ça a été bitumé il n’y a pas si longtemps que ça, dans le temps on pouvait mettre jusqu’à 4 h en 4×4… Heureusement quelqu’un est venu chercher du fret et nous prend à bord. On fait la conversation sur la route, et, soudain, out of the blue, il aborde un sujet qui le turlupine fort : “nous, on est pas content de François Hollande, avec le mariage gay, nous, on veut pas ça chez nous”. On se rendra compte plus tard que ce n’est que son avis à lui, ici il y a beaucoup de transsexuels, qui semblent pleinement intégrés dans leur communauté, un peu comme en Thaïlande. On en verra même certain(e)s qu’on dirait tout droit sorti de loft story, coiffure, bijoux, tout est étudié, mais sur des gabarits marquisiens de près de 2 m et plus de 150 kg, la féminité à du mal à faire son chemin 😉
On dort à la pension de Claudine et Alvane, avec une superbe vue sur la baie de Taiohae. Claudine travaille chez Pole Emploi, Alvane, lui, chasse le cochon sauvage à ses heures perdues. C’est aussi un danseur et chanteur, mais il nous explique qu’il faut faire des pauses de temps en temps pour le chant, car ça fait cracher du sang… Il faut dire que c’est plutôt guttural ! On lui demande s’il ne vaudrait mieux pas arrêter tout court ? “Non, ça fait pas mal, c’est normal”. Alvane n’a jamais mal, quand il se coupe un doigt il met du scotch. Niveau culture, il nous étonnera aussi… Il ne sait plus trop si les premiers polynésiens étaient des indiens d’Amérique ou d’Inde… Bref, Alvane, c’est plutôt les muscles.
On fait une très chouette excursion, 4×4 jusque Hatiheu au nord, puis trek jusqu’à la plage d’Anaho. Hatiheu est un magnifique petit village, avec une église en pierres tout à fait charmante, et une tranquillité à toute épreuve. La baie est superbe, avec ses pics volcaniques déchiquetés, sa plage de sable gris et son bord de mer planté de fleurs. Une bonne grimpette pour passer le col qui nous sépare de la baie voisine et nous voici à Anaho. Cette fois la plage est de sable bond, ça fait quand même mieux sur les photos 🙂 Le problème de pas mal de plages aux Marquises, c’est les nonos, petits moucherons/sand-flys voraces qui font des boutons énormes qui démangent pendant des jours et des jours. Evidemment, on ne les voit pas piquer, comme ils sont tout petits. J’en garde encore des souvenirs lors de mon premier passage en 1993, du coup on décide d’être prudents et finalement on ne sera pas tellement dévorés pendant ces vacances, une dizaine de piqûres pour moi, 0 pour Clément (les moustiques ne comptent pas).
Les jours suivants on traîne un peu, si on veut occuper toutes ses journées aux Marquises ça revient vite très cher, les excursions et locations de voiture coûtent un bras… On aurait aimé faire des balades à cheval, mais vu mon “état”, on évite ! On commence aussi à en avoir un peu marre de la pension, on paye très cher pour des repas vraiment pas honnêtes, on a le droit a du poulet en boîte (si ! ça existe !) 4 soirs de suite… Les arbres croûlent sous les fruits et on a ni jus de fruit ni confiture le matin…
Bref, on est content de partir pour l’île suivante, Ua Huka !

   
   
Coup de cœur pour la poubelle 

Dans les légendes marquisiennes, Ua Huka est un peu la laissée pour compte… Dans la légende de la création des Marquises, chaque île représente une partie de la maison du couple de Dieux originels : les piliers c’est Ua Pou, la poutre faitière Hiva Oa, la charpente Nuku Hiva, la toiture Fatu Hiva… Et la poubelle, c’est Ua Huka !
Dès notre arrivée, on tombe sous le charme. Cette petite poubelle sauvage sera notre coup de cœur des Marquises ! Une nature plus aride que sur les autres îles, des pentes douces recouvertes de basilic sauvage surplombées de massifs vallonnés, des petites criques aux eaux turquoises oxygénées par la houle qui vient se briser sur les rochers noirs, des chevaux sauvages qui profitent de toute cette liberté… et des petits villages paumés, plus paisible tu meurs ! 600 habitants répartis sur 3 villages, l’île n’est pas surpeuplée… On loge chez Maurice et Delphine, dont la douceur de vivre colle très bien avec l’atmosphère de l’île. Il fait un peu de sculpture, comme presque tout le monde ici, quant à elle c’est une mordue du bingo ! Un de leur fils est champion marquisien de va’a et joue du tambour. Les soirées se passent autour de ukulele, de légendes locales, on se raconte nos vies… Comme beaucoup de marquisiens, Maurice a des histoires étonnantes à raconter : il est parti à l’armée en France, sans connaître un mot de français, débarqué à Toulon avec un panneau “outremer” autour du cou !

Le premier soir on va aux baraques de juillet voir les danses du week-end. C’est le jour de la danse de l’oiseau. Les paus, énormes tambours, envoient du lourd ! Les danses sont très tribales, la douceur des chants contraste. Très chouette !
Le jour suivant on partage la location d’un poti marara avec Marie et Thierry, un couple de touristes que l’on a déjà croisé, pour faire le tour de l’île. La mer est assez agitée sur la côte au vent, 2-3 m de creux, mais on est bien abrités pendant une bonne partie de la balade. On passe près des colonies de kavekas sur les 2 motus aux oiseaux, on visite des petites criques, de jolies plages, on voit des raies manta, et pas mal de dauphins ( de 2 “modèles” différents, comme on dit en Polynésie). Il y en a même un qui fait un saut impressionnant à plusieurs mètres de haut, dommage pour Thierry et Clément qui regardaient de l’autre côté, quant à moi mon appareil en mode rafale visait déjà dans la bonne direction 🙂
Le dernier jour, on se fait plusieurs balades, dont une très chouette autour d’un petit cratère. Paysages vert, bleu et rouge éclatants…

 
Trek toxique-non mortel à Ua Pou

Ca fait déjà une dizaine de jours que l’on est aux Marquises, et en cette saison c’est plutôt exceptionnel de n’avoir eu qu’un grain de 15 min depuis que l’on est arrivés ! Je fais remarquer à Clément que même si on a du temps pourri le reste des vacances, on aura quand même eu pas mal de chance… J’aurais mieux fait de me taire.
Il fait un temps bien pourri quand on atterrit sur Ua Pou (“les Piliers”), et on a déjà de la chance de réussir à atterrir par ce temps-ci : la piste d’atterrissage est très courte, et elle est en pente pour faciliter notamment le décollage qui ne peut pas se faire face au vent. Le pilote estime qu’on a eu de la chance d’avoir un petit créneau, sinon on allait se poser à Nuku Hiva. On verra plus tard que l’aéroport en altitude de Hiva Oa pose aussi des problèmes météo, beaucoup de vols seront annulés après notre arrivée là-bas à cause du temps. On loge cette fois chez un couple franco-marquisien. Jérôme est un ancien militaire, et le ton est donné dès le départ du trek que nous entreprenons avec lui le lendemain. Il porte un sac qui a l’air de peser son poids, on lui demande ce  qu’il peut bien mettre dedans pour une balade de quelques heures ? “De tout, j’ai même des couches et des tampons, mon métier, c’est d’anticiper tous les imprévus”. Tous les 10 m on a le droit à des cours de botanique et de survie en milieu tropical “L’animal le plus dangereux de la jungle ? le serpent ? non ! l’araignée ? non ! personne ? non ? le papillon !! On le suit, et on se perd…”. On apprend plein de trucs sur les graines, les feuilles, les écorces, à ranger en 3 catégories : non-toxiques, toxiques-mortelles, toxiques-non mortelles. Ca rigole pas ! On apprend aussi une super technique pour fendre les cocos de manière nette en 2 demi globes parfaits, ça peut toujours servir (pour se faire un soutien-gorge bio, par exemple). Il nous raconte aussi de chouettes légendes mettant en scène les piliers basaltiques de l’île, malheureusement on ne les voit pas tous, la plupart ont la tête dans les nuages, et certains se cachent complètement. On finit le trek par une baignade dans une jolie cascade, avec déshabillage/rhabillage express, les moustiques sont très très nombreux !
Le soir, on se régale à la pension avec la cuisine d’Elisa. Elle réussit à me faire aimer le uru (fruit de l’arbre à pain) dont je ne suit vraiment pas fan d’habitude, mais son gratin est vraiment super bon ! Et son poe, dessert polynésien typique à base de fruits et d’amidon, n’a rien à voir avec les autres que l’on a pu goûter : c’est presque bon ! Dommage que la vie à la pension soit un peu trop marquée par les problèmes de couple de nos hôtes, qui ont par ailleurs chacun leurs bons côtés…
On anticipe notre départ de Ua Pou pour arriver en avance à Hiva Oa et tenter de monter sur un bateau mixte fret/passagers, l’Aranui, qui va à Fatu Hiva, un île non desservie par avion. C’est là que nous avions touché terre 20 ans plus tôt avec Istar (ça ne me rajeunit pas !), après un mois de traversée du Pacifique, et j’ai assez envie d’y retourner, la fameuse baie des Vierges m’ayant laissé un fort souvenir…

 
Tikis sous la pluie

On commence notre visite de Hiva Oa par un tour en ville à Atuona : cimetière où reposent Brel et Gauguin, et centre culturel Gauguin, qui malheureusement ne comporte que des copies, plutôt pâles, et même pas de reproductions des peintures. On rencontre le couple qui s’occupe de restaurer le centre, ils nous expliquent que faute de moyen, ils sont obligés de faire eux-mêmes des copies (ils sont peintres, quand même) car les reproductions passent à la lumière. A mon humble avis, des reproductions de qualité ou lithographies ne passeraient pas, mais bon. Toujours est-il qu’ils n’ont aucun budget, le centre culturel est en effet rattaché à un budget lié à l’équipement à Papeete, qui comporte aussi le golf de Tahiti, et apparemment celui qui distribue les sous préfère jouer au golf que de développer la culture chez ces sauvages des Marquises…
On se loue un 4×4 avec Thierry et Marie, que l’on a retrouvé à l’aéroport, pour aller visiter le nord est de l’île. La côté est belle, et à chaque tournant on se dit que ça doit vraiment être pas mal quand il fait beau… On va jusque Paumau, où il y a un très beau site archéologique, avec les plus grands tikis des Marquises. Le soir, dîner au Pearl Lodge, l’hôtel de luxe de l’île, qui pratique les mêmes tarifs pour le restaurant que notre pension, où l’on arrive même pas à savoir à l’avance quel sera le menu unique du soir. En plus le cadre est vraiment chouette, ça serait dommage de s’en priver !

   
   
Pas de PQ pour le pont local
Le lendemain, c’est journée logistique pour essayer de monter à bord de l’Aranui. On se renseigne sur les tarifs d’une nuit en cabine pour aller à Fatu Hiva : 54 000 F par personne, soit 900 € pour nous 2 ! On se rabat sur les dortoirs, mais là il faut voir avec le responsable du pont local, Marc Tata, qui s’occupe du débarquement du fret et est donc fort occupé. On arrive à le choper plusieurs heures plus tard, il nous montre nos couchettes, nous fait payer (50 € par personne, repas “équipage” compris), et s’en va vite fait avant qu’on ait eu le temps de lui poser la moindre question. On va chercher quelques affaires à la pension (“on prend l’iPad ? non, pas la peine”… on regrettera plus tard amèrement cette décision à la va-vite…) et nous voici passagers de second ordre, “pont-local”, c’est-à-dire que nous n’avons pas le droit à la piscine, aux salons et aux repas des vrais passagers qui payent 4000 € leur croisière de 10 jours. Pas le droit au PQ non plus, visiblement. On découvrira plus tard qu’en fait on a même pas le droit de changer de pont histoire de se balader, ni d’aller consommer au bar, ni même d’être blanc en fait, l’expression “pont-local” étant à prendre au pied de la lettre. On va au mouillage devant le port d’Atuona, on partira dans la nuit pour Fatu Hiva. Réveil matinal pour Clément et moi, on a le droit au lever de soleil à 5 heure du matin et à l’arrivée sur Fatu Hiva. Lever de soleil, c’est en fait très exagéré, les nuages sont très bas et le temps est tout aussi gris à 5 h du mat qu’à midi… Arrivés à Omoa, on débarque avec tout le monde, à la recherche de Marc Tata, qui s’occupe débarquement du fret à terre, dans l’espoir de réserver une seconde nuit sur le bateau, ce qui nous permettrait de rentrer vers Hiva Oa. Et là, c’est le drame. Il refuse catégoriquement, invoquant le fait que nous avons profité des exclusivités réservées aux vrais passagers, comme le fait de descendre à terre…! Il faut choisir entre se déplacer d’un point à un autre, ce qui est réservé aux locaux, et visiter, ce qui est réservé aux touristes. En gros, on comprend qu’on est pas dans la bonne case, et que pour être en catégorie pont-local, il faut être “local”, ce qui évite les fâcheux malentendu. “Je savais que vous alliez me poser des problèmes !” Hum. On aurait bien aimé le savoir, nous aussi. Il nous affirme que tout était clairement indiqué au verso du reçu qu’il nous a remis, ce même reçu qu’il nous a demandé de remettre au cuistot chef environ 30 secondes après nous l’avoir donné. Bref, nous sommes sommés de descendre à la prochaine escale, Hanavave (la baie des Vierges), ayant exceptionnellement le droit de remonter à bord étant donné qu’on y a laissé nos bagages. On remonte donc et c’est parti pour la baie des Vierges, dans laquelle on entre pendant que tous les passagers déjeunent à l’intérieur… Vive le voyage de masse. Malgré le mauvais temps, c’est quand même superbe, les v(i)erges volcaniques encadrant la baie de chaque côté.

   
Pékin express au ralenti
On débarque avec nos affaires comme demandé, on a pas envie de se battre et on se dit qu’on trouvera un bateau pour faire le voyage de retour… Commence alors une longue après-midi d’attente à la pékin express avec au programme recherche de logement (il n’y a pas de pensions à Hanavave), recherche d’un moyen de transport pour le retour, bouillonnements internes à l’encontre de Marc Tata, et regrets de ne pas avoir fait le forcing pour rester sur l’Aranui, tout ça sur fond de danses pour touristes. On essaie de joindre Gaby, notre hôte à Hiva Oa, qui nous a dit “pour l’hébergement à Fatu Hiva, demandez Napo”, pour récupérer le numéro de ce dernier. En vain, mais ce n’est pas nécessaire, tout le monde connaît Napoléon, il vit dans l’autre vallée, Omoa, mais ça tombe bien, il vient vendre du kaïkaï (repas) pour l’Aranui dans l’après-midi. Les heures s’étirent, le temps s’immobilise… Napoléon n’arrive pas. Et les dernières navettes regagnent l’Aranui… Une femme qui tient une baraque nous dit que si Napo n’arrive pas, elle s’occupera de nous. Soulagement ! On reste à discuter avec elle jusqu’à ce que j’arrive enfin à joindre Gaby, qui me file le portable de Napo. Je tombe sur sa femme “il vient de partir à la pêche”. Ok. On est pas pressés… Finalement, Napo arrive à la nuit tombée et nous emmène dans sa petite barque de pêche jusqu’à Omoa. Il nous dépose chez ses parents, qui nous ont préparé une chambre et du kaïkaï ! Ils sont absolument adorables et on retrouve le sourire.
Les jours suivants, il pleut, tout le temps, sans interruption, les nuages sont très bas et ça ne sert à rien de tenter une balade. Les distractions sont rares à Omoa, on a vite fait le tour des 3 maisons qui composent le village, et on regrette de n’avoir ni livre, ni iPad, ni même une télé… Pour tout vous avouer, Clément me propose même d’aller à la messe ! Les chants ont beau être jolis, encore une décision que l’on regrettera 😉
Nous trainons donc dans nos sweatshirts humides et nos baskets trempées pendant ce qui nous semble être une éternité sans fin. Nous cherchons désespérément un bateau pour rentrer. La meilleure occas’ nous semble être le retour d’une délégation de jeunes religieux de Tahuata, île proche de Hiva Oa, venus passer les JMJ de Rio à Fatu Hiva (!). Ils ont affrété 5 bonitiers pour leur retour, et j’essaie au fil des heures, des jours, de récupérer au fur et à mesure les numéros des 5 capitaines, mais ceux que j’arrive à joindre sont catégoriques, les bateaux sont déjà pleins et ça serait trop dangereux de nous prendre en plus. J’insiste pas mal auprès d’Asam, que je sens presque plier au dernier appel “On va voir, on va essayer de faire de la place…”. Mais ce n’est pas gagné, la délégation est dans l’autre vallée. On se résigne à attendre une journée de plus, le lendemain il y a le bateau de Coco qui repart sur Hiva Oa, sur lequel on pourrait embarquer à 4 h du mat pour 20 000 F (170 €)… Et en 10 min, tout s’enchaîne, on reçoit un coup de fil inespéré d’Asam “Un bateau vous attend dans 10 min au quai d’Omoa pour vous emmener à Hanavave, où j’arrive dans une demie heure” ! Branle bas de combat, tout le monde sur le pont, nous saisissons cette chance unique de retrouver la civilisation et notre iPad bien-aimé au plus vite. Au revoir touchant à Emmanuel et sa femme, nos hôtes, qui nous offrent des colliers avec pendentifs en os gravé très jolis. La vieille dame semble émue, m’embrasse sur le front, du coup on est émus aussi, bref, c’est émouvant. On embarque sur une barque, puis sur un speed-boat, puis enfin sur le bonitier d’Asam. On découvre qu’il ramène bien les passagers sur Tahuata, comme on le sait déjà, mais en plus, bonne nouvelle, il continue ensuite sur Hiva Oa où il habite ! Tout est bien qui finit bien. 3 bonnes heures de mer plus tard sur fond de moteur très bruyant, on longe Tahuata et ses belles plages de sable blanc sous la pluie, on dépose nos JMJ et on repart pour notre destination finale. On réintègre avec joie notre bungalow chez Gaby qui nous semble d’un coup incarner le comble du luxe, on enlève nos chaussettes trempées, on se prend une douche chaude, on s’essuie avec des serviettes sèches qui ne sentent pas le moisi, et on va dîner au Pearl Lodge !
Le temps se lève enfin, il fait maintenant presque beau et il est temps de reprendre notre avion pour rentrer à la maison… où la pluie nous attend.

Tous les albums photos : Nuku Hiva, Ua Huka, Ua Pou, Hiva Oa 1, Fatu Hiva, Tahuata, Hiva Oa 2. On remarquera qu’il y a plus de photos au début du séjour, quand il fait grand beau…

Et aussi, 2 vidéos : un medley de hakas, danses et chants marquisiens, et un petit extrait de nos pérégrinations.

 

Le saviez-vous ? oh bah non alors !
Les premiers européens firent signer aux marquisiens analphabètes des contrats selon lesquels ils cédaient leurs terres… en échange de clous ! Les Tahitiens s’en servaient pour faire des hameçons. Les marins en donnaient aussi au vahines contre leurs faveurs, à tel point que Wallis quitta Tahiti de manière anticipée car les clous commençaient à disparaitre, y compris ceux qui maintenaient le bateau !

L’expression “des clous !” viendraient-elle de là ?



15 Comments

  1. xavier wrote:

    vous avez pas retrouvés le magnifique tiki kiki qque l’on avait fabriqué à défaut d’avoir trouvé le vrai?

    dans la 2eme video, je suis passur que la procédure de déco avec le co-pilote qui appuie sur la mian du pilote pour mettre plein gaz soit très standanrd!

  2. larima wrote:

    que j’avais fabriqué avec Jean de Teal ! je ne sais même plus sur quel île c’était…

  3. Pat wrote:

    Pas top les mésaventures de l’aranui… et du poulet en boîte (beurk !) Finalement, vous êtes allés à la messe ? J’ai dû relire deux fois, c’est un peu compliqué de suivre avec ces noms polynésiens. Mais je crois que j’ai compris : si jamais je l’avais en face de moi ce p… de capitaine de mes deux, je serais capable de lui arracher les yeux (sauf s’il fait 2 m et pèse 150 kg : là, je m’attaquerais à des parties plus accessibles de son anatomie…).

  4. xavier wrote:

    belles photos, mais une fois n’est pas coutume, je vais critiquer : certaines manquent de cadrage (mer qui penche fortement vers la gauche dans le 1er album)

    photo 127, 2e album : ça a dû se terminer par un beau plat pour le dauphin?

  5. Natacha wrote:

    Eh beh, bonnes vacances quand meme! C vrai que c plus joli quand y fait beau! J’esperes que ca sera pas trop pourri quand meme en Novembre… 🙁
    Tres chouette la serie de fotos avec le saut du dauphin!
    Ca vous a pas fait trop envie de voire c bateaux partout? 🙂

    Et comme Xavier, je me permets une petite remarque sur les fotos: dans les premieres series, je les trouves un peu “voilees”, mais bon c pet juste moi!

    • Céline wrote:

      pour les photos je ne sais pas, l’export sur picasa y est peut-être pour quelque chose, je suis plutôt contente du contraste des photos prises avec mon nouvel appareil… à part bien sûr les photos prises de l’avion, il faudrait qu’ils nettoient un peu plus les hublots !
      pour la météo en novembre, qui sait, tu auras peut-être de la chance, la dernière saison des pluies a été particulièrement mouillée, la prochaine sera peut-être particulièrement sèche 😉

  6. Marc wrote:

    Dommage pour le temps sur la fin, c’est vrai qu’avec son propre bateau c’est mieux (sauf à Ua Huka où il se confirme qu’il n’y a pas de bon mouillage!). Quels enlucés… sur l’Aranui… Quant au poulet en boîte 4 fois de suite, là ils exagèrent un peu, et l’absence de fruits, on reconnait bien là le côté fiu de certains polynésiens …
    Quant aux traversées en speed boat par mer agitée, le cheval aurait été pas plus mal, enfin cela fera un futur petit baroudeur.
    A noter qu’en Islande les chevaux ont une 5e allure, inconnue ailleurs, le tölt, sorte de trot très confortable, on a vu des cavaliers passer ainsi sans bouger…

    • Céline wrote:

      Le cheval, en soi, ça va, c’est plutôt le risque de chute auquel j’ai pensé ! Etant donné que je ne suis pas vraiment une experte (et que même les experts peuvent tomber…). Et puis je crois que certains ne se sont pas trop gênés pour faire du 4×4 en de pareilles occasions ? 😉

  7. Marc wrote:

    La baie d’Anaho est toujours aussi jolie malgré la foule (trois bateaux ! – à l’époque on étaient seuls…). Vraiment dommage pour Fatu Hiva, vous souvenez-vous de la balade Hanavave – Omoa (18 km) et du retour en pirogue-stop?

    • larima wrote:

      Oui, je m’en souviens bien, on aurait pu la faire mais ça aurait manqué d’intérêt…

      • Natacha wrote:

        Oui je m’en souviens aussi de cette balade, on avait creve de soif !!! (enfin moi en tout cas!).

        Pour le cheval, bah oui meme les experts tombent: y a deux semaines Alaze a refuse un obstacle ce qui fait que g fini le saut toute seule! Et la semaine derniere, elle a marche sur ses reines et a failli se renversee sur moi…Dangereux ces canassons! 🙂

  8. benoit wrote:

    Ça continue de faire rêver… Cela dit ici en Corse il y a des coins pas si degueux !

  9. Axelle wrote:

    Ca fait longtemps que je n’étais pas venue voir, ça fait plaisir de vous lire ^^
    Par contre (n’ayant pas baroudé dans les îles comme la plupart de vos commenteurs) moi veux bien connaitre la super-technique-pour-fendre-les-cocos-de-manière-nette-en-demi-globes-parfaits-qui-peut-servir-pour-se-faire-un-soutien-gorge-par-exemple (non je n’ai pas vraiment tapé cette phrase j’ai copié-collé celle de Céline et rajouté des tirets et oui je suis une larve) !!
    tu mets l’eau à la bouche et tu expliques pas ^^p
    meme si bon on est d’accord que c’est pas à Issy les Moulineaux que je vais trouver les cocotiers nécessaires et de toute façon c’est l’hiver ici ça y est.
    plein de bisous à bientôt !

    • Céline wrote:

      Ha ha Axelle, tu crois vraiment qu’une technique aussi pointue qu’utile comme celle de la séparation des noix de coco peut se transmettre autrement qu’oralement et avec une démonstration à l’appui ? Amène ta machette et ta coco, et on verra ce qu’on peut faire… Par contre, Clément tient à te prévenir qu’il y arrive beaucoup moins bien que Maître Jérôme 😉